Ecrire
un texte à partir d’un mot, d’une liste de mots que l’on aime- puis faire un
texte à partir d’expression autour du corps.
Destin
Je
crois beaucoup au destin
Celui
qui fait ce que nous sommes
Celui
qui trace notre chemin
Celui
qui parfois nous assomme
Je
pense que chacun à une place à prendre
Celle
que l’on construit
Celle
qui va surprendre
Celle
qui parfois nous ennuie
J’aimerais
avoir le choix
Celui
qui ne sera pas manipulé
Celui
qui guidera mes pas
Celui
que parfois je regretterai
Je
suis perdue dans une impasse
Croire
à un certain destin ?
Choisir
absolument sa place ?
Ou
simplement attendre la fin ?
Tête
J’ai
mal à la tête, d’être en tête à tête avec cette tête de mule qui n’en fait qu’à
sa tête. J’en ai plein la tête de ses histoires, c’est un vrai casse-tête, je
prends la poudre d’escampette. En croisant une tête à chapeau, je me rends
compte que je n’ai pas le mien. Quelle tête en l’air ! Un jour j’oublierai
ma tête.
B
Au creux
de la vague
Vague d’écume
Vague à
l’âme
Tsunami
Hokusaï
Pointe
du Raz
Raz de
Sein
Phares
Les
phares sont plantés
Dans
l’Océan
Solitaires.
A terre,
ils sont notre envol pour l’ailleurs.
Sur mer,
comme une bouée, un amer.
Femmes
qui attendent leurs pêcheurs
Filets,
mâts, moteurs, gilets de sauvetage
Titanic
Boat
people
Les
« perdus en mer par milliers.
Christophe
Colomb et Cortez
Conquérants
sanguina
C
TIC
- TAC
Oh,
grand-mère
Dans ton bric à brac
Le temps s'égrène
Rempli de poèmes
Dans ton bric à brac
Le temps s'égrène
Rempli de poèmes
Mais
aussi de silences
Peuplés de tant d'absences
Le noir toujours le noir
Peuplés de tant d'absences
Le noir toujours le noir
Quelques
rares traits de violet
Y
sont quand même osés
Passent
les jours
Dans
les contours
De
ta maison
Qui
sent si bon
De
ton jardin
Plein
de chagrins
Dormir
sous ton gros édredon
De
plumes et de dentelles
Lovée
dans ce cocon
Que
la nuit nous soit douce
Au
son de cette pendule
Oh! Le
chat gesticule
Allons,
il faut se lever
Pour
une autre journée.
CE SOIR, J'AI LE COEUR GROS
Samedi
23,
Bonsoir
mon cœur,
Hier,
j'ai mangé du chocolat, un peu de chocolat, beaucoup de chocolat, beaucoup trop
de chocolat.
Aujourd'hui,
j'ai mal au cœur.
Les
tablettes défilent dans ma tête, jusqu'à la nausée, j'ai le cœur barbouillé.
Je
n'ai pas su m'arrêter, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que le papier.
J'en
pleure de fureur, et pourtant je ne l'ai pas fait à contre cœur.
J'en
pleure, peut-être de colère, mais aussi car mon cœur d'artichaut s'épanche à
tout propos.
Demain,
c'est fini, je n'en mangerai plus, c'est fini, je n'en veux plus, je n'en
achèterai plus.
Je me le dis, je me le redis, je ne l'écrirai plus sur ma liste de courses.
Je me le dis, je me le redis, je ne l'écrirai plus sur ma liste de courses.
Je
me le dis, et me l'apprend par cœur, jusqu'à l'écœurement.
Bien à toi de tout mon coeur.
Bien à toi de tout mon coeur.
signé : TON COEUR !
H
TEMPETE :
J’aime la tempête. J’aime les trombes d’eau qui se déversent du ciel. J’aime
les coups de tonnerre. J’aime compter le temps qui sépare l’apparition de
l’éclair du fracas du tonnerre. J’aime calculer à quelle distance est tombée la
foudre. J’aime sortir pour être trempée par la pluie, poussée par le vent.
J’aime la tempête à la montagne. J’aime la tempête à la mer. J’aime
l’impression de pouvoir résister aux éléments.
