mercredi 30 avril 2008
1er mai
Pour quelle raison jeudi vous resterez à la maison ou, si le temps le permet, irez-vous baguenauder ?
Petit point d'histoire : 1er mai 1886.
Les travailleurs des Etats-Unis décident d'aller jusqu'à la grève générale pour faire pression sur le patronat et le gouvernement afin d'obtenir les 8 heures de travail par jour.
Par ce beau samedi ensoleillé, les fabriques, usines, entrepôts sont désertés.
Les ouvriers de Chicago, accompagnés par leur famille, défilent par milliers dans les rues sous les yeux sidérés de la police, de l'armée et des gardes privés prêts à intervenir au moindre trouble.
Le lundi suivant, le mouvement de grève continue et beaucoup d'ouvriers se joignent aux grévistes du 1er mai, paralysant ainsi l'économie de Chicago. La violence des forces de l'ordre, contenue durant la journée du samedi, éclate devant les grilles d'une usine de machines et outils agricoles, la McCormick Harvester Works.
Les policiers tirent sur la foule, abattant six hommes.
Une manifestation est décidée pour la soirée du lendemain. Et alors que les principaux orateurs ont déjà quitté la place, 180 policiers, la matraque à la main, font irruption parmi les protestataires.
Une bombe explose au milieu des policiers qui font feu et c'est la panique.
On ne retrouva jamais le lanceur de bombe. Les représentants du mouvement ouvrier furent arrêtés, jugés et condamnés à être pendus sans aucune preuve de leur culpabilité.
Ces évènements sont à l'origine de la célébration de la Fête du Travail, seul jour chômé et payé de l'année.
En France, il est décidé lors du 8ème congrès de la CGT en septembre 1904 qu'à partir du 1er mai 1906 les ouvriers ne consentiront plus à faire plus de 8 heures par jour.
Pour préparer cette journée, la CGT entame la première grande campagne de propagande de son histoire.
Toute une argumentation est développée autour de l'idée des 8 heures : moyen pour combattre le chômage, éliminer fatigue et surmenage, développer les bibliothèques, élever le niveau culturel des travailleurs....
Ce 1er mai 1906 va être marqué par de violents affrontements avec les forces de l'ordre.
Un meeting est prévu à la Bourse du Travail mais comme tout le monde ne peut y pénétrer, c'est une manifestation de rue que la police s'efforce de disperser : il y a des charges brutales, des arrestations par centaine. On comptera deux morts.
Les patrons licencieront plus de deux mille travailleurs coupables d'avoir quitté leur travail le 1er mai.
samedi 26 avril 2008
Elise a grand succès
Les exemplaires à remplir sont toujours disponibles à l'espace multimédia, prenez quelques minutes et votre stylo entre 2 sessions sur les PC et vos emprunts.
Où l’on apprend que le jaune est la couleur du rire des enfants.
Un vieil Indien « rouleur » de cigarette.
A la vue d’un vol de toucans, le vieil homme entreprend de raconter une histoire : l’origine des couleurs… car il fût un temps lointain où le monde n’était que noir et blanc…
De nos jours, les couleurs éclairent la nuit des hommes. Et si le jaune est la couleur du rire des enfants, connaissez-vous l’origine du rouge, du brun, du vert ou du bleu ? Et que vient faire le toucan dans toute cette histoire ?
C’est une histoire brève illustrée par une artiste mexicaine.
L’histoire a des allures de fable humaniste.
C’est un album à lire pour soi, à raconter à un public (dès 7-8 ans) comme…à des copains en soirée autour d’un verre ! Pour l’avoir testé, face à un public, il est conseillé de raconter plus que de lire car si l’histoire est très belle, la tournure des phrases est parfois lourde (effet de la traduction ?).
Pour ces raisons, pour toutes celles que vous découvrirez par vous-même et –accessoirement- pour briller en soirée, un conseil : lisez et racontez cette histoire !
La grande histoire des couleurs / Marcos.
Cote JA MAR- espace Jeunesse de la Médiathèque
vendredi 25 avril 2008
Evasion vers Gwendalavir, un monde créé par Pierre Bottero
Pierre Bottero parvient à tenir son lecteur en haleine dans ce récit du parcours d’Ewilan et des personnes qui décident de la soutenir contre les ennemis de l’Empire. La description des paysages qu’il invente ne laisse pas non plus de marbre.
Pierre Bottero a choisi ce personnage pour écrire une troisième trilogie « alavirienne » : Le Pacte des Marchombres. En commençant le premier tome, je craignais de voir un essoufflement de l’inventivité de Pierre Bottero, mais quelle surprise ! Vivant de nouveaux voyages dans ce monde imaginaire, j’y ai également trouvé une poésie dont je n’avais fait que ressentir les prémices dans les premières trilogie : la poésie des Marchombres.
Gratitude infinie pour celui qui guide
Respect ».
Ellana Caldin à Jilano Alhuïn
En attendant, je vous conseille la découverte des premiers volumes à la cote JSF BOT (espace jeunesse). Ils sont accompagnés de la trilogie L’Autre, du même auteur et dont le tome 3, intitulé La huitième porte était également une nouveauté il y a peu. Cette trilogie ouvre la porte d’un univers différent de celui de Gwendalavir, mais tout aussi magique.
Pour en savoir plus sur les personnages :
http://www.lesmondesimaginairesderageot.com/
« Le doute est une force. Une vraie et belle force. Veille simplement qu’elle te pousse toujours en avant ». Parole d’un troll à Ellana.
jeudi 24 avril 2008
Sorj Chalandon
Il y avait un joli moment déjà que ce livre était à la médiathèque ; il y avait un joli moment aussi que j'avais oublié qu'on l'avait !
Quelle chance j'ai, d'avoir des proches si éclairés en matière de littérature !
Je n'ai pas été déçue à la lecture de ce livre, bien au contraire.
Il y a des histoires, comme ça. A peine terminée, à peine la dernière phrase lue, on sait qu'elle va compter, qu'elle va rester ; et peut-être même plus.
Le roman de Chalandon raconte, de façon à peine romancée, une histoire intime, d'amitié et de combats, en Irlande du Nord.
