1
Pain
d’épice
C’était il y a tout juste un an
Dans une petite salle à l’étage
Quelques écrivains, loin d’être débutants,
S’étaient retrouvés pour un moment de partage.
Tandis que le thé au chocolat nous réchauffait
Les souvenirs prenaient vie grâce aux mots
Chacun à son tour s’est exprimé
Offrant ses pensées, tel un cadeau.
Je retrouve cette ambiance aujourd’hui
Nombreux sont les écrivains
Venus avec leurs écrits…
Mais je vous en parlerai l’an prochain !
2.
Texte
boule de neige
·
Premier mot = épice(s)
Epice
Douce sucrée
Signe les prémices
D’un délicieux goûter.
Quand ses yeux se plissent
Je sais que c’est gagné
Il me dit : « c’est un délice ! »
J’ai enfin conquit l’être tant aimé !
·
A partir du texte précédent, construire un texte
plus long et/ou par rapport au mot
« miel ».
Elle se sent pousser des ailes
Quant il la regarde avec ces yeux,
Dans une étreinte charnelle
Ils ne forment qu’un seul être à tous les deux.
Dans une robe en dentelle
Elle lui clame ses vœux
Dans un décor pastel
Il lui offre un nid chaleureux
Dans le jardin sur la balancelle
Ils attendent patients et amoureux
Ce petit être mi-lui, mi-elle (miel !)
Qui les rendra heureux.
B
Epices
Playlist 10
A mixer ton disque
Dixit mamie : j’écoute mon fils
File, s’effile, s’enfile ma file
Fin du disque, remet la piste bis
Epices
Playlist 10
10 + 10
10 ans de mix
10 ans. J’épice ma vie. Fil sans fil j’enfile avec douceur
le miel épicé d’une expérience de vie. 10 ans. Dix ans que tu m’as laissée.
Mielleuse et savourant la douce saveur de nos sombres délices j’épie nos vies
sans transit. 30 sites. 30 sites que j’ai dû parcourir pour retrouver
l’incongrue playlist piste 10. Vitesse, vite, vide. Avide de nos souvenirs
dorés, j’empreinte aux clichés une ryhme arrêtée. Arrêt. Parée. Jamais sans
arrêts, j’émets un soupir avant de repartir.
C’était la playlist 10, « épices », 10 ans de mix,
fin du disque, remet la piste, bis.
L
Le pain d'épices offert par Céline
Le pain d'épices, quel plaisir ! Que de
souvenirs. A la maison, on ne connaissait pas le bon pain d'épices de Céline,
on mangeait celui vendu dans le commerce, coupé en tranches, enveloppé dans de
la cellophane et on l'aimait. On se servait plusieurs tranches sur lesquelles
on étalait une bonne couche de beurre frais fermier. Cela faisait un miroir.
Quel régal ! Mais cela collait un peu aux dents malgré le beurre et
parfois cela faisait mal.
Plus tard j'ai connu celui de Prosper, le petit ours.
Désolée d'en faire la publicité, mais l'ours, quoi de mieux pour vanter le pain
d'épices : le sucré, le miel, le moelleux, la douceur de l'ours en peluche
et la gourmandise de l'ours sauvage.
Maintenant on est à l'écolo, au
DIY ; comme Céline nous faisons notre pain d'épices nous-mêmes. Le goût
est incomparable et c'est tellement bon ! Le beurrer serait une offense à
la cuisinière.
Pourtant, entre les deux, mon coeur
balance.
2- Poème
« boule de neige » commençant par « épice(s)
Epices
Les épices
Les épices préférés
Les épices odorants préférés
Les épices odorants préférés dispersés
Le tajine mijotant sur le feu
Le tajine mijotant parfumant toute la
cuisine
Les épices odorants préférés dispersés
dans le tajine
Les convives attendant autour de la
table le tajine épicé
Les convives endormis autour de la
table digérant le tajine épicé.
3- A
partir d'une phrase du poème écrire un texte
Les convives se sont endormis autour de
la table, ils digèrent le tajine épicé que leur a servi la maîtresse de maison.
Elle s'était levée de bonne heure ce
matin pour couper sa viande en petits morceaux, la dégraisser éventuellement,
éplucher, laver et couper ses légumes choisis avec soin la veille sur le
marché.
Elle avait sorti du placard son beau
tajine rouge paprika et l'avait mis à chauffer sur le feu, y faisant fondre de
l'huile d'olive et l'oignon. La viande mélangée à la coriandre, au curcuma,
dégageait déjà une bonne odeur quand elle y a ajouté ses légumes coupés en
dés : carottes, céleri, navets… Toute la matinée, la maison a été envahie
de cette bonne odeur d'exotisme.