Eté
1979 : Tempête dans la Manche. La course du Fastnet verra couler la
majorité de ses bateaux. Trois jours d’enfer. Sur le Cipango, lignes de vie
attachées, pas le temps d’avoir mal au cœur, murs d’eau à la proue et à la
poupe, pratiquement sourds, pratiquement aveugles. L’équipage fait corps sans
que les matelots amateurs puissent se rapprocher. Seul le capitaine est un
marin aguerri. Trouver un port, une rade, un havre.
Sommes-nous
le jour ? Sommes-nous la nuit ?
Combien
de temps ?
Où ?
Pas
le temps de se poser ces questions.
Puis
Alderney (Aurigny)
La
rade n’est plus un havre mais on peut quand même y mouiller. Certains bateaux
ont été emportés par la force du vent et de l’eau. La rage de la mer déferle
par-dessus le rempart qui protège la rade.
Trois
jours sur ce bateau, ballotés. Trois jours trempés. Trois jours sans manger
chaud. Trois jours sans dormir ou presque.
Et
puis, le calme. Le téléphone en PCV pour rassurer les parents et les prévenir
qu’on rentrera plus tard que prévu.
Et
puis la fierté de l’inconscience : on est des héros d’avoir traversé cette
tempête alors que les pros de la course se sont plantés.
J’aimais
la tempête. J’aime toujours la tempête.
L’œil
du Lynx s’est jeté par la fenêtre.
La
Renarde lui a tapé dans l’œil.
Blessé,
le Lynx dépose une main courante.
L’agent
guette la Renarde par l’œil de bœuf, pas facile quand on a un œil qui dit merde
à l’autre.
L’œil
de biche de la Renarde essaye d’amadouer l’agent.
Mais
celui-ci décoche un regard qui tue et lui met la main au collet.
Avant
de repartir, l’agent jette un regard oblique et prend le Lynx la main dans le
sac : il a profité de ce que l’agent détournait le regard pour voler les
bijoux de la Renarde. Il se fait taper sur les doigts par l’agent.
La
renarde pleure des larmes de crocodile en voyant la douleur du Lynx.
Celui-ci,
malgré son regard dans le vague, perçoit la main baladeuse de la Renarde sur
son museau.
Ils
se regardent dans le blanc des yeux.
Coup
de foudre.
Tout
est bien qui finit bien.
L
Aujourd’hui
j’arrête de fumer
Aujourd’hui
j’arrête de boire
Aujourd’hui
j’arrête les gros mots
Aujourd’hui
j’arrête je fais mon ménage
Aujourd’hui
j’arrête je ramasse les crottes de chien dans le jardin
Aujourd’hui
je remplis ma feuille d’impôt
Aujourd’hui
je désherbe mon allée
Aujourd’hui
je mange cinq fruits et légumes
Aujourd’hui
je baisse mon taux de cholestérol
Aujourd’hui
je trie mes déchets
Aujourd’hui
je baisse mon bilan carbone
Aujourd’hui
j’abandonne ma voiture diésel et j’achète un vélo
Aujourd’hui
je range mon tiroir à couverts
Aujourd’hui
j’arrête de me raconter des histoires
Aujourd’hui
j’arrête la procrastination
Ou
demain…
On
avait pourtant les épaules larges mais là, on en avait plein le dos de cette
tête à claques. Un bon coup de pied aux fesses lui aurait dégonflé les
chevilles. Il voulait toujours vous en mettre plein les yeux, la bouche, le
cœur et la langue bien pendue… Les bras vous en tombaient. On avait les yeux
qui sortaient de la tête de voir qu’il l’avait si grosse- la tête. On s’en
faisait de la bile avec ses ronds de jambe ! Et encore, il avait le cul
bordé de nouilles, le joli cœur : on lui ouvrait toujours les bras, quand
il nous tenait la jambe… Pourtant c’était pas toujours le pied ! Et
maintenant, on avait une dent contre lui, il nous avait mis la tête à l’envers
à force de vous rabattre les oreilles.