Il y a Antoine, jeune luthier parisien, derrière lequel se dissimule mal l'auteur, et Tyrone Meehan, "vétéran" de la lutte armée irlandaise, le traître, derrière lequel on devine très rapidement Denis Donaldson, qui a avoué publiquement en 2005 avoir trahi sa cause depuis vingt cinq ans.
C'est parce que la douleur, le sentiment d'abandon, étaient trop forts, trop présents, que Chalandon en passe par la fiction. C'est parce qu'il voulait comprendre pourquoi son ami est devenu son traître qu'il écrit cette histoire.
On y côtoie Belfast toute entière.
Des pubs de Falls Road, aux rues sombres, des veuves, des mères de soldats emprisonnés, des amis engagés, aux soldats anglais.
On y goûte la Guiness lourde et amère. On y écoute la musique irlandaise, la "chanson du soldat", "Amhran na bhFiann".
On y rencontre une humanité combative et désespérée.
Surtout, j'ai découvert ce conflit que je ne connaissais pas, bénéfice de l'âge !
Et Chalandon nous accompagne à l'intérieur, du conflit, du "ghetto" catholique, de la prison de Long Kesh ; à l'intérieur aussi de ses reflexions, lui qui devenait "plus irlandais que les irlandais".
A peine ce livre achevé, je commençais le précédent de l'auteur, Une Promesse, Prix Médicis en 2006.
L'histoire n'a rien à voir avec l'Irlande, mais on y retrouve des personnages solidement attachés les uns aux autres, une humanité chaleureuse, et au milieu une promesse, un secret mystérieux.
C'est une belle découverte que cet auteur ; il y avait bien longtemps que je n'avais pas été emporté aussi loin à la lecture d'un livre.
Merci Sorj Chalandon, et merci Catherine pour ce conseil de lecture !
La suite de ce billet : un départ programmé pour aller voir sur place à quoi ressemble Belfast, à quoi ressemble Falls Road, pour goûter la Guiness et lire dans un jardin irlandais la poésie de Bobby Sands.
mercredi 23 avril 2008
Les moutons électriques
« Les moutons électriques » est une maison d’édition fondée le 1er juin 2004 par un groupe d’écrivains, traducteurs, graphistes et autres passionnés de littératures de l’imaginaire. Elle se trouve à Lyon. C’est une maison d’édition indépendante.
Le nom de cette maison d’édition est un clin d’œil au roman de Philipp K Dick « Blade Runner » dont tout le monde a vu le film avec Harisson Ford. La version française du roman a connu plusieurs titres : « Robot Blues », « Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? » et enfin « Blade Runner ». Voilà pour le clin d’œil. Le nom de cette maison d’édition est un hommage rendu à Philipp K Dick qui est un des meilleurs auteurs de SF ayant existé.
(En parlant de Blade Runner pour ceux qui ne l'auraient pas vu, il est disponible en DVD à la médiathèque.)
Pourquoi je vous parle des moutons électriques ?
Tout d'abord c'est ma petite soeur qui m'a permis de découvrir cette maison d'édition. Elle m'a conseillé de jetter un oeil sur leur catalogue car ils avaient publié un roman et des nouvelles d'Alan Moore, auteur que j'apprécie énormément. Ce fut pour moi l'occasion de découvrir cette petite maison d'édition que je vais maintenant vous présenter plus en détail.
Pour tous les amateurs de littérature de l’imaginaire ils sont en train de devenir une maison d’édition de référence. Ils ont tout d’abord recrée la défunte revue « Fiction ». Il s’agissait d’une revue crée en octobre 1953. Elle était éditée par les éditions Opta. 412 numéros seront publiés et elle s'éteindra en 1990.
Pour en savoir plus sur la revue fiction cliquez ici.
Les moutons électriques ont repris cette publication qui sort maintenant deux fois par an. Lien vers la présentation de la revue :
http://www.moutons-electriques.com/serie.php?s=f
Ils en sont au numéro 7. Tout amateur de SF et de littérature de l’imaginaire ne peut que craquer devant le travail fourni pour la réalisation de cette revue. Des abonnements sont possibles. Allez faire un tour sur le site Web des moutons en cliquant ici.
Deux autres collections de cet éditeur doivent retenir l’attention. Il s’agit de la bibliothèque voltaïque dans laquelle est publié « Michel Jeury » dans une magnifique anthologie. Vous y trouverez également un roman de Michaël G Coney « Péninsule », roman accompagné dans la présente édition de nouvelles de cet auteur. Pour avoir lu les deux ouvrages déjà parus dans cette collection je ne peux que vous conseiller de les commander à votre libraire car ils sont vraiment très bons. A mon sens tout amateur de SF se doit d’au moins les avoir lus. Vous les retrouverez prochainement à la médiathèque.
La collection rouge :
Déjà disponibles dans nos rayons, « les nombreuses vies de James Bond » de la collection rouge. Voici la présentation que fait l’éditeur de cette collection :
« Dirigée par A.-F. Ruaud et Xavier Mauméjean, la Bibliothèque rouge est une collection unique d’ouvrages originaux célébrant les grandes figures de la littérature populaire. Rédigés par des écrivains qui se placent parmi les meilleurs spécialistes de chacun des personnages, avec la collaboration de certains des meilleurs chercheurs en matière de littérature populaire et policière, chaque volume propose une biographie du personnage — comme s’il avait existé ! En restant au plus près des textes originaux, il est possible de reconstituer toute l’existence d’Arsène Lupin, de Sherlock Holmes, de son frère Mycroft Holmes et du bon docteur Watson, d’Hercule Poirot ou de James Bond, par exemple. Ce travail est suivi, selon les volumes, d’articles de contexte historique, d’études sur des points précis de la carrière du héros, ses particularités, son quotidien, son contexte éditorial, ses créateurs et ses adaptations dans d’autres média, d’un panorama des personnages proches, d’un essai sur un personnage important du même style, de quelques hommages et de témoignages. Chaque fois, un portrait complet ! Le tout bénéficiant d’une importante iconographie : dessins, gravures, photos, couvertures rares et publicités d’époque. »
Les moutons électriques publient aussi des romans et des nouvelles de SF :
Disponible à la médiathèque « Fournaise » de James Patrick Kelly. Présentation de l’éditeur ici.
mardi 22 avril 2008
Les Têtes à claques à la bibliothèque
Repris depuis Le nombril de Belle Beille : Bloc-note (im)pertinent d’Olivier Tacheau.