Elle en avait profité pour dresser sa
table joliment sur une nappe couleur safran. Le vin attendait sur le bahut,
débouché, exhalant les parfums de son terroir.+
A leur arrivée, ses invités s'étaient
émerveillés du parfum des épices s'imposant dans toute la maison. On était
passé à table et tout le monde avait fait honneur au plat préparé par la
maîtresse de maison, avalant (se bâfrant même) jusqu'au dernier morceau de
viande, jusqu'à la dernière rondelle de carotte, la sauce, même, avait été
absorbée par des montagnes de morceaux de pain.
Au fromage, ils avaient à peine touché.
Par contre le dessert lui aussi avait été un succès et, comme le tajine, avait
subi un sort.
Et maintenant ils étaient là, avachis
autour de la table. La conversation manquait d'entrain.
Elle, rangeait sa cuisine, mettait de
l'ordre.
E
Ayant épuisé tous mes souvenirs
gustatifs au cours des nombreux ateliers d'écriture, je ne peux plus évoquer
ici ni le cacao en poudre, ni le gâteau de Savoie, ni les noisettes, ni même le
bouillon-cube.
Alors, pour le clou de girofle, il me reste le
dentiste... Ah oui ! Le dentiste !
Celui de mes années d'étudiante était une
dentiste. Un jour de carie douloureuse, il me fallait absolument un rendez-vous.
Je téléphonai, et la secrétaire me répondit d'un ton désolé : le Docteur X
est souffrante, tous les rendez-vous sont annulés jusqu'à nouvel ordre.
J'attendis son retour.
J'attendis longtemps car cela prit plusieurs mois. Ma
consommation de clous de girofle avait pris des proportions inquiétantes
pendant cette période : d'accord, cela calmait les douleurs dentaires,
mais cela ne devenait-il pas toxique au-delà d'une certaine dose ?
Bref, je survécus et enfin, le rendez-vous tant attendu
fut honoré.
Ma dentiste était affable et bavarde. Elle aimait
raconter sa vie à ses patients, désarmés et muets en face d'elle, réduits à
tenter de participer à la conversation par des « han han » baveux et
sourds.
Ce matin-là était son premier jour depuis qu'elle était tombée
malade. J'étais la première patiente de la journée, et donc l'interlocutrice
privilégiée de ses ennuis de santé.
Ce qu'elle me raconta me donne encore, plus de trente ans
plus tard, des angoisses chaque fois que je dois prendre rendez-vous chez le dentiste.
« - Vous n'imaginez pas ce qui m'est arrivé !
me dit-elle (han han). Figurez-vous que, en un instant, je me suis retrouvée
paralysée des deux bras. (han han?) Oui ! Les deux bras en même temps,
clac ! en une seconde ! (han han!). Heureusement que je ne
travaillais pas ce jour-là (han han...). Eh bien, ils n'ont jamais pu trouver
ce que j'avais (han han). Il paraît que ça peur me reprendre à tout moment (HAN
HAN!!!). »
L'idée que ma dentiste puisse se retrouver les deux bras
paralysés coincés à l'intérieur de ma bouche en chantier me donne encore
aujourd'hui froid dans le dos.
Lâchement; j'ai dit que j'allais déménager et je n'ai
jamais revu le Docteur X.
Le Docteur Y qui me soigne maintenant va bien, merci.
Quoi que... Il m'a dit récemment qu'il souffrait depuis
peu d'attaques foudroyantes de narcolepsie...
D
Ô ! Tonne- Automne- Craque- Froisse- Feuille- Douillet-
Silence- Nue- Mue-Scrabble- Automnal- Annie- Atchoum- Non
Goût innommable- Toucher ne s’impose pas- Odorat- Oh !
Ma sœur
Quec sec ça ? Un cake ? Pourquoi pas, cela parait
arbitraire ce nom, et pourtant ça se mange. C’est prévu
Le cake
L’aube venue, quand se déchire les ombres, dans l’air limpide,
nous baignerons nos cœurs ; nous ne verrons pas finir les jours sans
nombres par des fleurs complices au regard moqueur. Viens, fuyons à l’écart de
la foule, pigeons d’argile pour un petit bécot, le temps comme l’eau de la
fontaine s’écoule. Viens, faisons vite, il n’est jamais trop tôt. Il y aura du
cake après.