D
Nébuleux
fantôme évanescent Alpes émeraude vert opale infini solaire universel étrange
incompris lunaire rêves étreintes dune désert
Mes
plus nébuleux souvenirs
Peuplant
mes rêves
En
des globules de particules
Où
mes atomes de neurones
Rencontrent
quelques axones
Egarés
au fond de mon cerveau
Où
l’infini de ma mémoire enfumée
De
recueils livresques peuplent
Ma
tête et mon cortex
De
paysages de lune
Où
la tranquillité s’alanguit
Sur
une planète
Où
l’homme solitaire évade ses pensées
En
des paysages de dunes lunaires
Où
des roses de sable ensablent
Mes
artères neurophiles qui me servent de cerveau
Où
dans mes idées évanescentes fleurissent
Des
pensées multicolores couvertes
De
crachin normand érodant les pétales
Me
donnent des impressions étranges
Dans
mon subconscient présent
Où
des orchidées, fleurs du diable,
Font
fleurir en moi des cauchemars d’enfer
Dans
un décor émeraude vert opale
Où
des arbres brulés renaissent de leur cendre
Dans
une odeur de thé rouge
Tiens
après descendre, mon thé est prêt !!
Avoir
la dent dure avec les autres
Car
on vient de Cambridge
C’est
présomptueux
Mais
quand on vient de l’université de Cambridge
On
veut garder son bridge, au moins.
Et
si on joue au bridge
On
ne veut pas perdre au bridge
Ça
serait triste
Surtout
si on vient de Cambridge
Mais
je pense que le jeu n’en vaut pas la chandelle !
Comme
me dirait une copine qui est morte, Adèle,
Avoir
le doigt pointé sur les sculptures d’une église
Quand
on vient de Los Angeles University
C’est
déjà les reconnaître
Et
enseigner l’architecture à ces enfants
C’est
déjà faire des enfants des anges ailés
Qui
pourront voler de leurs propres ailes
Pour
transmettre à leurs enfants
Des
connaissances architecturales
Même
si certains râlent pendant les cours.
De
toute façon la culture ne peut pas faire de mal.
M
Merveille
lire rencontres imprévues sérénité découvertes partage fleurs et plantes
éclosion de la nature joie famille
Coquelicots
et autres mots que j’aime (Anne Sylvestre)
Sérénité,
peut-être…état d’esprit…état de paix… de confiance qui rejaillit même dans la
difficulté quand le choc opremier est atténué- état diffus et pourtant bien
présent qui porte à croire que rien ne pourra détruire ce sentiment de paix et
de joie profondes qui imprègne tous les événements de la vie. Je dis tous les événements de la vie… mais il
arrive que certains ressentiments réapparaissent, envahissent à nouveau notre
esprit, provoquent en nous une nouvelle colère, une nouvelle tristesse et
risquent de mettre à bas ce bel équilibre si patiemment construit. Alors il
faut à nouveau rechercher l’apaisement et se dire que ce qui est passé n’existe
plus même si les actes passés sont toujours présents dans notre vie.
J’ai
retrouvé mon pied de biche, mais la biche est partie en courant, je la suis, je
me tords le pied, je m’étale- Non, je ne prends pas mon pied. La biche se
retourne et me fait un pied de nez. Mal apprise !!! Je vais te mettre mon
pied… trop tard, elle est partie. Je m’assois au pied de l’arbre et je frotte mon
gros orteil tout tordu. Le temps passe, je me remets sur mes pieds et je repars
clopin-clopant. La route est longue, je cherche mon chemin je tourne en rond je
perds pied et me revoilà à mon point de départ où je retrouve mon pied de biche
mais la biche n’est plus là.
M
Dictaphone
aphone plus rien
Avoir
à l’œil œil de biche
Je
me suis levée de bon pied, bon œil
Regard
de braise, je ferai mienne
J’irai
faire ma révolution le bras levé
Les
doigts croisés, pour que ça devienne réalité
Assis
entre deux chaises, ça me rend mal à l’aise, l’oreille tendue, j’entends les
mots de ce tordu
Le
pied qui se dérobe, et voilà que je dégringole
Coiffé
comme un as de pique, ça fait plus authentique
J’en
ai plein le dos, marre de ce boulot,
Il
me casse les pieds, je crois que je vais le quitter
Du
poids sur les épaules, ça fait tout drôle
Le
nez au milieu de la figure, et aussi de la confiture
L’oreille
qui siffle, pourvu que je ne prenne pas de gifle
Les
hanches qui se balancent bienvenue dans la danse
D
Bloup
bloup bloup fait la levure dans la farine, l’œuf, le beurre, le sucre
Brioche
toute ronde tu gonfles petit à petit bien au chaud sous ton torchon
Glou
glou glou fait le bidon appâté par l’odeur de la fleur d’oranger ajoutée bien
au chaud sous la chemise petit à petit nourri de brioche croustillante
moelleuse à l’intérieur, jaune comme la primevère au printemps avec ses petits
trous-trous légers-légers
Bri
bri bri oche tu me tentes
Bri
bri bri oche tu me ventres
Bri
bri bri oche je t’adore
Hoche
hoche ma tête, groseille ou framboise
Hoche
hoche j’acquiesce, je donne mon assentiment
Che
che je laisse fondre dans ma bouche ta mie douce
Bri
brioche volupté …et bourrelets assurés.