Source : http://www.tetesaclaques.tv/video.php?vid=491
samedi 19 avril 2008
Enquête et questionnaire au multimédia
Vous apercevez épisodiquement dans la médiathèque de nouveaux visages derrière les banques d'accueil.
Souvent jeunes et avenants, ils appartiennent le plus souvent à nos stagiaires 'de longue durée'.
Parmi eux, Elise, étudiante en master 'Métiers du livre' a pris très à coeur vos us et coutumes.
Elise a réalisé un questionnaire de terrain autour des documents multimédias et de l'internet.
Faut-il devenir conservatoire d'oeuvres en voie de disparition ou se contenter de vous offrir un accès au virtuel tout-venant sur les sites de vente en ligne et je ne parle même pas de la musique ou du film 'éphèmère' téléchargé et consommé sans état d'âme.
En attendant de vous proposer notre fonds musical en fichiers numérisés, une borne d'écoute et de téléchargement gratuite pour vos MP3 ou autres joyeusetés - qui sait - nous vous attendons au multimédia où vous pourrez remplir quelques questionnaires, entre deux conseils musicaux ou virtuels...
vendredi 18 avril 2008
Martine Sonnet
Un texte sur « le père », qui va à la capitale parce que dans les années 50, le rural ne nourrissait pas son homme et encore moins la famille.
Adieu pommier, herbe qu’on entend pousser, hygrométrie ambiante quasi tropicale, adieu Normandie.
Bonjour la régie Renault, Billancourt.
Drôle de changement, des verts pâturages aux forges de Renault, quasi une descente aux enfers.
Mais le père ne se plaint pas, il va travailler, c’est un costaud.
Il parle si peu que Martine Sonnet, pour aller à la rencontre de sa vie passée à l’Atelier 62, va faire son travail d’historienne et rechercher des voix qui vont lui raconter l’usine Renault. Celle dont on nous parlait en 1960. Et à cette époque là, les usines de voitures, c’était vraiment la modernité. Dans le fin fond de l’Orne, il n’y en avait pas tant des voitures qui circulaient sur les routes.
Mais aussi celle de l’envers du décor, celle de l’Atelier 62. Atelier qu’on quittait plus pour le cimetière que pour la retraite.
Merci Martine, de raconter ces moments d’enfance qui sont si proches des nôtres et surtout de donner à entendre la voix de toute cette humanité de « taiseux ».
Ghislaine.
Je l'ai vraiment aimé moi aussi.
Pour cet homme, Amand Sonnet, ce père, habillé de son bleu de travail rapiécé ; pour sa pudeur, son incapacité à dire, à raconter, son quotidien à Billancourt.
Pour sa fille, Martine, qui part à la recherche des voix de son enfance, et qui les trouve.
Et surtout pour ce qu'elle en fait : récit intime et mémoire collective, en mêlant ces deux aspects, elle sauve de l'oubli son père mais aussi toute une génération d'hommes sacrifiée au nom de la modernité industrielle de l'après-guerre.
Ce livre, Atelier 62, est une réhabilitation de ces hommes, quantités négligeables au regard du progrès ; et aussi un acte d'amour envers ce père qu'elle connaissait si peu.
Stéphanie.
A lire sur Remue.net :
http://remue.net/spip.php?article1477
http://remue.net/spip.php?article2228
jeudi 17 avril 2008
Echecs
C'est parce que je ne comprends pas l'intérêt suscité par un petit roman, La joueuse d'échecs de B.Henricks - intérêt échiquéen inexistant, déroulement de la non-action en Grèce pour une pauvre connotation exotique, méconnaissance édifiante du jeu (confusion entre damier et échiquier), que j'ai eu envie de retrouver quelques vrais romans sur ce jeu qui a la spécifité d'être le "sport" le moins cher et le plus joué au monde d'une part, et de balayer toute barrière générationnelle d'autre part.
Le trépidant - Le Tableau du maître flamand de Arturo Pérez-Reverte. (R PER)
Toute l'énigme de ce thriller brillant est circonscrite dans un tableau du XVIe siècle dans lequel un seigneur et un chevalier jouent aux échecs ; entre eux deux, une femme en noir les observe. C'est sur une toile peinte cinq siècles auparavant que la restauratrice découvre l'inscription "Qui a pris le cavalier?". C'est par une suite de morts violentes que la partie en suspens s'échappera du tableau et continuera son cours.
Un peu technique - Fous d'échecs de Serge Rezvani (R REZ)
A la veille d'une partie décisive, le petit monde des joueurs d'échecs est frappé de stupeur : le champion en titre, gravement bouleversé, prétend renoncer à la compétition. Une Reine Blanche, une Reine Noire vont envahir ce huis clos et donner toute l'ampleur à un drame dans lequel l'art des échecs libère peu à peu son contenu mythique et sexiste.
Le plus désespéré - La Partie n'est jamais nulle de Icchokas Meras (R MER)
Ce petit roman en forme de partie d'échecs se compose de seize chapitres, chacun correspondant à un coup. Il se déroule dans le ghetto de Vilna (que l'auteur a connu) décrété par les nazis. Isaac Abraham, un jeune joueur d'échecs prodige est invité à disputer une partie avec le commandant allemand du ghetto. Comme ce dernier aime les paris, il propose au garçon un marché : "Ecoute-moi, dit Schoger, écoute-moi bien. Nous allons jouer ensemble, toi et moi. Si tu gagnes, les enfants ne seront pas déportés, mais je te tuerai. Si tu perds, tu vivras, mais tous les enfants de moins de dix ans partiront pour les camps. Si la partie est nulle, nous en resterons là." La partie va se jouer en plusieurs soirs, devant tout le ghetto réuni et silencieux.
- Le Roman de don Sandalio, joueur d'échecs de Miguel de Unamuno (R UNA)
Ce bref récit met en scène un misanthrope, lecteur de Flaubert, qui s'est retiré au bord de la
mer dans un hôtel où personne ne le connaît et où il ne connaît personne. Il nouera néanmoins d'étranges relations avec un inconnu aussi silencieux et énigmatique que lui, un certain Don Sandalio, qui ne vient au salon que pour jouer aux échecs et qui y joue sans prononcer un mot, avec l'avidité d'un malade.
