Fragments :
Le
texte que je voulais vous faire découvrir a été grignoté. Il semble que
le rongeur ait aimé particulièrement les fins de phrases, ou qu'il ait
eu une aversion pour les débuts de phrases (ce qui revient un peu au
même). Pour qu'on puisse goûter à notre tour le texte entier, essayons
d'en reconstituer une version...
PAS DE CHANCE
Je
longeais un bois
.................................................................................................................
Ils ont déclaré que ......................
Je
leur ai répondu
que.......................................................................
mais ils ont répliqué
que....................................................
Alors je me suis permis de leur faire remarquer que ...................
Ils en sont convenus, mais, ................................................................
Je me suis encore permis de ...............................................................
Ils m'ont pris..................................................
A peine arrivés, ils ont commencé............
Ils étaient.....................
L'un
............................................................. mais
l'autre .......................................................
Je l'ai obligemment informé que ...................................
L'avertissement......................
Il a vidé .................................................
Heureusement..................................................
Il a eu beaucoup de mal à...................................
Le calme revenu...................................
Quand
j'ai dit
................................................................................................,
ils............................
Je leur ai rappelé que ...................................................
Alors
j'ai été
........................................................................................................................
Quand les deux lascars ont.............................................................................
Ils se sont .......................................................................................................
Après quoi ils m'ont..............................................
Ils se sont même .......................................
J'ai vu .............................................
...?...
Pas de chance
Je longeais un bois, quand je les ai aperçus. Ils étaient deux. A peine arrivés, ils ont déclaré que je n’avais rien à faire là.
Je
leur ai répondu que le portail était ouvert mais ils ont répliqué que
ce n’était pas possible. Ils m’ont pris ma sacoche, ils ont commencé à
en vider le contenu parterre. Ils étaient grotesques. L’un a continué à
fouiller mes affaires mais l’autre a entrepris de me palper. Je l’ai
obligeamment informé qu’il me manquait de respect. L’avertissement n’a
pas porté ses fruits. Il a vidé mes poches. Heureusement, elles étaient
vides, il n’avait rien trouvé. Il a eu beaucoup de mal à s’en remettre.
Le calme est revenu, nous nous sommes regardés. Quand j’ai dit :
« Rendez-moi ma sacoche », ils ont ri. Je leur ai rappelé que tout ça
pouvait se retourner contre eux. Alors j’ai été obligé de faire parler
la poudre. Quand les deux lascars ont été raides morts, j’ai vu que la
voie était libre : à moi le parc, le château, le magot.
D. G.
Je
longeais un bois pas loin de chez moi, quand au détour d’un chemin, je
me cognais sur deux individus. Ils ont déclaré que le territoire était
privé. Je leur ai répondu que je connaissais parfaitement les lieux,
mais ils ont répliqué que cet endroit était désormais privatif. Alors je
me suis permis de leur faire remarquer que rien ne l’indiquait. Ils en
sont convenus, mais ils n’ont rien voulu savoir. Je me suis encore
permis de dire que je fréquentais ce bois depuis mon enfance. Ils m’ont
pris, soulevé brutalement et emmené vers l’étang. A peine arrivés, ils
ont commencé à me tabasser. Ils étaient costauds. L’un cognait telle la
brute mais l’autre tournait en rond et me questionnait. Je l’ ai
obligeamment informé que j’étais non-violent. L’avertissement l’a amusé.
Il a vidé mes poches, il s’est emparé de mon portable, heureusement mon
portable était blindé et il l’a lancé contre un chêne. Il a eu beaucoup
de mal à le mettre en miette. Le calme revenu je repris mes esprits.
Quand j’ai dit que j’étais l’inspecteur Sylvestre, ils ont rigolé. Je
leur ai rappelé que j’étais dans mon droit. Alors j’ai été propulsé à
trois mètres. Quand les deux lascars ont sorti leurs matraques, ils se
sont relayés en me tapant de plus en plus fort. Après quoi ils m’ont
attaché à un arbre. Ils se sont même amusés à me cracher dessus, puis
j’ai vu ma dernière heure arriver quand ils ont sorti chacun leurs
flingues. Par quel hasard, aujourd’hui, bien calé dans mon fauteuil, je
me demande comment j’ai pu survivre après que je me sois retrouvé
flottant le nez dans les algues vertes de l’étang.
G. M.
CONSEILS
Les
Fêtes de fin d'année sont parfois source de stress. Des amis vous
écrivent pour vous faire part de leurs difficultés, vous leur répondez
en essayant de leur donner de bons conseils :
votre meilleure amie vous confie :
Lettre 1
« C'est
chaque fois la même chose, c'est nous qui recevons toute la famille à
Noël. Je fais toujours tout : les courses, la cuisine et même la
vaisselle ! J'en ai plus qu'assez, mais si je leur demande de m'aider,
ils disent oui, mais finissent toujours par trouver une excuse pour ne
rien faire. Je ne sais pas comment m'en sortir, quel conseil me
donnerais-tu ? »
Lettre 2
« J 'ai
un nouveau petit ami depuis quelques mois et j'ai vraiment envie de le
présenter à mes parents. Je l'ai invité au repas de Noël avec toute la
famille. Il semble appréhender et considérer cela comme une épreuve : je
crains qu'il ne vienne pas. Que pourrais-je faire pour le convaincre et
le rassurer ? »
Lettre 3 :
Tonton
Jacques et Tata Marie ne peuvent pas se supporter et à chaque repas de
famille ils se titillent, le ton monte et cela devient vite
insupportable ! Mais on doit les inviter quand même chaque année.
Comment faire ?
Lettre 4
Ma
belle-mère doit venir à Noël cette année, et je suis très ennuyée :
elle a toujours des remarques à faire sur ma cuisine et me dit toujours
comment je devrais faire. Ça m'agace mais je ne voudrais pas me fâcher
avec elle, qu'est-ce que tu me suggères ?
Ecrivez la réponse à l'une de ces lettres désespérées......
Cher
tonton, je joins à ce petit courrier d’invitation au repas de Noël qui
aura lieu cette année chez Louise une kalachnikov. N’hésite pas à t’en
servir au moment de la bûche, il y aura une surprise…
Chère tata,
pour ce Noël 2011 et en raison de la crise et du stresse que ça engendre
pour nous tous. Nous aimerions organiser une surprise pour toute la
famille. Accepterais-tu de t’éclipser au moment de la dinde et des
marrons, d’aller jusqu’à la cuisine et de te glisser dans la bûche en
ayant endossé le costume qui sera installé sur une chaise vers la
cheminée.
26 décembre- GROS TITRES- chez les Martin, tragique
repas de Noël en famille. Marie T. déguisé en père Noël et cachée dans
la bûche a trouvé une fin tragique. Son frère Jacques T. n’a pas
apprécié la farce et surpris a abattu sa sœur avec une kalachnikov. La
famille, choquée (voir photographie) affiche un sourire de tous les
diables. En effet et selon le psy…. Le rire peut parfois faire place aux
larmes dans certaines circonstances.
G
Lettre 1
Ma Catherine
Pas
de problème, tu fais comme d’habitude, tu invites tout le monde papi
mamie ta belle-mère tonton Jacques et tata Marie, les enfants, les
petits enfants, tu vas même chercher au train tata Alice et son
déambulateur. Comme d’habitude tu installes tout ce petit monde autour
du sapin une coupelle à la main sauf les petits que tu laisses comme
d’habitude mettre la maison sans dessus dessous. Comme d’habitude tu
files à la cuisine et là tu fermes la porte à clé derrière toi. Tu
retires la petite robe noire et les escarpins, tu ouvres le placard dans
lequel tu as planqué un jean, un anorak, tes basquets et ta valise et
tu te tires.
G.
Chère Marguerite
Recevez mes vœux les
plus sincères à l’occasion de cette nouvelle année. Vous ne me
connaissez pas et pourtant nous en avons passé du temps ensemble côte à
côte. J’en ai entendu des soupirs et des jurons. J’en ai vu des moments
d’angoisse face à la page blanche, j’en ai accueilli des feuilles de
papier froissée jetées furieusement je n’avais jamais osé…Avec ma fidèle
affection votre corbeille à papier.
G.
Ma chère Martine
Mais
c’est bien connu, les belles-mères c’est comme les étoiles, plus on les
voit de loin plus on les apprécie. Trêve de plaisanterie. Elle te fait
toujours des remarques sur ta cuisine. Et bien ne cuisines pas. Oh je
sais il va falloir convaincre Michel, le petit garçon à sa maman. Sache
qu’en tout homme sommeille toujours le petit amoureux. C’est pas moi qui
le dit c’est Freud. Je te suggère cette année, un réveillon au
restaurant, avec la participation financière de tous les invités. Tu
vas voir la belle radine ça va la calmer.
Chère Martine Je
comprends la bienséance qui veut qu’on invite tous les ans les membres
âgés de la famille, surtout Tonton Jacques et Tante Marie. Mais je sais
leur couple est insupportable par les invités, étalant sans pudeur leurs
griefs à chaque réunion de famille. Mais j’ai trouvé une solution :
invite pour cette année Tonton Jacques à Noël et Tante Marie au jour de
l’an. Tes réveillons y gagneront en sérénité, tu verras.
AM
Chère Gisèle
J’ai
une solution toute trouvée pour toi : le pique-nique ! Pas de
préparation, pas de chichis, pas de vaisselle, chacun amène son panier,
bref, tous tes problèmes seront résolus !
Bon tu me diras, un
pique-nique pour Noël, c’est pas tellement la saison. Mais quoi, le
réchauffement de la planète peut enfin avoir un aspect positif. Oui je
sais tu vas aussi me rétorquer que le menu de Noël c’est sacré. Et
alors : sandwich à la dinde, snacks de marrons… Et plus de problème pour
garder la bûche glacée au frais. Moi je te le dis, ma petite Gisèle, le
pique-nique de Noël, c’est l’avenir ! Dans 10 ans, tout le monde fera
comme toi. Crois-moi, tu feras figure de pionnière !
D
VOEUX
Un objet de la maison envoie ses voeux à un personnage.. célèbre ? dont nous n'avons que le prénom.
Ecrivez la lettre de voeux envoyée par l'objet
Objets
: la cafetière ; le sapin de Noël ; le four ; une guirlande (lumineuse
ou pas) ; l'escabeau ; l'aspirateur ; la planche à découper ; une bougie
; une serviette en papier ; la poubelle
Destinataires : Léonard ; Nicolas ; Eva ; Olivier ; Marguerite ; Bernard ; Claude ; Marcel ; ; Guy ;
Sapin de Noël à Nicolas
Comme
vous le savez, j’incarne chaque année le rêve des petits et des grands.
C’est sous mes aiguilles parfumées que le Père Noël dépose tous ses
cadeaux. En cette période qu’incarne la générosité, j’espère que vous
penserez à moi. Fu des égoïsmes et de la récession, faites que cette
année je puisse briller de tous mes feux.
AM
Tous mes vœux
chère Eva pour cette nouvelle année. J’ai un aveu à te faire. J’ai adoré
te voir danser, tes cheveux volaient jusqu’à moi, et les volants de ta
jupette allaient jusqu’à m’effleurer. Eva, j’aime ton parfum, mais je
n’aime pas tes bijoux. M’accepterais-tu en 2012 autour de ton cou, de ta
taille, de ton poignet, de ta cheville. J’illuminerai ton corps et ta
vie de janvier à décembre. Je clignote dans l’attente de ta réponse.
G.
L’aspi
A Léonard de V.
Que
l’année 2012 t’apporte l’aspi… l’inspiration, qu’elle insuffle une
brise nouvelle à tes œuvres et que tes inventions ne manquent pas d’air.
N’oublie pas de vider ton sac à l’occasion. Grosse bise et bon vent-
bon vœux !
D.
Je suis né il y a fort longtemps dans une
contrée reculée. Le progrès n’était pas arrivé jusqu’à notre petit
village, et mes parents vivaient comme leurs ancêtres, sans confort ni
espoir de vie différente. Mes premières années furent celles de tous les
enfants du pays : monotones et sans surprise. Oh, je n’étais pas
malheureux, mais rien ne semblait vouloir troubler l’ennui de ce début
de vie. Pourtant, j’avais des rêves, des envies d’ailleurs, d’aventures.
D’où me venaient-elles ? Personne ne le savait, mais mes parents
s’inquiétaient de mes absences subites, de mon regard perdu au loin des
maisonnettes banales du bourg, de mes fuites soudaines dans les champs
ou dans la forêt voisine. Ne soyez pas surpris si je vous dis que, à
tout juste 16 ans, je pris la décision de partir, de chercher l’aventure
ailleurs. Avais-je un but précis ? Non, même pas. Il me suffisait de
fuir le quotidien, d’échapper à une vie déjà toute tracée qui serait
celle de mes parents, de mes grands-parents et de tous mes ancêtres
auparavant.
Il n’y avait aucun autre moyen que la marche à pied
pour commencer mon périple. J’avais préparé hâtivement quelques
provisions, un peu d’argent et deux ou trois vêtements chauds que
j’avais rangés dans une vieille sacoche de cuir ; un matin à l’aube,
dans le brouillard, je pris la route. Au début, le chemin fut long. Le
paysage ne changeait guère : les champs et les forêts se succédaient.