Deux
dodos dos à dos broutillent paisiblement dans une forêt paradisiaque. Deux
matelots débarqués fraichement sous les tropiques trop chauds mal nourris aux
harengs saurs en manque de protéine animale sanguinolente observent les
volatiles. Les dodos tranquilles se régalent et entre deux papayes se bécotent.
Les matelots en ont plein le dos ils
dégainent leur couteaux et se précipitent sur les volatiles empotés qui ne
bougent pas et même qui curieux sont épatés par ces nouveaux êtres animés et
rayés. Ils sont assassinés sans sourciller. C’était les deux derniers dodos.
Tout ça pour régaler deux pauvres marins. Les dodos désormais équipés de
grandes ailes dans le dos façon anges du paradis volètent dans les cieux loin
des humains carnassiers.
G
Les
mots que j'aime : Mon chéri, couleur, fleur, tendresse, dracher, paresser,
regarder, vie, vacances…
Un
texte avec l'un de ces mots :
Dracher :
qu'est-ce que c'est que ce mot-là ? Il sonne bien, je ne le connais pas,
ce n'est pas cracher, beurk ! C'est dégoûtant ! Tous ces footballeurs
qui crachent sur la pelouse pendant la retransmission du match comme s'ils
crachaient sur leurs supporters, quoique…. Bon, oublions.
Tricher
lui ressemble un peu, attention de ne pas me laisser entraîner encore sur la
planche glissante du foot, tricher quel vilain mot, oublions-le lui aussi.
Gricher,
je ne sais pas si c'est français mais c'est un mot qu'utilisait souvent Maman
pour définir le vilain sourire que nous faisions sur la photo. Ce mot-là griffe
l'oreille et pourtant…
Arracher,
mot familier au jardinier, mot quotidien pour lui qui chaque jour traque la
mauvaise herbe qui risquerait d'étouffer ses légumes et ses fleurs. Arracher
traduit sa peine, plutôt la répétition de son labeur. Cet arrachage est
beaucoup plus sympathique que l'arrachage de dents. Pourtant l'arracheur de
dents avait son petit côté comique, installé sur la place, délivrant son
boniment pour attirer ses futures victimes, assez crédules pour lui faire
confiance et qui se retrouvaient avec une ou deux dents en moins et gardaient
celles qui les faisaient souffrir.
Tous
ces mots ne m'expliquent pas dracher, mot d'origine québécoise proposé par la
francophonie et « Dis-moi dix mots ».
Explication,
c'est pleuvoir à verse. Aujourd'hui il ne drache pas encore, c'est une petite
pluie fine qui tombe, une pluie normande, une pluie qui va arroser les légumes
et les fleurs qui pointent leur verdure et leur couleur au-dessus de la terre.
La
semaine dernière par contre il a draché et c'était un véritable torrent qui
dévalait devant la maison. Comment peut-il tomber autant d'eau d'un seul
coup ?
Expressions
liées au corps humain
Son
œil était implacable, elle voyait tout, rien ne lui échappait, elle possédait
un œil de lynx et pourtant son amoureux avait été séduit par son œil de biche.
Elle
avait aussi la main verte et de ses doigts de fée, elle traquait les
cochenilles, les minuscules araignées, sondait la terre pour en connaître le
degré d'humidité. Dans son jardin, elle faisait le dos rond pour se pencher sur
ses légumes, elle avait bon dos quand il l'accusait d'avoir laissé les
escargots manger les salades.
Quand
les reproches allaient trop loin, elle était verte de rage. Et suivant le cas,
c'était des larmes de sang ou des larmes de crocodile qu'elle versait. Il
comprenait alors son injustice et essayait de se faire pardonner. C'est d'une
bouche en cœur qu'elle lui rendait son baiser.
E
D AM C S E