B
Le pain d’épice de Céline- le civet de mémé- le baba de Dédé-
Le pont l’Evêque Spruytte-
Les seiches de Gigi- Les cakes d’Annie- Le lapin de Denise- Le calva de
Jean-François
A Dijon, du vin murit doucement dans les sous-sols, c’est normal en
Bourgogne. Mais caché sous la ville dans une cave, une masse brune, énorme, vit
et fermente doucement, se renouvelle sans cesse. Elle est alimentée
régulièrement. Elle est douce au toucher, toute brune, exotique, sa chaire sent
la cannelle, le girofle, le miel. C’est la Mère des pains d’épice. De son corps
naissent des bonhommes de pain d’épice, des pères Noël, des nonnettes. La ville
est renommée à travers le monde pour cette spécialité issue tout droit des
anciennes colonies.
Epice- Parfum, papille- Peau brune soleil- Douceur de la vanille-
Brulure du petit piment rouge- Tajine partagée, doigts léchés, regards croisés-
Hospitalité, bienveillance, curiosités, ouverture d’esprit, humanité.
Le monde en marche, peau noire, peau pain d’épice, peau claire. Une
même humanité. Voyager à Ouaga, Tizi Ousou, Djenné. Partager un tô, un tajine,
un couscous épicé avec Alassane, Leïla, Karim en toute simplicité. Assister au
naufrage par média interposé des bateaux en partance pour notre Eldorado. Etre
dans l’égalité sans être dans la légalité. Etre fraternel, s’interroger sur la
liberté.
G
Comme elle était pressée, elle faisait ses courses au
supermarché.
Je lui tenais la main, même adolescente j’adorais faire ça.
Le rituel du cabas dans le coffre et des sacs de dépannage, on
ne sait jamais…
Ma mère aimait les courses de noël er religieusement je lui
tenais compagnie plus que jamais.
Dans ses yeux, je mesurais l’importance des souvenirs
d’enfance. Les miens étaient si frais, pas encore chargés de nostalgie et
quelque chose m’échappait.
Le pain d’épices qu’on achetait au supermarché et qu’elle
sortait de son emballage plastifié sur la table de la cuisine est dans mon
souvenir, aujourd’hui le condensé de toutes les saveurs de noël, dans les
effluves de clémentine, de miel, de cannelle et de clou de girofle me viennent
maintenant les larmes de la nostalgie. Ce sont mes souvenirs, et aucun de mes
enfants n’aime le pain d’épices.
Aujourd’hui j’ai dans
mon coffre de voiture un cabas et des sacs de dépannages, on ne sait jamais. Et
main dans la main avec mes filles, nous montons ensemble les marches des
magasins où nous faisons nos courses. Main
dans la main.
EPICE
Pas inspirée
Avec un « s »
C’est déjà mieux
Autour d’une bonne table
Mélanger les épices de nos vies
Pour que le repas prenne sa saveur
Bon appétit, bon appétit, bon appétit, bon appétit !
MELANGE DES HUMEURS SUR L’OREILLER
Heureusement qu’il y a les matins. Je garde les yeux fermés
encore quelques instants, le réveil me gagne et agite mes sens. Heureusement
qu’il y a les matins pour faire oublier qu’on s’est couché si fatigué, qu’on a
vu se dérouler une journée sous ses yeux parfois en interaction et parfois non,
que du croisement des humeurs sont nés des échanges du quotidien, avec la
fleuriste en bas, avec la maîtresse, la boulangère, les collaborateurs, les
copains, les amis, les enfants. Tout ce monde en friction dans la tête le soir
venu, se désagrège. Le soir arrive, classe les dossiers, certaines humeurs
couchées sur l’oreiller resteront là. Et c’est très bien.
S
Poème
vertical.
1. beau Un beau matin du quatorze novembre
2.
Couleur.Deux couleurs pleines de treize vents
3.
Doré.Ont doré trois tristes tas de bois formant douze troncs
4.
jaune.à l’écorce jaune dont quatre feuilles s’échappent en onze fils
5.
orange.Les cinq oranges qui pendent encore sur les dix arbres colorés
6. crissement.
Émettent un crissement six fort que les neufs chiens pleurent
7. châtaignes.Et les sept
châtaignes se lamentent d’être confondues
8. marrons.Avec les huit marrons
mordorés
9. chiens.
10. chasse.
11. fumée.
12. Tas de bois.
13. vent.
14. pluie
AM
M
D
D
L
I
M
C
C
B
E
B