Pas âme qui vive. Quelques bêtes paissaient dans les prairies. Aucun
village, aucune ville à l’horizon. Plusieurs jours s’étaient écoulés
depuis mon départ, et je commençais à regretter ma décision : n’y
avait-il donc rien d’intéressant en dehors de la petite vie étriquées
des miens ? Les quelques denrées que j’avais emmenées commençaient à
s’épuiser. Je me décourageai peu à peu… Enfin, un soir, alors que la
nuit commençait à tomber, j’entrevis au loin une lueur. Puis, accélérant
le pas, une odeur de feu de bois me monta aux narines. Dans la pénombre
se rapprochant peu à peu des maisons éclairées semblaient me faire
signe. Arrivé à quelques centaines de pas, je me mis à courir. Ma
nouvelle vie allait commencer ! J’arrivai enfin à hauteur des premières
maisons. Dans la nuit, il m’était difficile de bien distinguer les
alentours, mais il me suffisait de me dire que j’avais enfin atteint un
endroit nouveau ; une nouvelle vie commençait pour moi ce soir !
Ivre
de joie, je m’approchai à tâtons de la porte de l’une des maisons qui
bordaient la route, et frappai. J’entendis des pas lourds et lents
s’approcher. La porte s’ouvrit doucement. Je crois que c’est à ce
moment que tout s’écroula pour moi. Mort, l’espoir d’une vie meilleure !
Morts les rêves d’aventure et d’ailleurs ! Lentement, j’entrai,
m’approchai du petit homme vieillissant qui m’avait ouvert sa porte
« Bonsoir Papa »
D
samedi 3 décembre 2011
samedi 19 novembre 2011
Atelier d'écriture du 19 novembre 2011
Un objet que l’on choisit. Description sans dire le nom.
Ombres
Nuages fuyant
Brumes bleutées
Normandie à pas feutrés
Sur des sentiers ondoyant
Ombres figées
Brouillards opaques
Bretagne, au vent qui claque
Sur tes côtes sauvagement découpées
Ombres de soleil ajourées
Brumes d’un matin malin
Maine aux tempêtes exhibées
Aux sols d’un jaune vert angevin
Ombres de coton
Soyeuses et lumineuse
Les cieux s’effilent de coton
Seul demeure le bleu des cieux.
M
Froid vitre ronronnement machine à laver amer médicaments du matin lavande assouplissant textile douceur pelage de ma minoulette.
AM
Frr jaune orangé noir chimique guerre du Koweit chaud chaud chaud de l’air toiles d’araignées peintes en noir.
G
La première phrase des textes ci-dessous est de Claude Bourgeyx
"Lorsque Mme Godinet m’a sollicité pour garder son animal de compagnie, le temps pour elle d’aller en Alsace marier un cousin, j’ai répondu oui sans hésiter »…
Il faut dire que « l’animal de compagnie de Mme Godinet », c’était une vraie légende dans l’immeuble, l’objet de toutes les rumeurs, de toutes les spéculations du voisinage, du rez de chaussée au cinquième étage. M. Martin, du 2ème, pensait avoir entrevu un soir une ombre massive et poilue dans la cage d’escalier. Mais pas du tout, rétorquait Mme Lesueur du 3ème B, ce devait être une sorte d’oiseau, puisqu’on entendait des gazouillis, presque des grésillements, qui s’échappaient de l’appartement du 3ème A, celui de Mme Godinet.
En tout cas, cet animal devait avoir un régime particulier, ni vraiment carnivore, ni vraiment herbivore, car on sentait souvent sur le palier une odeur de beurre chaud et d’œuf au plat alors même que Mme Godinet, on le savait par le Docteur Moreau du 1er, n’avait plus droit aux œufs depuis ses gros problèmes d’estomac de l’hiver dernier.
Mais que pouvait bien cacher Mme Godinet dans son petit 3 pièces-cuisine ?
Certains locataires avaient même tenté de lancer une pétition, car à plusieurs reprises, une matière jaune et gluante s’était écoulée du vide-ordure de Mme Godinet, engorgeant la canalisation et provoquant des remontées d’odeurs désagréables.
Alors, vous pensez bien que l’occasion était trop belle, je pouvais enfin assouvir ma curiosité.
Le matin du départ de Mme Godinet, ce ne fut pas sans un peu d’appréhension que je vins récupérer les clés et les consignes au 3ème A. Je sonnai. Aucun bruit derrière la porte, aucune odeur étrange, aucune trace de poil ou de plume sur le paillasson de l’entrée…pas de réponse de Mme Godinet.
C’est alors que je me rendis compte que la porte n’était pas complètement close. Je la poussai légèrement, tendis mon cou pour voir si quelqu’un était dans les parages
« Mme Godinet ? Vous êtes là ? C’est moi je viens pour votre… bestiole »
Pas un bruit, pas une réaction. J’entrai prudemment dans le petit couloir sombre. C’est vrai que c’était vraiment peu éclairé chez Mme Godinet. Et pour cause : les fenêtres étaient protégées par d’épais rideaux occultant – ce qui n’est pas banal dans une cuisine- et l’ampoule basse-conso était particulièrement « basse conso » puisqu’elle ne distillait qu’une vague lueur qui permettait tout au plus de ne pas se cogner dans la table en formica. Un silence total régnait dans les lieux : même pas le bourdonnement habituel d’un frigo, le cliquetis d’une horloge où tous ces petits bruits habituels qu’on remarque dans une maison quand rien ne bouge… De fait, une fois mes yeux un peu habitués à l’obscurité, je me rendis comte qu’il n’y avait ni frigo, ni horloge, ni d’ailleurs aucun meuble dans cette cuisine, à part la table en formica
Le Dr Moreau m’avait confié, malgré le secret médical, que notre voisine avait des problèmes de digestion, mais de là à n’avoir aucune nourriture, aucun ustensile chez soi… ils devaient être drôlement grave ses problèmes de digestion !
Et puis, d’où venait alors cette odeur d’œuf, de beurre…
Décidemment Mme Godinet n’était peut-être pas seulement la grosse dame que je croisais de temps en temps aux boîtes aux lettres….
D
On dirait un piège en train de se refermer sur moi, mais j’ignore qui en actionne les ressorts.
Je continue à avancer. Je réfléchis. Qu’est-ce qui c’est passé ? Qu’est-ce que j’ai fait pour me retrouver dans cette engeance. N’est-ce pas une erreur sur la personne ? Pourquoi moi ? Au chômage, sans compagne, étranger dans cette ville. Je me suis mis à courir. J’ai peur. Que me veulent-ils ? Où me cacher ? A qui téléphoner ? Suis-je sur écoute ? J’ai échappé de justesse à la poursuite. Qui était cet homme ? Je ne l’avais jamais vu. J’ai eu de la chance pour cette fois. Je n’ose pas rentrer chez moi. La nuit est tombée. Il fait froid. Une voiture ralentit à mon niveau, des portières claquent, trois hommes sortent et courent à ma poursuite. Je détale, sans réfléchir, je traverse à grandes enjambées la rue encombrée, j’évite de justesse les voitures et je me précipite dans l’escalier qui descend vers le fleuve. Deux des hommes arrivent au sommet de l’escalier. Où est l’autre ? Je cours, je ne me pensais pas aussi en forme, l’adrénaline agit. Je cours, les deux hommes à mes trousses. Je maintiens la distance. J’ai les yeux qui pleurent, la sueur qui dégouline, je serre les dents. Si j’arrive à atteindre l’autre pont, j’ai un espoir de m’échapper. J’y suis presque. Devant moi le troisième homme surgit. Je suis fait. Je ferme les yeux. Je suis foutu. Les gaillards vont me broyer. Je cède à la panique. Je vais y passer, y rester, trépasser. Quand frrr, bing, boum hue devant moi dans un nuage de fumée noire qui me fait tousser apparaît une femme vêtue d’une robe aux couleurs de l’enfer. Elle me dit : « Où tu vas comme ça, petit ? Je suis la fée Koweit, c’est toi que j’ai choisi. Désormais pour toi, ce sera toujours la fête. Viens là, on décolle. Et dans un bruit de tonnerre j’ai quitté la planète Terre.
G
La brume m’enveloppe le long de ces berges
Où la pluie par saccade imprime son rythme
Les ombres des nuages s’obscurcissent
Je pédale allégrement le long de ces docks
Des cris d’oiseaux acides transpercent ces diables d’orage et sombrent dans l’oubli de mon esprit effaré par des bruits de navire.
Là, près de ces navires, ma chaine déraille.
Je la remets sur ses rails maintes fois
Puis, la pluie m’asperge de ses sanglots d’en haut. Je fais un vœu : je veux du soleil et une mobylette roulant au mélange gratuit, le mélange est tellement chère de notre temps et le vélo un mode de déplacement très précaire pour parcourir tous ces quais du havre où je séjourne. Je pourrais vivre dans un Havre de paix excepté le bruit de ma mobylette… pouf pouf Tiens le ciel s’est décoloré en moins d’une seconde !!! La nuit va surgir.
M
Je faisais ma promenade digestive dans mon quartier, quand j’ai vu quelqu’un assis sur le trottoir, à l’autre bout de la rue. Je n’en revenais pas. Deux fauteuils roulants, côte à côte, dès neuf heurs du matin. D’accord, nous avions convenu avec le directeur de la maison de retraite, que nous ferions participer les résidents à l’arrivée du Tour de France, mais dans des conditions humaines si possible. Le passage du Tour n’est prévu qu’à 14h ! Heureusement qu’il ne pleut pas. Mais je redoute le pire. Des intempéries sont prévues aujourd’hui. Je m’approche discrètement des deux personnes. Ouf ! Ils ne sont pas à nous. J’imaginais déjà les gros titres : maltraitance envers les personnes âgées à la maison de retraite de Lisieux. J’abandonnai lâchement les deux pauvres handicapés, surement hébergés au Foyer des malades, situé en face du petit square. Notre honneur était sauf.
Je faisais ma promenade digestive dans mon quartier, quand j’ai vu quelqu’un assis sur le trottoir, à l’autre bout de la rue. Oui, c’était bien lui ! JC comme nous le surnommions dans la famille. Mon aîné neveu occupé à ranger son matériel de camping : tente pliable, sac de couchage.
Ne voulant déranger personne pour un hébergement à Lisieux, il avait dormi dans le petit square, abrité et caché sous un grand arbre feuillu. Protégé du froid et des regards indiscrets, il émergeait tel un oiseau un peu ébouriffé, couvert de quelques feuilles d’automne. Vas-y JC, tu es prêt pour Kohlanta !
AM
Ombres
Nuages fuyant
Brumes bleutées
Normandie à pas feutrés
Sur des sentiers ondoyant
Ombres figées
Brouillards opaques
Bretagne, au vent qui claque
Sur tes côtes sauvagement découpées
Ombres de soleil ajourées
Brumes d’un matin malin
Maine aux tempêtes exhibées
Aux sols d’un jaune vert angevin
Ombres de coton
Soyeuses et lumineuse
Les cieux s’effilent de coton
Seul demeure le bleu des cieux.
M
Froid vitre ronronnement machine à laver amer médicaments du matin lavande assouplissant textile douceur pelage de ma minoulette.
AM
Frr jaune orangé noir chimique guerre du Koweit chaud chaud chaud de l’air toiles d’araignées peintes en noir.
G
La première phrase des textes ci-dessous est de Claude Bourgeyx
"Lorsque Mme Godinet m’a sollicité pour garder son animal de compagnie, le temps pour elle d’aller en Alsace marier un cousin, j’ai répondu oui sans hésiter »…
Il faut dire que « l’animal de compagnie de Mme Godinet », c’était une vraie légende dans l’immeuble, l’objet de toutes les rumeurs, de toutes les spéculations du voisinage, du rez de chaussée au cinquième étage. M. Martin, du 2ème, pensait avoir entrevu un soir une ombre massive et poilue dans la cage d’escalier. Mais pas du tout, rétorquait Mme Lesueur du 3ème B, ce devait être une sorte d’oiseau, puisqu’on entendait des gazouillis, presque des grésillements, qui s’échappaient de l’appartement du 3ème A, celui de Mme Godinet.
En tout cas, cet animal devait avoir un régime particulier, ni vraiment carnivore, ni vraiment herbivore, car on sentait souvent sur le palier une odeur de beurre chaud et d’œuf au plat alors même que Mme Godinet, on le savait par le Docteur Moreau du 1er, n’avait plus droit aux œufs depuis ses gros problèmes d’estomac de l’hiver dernier.
Mais que pouvait bien cacher Mme Godinet dans son petit 3 pièces-cuisine ?
Certains locataires avaient même tenté de lancer une pétition, car à plusieurs reprises, une matière jaune et gluante s’était écoulée du vide-ordure de Mme Godinet, engorgeant la canalisation et provoquant des remontées d’odeurs désagréables.
Alors, vous pensez bien que l’occasion était trop belle, je pouvais enfin assouvir ma curiosité.
Le matin du départ de Mme Godinet, ce ne fut pas sans un peu d’appréhension que je vins récupérer les clés et les consignes au 3ème A. Je sonnai. Aucun bruit derrière la porte, aucune odeur étrange, aucune trace de poil ou de plume sur le paillasson de l’entrée…pas de réponse de Mme Godinet.