L'incontournable - Le Joueur d'échecs de Stefan Zweig (R ZWE)
Avec en toile de fond la montée et la folie du nazisme, cette enquête psycho-policière traite de la pratique monomaniaque des échecs entre le "méchant" - un champion inculte, insensible et arrogant - et le "bon"qui a appris à jouer en dérobant un manuel d'échecs lors de son enfermement par les nazis, échappant ainsi à la folie. La même passion pour ce jeu intelligent et stérile réunit les antagonistes sur un paquebot au bord duquel se trouve le narrateur.
Publié en 1943, un an après le suicide de son auteur, Le Joueur d'échecs fait figure de testament dans l'oeuvre de Zweig.
Et, dans l'espace multimédia, deux beaux films très différents :
- La diagonale du fou de Richard Dembo (DVD DEM) illustre l'affrontement en finale du championnat du monde de deux joueurs russes, le tenant du titre victime de son âge (émouvant Michel Piccoli) et un jeune dissident passé à l'Ouest, en proie à une forte pression psychologique ;
- Les Joueurs d'échecs de Satyajit Ray (VHS RAY), son premier film en couleurs, relate l'affrontement de deux joueurs indiens nantis et oisifs, alors que, autour d'eux et hors de leur sphère de jeu et de leur temps, dans une lenteur "esthétique", la fin réelle de leur royaume et la chute d'un vrai roi sont inéluctables et imminentes.
Nota bene : En dehors de la médiathèque et de la basilique, il faut savoir que Lisieux est réputée pour son dynamique club d'échecs, qui organise son habituel tournoi national, très prisé, le dimanche 8 juin 2008. (renseignements à l'Espace Victor-Hugo).
mercredi 16 avril 2008
Sir Arthur Benton
Le Mémorial de Caen propose en ce moment une exposition (du 5 mars au 11 mai 2008, entrée libre et gratuite ) sur la BD "Sir Arthur Benton" inventée par Tarek et Stéphane Perger.
Comme son nom l'indique, Sir Arthur Benton est citoyen britannique. Or, il a choisi le camp de l'idéologie nazie. Après la capitulation d'Hitler en 1945, prisonnier des Alliés à Nuremberg, il n'accepte de parler qu'à son pire ennemi, le colonel de la Taille, membre du 2e bureau. Ce récit documenté, psychologique et à suspense, traite de la guerre menée dans l'ombre entre services secrets alliés et allemand. Celle-ci commence en 1929 à Istanbul pour s'achever à Berlin dévastée, le 8 mai 1945.
Je vous rapporte ce que dit l'auteur au début de sa BD et qui mérite qu'on s'y arrête quelques instants :
"Un vieil adage dit de l’histoire qu’elle se répète. Il me semble que ce sont les atrocités et les erreurs que les hommes s’évertuent à reproduire avec force et conviction. Le XXe siècle ne se termine-t-il pas comme il avait commencé : par un génocide, un de plus, un de trop ! Déjà au Moyen Age Tawhidi, un penseur arabe, en arrivait à une bien funeste conclusion : « l’homme est devenu un problème pour l’homme… ». La solution finale, paradigme paroxystique de la barbarie humaine avec son lot de morts et de désolation, doit sans cesse être rappelée pour que la mémoire demeure et combattre ainsi ceux qui nient ce qui s’est passé. Sir Arthur Benton, récit d’espionnage qui se déroule pendant la seconde guerre mondiale se présente sous forme de bande dessinée. Ce genre plus mature aujourd’hui peut transmettre au plus grand nombre l’envie de (re)plonger dans notre passé. Les arcanes de l’histoire nous permettent en tant qu’auteurs de développer un drame dans lequel des personnages fictifs côtoient de véritables protagonistes. Tant que les archives des services secrets resteront inaccessibles, la guerre de l’ombre demeurera méconnue. Avec le dessinateur Stéphane Perger, j’ai donc choisi d’inventer un duel entre deux fortes personnalités, avec comme toile de fond la seconde guerre mondiale et la montée en puissance comme la chute de l’idéologie nazie. Les ennemis de la démocratie existent dans tous les pays et partagent la même haine envers les principes fondateurs de notre République : Liberté, égalité, fraternité. C’est pourquoi je dédie cet album aux résistants, anciens déportés et combattants de la liberté que j’ai rencontrés à l’âge de 14 ans lorsque je réalisais avec des camarades de classe un documentaire sur les rescapés des camps de concentration. Mes pensées vont vers eux. Merci."
Adresses de sites où vous pourrez trouver une biographie des auteurs :
http://www.evene.fr/celebre/biographie/tarek-17517.php
http://www.tarek-bd.org/http://www.evene.fr/celebre/biographie/stephane-perger-17520.phpmardi 15 avril 2008
Le Tableau du trimestre (2)
Les Comices (1902)
Huile sur toile, [h : 188 ; l : 156]
Lisieux, Musée d'Art et d'Histoire
C'est le tableau du trimestre présenté à la Médiathèque, d'avril à juin 2008, en remplacement de l'invisible Dernière victoire de Léon Maxime Faivre.
Belle illustration d'un passage du roman de Gustave Flaubert, Madame Bovary (Chap. VIII) :
"...Catherine-Nicaise-Elisabeth Leroux, de Sassetot-la-Guerrière, pour cinquante-quatre ans de service dans la même ferme, une médaille d'argent - du prix de vingt-cinq francs !"
"Où est-elle, Catherine Leroux ?" répéta le Conseiller.
Elle ne se présentait pas, et l'on entendait des voix qui chuchotaient:
- Vas-y !
- Non.
- A gauche !
- N'aie pas peur !
- Ah! qu'elle est bête !
- Enfin y est-elle ? s'écria Tuvache.
- Oui !... la voilà !
- Qu'elle approche donc !
