Médiathèque de Lisieux, mois de juin 2009, atelier slam sur le thème de la citoyenneté avec Julien du collectif Le Milieu…
À vos plumes citoyens !
Taillez vos longs crayons !
Disons, crions, libérons les mots !
Défaisons les baillons qui nous font taire !
***
Les voix bâillonnées
Susurrent
Des mélodies chiliennes
Des noms d'indiens disparus
Nomment la haine
Pour laquelle on tue
Les voix bâillonnées
S'élèvent
Des prisons cubaines
Des cachots perdus
Chantent les chaînes
Les lois dissolues
Écoute…
Elles explosent en sanglots
En fados si doux
Désormais
Même les vins de Faro
Te sembleront…
Amers
Vois…
Elles inondent d’affres
Les gorges asséchées
Les gueules fendues
Caressent les balafres
Des corps foutus
Tournoient
Intrépides
Font voler la poussière des paillasses putrides des camps…
Humanitaires !
Elles hurlent à la nuit
Déchirantes
Traversent les murs
Franchissent les mers
Se mêlent aux cris des corbeaux
Qui planent sur Dachau
En mémoire
Des martyrs oubliés
Des vies bafouées
Elles portent le souvenir
Le long de l’éternité
Oui !
Le temps
Effronté
Se fout des secrets
Magnifie leurs mots
Défie les bâillons serrés
Comme de vains veto
Les voix bâillonnées
Traversent les murs
***
Y a-t-il vraiment des bons citoyens ?
Pour qu’on se sente bien
Sauf qu’on est tous des galériens
On est même en chien.
Mais on est aussi pur terrien.
Même si on est en zonpri
Liberté fraternité
Où elle est cette liberté ?
Jamais je l’ai vue
Pourquoi la justice est aussi mal faite ?
A chaque fois y’a des défaites
Faut jamais baisser la tête
Même si c’est la Belle et la Bête
Pourquoi on nous monte la tête ?
***
Ecoute-moi bien Président
Sache que je suis citoyen de moi-même
Problème : La justice veut me la mettre à l’envers
Tu vas pas me nettoyer au kärcher
Sinon tu seras victime d’un homicide volontaire
A Nanterre mon ter-ter
C’est comme à la guerre
Y’a plus de frontière, tous solidaires entre frères
T’as pas compris c’est la misère bientôt tu vas vivre un enfer
Tu es de la droite, mais je t’enchaîne aussi avec la gauche
C’est du slam, je lâche pas de larmes au contraire on va sortir les armes
Sache que je défierai toujours le système
Tu es mon ennemi pour moi ce qui importe c’est la famille et les amis
Aux prochaines émeutes je vais foutre le feu pour que tu sois rageux
Et que tu sortes le grand jeu
Tu verras tu démissionneras vu que je suis borné
J’suis aussi citoyen d’un quartier.
* * *
Les gens devraient plus se respecter
Les gens devraient tous avoir la même liberté
Les gens ne devraient pas se dévisager par rapport à leur religion
Les gens ne sont pas tous nés d’une révolution
Les gens devraient avoir un minimum de politesse
Les gens devraient écouter les jeunes en détresse
Les gens devraient respecter le matériel des autres
Les gens sont tous des citoyens comme les autres.
Personne est innocent
Tout le monde est coupable
Combien de groupes sanguins ont été versé pour le pétrole ?
Et ils sont toujours en liberté
Comme quoi la justice est mal faite
J’accuse personne
Même pas le président
A l’époque en route vers les banlieues
Avec une foule de journalistes
Pour faire n’importe quoi
Pour effrayer les bourgeois
Et faire la bise aux malheureux des banlieues stéréotypées
Et pour les faire flipper
Il fait des phrases en l’air style
« Nettoyage au kärcher »
Le crime parfait
Il peut insulter les gens sans en être inquiété
Le plan est millimétré
Il pourrit la vie des hommes
Pour nourrir ses ambitions
Journalistes et politiques
Vendent la peur
Pour que les gens aillent pas voir ailleurs
Sources des images :
http://www.provence-inn.com/IMG/jpg/i_banlieu_en_feu-2.jpghttp://pagesperso-orange.fr/libertaire/librairie/increva/
http://www.article11.info/spip/spip.php?article393
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