C’est alors que je me rendis compte que la porte n’était pas complètement close. Je la poussai légèrement, tendis mon cou pour voir si quelqu’un était dans les parages
« Mme Godinet ? Vous êtes là ? C’est moi je viens pour votre… bestiole »
Pas un bruit, pas une réaction. J’entrai prudemment dans le petit couloir sombre. C’est vrai que c’était vraiment peu éclairé chez Mme Godinet. Et pour cause : les fenêtres étaient protégées par d’épais rideaux occultant – ce qui n’est pas banal dans une cuisine- et l’ampoule basse-conso était particulièrement « basse conso » puisqu’elle ne distillait qu’une vague lueur qui permettait tout au plus de ne pas se cogner dans la table en formica. Un silence total régnait dans les lieux : même pas le bourdonnement habituel d’un frigo, le cliquetis d’une horloge où tous ces petits bruits habituels qu’on remarque dans une maison quand rien ne bouge… De fait, une fois mes yeux un peu habitués à l’obscurité, je me rendis comte qu’il n’y avait ni frigo, ni horloge, ni d’ailleurs aucun meuble dans cette cuisine, à part la table en formica
Le Dr Moreau m’avait confié, malgré le secret médical, que notre voisine avait des problèmes de digestion, mais de là à n’avoir aucune nourriture, aucun ustensile chez soi… ils devaient être drôlement grave ses problèmes de digestion !
Et puis, d’où venait alors cette odeur d’œuf, de beurre…
Décidemment Mme Godinet n’était peut-être pas seulement la grosse dame que je croisais de temps en temps aux boîtes aux lettres….
D
On dirait un piège en train de se refermer sur moi, mais j’ignore qui en actionne les ressorts.
Je continue à avancer. Je réfléchis. Qu’est-ce qui c’est passé ? Qu’est-ce que j’ai fait pour me retrouver dans cette engeance. N’est-ce pas une erreur sur la personne ? Pourquoi moi ? Au chômage, sans compagne, étranger dans cette ville. Je me suis mis à courir. J’ai peur. Que me veulent-ils ? Où me cacher ? A qui téléphoner ? Suis-je sur écoute ? J’ai échappé de justesse à la poursuite. Qui était cet homme ? Je ne l’avais jamais vu. J’ai eu de la chance pour cette fois. Je n’ose pas rentrer chez moi. La nuit est tombée. Il fait froid. Une voiture ralentit à mon niveau, des portières claquent, trois hommes sortent et courent à ma poursuite. Je détale, sans réfléchir, je traverse à grandes enjambées la rue encombrée, j’évite de justesse les voitures et je me précipite dans l’escalier qui descend vers le fleuve. Deux des hommes arrivent au sommet de l’escalier. Où est l’autre ? Je cours, je ne me pensais pas aussi en forme, l’adrénaline agit. Je cours, les deux hommes à mes trousses. Je maintiens la distance. J’ai les yeux qui pleurent, la sueur qui dégouline, je serre les dents. Si j’arrive à atteindre l’autre pont, j’ai un espoir de m’échapper. J’y suis presque. Devant moi le troisième homme surgit. Je suis fait. Je ferme les yeux. Je suis foutu. Les gaillards vont me broyer. Je cède à la panique. Je vais y passer, y rester, trépasser. Quand frrr, bing, boum hue devant moi dans un nuage de fumée noire qui me fait tousser apparaît une femme vêtue d’une robe aux couleurs de l’enfer. Elle me dit : « Où tu vas comme ça, petit ? Je suis la fée Koweit, c’est toi que j’ai choisi. Désormais pour toi, ce sera toujours la fête. Viens là, on décolle. Et dans un bruit de tonnerre j’ai quitté la planète Terre.
G
La brume m’enveloppe le long de ces berges
Où la pluie par saccade imprime son rythme
Les ombres des nuages s’obscurcissent
Je pédale allégrement le long de ces docks
Des cris d’oiseaux acides transpercent ces diables d’orage et sombrent dans l’oubli de mon esprit effaré par des bruits de navire.
Là, près de ces navires, ma chaine déraille.
Je la remets sur ses rails maintes fois
Puis, la pluie m’asperge de ses sanglots d’en haut. Je fais un vœu : je veux du soleil et une mobylette roulant au mélange gratuit, le mélange est tellement chère de notre temps et le vélo un mode de déplacement très précaire pour parcourir tous ces quais du havre où je séjourne. Je pourrais vivre dans un Havre de paix excepté le bruit de ma mobylette… pouf pouf Tiens le ciel s’est décoloré en moins d’une seconde !!! La nuit va surgir.
M
Je faisais ma promenade digestive dans mon quartier, quand j’ai vu quelqu’un assis sur le trottoir, à l’autre bout de la rue. Je n’en revenais pas. Deux fauteuils roulants, côte à côte, dès neuf heurs du matin. D’accord, nous avions convenu avec le directeur de la maison de retraite, que nous ferions participer les résidents à l’arrivée du Tour de France, mais dans des conditions humaines si possible. Le passage du Tour n’est prévu qu’à 14h ! Heureusement qu’il ne pleut pas. Mais je redoute le pire. Des intempéries sont prévues aujourd’hui. Je m’approche discrètement des deux personnes. Ouf ! Ils ne sont pas à nous. J’imaginais déjà les gros titres : maltraitance envers les personnes âgées à la maison de retraite de Lisieux. J’abandonnai lâchement les deux pauvres handicapés, surement hébergés au Foyer des malades, situé en face du petit square. Notre honneur était sauf.
Je faisais ma promenade digestive dans mon quartier, quand j’ai vu quelqu’un assis sur le trottoir, à l’autre bout de la rue. Oui, c’était bien lui ! JC comme nous le surnommions dans la famille. Mon aîné neveu occupé à ranger son matériel de camping : tente pliable, sac de couchage.
Ne voulant déranger personne pour un hébergement à Lisieux, il avait dormi dans le petit square, abrité et caché sous un grand arbre feuillu. Protégé du froid et des regards indiscrets, il émergeait tel un oiseau un peu ébouriffé, couvert de quelques feuilles d’automne. Vas-y JC, tu es prêt pour Kohlanta !
AM
Il
y a deux mois, quand cela a commencé, je recevais un ou deux appels par
semaine, et les appels se sont multipliés pour devenir quasiment
quotidiens. Chaque fois que le téléphone sonnait, je devenais nerveuse.
Je savais qui j'aurai au bout du fil, je connaissais par cœur les propos
que je tiendrais et pourtant je devenais nerveuse. Deux mois, cela
faisait deux mois que cela avait commencé. Comme chaque année à la même
époque, on sentait autour de soi une certaine fébrilité; les jours
étaient plus courts, plus sombres, les vitrines commençaient à se parer
de mille lumières et chaque jour le téléphone sonnait. Surtout ne pas se
laisser prendre par cette frénésie ambiante. Se poser, souffler,
prendre le temps, se retirer de cette agitation. Voilà c'est beaucoup
mieux. Mes yeux se posent sur la corbeille de fruits posée sur la table.
Je prends dans le creux de ma main une clémentine à la peau légèrement
rugueuse, je l'épluche en laissant son odeur vive et pétillante
m'envahir; son goût délicieusement piquant me ramène à ces années où
Noël n'était qu'émerveillement, féérie. Le téléphone sonne. Je décroche.
Non Tatie, je n'ai pas oublié que Noël c'est le 25 décembre, oui,
tatie, le sapin croulera sous les cadeaux, oui tatie, j'irai faire les
courses, oui tatie, oui tatie... Je raccroche, respire à plein poumon la
douce odeur laissée par la clémentine, prend la liste dictée par cette
chère tatie et sort affronter la cohue de la ville.
C.
Hier
matin, j’ai reçu un de ces envois publicitaires qui vous informent de
votre récente participation à un tirage au sort dont vous êtes le grand
gagnant puisque vous voilà l’heureux propriétaire d’une voiture, d’une
rivière de diamants, ou de quelque autre lot d’égale valeur.
Voilà
pourquoi depuis, je suis dans les nuages. Soyons honnêtes, rêver est
une seconde nature alors quand en plus j’y suis autorisée par une phrase
trouvée là au milieu d’une boîte, je ne vais pas m’en priver. D’où
vient ce besoin de toujours imaginer la vie autrement qu’elle n’est ?
Mon quotidien, aussi banal soit-il, n’est pas dénué d’intérêt. Actif,
trépidant, passionnant parfois, il me laisse peu de repos et pourtant…
Dès que l’occasion m’en est donnée je me détache, je quitte le sol. Il
ne s’agit pas de trouver mieux que la vie que je mène. La vie que
j’imagine est différente simplement, le personnage que je joue n’est pas
vraiment moi, ce qu’il fait jamais je ne le ferais, ce qu’il dit jamais
je ne le dirais, ce à quoi il pense jamais je n’y penserais.
Et si ce personnage au contraire était le moi que je ne veux pas voir, cette face bien cachée que seul le rêve ose dévoiler.
Finalement,
peu importe pourquoi ou à quoi je rêve. Ce qui est le plus précieux
peut-être, c’est l’état dans lequel je me trouve au sortir d’un rêve.
Calme, apaisée, ressourcée, dynamisée aussi, prête à affronter la vie
qui m’est offerte.
C
Libellés :
Ateliers d'écriture
samedi 1 octobre 2011
telier d'écriture du 1 octobre 2011
Le
chocolat et la menthe, associer des sensations que nous avons eu. Jeu à
partir des mots, sonorités, sonorité menthe chocolat, sensation,
l’accord des deux.
Poème
Amarante et Colas
Préfères-tu que je te mente
Ou que je te choque (hola) ?
Voilà un choix qui me hante
Mais dont tu te moques, là
Ainsi parlait Amarante
A son ami Chaud,Colas,
Afin que l’amour cimente
Le cœur d’artichaut d’Colas
Amarante se lamente
Et Colas est chocolat
D
MENTHE OU CHOCOLAT ?
Menthe
fraîche ou chocolat à croquer ? Un petit carré de chocolat, c’est bien
tentant. Chocolat au lait ou chocolat noir ? Petit carré marron clair et
mat, carré brun et brillant, chocolat au lait fondra plus vite dans la
bouche, laissant le palais et la langue un peu pâteux, chocolat noir
demande plus d’effort de dégustation, de déglutition, mais finalement
l’un ou l’autre appelle un autre carré. Un petit effort pour le déguster
cette fois-ci, recherche des sensations dans la bouche : sur le palais,
sur la langue, salivation occasionnée par ce petit bout de chocolat,
déglutition, plaisir ressenti par cette dégustation. Allez, encore un
petit carré, et pourquoi non ? Une barre, et même la tablette ? Lourdeur
d’estomac, embarras gastrique, bouche pâteuse, la crise de foie
s’annonce.
E
Ces menthes ont des senteurs démentes
Leurs folioles parfument de leurs fortes senteurs
L’univers médiathesque
Où le vert se fond avec le chocolat
Sucré le chocolat, âpre la menthe
L’union des deux me met dans la tourmente
Mais je sais que parfois elle est éminente
Quand je les croise dans les couloirs
D’un hypermarché sous forme de tablettes
Qui m’attirent et m’aimantent à leur toucher
Touche-la !
Tu verras tu l’emporteras quand naissent les envies de les croquer à
pleine dent. C’est moi qui le dit à propos du chocolat Poulain, poulain
que je vois gambader dans un champ de menthe où chaque feuille de menthe
se transforme en boule verte, boule d’espoir d’être mâchée avec un
carré de chocolat.
Le
choc des saveurs est là. Ah moins que moi aussi je fais preuve de
gourmandise je mente. Que celui qui n’a jamais mangé plusieurs coins de
chocolat à la suite me jette la première TABLETTE
M
Parfum d’ailleurs.
MARRAKECH, au levée du soleil, brume de chaleur, douceur de l’air, enveloppent mon corps et mon esprit encore somnolents
C’est le printemps, orangers et citronniers en fleur, dégagent un parfum délicieux qui chatouille délicatement mes narines
Je me surprends, le nez en l’air, les sens en éveil, l’esprit vagabond afin de profiter des parfums envoutants de cette ville
La
première odeur qui me vient est la menthe, celle qui baigne dans le
thé, boisson astringente, apaisante à cause du miel qui l’accompagne,
thé gourmandise.
Un moment de douceur pour soi ou à partager, thé de la rencontre et de la découverte
A PARIS, l’expresso s’accompagne d’un petit carré de chocolat noir souvent insipide, de mauvaise qualité.
J’aime
les ganaches, particulièrement, de la Maison du Chocolat ; le mélange
fondant du chocolat noir et de la menthe. Je les déguste le soir,
parfois goulûment
Le
parfum de la menthe me renvoie aux étales des marchants d’épices
marocains où flottent les odeurs de cannelle, de coriandre et de clous
de girofle.
Rêveuse,
je me replonge dans ma boite de chocolat……ferme les yeux pour déguster à
nouveau une ganache, sans l’avoir choisie, simplement pour savourer…
M
Le
chocolat est fragile il est fait de cacao qui arrive des Antilles, en y
ajoutant du lait, passer au mixeur, une petite quantité de sucre de
canne sensible à toucher à allonger la pâte sur des plaques qui est
coupée à la mesure du poids des plaques agréable à son odorat, embaument
le temps de disposer le temps de refroidissement au frigidaire et
reposer sur le plan de travail une fois refroidie pour placer chaque
rectangle dans du papier double et pour les remettre à l’échelle des
ventes dans le secteur alimentaire.