Alors on vit s'avancer sur l'estrade une petite vieille femme de maintien craintif, et qui paraissait se ratatiner dans ses pauvres vêtements. Elle avait aux pieds de grosses galoches de bois, et, le long des hanches, un grand tablier bleu. Son visage maigre, entouré d'un béguin sans bordure, était plus plissé de rides qu'une pomme de reinette flétrie, et des manches de sa camisole rouge dépassaient deux longues mains, à articulations noueuses. La poussière des granges, la potasse des lessives et le suint des laines les avaient si bien encroûtées, éraillées, durcies, qu'elles semblaient sales quoiqu'elles fussent rincées d'eau claire ; et, à force d'avoir servi, elles restaient entrouvertes, comme pour présenter d'elles-mêmes l'humble témoignage de tant de souffrances subies. Quelque chose d'une rigidité monacale relevait l'expression de sa figure. Rien de triste ou d'attendri n'amollissait ce regard pâle. Dans la fréquentation des animaux, elle avait pris leur mutisme et leur placidité. C'était la première fois qu'elle se voyait au milieu d'une compagnie si nombreuse ; et, intérieurement effarouchée par les drapeaux, par les tambours, par les messieurs en habit noir et par la croix d'honneur du Conseiller, elle demeurait tout immobile, ne sachant s'il fallait s'avancer ou s'enfuir, ni pourquoi la foule la poussait et pourquoi les examinateurs lui souriaient. Ainsi se tenait, devant ces bourgeois épanouis, ce demi-siècle de servitude.
- Approchez, vénérable Catherine-Nicaise-Elisabeth Leroux ! dit M. le Conseiller, qui avait pris des mains du président la liste des lauréats.
Et tour à tour examinant la feuille de papier, puis la vieille femme, il répétait d'un ton paternel:
- Approchez, approchez !
- Etes-vous sourde ? dit Tuvache, en bondissant sur son fauteuil.
Et il se mit là lui crier dans l'oreille :
- Cinquante-quatre ans de service ! Une médaille d'argent ! Vingt-cinq francs ! C'est pour vous.
Puis, quand elle eut sa médaille, elle la considéra. Alors un sourire de béatitude se répandit sur sa figure, et on l'entendit qui marmottait en s'en allant :
- Je la donnerai au curé de chez nous, pour qu'il me dise des messes.
- Quel fanatisme ! s'exclama le pharmacien, en se penchant vers le notaire.
La séance était finie ; la foule se dispersa; et, maintenant que des discours étaient lus, chacun reprenait son rang et tout rentrait dans la coutume : les maîtres rudoyaient les domestiques, et ceux-ci frappaient les animaux, triomphateurs indolents qui s'en retournaient à l'étable, une couronne verte entre les cornes....."
samedi 12 avril 2008
Comme si Louis Armstrong avait joué de la trompette sur la lune… (ou un livre à lire avec les oreilles)
Si je vous dis une musique, c’est une musique légère, rythmée et colorée.
Si je vous dis un fleuve, c’est un fleuve immense et profond, si rouge qu’il fait penser à un torrent de lave.
Sur le fleuve, un radeau. Si incongru qu’on ne voyait que lui.
Sur le radeau, un piano blanc. Tout ce qu’il y a de plus blanc.
Devant le piano, un musicien. Noir. La peau noire. Les cheveux noirs. Les yeux noirs. Mais tout le reste d’une blancheur éclatante. Chapeau, dents, chaussures et smoking blancs.
« Le fleuve était rouge, le musicien noir et le piano blanc. Curieux tableau en fait. Tout ça pouvait paraître insolite, bien sûr, et en un sens, ça l’était. D’où sortait ce piano ? Que faisait cet homme, perdu au milieu du fleuve dans la splendeur du soleil et la moiteur de cette jungle atroce. Et quel était son nom ? Et sa musique ? Une musique comme ça, tellement vive et dansante dans un lieu aussi sauvage que la forêt amazonienne. Un peu comme si Louis Armstrong avait joué de la trompette sur la lune ».
C'est le début d’un superbe roman de Maxence Fermine.
C’est un livre magique : à le lire, vous y entendrez de la musique.
Amazone de Maxence Fermine ou comment la petite musique des mots (en)chante !
Ce livre sera bientôt présent à l’espace Adulte de la médiathèque : pensez à le réserver.
vendredi 11 avril 2008
A la découverte de Mia Couto
jeudi 10 avril 2008
Elixir
Si l'on prend un dictionnaire pour chercher la définition du mot élixir, on trouve la définition suivante : nom masculin, sens 1 : médicament liquide composé de sirop et d'alcool; sens 2 :boisson magique,
C'est exactement ce qu'est la musique de Chet Baker, un véritable élixir.
Sa voix est fascinante, on écoute, on la laisse, on y revient et à nouveau elle nous trouble. A consommer donc sans aucune modération !
Et pour le plaisir des yeux :
A la médiathèque, nous avons :
Autour de minuit : compilation CD 1.3 BAK
Round midnight : bande originale du film de Bertrand Tavernier / Herbie Hancock, compositeur, piano ; Ron Carter, basse ; Dexter Gordon, Wayne Shorter, saxo ténor ; Chet Baker, chant et trompette ; John McLaughlin, guitare...- Universal, 1986.- CD : (52 min) ; 12 cm+feuillet. CD 6.11 ROU
Nous avons le film »autour de minuit », de Bertrand Tavernier couronné par l’Oscar de la Meilleure Musique (1986) signée Herbie Hancock DVD TAV :
L'histoire : Une passion dévorante : c'est ce qu'est le jazz pour Francis. Une passion que Sylvie, son ex-compagne, n'a jamais partagée. En cette fin des années 50, après une longue éclipse, son saxophoniste préféré, Dale Turner, revient jouer à Paris au Blue Note. Pour l'écouter, Francis, désargenté, n'a d'autre ressource que d'aller chaque soir coller son oreille au soupirail du club, quitte à délaisser son travail de dessinateur et surtout sa fille, Bérangère. Si Dale possède encore un son merveilleux, c'est un homme usé, las, guettant la moindre occasion de s'imbiber d'alcool...
Quelques adresses sur l'artiste :
mercredi 9 avril 2008
Les Tapis de Lecture à Lisieux
La petite enfance est présente tout au long de l'année à la Médiathèque. Chaque année nous travaillons en partenariat avec le CCAS (service petite enfance), le Centre socio-culturel de la CAF, l'Association Accueillir son Enfant, l'Education Nationale, le Service jeunesse autour d'une semaine de la petite enfance. Cette année elle se déroulera du 7 au 11 avril.
La thématique Semaine Petite Enfance 2008 : Des pirouettes et des mots, tapis de lecture et éveil corporel.
Déroulement :
- Exposition "Tapis de lecture" à la Médiathèque jusqu'à la fin du mois.
- Animation Tapis de lecture avec les Conteuses de Contes Vallée d'Auge au quartier Creton lors de la bibliothèque de rue le mardi 8 avril à 16h30 et à la Médiathèque le mercredi 9 avrilà 10h15. Ces manifestations sont ouvertes à tous les publics, inscription au 02.31.48.41.00.
- Animation Pirouettes - Eveil corporel mardi 8 avril à 14h au Centre Socio-Culturel de la CAF animées par Accueillir son Enfant. Réservation Obligatoire au 02.31.31.67.12
- Animation Piscine : Parcours de Motricité avec les enfants des Centres de Loisirs mercredi 9 avril de 11h à 11h45 au Nautile.
- Temps de formation pour les professionnels de la Petite Enfance à l'école Caroline Duchemin le jeudi 10 avril.
- Conférence avec B. Cirrode psychotérapeute "L'éveil corporel chez le jeune enfant » jeudi 17 avril 18h au Centre socio-culturel CAF gratuit et ouvert à tous.
- Animation tapis de lecture avec Contes Vallée d’Auge au quartier Delaunay lors de la Bib de rue 16h30 mardi 15 mars.
- Animation Tapis de lecture avec Contes Vallée d’Auge « Les Couleurs »le mercredi 16 mars10h15 à la Médiathèque.
- D'autres animations Tapis de lecture sont programmées avec les enfants de la crèche municipale, de la halte garderie, des écoles, les centres de loisirs. Ces manifestations sont réservées aux publics de ces établissements.
La Bibliothèque Départementale de Prêt du Calvados a organisé une formation Tapis de Lecture pour les bibliothécaires du réseau BDP avec Nicole Vialard de « L’îlot Livres »
[L’ ÎLOT LIVRES : 56, Avenue Philippe Jannet 17450 FOURAS 05.46.84.47.25 - courriel : ilotlivres@alicepro.fr].
Annie, Monique et Colette conteuses de Contes vallée d’auge et bénévoles de bibliothèques en milieu rural ont participé à ce stage. Lors de ce stage, elles ont appris à utiliser les tapis de lecture et à les fabriquer. Le tapis « Les couleurs » a été imaginé, mis en espace et cousu par les conteuses. Ce tapis est exposé à la Médiathèque et sera utilisé dans les différents lieux petite enfance.
Un tapis lexovien :
Suite aux nombreuses racontées auprès des tout petits lexoviens, nous souhaitons associer « des mains de fées » et « des conteuses » et réaliser dans notre ville un tapis à histoires en automne 2008. Avis aux amateurs… Les couseuses seront conteuses et les conteuses couseuses…Une belle rencontre en prévision.
Gigi, l'animatrice-médiatrice du livre.
mardi 8 avril 2008
Le Tableau du trimestre (1) : Celui que vous ne verrez pas !
Avril-Juin 2008 : Celui que vous ne verrez pas !
Léon-Maxime Faivre
Dernière Victoire
1880
[Huile sur toile, 234/182 cm. Signé en bas à gauche : Maxime Faivre, 1880. Musée de Lisieux. Salon de 1880, n°1375 ; Envoi de l’Etat en 1880]
Dans l’Antiquité romaine, les gladiateurs étaient le plus souvent des condamnés ou des hommes libres dans le besoin donnés en spectacle dans des combats à mort à l’issue desquels ils pouvaient regagner leur liberté ou une somme d’argent. Maxime Faivre peint ici l’après combat, les coulisses de ces jeux meurtriers. A l’arrière-plan, au fond à gauche du tableau, une trouée lumineuse laisse apercevoir le ciel, on pressent l’agitation de l’arène. Le gladiateur a tourné le dos au bruit et à la fureur, il se retire pour la dernière fois dans les coulisses, il va bientôt mourir, il est blessé à mort comme l’indique le titre : Dernière Victoire. Le gladiateur peint ici est un rétiaire, gladiateur léger reconnaissable à ses attributs: trident, filet (ici absent), poignard et, pour tout armement défensif, un brassard au bras gauche et un galerus (large épaulière qui couvrait la base du cou), pas même un casque. La tête ceinte d’une couronne de lauriers d’or, soutenu par un esclave noir qui porte le trident brisé qui l’a mortellement blessé, il offre la palme de sa victoire à Hercule, intrépide combattant et célèbre héros grec. Vainqueur, ce gladiateur a regagné sa liberté, il devrait maintenant aller suspendre ses armes à un pilier du temple d’Hercule comme le veut la tradition mais il n’en aura pas le temps.
Ce tableau s’inscrit dans un contexte de retour à l’Antiquité chez les peintres du XIXème siècle. Depuis la fin du XVIIIème siècle en effet et les découvertes des sites de Pompéi et Herculanum, les artistes dits « néoclassiques » s’inspirent de l’Antiquité quand ils ne la copient pas. Mais si les artistes néoclassiques s’inspiraient de l’Antiquité à titre d’exemple, pour sa valeur morale, à la fin du XIXème siècle, les peintres dits « pompiers » ne s’y réfèrent plus que de manière anecdotique, comme à une citation qui a perdu toute valeur d’exemplarité. On ne ressent en effet face à ce tableau ni admiration ni pitié pour ce gladiateur dont les traits et l’expression ne laissent transparaître aucune grandeur. Son visage n’exprime aucune élévation dans la souffrance ou le sacrifice de soi, on y lit presque une certaine mièvrerie. Nous sommes proches ici de la définition que le Petit Robert donne de la peinture pompier : « se dit de peintres ayant traité de manière conventionnelle des sujets artificiels et emphatiques. » Ce tableau présente une autre caractéristique de la peinture pompier telle que la définit Maurice Rheims : « respecter le beau et en même temps peindre l’atroce ». La peinture pompier, cet académisme de la seconde moitié du XIXème siècle, avait en effet un penchant pour les sujets atroces ou morbides : exécution, mort, souffrance, maladie, mais il s’agissait de peindre ces sujets dans la belle manière académique. Si Faivre peint ici la mort d’un homme, sujet terrible, il se soucie avant tout de respecter un beau formel dans la lignée de ce que l’on a appelé l’académisme : primauté du dessin sur la couleur, prédominance de la peinture historique, choix de sujets inspirés de l’Antiquité, souci de l’anatomie, correction du dessin et de la perspective, tout en satisfaisant au goût de l’époque pour ce genre de sujets. Si ce que nous connaissons et apprécions aujourd’hui du XIXème siècle (l’impressionnisme notamment) est loin de ce genre d’images, c’est pourtant ce type de tableaux qui fit la gloire et la richesse des peintres d’alors et qui leur valût d’obtenir les médailles au Salon et les commandes de l’Etat.