E
L’un est froid, l’autre chaud
L’un est envahissant, l’autre subtil
L’un est envahissant, l’autre doux
L’un est herbe, l’autre graine
Les deux ensembles ne font plus qu’un
Nouvelles
sensations, intermittentes, attirantes, délicates qui me font voyager
au dessus de la campagne anglaise qui mee font m’installer dans un salon
avec une vieille dame anglaise à l’heure du thé, gâteaux, after Eight,
qui me fait repartir vers les colonies anglaises, l’Inde, les champs de
thé, et les esclaves qui y travaillaient, un boliwood superbe traverse
mon esprit. Je ne me souviens plus du titre, passe maintenant les images
du film « The party » avec je ne me souviens plus non plus de l’acteur
génial et me voilà de nouveau centré sur cette absence de mémoire, non
cette difficulté à retrouver dans ce flot de pensée, je prends mon envol
au dessus pour ne plus rien ??? et retrouver les ailes, l’espace, la
vastitude, le mélange des odeurs, des sensations, houah l’odeur de la
sucrerie m’envahit hum vite les ??? piffare piffer, la montgolfière. Ah,
un grand bol d’air, oh un grand trou A un temps d’inattention ??, I
quelle surprise Ouh ça chatouille A e i o u do ré mi fa sol si do et la
gamme indienne c’est comment ? L’image d’une chèvre apparaît dans tout
ce galimatias dément, cette folie terrestre.
V
Il est gras Elle est légère
Il fond Elle seiche
Il colle Elle caresse
Il empâte Elle rafraîchit
Il casse Elle se froisse
Il vient de loin Elle est d’ici
Après huit heures on les aime unis l’un à l’autre sous la voute de notre palais
G
De
la plante humide et fraîche que, sans la voir, je devinais dans ma
main, c’est maintenant le doux contact de deux doigts sur les surfaces
d’un petit rectangle de chocolat. L’odeur qu’il dégage m’est d’autant
plus agréable que celle de la plante légère et humide qui, toujours sans
la voir, me provoquait un sentiment de répulsion.
Là,
pour le gout, je n’ai pas à me sacrifier, à faire un effort. Si je l’ai
consenti avec un soupçon de feuille, c’était bien pour répondre au
souhait d’Annie.
D’ailleurs,
pour ne pas que ce chocolat fonde en raison de la chaleur de mes
doigts, je suis obligé de le placer entièrement dans ma bouche.
C’est délicieux et j’en arrive même à oublier l’odeur de la menthe que je n’ai pas placée assez loin de moi…
Je
l’éloigne pour ne garder que le gout du chocolat et qu’il ne soit pas
perturbé par l’odeur envahissante d’un si petit brin de plante que, si
j’avais su, j’aurais refusé… Peut-être aurais-je eu droit à deux
morceaux de chocolat ?
D’aucunes… en ont trouvé le moyen !
Mais par pitié, pas de chocolat à la menthe…
M
CHOCOLAT OU MENTHE,
Il
aurait fallu choisir la menthe. Cueillir une belle poignée de menthe
fraîche, bien odorante et bien drue, la passer sous le robinet pour la
débarrasser des traces d’insectes et d’araignées. La humer lentement,
profondément, apprécier la délicatesse des feuilles faire entrer son
parfum dans tout l’appareil respiratoire et à travers la salivation dans
tout l’appareil digestif. Déjà le ventre est plus léger mais cela ne
suffit pas encore. Condamner ce bouquet si frais, si tonique à
l’ébullition et consommer le breuvage où baigne une plante molle et
décolorée, tiédi légèrement sucré. Lentement, apaisement des gênes
digestives.
MENTHE OU CHOCOLAT ? CHOCOLAT OU MENTHE ?
L’un et l’autre sacrifiés à mon bon plaisir.
E
Menthe chocolat
Petit regret, le chocolat n’était pas noir.Snobisme d’adulte. A bien y réfléchir, l’enfant qui veille en moi préfère la douceur du chocolat au lait à l’amertume cacaotée du chocolat des puristes.
La
menthe fraîche et capiteuse, tendre et âpre à la fois appelle la
torpeur et le repos, le plaisir du thé chaud et fort, pris posément à
l’ombre d’une pergola bruissante d’insectes excités par la chaleur.
Quelle
magie permet de réconcilier ces deux univers éloignés l’un de l’autre
autant que peuvent l’être l’agitation de l’enfance et la quiétude de la
maturité.
De
la nature à la déco d’intérieur, menthe et chocolat sont associés, sans
doute pour répondre à ce besoin inconscient qu’ont les hommes de
s’appuyer sur une enfance heureuse et douce. La menthe pimente le
chemin, redonne à l’adulte la fraîcheur et l’agitation du temps passé,
exacerbe ses sens qu’il oublie trop souvent d’utiliser.
C
A la manière de bout de ficelle selle de cheval
Familier liés ensemble semblier lierre de murs mures de jardin jardin privé VIP pipi de chien chien de chasse
Chewing-gum ruminant boule de gomme gomina natura 2000 milles pattes patata douce doucement menthe à l’eau
Astringente gente de pneu pneumatique tic nerveux œuf de poules poule au riz rituel elle m’énerve mot magique queue de cerise
La montagne gnegnegneu œsophage âge d’or éblouir hirondelle deltaplane planisphère faire omelette êtes-vous cuisinier
Acre crevette marée basse basse-cour œuf à la coque cocorico rico de costa-rica camembert bergamote étang tempête
Fraîcheur chez le froid roi des belges jeunesse neisy le monstre du lak la calomnie le manque de respect pectoraux sumo
Humide midinette networksouris ribambelle belle de nuit étoilée
Couloir loir qui dort doryphore fluo ohlàlà la rime la vie est belle sous le soleil
J’aime pas j’adore doryphore fort des halles albertine bertignac acteur teurgoule houle de mer.
Potirond rond de cuir cuirassé séminaire nerf de boeuf boeuf de ferme ferme meuglement mentalité alité sur litière hier thé au lait lait de vache chemine mine de rien dans son estomac
est ce que thomas mastique bien ce qu il a avalé finalement M.
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Ateliers d'écriture
jeudi 23 juin 2011
telier d'écriture du 23 juin 2013
Le
23 juin Annie Bons nous invite à "’Reprendre le personnage inventé il y
plusieurs séances (ou inventez-en un pour les nouveaux …)- Concevez
lui, éventuellement, une ou de nouvelles aventures et formulez une fin,
une conclusion à l’ensemble" Tous les textes ne sont pas présents, au
fur et à mesure de leurs arrivées, ils figureront sur le portail de la
médiahèque.
Monsieur
Néplion se prénomme Charles. Il a une femme, Lisa et deux enfants:
Hélène et Victor. Il est assis sur un banc du Jardin des Plantes à
Paris. Il regarde les gens passer. Il ne les voit pas. Il est tout
tourné vers le dedans. Monsieur Néplion s'attriste sur son sort. Il
griffonne les pages d'un cahier d'écolier. Au fur et à mesure, la main
se décrispe. Il laisse aller. Les mots s'écoulent. Les lettres
grandissent. Penchons-nous par dessus son épaule. « Monsieur Néplion »
Bruno Allain Edition de l'Amandier
Biographie
condensée d'un génie peu communication. Né de mère bretonne et
périgourdin, il était le dernier d'une nombreuse famille. Son frère
jumeau s'était spécialisé très jeune. Il vendait des enclumes à la
sauvette dans les couloirs du métro Bastille Gare de Lyon. Mais peu.
Lui-même devint animateur sur les bateaux de croisière.
Prestidigitateur
talentueux il ne se séparait jamais de son perroquet. A son grand
regret, quoique d'une famille réputée polyglotte le petit volatile ne
parlait pas. Son clou du spectacle, le même chaque soir attendu
passionnément: dans un grand jet d'étincelles, il sortait un chapeau
d'un lapin, un soir, un baba au rhum qui traînait par là s'enflamma, le
bateau brûla, coula corps et bien. Seul, il se retrouva sur une porte au
gré des flots en furie. Son perroquet était là. Dépenaillé, cramponné
d'une patte, l'autre sur l'oreille, il répétait en boucle: quel jeu de
con! Plus tard, il se consacra à la vente de brosse à dents bilingue
pour gauchers. Il en vécu mais petitement. Sur ses vieux ans, il ne
pouvait toujours pas s'en passer. Du gourdin. Gloire crée sur la terre
pour pigmenter le cloaque, il ne troubla même pas la surface de la
flaque et sombra dans l'oubli sans avoir existé. B...
Inspecteur
Malavoy : diplômé de l’école nationale des beaux arts avant d’entamer
une carrière dans la police. Surnommé inspecteur gadget par ses
collègues pendant ses études car s’appuie toujours sur la technologie
afin de mener à bien ses enquêtes. Il avait été conditionné par une
série télévisée qu’il regardait dans son enfance. Célibataire, il est
réputé par son caractère peu aimable, son comportement hypernerveux.
Propension aux disputes et aux altercations lors de ses enquêtes. Mon
regard est attiré par la une des journaux sur les étagères : trafic
d’œuvres d’art à la médiathèque de Lisieux, mais oui mais c’est bien
sûr. L’article était ainsi rédigé : L’inspecteur Malavoy, mandaté par le
quai d’Orsay, enquêtait depuis des mois sur des trafics d’œuvres d’art.
Grâce à ses bonnes connaissances en histoire de l’art, l’inspecteur a
découvert le subterfuge permettant depuis des années de trafic de ces
œuvres par l’intéressé …d’un réseau international de trafiquants d’art.
Ces derniers utilisant la fameuse technique du palimpseste. Qui
permettait en d’autres temps de faire disparaître l’écriture d’un
manuscrit sur parchemin et d’écrire à nouveau. Les trafiquants avaient
donc adopté cette technique afin d’écouler discrètement tous ces
tableaux de valeur dérobés depuis des années : les fameux Chagall, les
nymphéas de Monet. Heureusement, contrairement à la technique du
palimpseste qui faisait disparaître les impressions d’origine, les
trafiquants avaient été prudents. Afin de tirer la meilleure partie de
ces œuvres, rien n’avait été effacé. Et c’est grâce à l’appareil photo
miniaturisé et ultra perfectionné de l’inspecteur Malavoy, que toute la
supercherie a été découverte. Oui me direz-vous, mais pourquoi ce recel à
la médiathèque de Lisieux. AM…
La
fille à l’écharpe est élancée, jolie, souriante. Elle a fait couper ses
cheveux et choisi une coupe à la garçonne. Elle veut oublier les
nuances de blanc et les tons métalliques si froids et a renouvelé sa
garde-robe : un joli chandail rouge à col boule, une mini jupe plissée
écossaise, des ballerines noires vernies lui donnent une allure
charleston. Finis les rêves de grand blanc et de froid, de grands
espaces, ce soir elle ira danser dans ces lieux surchauffés où la
lumière changeante frappe les visages de raies multicolores et
accrochent des étoiles sur les corps. Depuis peu elle a pris son
autonomie, elle a quitté la maison de son père et de son enfance et
emménagé dans un petit appartement meublé d’objets neufs et de
souvenirs. Elle a envie de croquer la vie mais attention à
l’indigestion ! Elle veut savourer cet avenir nouvellement acquis et ne
pas le gaspiller. Enfin elle verra bien, elle fera comme tout le monde
après tout et redressera la barre en cas d’écueils. Elle fera mieux que
ses parents, c’est sûr ! Et eux, ce n’était déjà pas si mal. Son petit
carnet lui tiendra lieu de code de la vie. Que c’est bon de vivre, que
c’est beau la vie ! E…
David
40 ans cherche âme sœur circule toujours à vélo. Il ramasse son sac ;
sur le trottoir une pancarte : « j’ai faim » Un visage se tend vers lui.
Vivant oui, humain oui. Frère humain. C…
Fiche ?????
N° 27834 NOM : Martin Prénom : Josiane Date de naissance : 25 décembre
1967 (et ça c’est pas un cadeau ! ) Lieu de naissance : Un petit trou
perdu du Pays d’Auge Situation de famille : célibataire, cœur à prendre,
tellement fleur bleue ! Adresse : 1 petit appartement un peu sombre
dans un immeuble anonyme Profession : vendeuse, victime d’une patronne
acariâtre Loisirs : Les collections Disparue depuis une semaine après
s’être enfuie en courant de la boutique où elle
travaille ??????????????????????????????????????il manque une page ????????????
- Je crois qu’on a bien retrouvé Josiane Martin. Durand, prévenez le commissariat, les recherches sont terminées. D…
Faites
attention dans votre danse, vous bousculez tout » Tiens redonnes-moi
ces billets de cent francs que tu as dans les mains, dit-elle à Joan
tout jeune enfant de l’euro. Regardez ce poème que vous tenez en main,
c’est un souvenir de votre grand-père du temps où il était bûcheron, je
vais vous le lire : Vivre au milieu du silence- des sensations de rêves
qui dansent- jusqu’au faîte d’une forêt dense- Aux trous béants abyssaux
d’abondance- où la sève dans ses veines en ribambelles- chemine dans sa
quête perpétuelle- des sommets d’arbres titanesques – où l’infini du
bout de leurs doigts se tend- vers un univers funambulesque- entre ciel
et terre, de l’arbre nain au géant- oui je veux vivre dans cette forêt –
vivre dans les turpitudes de l’étroit et du gigantesque- là, où la
sève, en colère, se contorsionne avec ivresse- là, je veux vivre en
silence- dans le vent de ma conscience forestière- que je ne côtoie que
depuis hier. Allez les enfants, vous pouvez aller jouer maintenant ! M…
La
police qui était depuis bien des mois entrain d’enquêter sur ce qui
avait pu, en un temps presqu’oublié du public, perturber le bon
fonctionnement de nos musés parisiens, devait, sous peu, cesser ses
recherches.Mais depuis s’était ajouté, presqu’à l’autre bout de la
planète, les soucis que la découverte, un matin, d’un sarcophage vide,
des disparitions bizarres d’objets qui avaient inquiété nos
archéologues.Un jour, enfin, en fonction de la venue en France d’un de
nos chercheurs et qui plus est de sa rencontre inopinée devant un café,
sur la terrasse ‘’Non fumeurs’’ d’un troquet parisien avec le
commissaire principal chargé de ces enquêtes, ceux-ci parlèrent et
s’écoutèrent. En homme de police averti notre commissaire enregistra les
dires sur le sarcophage vide et la calculatrice électronique
subtilisée. Après un rapide séjour en Egypte celui-ci ne put déduire
que l’auteur de ces méfaits nuisibles mais anodins ne pouvaient être,
que le fait d’un déséquilibré léger, voyageur impénitent et blagueur et
non pas comme imaginé dans un temps d’un revenant du dieu grec
Belphégor.M...