Les gladiateurs dans la peinture du XIXème siècle… quelques références :
En présentant au Salon de 1859 Ave Caesar ! Morituri te saluant (ceux qui vont mourir te saluent), tableau qui eut un succès immédiat auprès du public, Gérôme popularise la thématique du gladiateur. En 1872, Gérôme toujours, dans un tableau intitulé Police Verso peint à nouveau des gladiateurs, gladiateurs qu’il traduira en sculpture en 1878. En 1880, Faivre ne peut donc pas ne pas avoir en tête les travaux récents de Gérôme sur les gladiateurs.
Mais si Gérome fait preuve dans ses tableaux d’un souci de précision archéologique poussé à l’extrême : de son aveu même, il a utilisé comme sources des textes littéraires et des objets antiques (un petit bronze du cabinet des médailles de la Bibliothèque Nationale lui a fourni le costume des gladiateurs) et a demandé à un architecte de l’aider à reconstituer le Colisée ; Faivre, lui, utilise les gladiateurs comme une citation, un prétexte pour peindre un grand format académique sur une thématique alors à la mode…
Gérôme exécutant les gladiateurs, 1878, Musée d’Orsay, Paris. Jean-Léon Gérôme (les gladiateurs) / Aimé Morot (Gérôme)
Deborah Goy, Attachée de Conservation - Musée D'Art et d'Histoire de Lisieux.
Au fait, pourquoi ce tableau ne sera-t-il pas visible à la Médiathèque ? Il est le Prisonnier de l'église Saint-Jacques !
A suivre : la semaine prochaine, celui que vous verrez.
samedi 5 avril 2008
Art à Barcelone
Aurélie Désannaux
La première figure peut se présenter comme suit : c'est un homme né en 1904 dans la localité catalane de Figueras, à proximité de Gérone (Nord-Est de l'Espagne). Il décède en 1989 dans ce même lieu. Il est enterré dans la crypte de son théâtre-musée à Figueras.
Cet homme « maître du surréalisme » est également connu sous l'anagramme "Avida Dollars". Quelques indices supplémentaires : cet artiste a fait preuve de son talent également dans le domaine de la sculpture et du cinéma. Je viens de vous présenter succinctement le grand peintre à la longue moustache : Salvador Dali.
Sur cet artiste à la médiathèque :
L'ABCdaire de Dali de Gaultier Alyse [759.06 DAL]Salvador Dali : 1904 – 1989 de Philippe Monsel [ 759.06 DAL]
Un Chien andalou, c’est un film de Luis Bunuel dont le scénario a été élaboré par Salvador Dali en collaboration avec Raymond Queneau [VHS BUN]
Sites dédiés à cet artiste :
http://pagesperso-orange.fr/art-deco.france/dali.htm
http://www.web-libre.org/dossiers/salvador-dali,1069.html
http://lookingaround.free.fr/commentaires/photo.php?nom=P0107011&lang=french
http://www.chez.com/salvadordali/
http://pagesperso-orange.fr/henri.dubuc/PAGES/LivreArt/Dali/Narcis.html
Né en 1852, le second artiste pourrait être considéré comme barcelonais par attachement. Bien qu’il n’y soit pas né, il y passe en effet toute sa vie. Original et fantaisiste, il s’inscrit dans la mouvance de l’Art nouveau.
Il réalise le palais Güell (1885-1889) pour l’un de ses mécènes, Eusébio Güell et plus tard un parc du même nom (1900-1914), ainsi que plusieurs maisons ou immeubles dans Barcelone, comme la Casa Mila (1905-1907), mais l’œuvre de sa vie est sans doute l’église encore inachevée à ce jour et pour laquelle il consacra les dernières années de sa vie : la Sagrada Familia (dès 1884). Bien qu’elle soit toujours en travaux, cette œuvre révèle l’art de son créateur dans toute sa splendeur. Il réalise également du mobilier public ou privé : réverbères, fontaines, bureaux ou chaises… J’avoue avoir un coup de cœur pour ses réalisations en céramique multicolore.
Renversé par un tramway, Antoni Gaudi meurt en 1926. Il est inhumé dans la crypte de la Sagrada Familia.Sur cet artiste à la médiathèque :
Antoni Gaudi de Gérard-Georges Lemaire [720.92 GAU]Antoni Gaudi de Roe, Jeremy [720.92 GAU]
Sites dédiés à cet artiste :
http://www.gaudidesigner.com/fr/index.html
Vous pouvez retrouver à l'espace mutltimédia l'album de Marina Rossel, Cap Al Cel [CD 9.59 ROS 23]. Le fond sonore de ce petit film en est un extrait.
Et sur l’art à Barcelone à la médiathèque :
Barcelone des avant-gardes de Brigitte Léal et Elisée Trenc [709.46 LEA]vendredi 4 avril 2008
Oyez, oyez : sélection des discothécaires
Fidèles amis bloggueurs, voici un extrait de la sélection toute chaude des discothécaires bas-normands.
Mission accomplie le jeudi 20 mars, nous nous sommes retrouvés dans les locaux de la bibliothèque de Caen avec comme d'habitude plus de CD à écouter que de temps imparti à nos oreilles pour en profiter.
Beaucoup n'avaient pu venir, captifs de leurs tâches dans leur établissement mais la diversité était au rendez-vous parmi les présents.
Ma sélection perso (mes chouchous après leur passage réussi au Cargö)
HushPuppies - Silence is golden- Diamontraxx, 2007.
2e album de nos 5 français bien acclimatés à la sauce rock influence british.
Savoureux, puissant et surtout pas silencieux! Amateurs des Kinks, des Pink Floyd, ou des Pixies se retrouvent sur les refrains, en bon anglais non yaourté, et accessibles à tous.
De l'énergie à revendre sur scène, des guitares explosives et le fameux son des claviers de la pop psycho-60's - et plus. Ne boudons pas notre plaisir, ces petits ont du talent.
Laurent - Hérouville
Christian Scott - Anthem - Concord, 2007
2e album de ce jeune trompettiste américain de 24 ans, dans la lignée de Miles Davis.
Un album concept grouillant de sensibilités jazz, néo-soul et hip hop. Les 12 morceaux s'inspirent de sa vie à la Nouvelle-Orléans et du passage de l'ouragan Katrina.
Invité par Prince sur son album 'Planet earth', il a su prendre un virage artistique réussi.
Pierre Joris - Caen
Jack Johnson - Sleep through the static - Barclay, 2007
De la dentelle, Jack Johnson surfeur reconverti confirme son talent en douceur et zen.
A écouter après une journée bien stressante.
Robert Plant/Alison Krauss - Raising sand - Rounder, 2007
Un duo qu'on pourrait croire étiqueté 'old country' il n'en est rien. Au traversde ces reprises qui flirtent avec le sud des Etats-unis, une belle fusion des voix entre cet ex-Led Zep' et la bluegrass-singer Alison Krauss.
De la diversité instrumentale aussi : guitare slide certes mais guitare veloutée, du violon, des claviers, du banjo...
Nicolas - Vire
Andy Palacio - Watuna - Cumbancha, 2007
Andy Palacio est un musicien du Bélize qui a bâti son album autour de la langue et les traditions des Garifunas.
Il est décédé au début de cette année et nous laisse en souvenir cet album, festif, riche et fascinant où sa voix sobre mais chaleureuse est accompagnée par le Garifuna Collective et ses accords caraïbes.
jeudi 3 avril 2008
Coup de coeur ruisselant
Oui, mais pour moi, c’est un coup de cœur :
La BD de Pascal Rabaté, les petits ruisseaux, sous-titrée ‘sex, drug and rock’n roll’
Alors comme le titre ne l’indique pas, il s’agit de l’histoire de deux pépères, dans un bled, qui passent leurs journées à pêcher. Y’a pas grand chose dans leur vie, à part des femmes parties ou mortes. Leur vie semble couler comme ça, comme les petits ruisseaux, monotone, mais pas malheureux, non.
Et puis l’un deux, décide de vivre, de revivre et il s’offre une histoire d’amour et le plaisir de peindre des femmes. Et hop, sans échanger un mot de plus, notre bonhomme se met à pétiller et les plaisirs minuscules sont là.
La vie continue, pas toujours tendre, ni drôle.
L’autre compère voit sa vie à lui diminuer, plan-plan, toujours à pêcher dans ses petits ruisseaux, mais de plus en plus seul.
Et puis, pourquoi continuer toujours pareil ?
Et si après ce tableau de la France profonde, je vous disais que ça se termine en drogue, sexe et rock’n roll, vous ne me croiriez pas ?
Et bien il n'y a qu’un moyen pour savoir : vous ruer dans les bacs à BD de la médiathèque de Lisieux. Et si un autre pèpère l’a emprunté et bien demandez à le réserver, ça vaut le coup !
Merci à Ghislaine, Solange et Stéphanie qui m’ont offert cette tranche de vie.
mercredi 2 avril 2008
Rencontre avec Kris
Et pas n'importe lequel...
Kris, auteur du remarquable Un Homme est mort, en collaboration avec Etienne Davodeau, sera présent à la médiathèque jeudi 3 et vendredi 4 avril 2008.
Il fait le déplacement depuis Brest pour rencontrer, échanger, discuter avec des élèves (chanceux) de collèges et lycées de la ville, qui l'ont bien mérité, puisqu'ils travaillent depuis le mois d'octobre à cette rencontre.
Pour la quatrième année consécutive, la médiathèque est engagée dans un travail en partenariat avec l'Education Nationale, permettant aux élèves de découvrir des oeuvres récentes et de qualité, et aboutissant, chaque année, à la rencontre avec un auteur qu'ils ont étudié. Et cette année c'est Kris !
Il y aura donc 3 rencontres à l'auditorium, pour des classes de troisième et de seconde des collèges Michelet et Gambier, et des lycées Cornu et Gambier.
Pour vous mettre un peu l'eau à la bouche, sachez que la bande dessinée Un homme est mort a été couvert de prix l'année dernière, la qualité du scénario étant très souvent mise en avant. Sachez aussi que l'album, sur lequel les élèves ont travaillé, Le jour où... est un ouvrage collectif qui fête les 20 ans de France Info, avec un regard particulier sur les faits d'actualités qui ont marqué deux décennies. Cet ouvrage comprend à peu de noms près ce qui se fait de mieux dans le monde de la bd aujourd'hui... c'est dire !
Enfin, et ça vous pourrez le vérifier sur place, sachez que Kris est très sympa !
Rendez-vous donc dans le hall de la médiathèque, le jeudi 3 avril à partir de 16 heures...
Je profite de ce message pour remercier mes "collègues" des collèges et lycées, profs et documentalistes, avec lesquels la médiathèque travaille sur ce projet depuis quatre ans.
Leur engagement et leur créativité ont permis de faire de ces rencontres des moments chaleureux.
Je m'incline encore plus bas devant les élèves qui proposent des travaux de qualité, et qui n'hésitent pas (trop) à monter sur la scène pour des lectures des textes des auteurs reçus et parfois de textes qu'ils ont écrits.
Pour finir une bibliographie de Kris :
- Toussaint 66, éd. Delcourt, 2002
- Le déserteur, éd. Delcourt, 2003
- Le monde de Lucie, éd. Futuropolis, 2006
- Un homme est mort, éd. Futuropolis, 2006 (BD DAV)
- Le jour où..., Futuropolis, 2007 (BD JOU)
A paraître :
- Coupures Irlandaises, éd. Futuropolis (mai 2008)