Maintenant,
regardez plutôt ces cartes postales. Oui Mamy !! Nous allons jouer avec
ces cartes postales de la cave de Laval que papy collectionnait : Non
n’y touchez pas, il y a trop de souvenirs dans cette salle des pas
perdus où les gens se croisent et se décroisent. Où parfois ils se
dépassent, leurs rêves dans leur esprit. Ils rêvent de salle d’attente,
d’aéroport - où souvent on s’endort -vers des horizons en or- où le
soleil vous dore d’auréoles- pendant une aurore où ils somnolent- bercés
par les vents d’Eole- brassés par les éoliennes dit ?? les marquises-
où la vie dans un hamac est exquise- ils rêvent de voyage en péniche- où
le pur ??? se niche dans le creux de leur main- où les hommes quittent
leur maison-niche- s’élançant vers la verte Méditerranée- océan de nos
aînés qu’il faut conserver- où les voiliers nous emportent au-delà des
horizons- comme des messagers, porteurs de nos vents- Zéphyrs,
tramontane- Avec bien à l’esprit un besoin d’évasion- loin de nos
sociétés à forte consommation- où l’on doit consommer sans somation et
avec détermination- Tiens maintenant ! Mes enfants j’y pense. Je détale
et je me tire ailleurs. Non, MAMY, nous avons besoin de toi. Ne nous
quitte pas. M…
Patou
est facteur, son prénom c’est Patrice. Depuis son enfance on l’appelle
Patou. Il part du tri postal vers 9 heures, sur le devant de son vélo,
il a une sacoche pleine de lettres et sur le côté deux petites sacoches
avec des revues comme Rêve télé et bien d’autres. Il neige à gros
flocons. La route est glissante il arrive rue d’Alençon. Le vélo dérape
le facteur tombe, les lettres sont éparpillées sur la neige il les
ramasse elles sont toutes mouillées. Alors le facteur continue sa
tournée, il a très froid il met les lettres dans les boites aux lettres.
Certaines personnes auront des nouvelles fraîches, même mouillées et
même si c’est une facture peut-être sera-t-elle très salée ? O…
Un
jour en furetant il trouve le journal intime de sa grand-mère. Il est
bien caché, glissé à l’intérieur de la cheminée de marbre, coincé avec
une petite baguette de noisetier, ce détail l’émeut. Chaque fois qu’il
vient chez le grand-père, il va lire quelques passages du journal, ça le
replonge 60 ans en arrière. Rien d’extraordinaire dans ces écrits. Sa
grand-mère n’est pas une star à la vie trépidante, juste une paysanne
qui note « Le soleil brille L’herbe pousse, …mais parfois il y a des
anecdotes. Il apprend ainsi que sa mère a eu un frère décédé tout jeune.
Soudain de la cuisine lui arrivent des cris il prête une oreille
distraite à l’altercation puis se lève pour regarder par la fenêtre. Le
grand-père sort en hurlant de la maison suivi de près par sa fille. Le
grand-père court jusqu’à la mare et saute. Un grand plouf qui effraie
les canards. Coin coin. Sa mère crie. Ni une ni deux le jeune homme se
précipite en bas des escaliers en trois enjambées le voilà auprès de la
mare. Le pépé lui coule doucement. Telle la pierre, il se laisse glisser
dans les profondeurs grises de la mare. Le jeune homme retire ses boots
noires et saute pour récupérer le pépé dont on n’aperçoit plus que le
béret à la surface de l’eau. Des bulles explosent à la surface de l’eau.
La mère est hystérique. Elle hurle, les canards cancanent d’autant
plus. Le jeune homme saisit le pépé dans les profondeurs de la vase et
le remonte doucement à la lumière du printemps. Il le hisse sur la berge
et lui tapote ses joues mal rasées. Le pépé déglutit, crachote. Ça
faisait longtemps qu’il n’avait pas avalé autant d’eau. La mère du jeune
homme un peu calmée revient de la cuisine avec le calva. Le jeune homme
repousse la mère. La tête du papy posée sur les genoux, il sourit au
soleil. Le Papy ouvre un œil puis deux il regarde son petit fils et lui
aussi sourit. Sa grosse main bouge un peu, se lève et empoigne la main
du jeune homme. G…
Proposition de démarrage de l'atelier. Annie distribue des mots à associer à deux ou trois, dans une conversation
Noyau
de cerise Un bocal A quoi rêves-tu ?- Etre un électron libre, pas un
fruit. - Mais si tu tournes sur toi-même préviens-moi car je vais être
gêné par tes circonvolutions. -Oui mais la chute sera fatale -Tu seras
le clou de la purée, comme dirait le girofle. - Star moi jamais ! - Moi
non plus car je ne suis pas de Deauville. - Et bien, moi j’y suis
née.- Je tourne en rond à la recherche d’un peu d’eau même
salée. - Alors loue un aquarium, tu comprendras le sens de ta vie.- Je
vais en laver un et mis en bocal je serai toujours vide. - Vide
existentiel, mon ami il faut te ressaisir si les poissons existaient
qu’ils plongent dans le ventre de moi-même après que je sois rempli
d’eau.- Etre ou ne pas être telle est la question AM…D…
Deux
brosses à dent - Les voilà levés, au boulot ! ensuite nous aurons la
matinée pour nous reposer. - A propos as-tu vu que la brosse bleue a
disparu dans la poubelle ? - Ce n’est pas toujours drôle d’être brosse à
dents, il y a aussi celui-là qui n’a presque plus de dents mais il me
frotte avec une véritable énergie sur son appareil qu’il a mis à
tremper, il a tellement peu de microbes ! - Avec les petits enfants, il y
a maltraitance, nos poils sont aplatis, mâchouillés ou alors on nous
oublie, rester au fond du placard ce n’est pas une vie ! - Et notre
copine qui a fini à la poubelle, elle va être incinérés avec les déchets
ménagers, est-ce qu’il y a réincarnation après la crémation ! B… E…
Liliputien
Arbre Théière Les clans lilliputiens vivent toujours dans les souches
d’arbres. Victmo lui a eu la surprise de naître sous cet arbre entouré
de bitume qui trône comme le vestige d’une civilisation perdue à
Hoctimville. Il a grandi au milieu des siens sans jamais pouvoir
envisager de quitter ce minuscule espace de vie impossible de partir,
sans risquer de périr sous les roues d’une motob ??? ????? Victmo se
distingue de la famille : lui ne regarde pas le sol, lui garde ???? vers
le ciel. Maintenant il est âgé- et ô miracle, un oiseau a aussi
retrouvé ????? la pollution, sans périr. Il se pose sur la souche de
l’arbre et lui propose de lui faire découvrir le monde sous son aile.
Chute
surprise Victmo ne sait plus si il est oiseau, insecte, graine,
papillon ou s’il est enfant endormi sous l’arbre de la cour
d’école : ???? il ne comprend toujours pas pourquoi il se retrouve avec
un tel surnom, simplement parce qu’il a refusé d’écraser l’araignée qui
traversait la cantine ??? *Et si cette araignée était un membre de sa
famille ? ??????Pommes parmi les pommes*
Dialogue
Aile d’oiseau bec d’oiseau Terrorisme aérien Aile – Toi le bec, j’t’ai à
l’œil !... Bec- Moi, j’étais là le premier Aile – Je vais te voler dans
les plumes ! Bec- Fais gaffe à tes turbines mirage de mes deux ! Aile-
Dis-donc, le ciel est infini, laisse-moi respirer. Bec- Le problème,
c’est que quand tu respires, tu laches des bombes. Aile- Attends,
attends, tu te trompes de cibles, celui qui lache les bombes c’est celui
qui m’a créé. Moi, j’exécute. Bec – moi, le bec, j’ai besoin de
personne, je suis libre comme l’air. A suivre….
Il fait chaud
aujourd’hui, qu’est-ce que tu en penses ? - Il fait lourd. - Je suis en
pann. - C’est bien notre veine, encore un fonctionnaire celui là. -
C’est bien fait pour vous, vous m’avez mis au placard tout l’hive. -
Quand les oiseaux vont revenir, qu’est-ce que j’aurai chaud. - Un
fonctionnaire mis au placard ça veut dire ce que ça veut dire. - Niche à
chien, tu demanderais pas à ton chien de nous ventiler avec sa queue -
Je sais pas- Encore une façon détournée de supprimer des postes de
fonctionnaires. O…G…C…La branche : Je suis en place depuis la fin de l’hiver et je grandis puisque la sève me pousse et je t’attends… La feuille : Je suis déjà là depuis longtemps. Tu ne m’as pas vue à cause du vent qui n’arrête pas de me faire virevolter. Toi, tu as de la chance, tu ne bouges pas trop. La branche : Non, si je ne t’ai pas vue, ce n’est pas en fonction du vent mais de ta petite taille ! La feuille : Sais-tu que nous sommes tellement nombreuses sur toi depuis plusieurs lunes que je m’étonne que tu me compares encore à un bourgeon, … La branche : Mais je t’avais remarquée quand tu étais naissante et le temps de détourner mon regard tu es devenue presque semblable aux autres, donc difficile à repérer. La feuille : Avec mes compagnes nous avons décidé de profiter de la prochaine tornade pour aller voler dans les airs… Je préfère te prévenir pour que tu ne sois pas déçu… La branche : NON, pitié, si je dois en garder, ne serait-ce qu’une, je voudrais bien que ce soit toi… jusqu’à la prochaine…M...V...
Libellés :
Ateliers d'écriture
dimanche 15 mai 2011
Atelier d'écriture du 15 mai 2011
En
mai, Annie proprose d'aller à la recherche d'un objet: votre personnage
trouve, remarque, voit un objet, un objet qui lui rappelle quelque
chose, qui lui est familier, qui a évolué au cours du temps...
… [ Charles se saisit d'une boîte en carton. Il traverse l'atelier et s'apprête à la déposer, là, au pied du mur. Pendant le transport, il entend cliqueter le contenu de la boîte. Charles est tenté. La boîte est de couleur marron foncé. Sur le couvercle, s'étale une inscription discrète et raffinée. On peut lire : La Maison du Chocolat. Charles ouvre la boîte. Depuis longtemps les chocolats ont disparu. De petits coquillages en grand nombre les remplacent, coquillages ramassés avec les enfants sur les plages de Bretagne.
Le papier doré de l'intérieur de la boîte rehausse leurs couleurs. Il y a là, en majorité, des coquillages semblables aux bigorneaux mais jaunes. Tous les tons sont représentés, depuis les ivoires presque blancs aux orangés soutenus en passant par les citrons, pailles ou ors. Il y a également de minuscules porcelaines et toutes sortes de colimaçons sculptés, rayés, cloisonnés, pointillés. Charles les contemple longuement et les fait rouler sousq ses doigts. Parmi les centaines de coquillages, il en sélectionne un, peut-être le plus petit d'entre eux. Les traits rouge carmin qui partent de la base ont attiré son oeil. Charles va chercher une loupe, s'installe sur la table à tréteaux et observe.
Le temps passe. C'est comme si le monde s'ouvrait devant Charles. Comme si tous les mystères étaient renfermés dans ce minuscule morceau de calcaire aux proportions magiques.] …
Bruno Allain Monsieur Néplion, p. 127-128 Edition de l'Amandier
La pauvre Josiane... Elle perd de plus en plus la boule ; il va falloir faire quelque chose, ça devient pathétique, et ça fait mauvais genre pour la clientèle ! Elle, Josiane, elle était dans son monde – ça lui arrivait de plus en plus souvent de puis l'épisode de la photo – Elle était redevenue petite fille – 6 ans – 6 ans ½ - quand, à l'école, elle vivait quasiment toute la journée avec des petits cailloux dans les chaussures (la cour était gravillonnée et ses souliers avaient des rous aux semelles) Les petits cailloux étaien en quelque sorte devenus familiers, comme des minuscules animaux qu'elle aurait cachés pour lui tennir compagnie... c'est vrai, ils lui avaient tenu compagnie pendant toute cette période où, trop petite, trop effacée, elle ne réussissait pas à se faire des amis, et était restée ignorée de cette maîtresse qui s'intéressait plus à des enfants plus doués – ou plus amusants – Et, encore une fois, ce fut la patronne qui la replogea brusquement dans le monde de 2011 - « Bon maintenant Josiane, ça suffit, ça va cinq minutes, votre petit manège ! Il y a des caisses à mettre dans la réserve ! » Avec un petit soupir, Josiane enleva son soulier, le secoua. Lle caillou minuscule – gris – roula en brinquebalant sous un rayonnage... Mais elle avait bien repéré où il s'était caché, et ce soir, avant de fermer la boutique, elle le récupérerait et le mettrait avec tous les autres dans le tiroir secret de son armoire. D...
Emile, le lilliputien, part à la recherche d'une nouvelle habitation. Un arbre, en pleine ville, pas facile à trouver - impossible de trouver son chemin à l'odeur, il y enna tant et tant des odeurs. Ces odeurs elles sont comme des murs : elles le heurtent, le blessent, et limitent chaque pas. Il tente de trouver de l'eau – là aussi cela s'avère être une vraie chasse au trésor – pas à pas de lilliputien, opiniâtre et courageux, le miracle se produit : le voilà au pied d'un hêtre. Il le reconnaît à ses fruits sur le sol ; avec un seul de ses fruits il a à manger pour 15 jours ! Un hêtre en ville, c'est possible ? Un vrai hêtre sensible, vibrant, lumineux, nourrissant, protecteur. Et si c'était le fruit de son imagination, si c'était une illusion – il l'a tant cherché, tant désiré – il a tant voulu retrouver cet hêtre dont tout lilliputien, encore en vie, sur cette terre, a gardé la mémoire. Il gratte doucement avec la pulpe de ses doigts, avec la paume de sa main et les fibres s'écartent, les fils invisibles s'éclairent et Emile entre heureux dans son hêtre.. Ses yeux peuvent enfin se reposer, l'espace à travers l'arbre est immense et chaque détail, chaque parcelle est un monde en soi : l'araignée et ses fils, les veines et leurs paysages, les dégradés de couleurs, la densité de la sève – et tous ces chemins qu'Emile le lilliputien va pouvoir découvrir dans les racines, sur les branches, au faîte de l'arbre. Il en pleure de joie, il se baigne dans ses larmes et l'hêtre palpite de cette eau retrouvée. Et les oreilles d'Emile ? Elles savourent les crissements, les grincements, les pics pics des oiseaux. V...
La fille à la grande écharpe rentre chez elle, elle doit téléphoner et cherche le numéro dans le répertoire. Elle le saisit, c’est un banal répertoire, de petit format, à ressort, rouge, un peu écorné maintenant. Au début, de bonnes résolutions l’avaient conduite à noter les noms, les numéros et quelquefois les adresses, toujours de la même écriture scripte, à l’encre bleue, noms en majuscules, soulignés. La précipitation a bouleversé le bon ordonnancement : utilisation de stylo bille noir, lettres cursives, minuscules. Les ratures sont venues aussi : changement d’adresses, de numéros, disparitions. Et puis là, ce nom, cette adresse et ce numéro ne sont pas barrés, pourtant la personne concernée l’a quittée depuis quelques années déjà ; légalement elle ne fait plus partie du monde des vivants. Comme les autres, elle devrait avoir disparu de la liste ! C’est trop dur, la jeune fille ne peut se résoudre à l’effacer. Le fauteuil usé sous les cuisses où elle s’assoit pour lire, la tasse à la queue cassée dans laquelle elle boit son café tous les jours, la lui rappellent quotidiennement. Mais rayer ce nom, ce prénom, ce numéro d’un téléphone qui ne sonne plus, elle ne le veut pas ! Cette voix, tant d’années après, elle l’entend encore. Cet espace dans ce calepin est un espace de vie. Tant qu’il sera là, elle sera encore une petite fille, « la fille de » tout simplement. Elle ne sera jamais seule. Personne ne lui a jamais demandé en consultant ce carnet pourquoi ce numéro était-il toujours en vigueur ? Tout simplement, elle aurait répondu « parce que ».E...
Nos archéologues qui sont constamment en train de rechercher à découvrir surtout en Egypte ce que pouvait être la vie dans le lointain passé avaient mis à jour dans les profondeurs d'une pyramide les restes momifiés d'un ancêtre à qui ils ne parvenaient pas à trouver un nom. Les jours passaient et quelle ne fut pas leur surprise en revenant un matin près du sarcophage de découvrir qu'il était vide. Les questions fusèrent la journée entière mais la nuit suivante le sommeil de plusieurs personnes fut mouvementé par des rêves, des apparitions succinctes, éphémères, non certifiées de la vue, de la sensation de présence près de leur lit . L'on découvrit aussi que la machine à calculer de l'un d'eux avait disparu et l'on s'en étonna, tous bien certains qu'aucune personne du chantier ne pouvait avoir subtilisé ladite « prothèse électronique pour cerveau fatigué » d'un collègue; la nuit suivante il fut décidé que cachés dans la pyramide chacun leur tour, les archéologues monteraient la garde et tenteraient de constituer l'histoire des disparitions. Quelle ne fut pas la surprise de l'un d'eux de voir dans l'obscurité presque complète de la pyramide Belfégor qui un jour avait hanté le musée du Louvre... en train de manipuler la machine à calculer et de prononcer à plusieurs reprises : « Mais nous avions jadis des moyens semblables... Ils ont modernisé mais n'ont rien inventé ! » …M...
mon personnage. Je suis sortie de ma campagne. Je quittai ma province à 16 ans avec comme bagage 1 certificat d'études et un CAP de couture et mon trousseau et mon livret de caisse d'Epargne. J'ai pris le train vers Paris. Je suis arrivée à la gare Montparnasse et j'ai trouvé un foyer d'accueil dans le 5ème arrondissement. J'ai appris à me guider dans le métro et j'ai trouvé un emploi de vendeuse pas très payée. Je me suis guidée place Vendôme, j'ai repéré une annoce qu'ils recherchaient une petite main avec un meilleur salaire et engagée avec beaucoup d'heures. J'ai pu retrouver un appartement Square de la Martine où j'ai acheté quelques meubles j'ai fini ma vie de rêve avec beaucoup de sacrifice et les années ont défilé.E...
Ah heureusement B est là. Représentant de l'ordre et de la justice, il va pouvoir m'aider. Je suis très connue des services de police. Je rentre dans l'enceinte du commissariat, toujours aussi désincarné. Après les civilités d'usage, mon interrogatoire commence. Et qui est ce Monsieur ? Qu'est-ce qu'il fait là ? Et pourquoi cet endroit lui semble si familier ? Et ô surprise j'apprends que cet homme fait partie de la Grande Maison. Mandaté par la brigade de surveillance des biens publics, il enquête actuellement sur un trafic d'oeuvres d'art. En planque à la médiathèque, il observe tout mouvement suspect qui pourrait lui fournir des indices. Fouiller les tiroirs n'était qu'un prétexte pour affiner son observation – Car l'exposition actuelle, n'était-elle pas le fruit du recel d'oeuvres disparues il y a quelques années. Abîmé dans la contemplation des tableaux, et fort de ses études aux Beaux Arts, notre homme était dubitatif ! Ces formes, ces couleurs, ces visages toujours les mêmes lui rappelaient un peintre bien connu. Le samouraï là, dans la maîtrise de son art, en un mouvement parfait. Et ces femmes, blanches colombes, aux ailes repliées. Des oiseaux prisonniers, prêts à s'envoler. Du bleu, du rouge, des visages pâles et toujours de profil. Du figuratif, de l'abstrait. Un peintre talentueux, oui, mais lequel ? Toujours en planque afin d'observer notre homme et avancer dans mon enquête, je reprends ma filature. D'un pas alerte et dynamique, l'inspecteur gadget (c'est ainsi que je le surnomme) se dirige à nouveau vers la médiathèque. Ô surprise l'exposition n'est plus la même. Mais si notre homme est encore là, à observer, cela voudrait-il dire que le trafic continue ? Je l'aperçois, fouillant discrètement dans une des poches de son blouson. Je le vois extraire un petit appareil, rectangulaire mais de petite taille. De couleur gris argenté, il semble tenir facilement dans le creux de la main. C'est d'ailleurs de cette façon qu'il vient s'y loger, tel un petit animal discipliné, dans la grande main élégante du monsieur qui cherche. Je le vois se diriger vers les tableaux, et d'une façon naturelle lever cette main à leur hauteur. Une lueur furtive et brève, quasi imperceptible, se déclenche à chaque mouvement devant un tableau. Personne n'a rien remarqué; Je suis toujours aussi intriguée. Que cherche-t-il véritablement ?AM...
Texte1: Eh bien, justement, je n'imagine rien. C'est dur d'imaginer à la demande ! J'essaye, je me creuse la cervelle...Rien, Nada. Il y a des choses, comme ça, qu'on ne peut pas faire comme on veut : Dors ! Aime ! Concentre-toi (je ne sais pas si vous avez déjà essayé : que faire quand on nous dit « mais concentre-toi, bon sang ! » - eh oui – c'est toujours sur un ton un peu énervé qu'on nous serine ça - ) Alors vous pensez bien : IMAGINE ! Quels sont les ressorts du cerveau que l'on peut mettre en marche ? Y a-t-il un bouton, un petit interrupteur caché, qu'on pourrait pousser et CLIC ! La machine à rêve se déclenche, on part... Imaginez ce que ce serait bien !D...
Texte 2 : Bon, déjà, un texte, c'était dur, alors 2 ! Mais quelle idée ! D'abord, qu'est-ce que c'est, l'imagination ? Un petit cinéma dans le cerveau ? Un billet gratuit pour le lointain ? Et alors, du coup, c'est quoi, l'inimaginable ? « C'est inimaginable ! » Alors que justement on est en train de l'imaginer... Bon, j'arrête, ça devient pénible, j'ai mal à la tête et je ne voudrais pas lasser. Alors, je vous laisse imaginer la suite ! D...
Texte 1 : Imagine, que chaque être, animal, homme, chaque plante, soit attentif à l'autre, vibre avec l'autre et soit vigilant sans peur de perdre, de ne pas avoir, de ne pas être entendu, reconnu, imagine V...
Texte 2 : Imagine, des feux d'artifice, des arcs-en-ciel, des silences, des fous-rires, des éclats de rire, des larmes de joie et de miel, des vibrations, des oublis, des résonnances. V...
Texte1 : Imagine une vie où chacun aurait son jardin, même en ville, comment ? Je ne sais pas. Chacun pourrait y faire pousser ce qu’il voudrait : légumes, fleurs, plantes aromatiques ou, pourquoi pas, un jardin laissé en friche où la faune et la flore locale s’exprimeraient. La seule obligation serait de respecter celui de son voisin et tout devrait être fait de façon naturelle, sans moteurs, sans technique, à l’huile de coude, à la patience, à l’amour, à l’émerveillement, au partage aussi ! Les pragmatiques s’exprimeraient dans un jardin potager, les poètes puiseraient l’inspiration parmi les fleurs, les sorcières cultiveraient toutes sortes de plantes médicinales connues d’elles seules, les paresseux se repaîtraient d’insectes volants, bourdonnants, de petits animaux courant dans les herbes folles, jouiraient du parfum et des couleurs des fleurs semées par le vent et les insectes…E...
Texte 2 : Imagine que dans ces jardins, les petits enfants disposeraient d’un carré à eux. Ils y planteraient ce que les adultes voudraient bien leur abandonner, des légumes, des fleurs à repiquer. Certains creuseraient pour construire une mare en espérant y trouver des têtards ou des grenouilles. D’autres ramasseraient, lors de promenades, des pieds de violettes et de primevères pour les replanter. Les petits arrosoirs inonderaient trop souvent les parcelles. Ce serait des constructions et déconstructions permanentes…E...
Texte 1 : Imagine que tu ne restes pas sur ton négationnisme habituel ton défétisme permanent. Imagine demain ou même après-demain te revoyant danser, courir, sourire, blaguer comme par le passé. Tu ne retrouveras pas l'âge que tu avais avant d'accord mais l'expérience acquise durant ce temps passé te sera bénéfique et t'aidera à positiver, à éviter les petites erreurs de comportement que tu pouvais regretter et que seul toi remarquais et regrettais. M...
Texte 2 : Imagine que ta situation bien qu'elle soit restée la même ton bien être récent t'aide à le voir différemment. Tu te satisferas avec plaisir de ce que tu possèdes et tu remarqueras que bien d'autres n'en possèdent pas autant. Le moindre bien matériel a la valeur que nos yeux veulent bien lui donner et la santé que l'on retrouve ne peut faire penser que si on l'a perdue durant un temps toujours bien trop long, d'autres ne l'ont jamais eue et ne l'auront jamais. M...
Texte 1 : J'imagine que je suis dans mon jardin parmi les fleurs et les légumes envahie par les grandes herbes. Avec les reflets du soleil et le parfum des fleurs et la rosée du matin. E...
Texte 2 : J'imagine que ma tenue vestimentaire ne suit pas mes idées, et que cela est à revoir et pas facile avec ce mois AVRIL 2011, où on ne sait que mettre en début de journée.E...
Proposition 2 :
Objet trouvé : votre personnage trouve, remarque, voit un objet, un objet qui lui rappelle quelque chose, qui lui est familier, qui a évolué au cours du temps...
Texte d'appui : Monsieur Néplion, p. 127-128
… [ Charles se saisit d'une boîte en carton. Il traverse l'atelier et s'apprête à la déposer, là, au pied du mur. Pendant le transport, il entend cliqueter le contenu de la boîte. Charles est tenté. La boîte est de couleur marron foncé. Sur le couvercle, s'étale une inscription discrète et raffinée. On peut lire : La Maison du Chocolat. Charles ouvre la boîte. Depuis longtemps les chocolats ont disparu. De petits coquillages en grand nombre les remplacent, coquillages ramassés avec les enfants sur les plages de Bretagne. Le papier doré de l'intérieur de la boîte rehausse leurs couleurs. Il y a là, en majorité, des coquillages semblables aux bigorneaux mais jaunes. Tous les tons sont représentés, depuis les ivoires presque blancs aux orangés soutenus en passant par les citrons, pailles ou ors. Il y a également de minuscules porcelaines et toutes sortes de colimaçons sculptés, rayés, cloisonnés, pointillés. Charles les contemple longuement et les fait rouler sousq ses doigts. Parmi les centaines de coquillages, il en sélectionne un, peut-être le plus petit d'entre eux. Les traits rouge carmin qui partent de la base ont attiré son oeil. Charles va chercher une loupe, s'installe sur la table à tréteaux et observe.
Le temps passe. C'est comme si le monde s'ouvrait devant Charles. Comme si tous les mystères étaient renfermés dans ce minuscule morceau de calcaire aux proportions magiques.] …
La pauvre Josiane... Elle perd de plus en plus la boule ; il va falloir faire quelque chose, ça devient pathétique, et ça fait mauvais genre pour la clientèle !
Elle, Josiane, elle était dans son monde – ça lui arrivait de plus en plus souvent de puis l'épisode de la photo – Elle était redevenue petite fille – 6 ans – 6 ans ½ - quand, à l'école, elle vivait quasiment toute la journée avec des petits cailloux dans les chaussures (la cour était gravillonnée et ses souliers avaient des rous aux semelles)
Les petits cailloux étaien en quelque sorte devenus familiers, comme des minuscules animaux qu'elle aurait cachés pour lui tennir compagnie... c'est vrai, ils lui avaient tenu compagnie pendant toute cette période où, trop petite, trop effacée, elle ne réussissait pas à se faire des amis, et était restée ignorée de cette maîtresse qui s'intéressait plus à des enfants plus doués – ou plus amusants – Et, encore une fois, ce fut la patronne qui la replogea brusquement dans le monde de 2011 - « Bon maintenant Josiane, ça suffit, ça va cinq minutes, votre petit manège ! Il y a des caisses à mettre dans la réserve ! »
Avec un petit soupir, Josiane enleva son soulier, le secoua. Lle caillou minuscule – gris – roula en brinquebalant sous un rayonnage... Mais elle avait bien repéré où il s'était caché, et ce soir, avant de fermer la boutique, elle le récupérerait et le mettrait avec tous les autres dans le tiroir secret de son armoire.D...
Emile, le lilliputien, part à la recherche d'une nouvelle habitation. Un arbre, en pleine ville, pas facile à trouver - impossible de trouver son chemin à l'odeur, il y enna tant et tant des odeurs. Ces odeurs elles sont comme des murs : elles le heurtent, le blessent, et limitent chaque pas. Il tente de trouver de l'eau – là aussi cela s'avère être une vraie chasse au trésor – pas à pas de lilliputien, opiniâtre et courageux, le miracle se produit : le voilà au pied d'un hêtre. Il le reconnaît à ses fruits sur le sol ; avec un seul de ses fruits il a à manger pour 15 jours ! Un hêtre en ville, c'est possible ? Un vrai hêtre sensible, vibrant, lumineux, nourrissant, protecteur. Et si c'était le fruit de son imagination, si c'était une illusion – il l'a tant cherché, tant désiré – il a tant voulu retrouver cet hêtre dont tout lilliputien, encore en vie, sur cette terre, a gardé la mémoire.
Il gratte doucement avec la pulpe de ses doigts, avec la paume de sa main et les fibres s'écartent, les fils invisibles s'éclairent et Emile entre heureux dans son hêtre.. Ses yeux peuvent enfin se reposer, l'espace à travers l'arbre est immense et chaque détail, chaque parcelle est un monde en soi : l'araignée et ses fils, les veines et leurs paysages, les dégradés de couleurs, la densité de la sève – et tous ces chemins qu'Emile le lilliputien va pouvoir découvrir dans les racines, sur les branches, au faîte de l'arbre. Il en pleure de joie, il se baigne dans ses larmes et l'hêtre palpite de cette eau retrouvée.
Et les oreilles d'Emile ? Elles savourent les crissements, les grincements, les pics pics des oiseaux.V...
La fille à la grande écharpe rentre chez elle, elle doit téléphoner et cherche le numéro dans le répertoire. Elle le saisit, c’est un banal répertoire, de petit format, à ressort, rouge, un peu écorné maintenant.
Au début, de bonnes résolutions l’avaient conduite à noter les noms, les numéros et quelquefois les adresses, toujours de la même écriture scripte, à l’encre bleue, noms en majuscules, soulignés. La précipitation a bouleversé le bon ordonnancement : utilisation de stylo bille noir, lettres cursives, minuscules.
Les ratures sont venues aussi : changement d’adresses, de numéros, disparitions. Et puis là, ce nom, cette adresse et ce numéro ne sont pas barrés, pourtant la personne concernée l’a quittée depuis quelques années déjà ; légalement elle ne fait plus partie du monde des vivants. Comme les autres, elle devrait avoir disparu de la liste !
C’est trop dur, la jeune fille ne peut se résoudre à l’effacer. Le fauteuil usé sous les cuisses où elle s’assoit pour lire, la tasse à la queue cassée dans laquelle elle boit son café tous les jours, la lui rappellent quotidiennement.
Mais rayer ce nom, ce prénom, ce numéro d’un téléphone qui ne sonne plus, elle ne le veut pas !
Cette voix, tant d’années après, elle l’entend encore. Cet espace dans ce calepin est un espace de vie. Tant qu’il sera là, elle sera encore une petite fille, « la fille de » tout simplement. Elle ne sera jamais seule.
Personne ne lui a jamais demandé en consultant ce carnet pourquoi ce numéro était-il toujours en vigueur ? Tout simplement, elle aurait répondu « parce que ». E...
Nos archéologues qui sont constamment en train de rechercher à découvrir surtout en Egypte ce que pouvait être la vie dans le lointain passé avaient mis à jour dans les profondeurs d'une pyramide les restes momifiés d'un ancêtre à qui ils ne parvenaient pas à trouver un nom. Les jours passaient et quelle ne fut pas leur surprise en revenant un matin près du sarcophage de découvrir qu'il était vide. Les questions fusèrent la journée entière mais la nuit suivante le sommeil de plusieurs personnes fut mouvementé par des rêves, des apparitions succinctes, éphémères, non certifiées de la vue, de la sensation de présence près de leur lit . L'on découvrit aussi que la machine à calculer de l'un d'eux avait disparu et l'on s'en étonna, tous bien certains qu'aucune personne du chantier ne pouvait avoir subtilisé ladite « prothèse électronique pour cerveau fatigué » d'un collègue; la nuit suivante il fut décidé que cachés dans la pyramide chacun leur tour, les archéologues monteraient la garde et tenteraient de constituer l'histoire des disparitions.
Quelle ne fut pas la surprise de l'un d'eux de voir dans l'obscurité presque complète de la pyramide Belfégor qui un jour avait hanté le musée du Louvre... en train de manipuler la machine à calculer et de prononcer à plusieurs reprises : « Mais nous avions jadis des moyens semblables... Ils ont modernisé mais n'ont rien inventé ! » …M...
mon personnage. Je suis sortie de ma campagne. Je quittai ma province à 16 ans avec comme bagage 1 certificat d'études et un CAP de couture et mon trousseau et mon livret de caisse d'Epargne. J'ai pris le train vers Paris. Je suis arrivée à la gare Montparnasse et j'ai trouvé un foyer d'accueil dans le 5ème arrondissement. J'ai appris à me guider dans le métro et j'ai trouvé un emploi de vendeuse pas très payée. Je me suis guidée place Vendôme, j'ai repéré une annoce qu'ils recherchaient une petite main avec un meilleur salaire et engagée avec beaucoup d'heures. J'ai pu retrouver un appartement Square de la Martine où j'ai acheté quelques meubles j'ai fini ma vie de rêve avec beaucoup de sacrifice et les années ont défilé.E...
Ah heureusement B est là. Représentant de l'ordre et de la justice, il va pouvoir m'aider.
Je suis très connue des services de police.
Je rentre dans l'enceinte du commissariat, toujours aussi désincarné.
Après les civilités d'usage, mon interrogatoire commence.
Et qui est ce Monsieur ? Qu'est-ce qu'il fait là ? Et pourquoi cet endroit lui semble si familier ? Et ô surprise j'apprends que cet homme fait partie de la Grande Maison. Mandaté par la brigade de surveillance des biens publics, il enquête actuellement sur un trafic d'oeuvres d'art. En planque à la médiathèque, il observe tout mouvement suspect qui pourrait lui fournir des indices. Fouiller les tiroirs n'était qu'un prétexte pour affiner son observation – Car l'exposition actuelle, n'était-elle pas le fruit du recel d'oeuvres disparues il y a quelques années. Abîmé dans la contemplation des tableaux, et fort de ses études aux Beaux Arts, notre homme était dubitatif ! Ces formes, ces couleurs, ces visages toujours les mêmes lui rappelaient un peintre bien connu.
Le samouraï là, dans la maîtrise de son art, en un mouvement parfait. Et ces femmes, blanches colombes, aux ailes repliées. Des oiseaux prisonniers, prêts à s'envoler. Du bleu, du rouge, des visages pâles et toujours de profil. Du figuratif, de l'abstrait. Un peintre talentueux, oui, mais lequel ?
Toujours en planque afin d'observer notre homme et avancer dans mon enquête, je reprends ma filature.
D'un pas alerte et dynamique, l'inspecteur gadget (c'est ainsi que je le surnomme) se dirige à nouveau vers la médiathèque.
Ô surprise l'exposition n'est plus la même. Mais si notre homme est encore là, à observer, cela voudrait-il dire que le trafic continue ?
Je l'aperçois, fouillant discrètement dans une des poches de son blouson.
Je le vois extraire un petit appareil, rectangulaire mais de petite taille. De couleur gris argenté, il semble tenir facilement dans le creux de la main. C'est d'ailleurs de cette façon qu'il vient s'y loger, tel un petit animal discipliné, dans la grande main élégante du monsieur qui cherche.
Je le vois se diriger vers les tableaux, et d'une façon naturelle lever cette main à leur hauteur. Une lueur furtive et brève, quasi imperceptible, se déclenche à chaque mouvement devant un tableau. Personne n'a rien remarqué;
Je suis toujours aussi intriguée. Que cherche-t-il véritablement ?
… [ Charles se saisit d'une boîte en carton. Il traverse l'atelier et s'apprête à la déposer, là, au pied du mur. Pendant le transport, il entend cliqueter le contenu de la boîte. Charles est tenté. La boîte est de couleur marron foncé. Sur le couvercle, s'étale une inscription discrète et raffinée. On peut lire : La Maison du Chocolat. Charles ouvre la boîte. Depuis longtemps les chocolats ont disparu. De petits coquillages en grand nombre les remplacent, coquillages ramassés avec les enfants sur les plages de Bretagne.
Le papier doré de l'intérieur de la boîte rehausse leurs couleurs. Il y a là, en majorité, des coquillages semblables aux bigorneaux mais jaunes. Tous les tons sont représentés, depuis les ivoires presque blancs aux orangés soutenus en passant par les citrons, pailles ou ors. Il y a également de minuscules porcelaines et toutes sortes de colimaçons sculptés, rayés, cloisonnés, pointillés. Charles les contemple longuement et les fait rouler sousq ses doigts. Parmi les centaines de coquillages, il en sélectionne un, peut-être le plus petit d'entre eux. Les traits rouge carmin qui partent de la base ont attiré son oeil. Charles va chercher une loupe, s'installe sur la table à tréteaux et observe.
Le temps passe. C'est comme si le monde s'ouvrait devant Charles. Comme si tous les mystères étaient renfermés dans ce minuscule morceau de calcaire aux proportions magiques.] …
Bruno Allain Monsieur Néplion, p. 127-128 Edition de l'Amandier
La pauvre Josiane... Elle perd de plus en plus la boule ; il va falloir faire quelque chose, ça devient pathétique, et ça fait mauvais genre pour la clientèle ! Elle, Josiane, elle était dans son monde – ça lui arrivait de plus en plus souvent de puis l'épisode de la photo – Elle était redevenue petite fille – 6 ans – 6 ans ½ - quand, à l'école, elle vivait quasiment toute la journée avec des petits cailloux dans les chaussures (la cour était gravillonnée et ses souliers avaient des rous aux semelles) Les petits cailloux étaien en quelque sorte devenus familiers, comme des minuscules animaux qu'elle aurait cachés pour lui tennir compagnie... c'est vrai, ils lui avaient tenu compagnie pendant toute cette période où, trop petite, trop effacée, elle ne réussissait pas à se faire des amis, et était restée ignorée de cette maîtresse qui s'intéressait plus à des enfants plus doués – ou plus amusants – Et, encore une fois, ce fut la patronne qui la replogea brusquement dans le monde de 2011 - « Bon maintenant Josiane, ça suffit, ça va cinq minutes, votre petit manège ! Il y a des caisses à mettre dans la réserve ! » Avec un petit soupir, Josiane enleva son soulier, le secoua. Lle caillou minuscule – gris – roula en brinquebalant sous un rayonnage... Mais elle avait bien repéré où il s'était caché, et ce soir, avant de fermer la boutique, elle le récupérerait et le mettrait avec tous les autres dans le tiroir secret de son armoire. D...
Emile, le lilliputien, part à la recherche d'une nouvelle habitation. Un arbre, en pleine ville, pas facile à trouver - impossible de trouver son chemin à l'odeur, il y enna tant et tant des odeurs. Ces odeurs elles sont comme des murs : elles le heurtent, le blessent, et limitent chaque pas. Il tente de trouver de l'eau – là aussi cela s'avère être une vraie chasse au trésor – pas à pas de lilliputien, opiniâtre et courageux, le miracle se produit : le voilà au pied d'un hêtre. Il le reconnaît à ses fruits sur le sol ; avec un seul de ses fruits il a à manger pour 15 jours ! Un hêtre en ville, c'est possible ? Un vrai hêtre sensible, vibrant, lumineux, nourrissant, protecteur. Et si c'était le fruit de son imagination, si c'était une illusion – il l'a tant cherché, tant désiré – il a tant voulu retrouver cet hêtre dont tout lilliputien, encore en vie, sur cette terre, a gardé la mémoire. Il gratte doucement avec la pulpe de ses doigts, avec la paume de sa main et les fibres s'écartent, les fils invisibles s'éclairent et Emile entre heureux dans son hêtre.. Ses yeux peuvent enfin se reposer, l'espace à travers l'arbre est immense et chaque détail, chaque parcelle est un monde en soi : l'araignée et ses fils, les veines et leurs paysages, les dégradés de couleurs, la densité de la sève – et tous ces chemins qu'Emile le lilliputien va pouvoir découvrir dans les racines, sur les branches, au faîte de l'arbre. Il en pleure de joie, il se baigne dans ses larmes et l'hêtre palpite de cette eau retrouvée. Et les oreilles d'Emile ? Elles savourent les crissements, les grincements, les pics pics des oiseaux. V...
La fille à la grande écharpe rentre chez elle, elle doit téléphoner et cherche le numéro dans le répertoire. Elle le saisit, c’est un banal répertoire, de petit format, à ressort, rouge, un peu écorné maintenant. Au début, de bonnes résolutions l’avaient conduite à noter les noms, les numéros et quelquefois les adresses, toujours de la même écriture scripte, à l’encre bleue, noms en majuscules, soulignés. La précipitation a bouleversé le bon ordonnancement : utilisation de stylo bille noir, lettres cursives, minuscules. Les ratures sont venues aussi : changement d’adresses, de numéros, disparitions. Et puis là, ce nom, cette adresse et ce numéro ne sont pas barrés, pourtant la personne concernée l’a quittée depuis quelques années déjà ; légalement elle ne fait plus partie du monde des vivants. Comme les autres, elle devrait avoir disparu de la liste ! C’est trop dur, la jeune fille ne peut se résoudre à l’effacer. Le fauteuil usé sous les cuisses où elle s’assoit pour lire, la tasse à la queue cassée dans laquelle elle boit son café tous les jours, la lui rappellent quotidiennement. Mais rayer ce nom, ce prénom, ce numéro d’un téléphone qui ne sonne plus, elle ne le veut pas ! Cette voix, tant d’années après, elle l’entend encore. Cet espace dans ce calepin est un espace de vie. Tant qu’il sera là, elle sera encore une petite fille, « la fille de » tout simplement. Elle ne sera jamais seule. Personne ne lui a jamais demandé en consultant ce carnet pourquoi ce numéro était-il toujours en vigueur ? Tout simplement, elle aurait répondu « parce que ».E...
Nos archéologues qui sont constamment en train de rechercher à découvrir surtout en Egypte ce que pouvait être la vie dans le lointain passé avaient mis à jour dans les profondeurs d'une pyramide les restes momifiés d'un ancêtre à qui ils ne parvenaient pas à trouver un nom. Les jours passaient et quelle ne fut pas leur surprise en revenant un matin près du sarcophage de découvrir qu'il était vide. Les questions fusèrent la journée entière mais la nuit suivante le sommeil de plusieurs personnes fut mouvementé par des rêves, des apparitions succinctes, éphémères, non certifiées de la vue, de la sensation de présence près de leur lit . L'on découvrit aussi que la machine à calculer de l'un d'eux avait disparu et l'on s'en étonna, tous bien certains qu'aucune personne du chantier ne pouvait avoir subtilisé ladite « prothèse électronique pour cerveau fatigué » d'un collègue; la nuit suivante il fut décidé que cachés dans la pyramide chacun leur tour, les archéologues monteraient la garde et tenteraient de constituer l'histoire des disparitions. Quelle ne fut pas la surprise de l'un d'eux de voir dans l'obscurité presque complète de la pyramide Belfégor qui un jour avait hanté le musée du Louvre... en train de manipuler la machine à calculer et de prononcer à plusieurs reprises : « Mais nous avions jadis des moyens semblables... Ils ont modernisé mais n'ont rien inventé ! » …M...
mon personnage. Je suis sortie de ma campagne. Je quittai ma province à 16 ans avec comme bagage 1 certificat d'études et un CAP de couture et mon trousseau et mon livret de caisse d'Epargne. J'ai pris le train vers Paris. Je suis arrivée à la gare Montparnasse et j'ai trouvé un foyer d'accueil dans le 5ème arrondissement. J'ai appris à me guider dans le métro et j'ai trouvé un emploi de vendeuse pas très payée. Je me suis guidée place Vendôme, j'ai repéré une annoce qu'ils recherchaient une petite main avec un meilleur salaire et engagée avec beaucoup d'heures. J'ai pu retrouver un appartement Square de la Martine où j'ai acheté quelques meubles j'ai fini ma vie de rêve avec beaucoup de sacrifice et les années ont défilé.E...
Ah heureusement B est là. Représentant de l'ordre et de la justice, il va pouvoir m'aider. Je suis très connue des services de police. Je rentre dans l'enceinte du commissariat, toujours aussi désincarné. Après les civilités d'usage, mon interrogatoire commence. Et qui est ce Monsieur ? Qu'est-ce qu'il fait là ? Et pourquoi cet endroit lui semble si familier ? Et ô surprise j'apprends que cet homme fait partie de la Grande Maison. Mandaté par la brigade de surveillance des biens publics, il enquête actuellement sur un trafic d'oeuvres d'art. En planque à la médiathèque, il observe tout mouvement suspect qui pourrait lui fournir des indices. Fouiller les tiroirs n'était qu'un prétexte pour affiner son observation – Car l'exposition actuelle, n'était-elle pas le fruit du recel d'oeuvres disparues il y a quelques années. Abîmé dans la contemplation des tableaux, et fort de ses études aux Beaux Arts, notre homme était dubitatif ! Ces formes, ces couleurs, ces visages toujours les mêmes lui rappelaient un peintre bien connu. Le samouraï là, dans la maîtrise de son art, en un mouvement parfait. Et ces femmes, blanches colombes, aux ailes repliées. Des oiseaux prisonniers, prêts à s'envoler. Du bleu, du rouge, des visages pâles et toujours de profil. Du figuratif, de l'abstrait. Un peintre talentueux, oui, mais lequel ? Toujours en planque afin d'observer notre homme et avancer dans mon enquête, je reprends ma filature. D'un pas alerte et dynamique, l'inspecteur gadget (c'est ainsi que je le surnomme) se dirige à nouveau vers la médiathèque. Ô surprise l'exposition n'est plus la même. Mais si notre homme est encore là, à observer, cela voudrait-il dire que le trafic continue ? Je l'aperçois, fouillant discrètement dans une des poches de son blouson. Je le vois extraire un petit appareil, rectangulaire mais de petite taille. De couleur gris argenté, il semble tenir facilement dans le creux de la main. C'est d'ailleurs de cette façon qu'il vient s'y loger, tel un petit animal discipliné, dans la grande main élégante du monsieur qui cherche. Je le vois se diriger vers les tableaux, et d'une façon naturelle lever cette main à leur hauteur. Une lueur furtive et brève, quasi imperceptible, se déclenche à chaque mouvement devant un tableau. Personne n'a rien remarqué; Je suis toujours aussi intriguée. Que cherche-t-il véritablement ?AM...
Trois
déménagements en moins d'un an. Cette fois c'est le dernier. Assise sur
une chaise posée là au milieu des cartons, elle savoure l'instant. Il
est tard. Les bonnes volontés venues l'aider sont reparties pour un
repos bien mérité. Elle est enfin chez elle. L'ouvrage pour les
prochains jours ne va pas tarder mais ce soir qu'importe... Ses yeux se
posent sur un carton ou plutôt sur l'étiquette du carton qu'elle a
méticuleusement collée il y a bien longtemps maintenant. Livres. Ce
n'est pas très raisonnable. La vaisselle, les vêtements devraient sans
doute être déballés d'abord mais on verra plus tard. Des cartons comme
celui-là, il y en a de nombreux. En les regardant un à un elle comprend
combien ils lui ont manqué. Pendant tous ces mois, elle ne pouvait pas
s'encombrer de superflu. Ses hébergements provisoires ne lui
permettaient pas mais aujourd'hui, à ce moment précis, le superflu
devient l'indispensable. Elle doit ouvrir un carton, puis un autre. Des
livres de toutes tailles, de toutes couleurs. Chacun a marqué sa mémoire
à sa façon et puis son regard est attiré irrésistiblement par le livre.
Il est jauni, défraîchi, ni plus épais, ni plus grand qu'un autre, il
n'a rien pour retenir l'attention mais pourtant. Elle le prend
doucement, le caresse, le feuillette puis va s'installer sur son lit.
C'est peut-être le seul meuble qui ait trouvé sa place définitive. Une
amie a même pris le temps de mettre des draps propres avant de partir,
pour qu'elle passe une bonne première nuit. Elle s'assied
confortablement et regarde la couverture presque comme si elle la voyait
pour la première fois. En fait, elle reprend possession de son livre,
elle revoit tout le chemin qu'ils ont parcouru ensemble. Elle ne se
souvient plus de l'avant lui, il a accompagné tous les moments
importants de sa vie. Ces moments défilent dans sa tête. Immanquablement
se yeux se ferment, elle résiste, résiste puis plus rien. Elle
s'endort, un sourire sur les lèvres, Mr Néplion sur les genoux. C...
Imagine...(proposition d'écriture au Jardin des Simples, Salon du Livre de Caen 2011)Texte1: Eh bien, justement, je n'imagine rien. C'est dur d'imaginer à la demande ! J'essaye, je me creuse la cervelle...Rien, Nada. Il y a des choses, comme ça, qu'on ne peut pas faire comme on veut : Dors ! Aime ! Concentre-toi (je ne sais pas si vous avez déjà essayé : que faire quand on nous dit « mais concentre-toi, bon sang ! » - eh oui – c'est toujours sur un ton un peu énervé qu'on nous serine ça - ) Alors vous pensez bien : IMAGINE ! Quels sont les ressorts du cerveau que l'on peut mettre en marche ? Y a-t-il un bouton, un petit interrupteur caché, qu'on pourrait pousser et CLIC ! La machine à rêve se déclenche, on part... Imaginez ce que ce serait bien !D...
Texte 2 : Bon, déjà, un texte, c'était dur, alors 2 ! Mais quelle idée ! D'abord, qu'est-ce que c'est, l'imagination ? Un petit cinéma dans le cerveau ? Un billet gratuit pour le lointain ? Et alors, du coup, c'est quoi, l'inimaginable ? « C'est inimaginable ! » Alors que justement on est en train de l'imaginer... Bon, j'arrête, ça devient pénible, j'ai mal à la tête et je ne voudrais pas lasser. Alors, je vous laisse imaginer la suite ! D...
Texte 1 : Imagine, que chaque être, animal, homme, chaque plante, soit attentif à l'autre, vibre avec l'autre et soit vigilant sans peur de perdre, de ne pas avoir, de ne pas être entendu, reconnu, imagine V...
Texte 2 : Imagine, des feux d'artifice, des arcs-en-ciel, des silences, des fous-rires, des éclats de rire, des larmes de joie et de miel, des vibrations, des oublis, des résonnances. V...
Texte1 : Imagine une vie où chacun aurait son jardin, même en ville, comment ? Je ne sais pas. Chacun pourrait y faire pousser ce qu’il voudrait : légumes, fleurs, plantes aromatiques ou, pourquoi pas, un jardin laissé en friche où la faune et la flore locale s’exprimeraient. La seule obligation serait de respecter celui de son voisin et tout devrait être fait de façon naturelle, sans moteurs, sans technique, à l’huile de coude, à la patience, à l’amour, à l’émerveillement, au partage aussi ! Les pragmatiques s’exprimeraient dans un jardin potager, les poètes puiseraient l’inspiration parmi les fleurs, les sorcières cultiveraient toutes sortes de plantes médicinales connues d’elles seules, les paresseux se repaîtraient d’insectes volants, bourdonnants, de petits animaux courant dans les herbes folles, jouiraient du parfum et des couleurs des fleurs semées par le vent et les insectes…E...
Texte 2 : Imagine que dans ces jardins, les petits enfants disposeraient d’un carré à eux. Ils y planteraient ce que les adultes voudraient bien leur abandonner, des légumes, des fleurs à repiquer. Certains creuseraient pour construire une mare en espérant y trouver des têtards ou des grenouilles. D’autres ramasseraient, lors de promenades, des pieds de violettes et de primevères pour les replanter. Les petits arrosoirs inonderaient trop souvent les parcelles. Ce serait des constructions et déconstructions permanentes…E...
Texte 1 : Imagine que tu ne restes pas sur ton négationnisme habituel ton défétisme permanent. Imagine demain ou même après-demain te revoyant danser, courir, sourire, blaguer comme par le passé. Tu ne retrouveras pas l'âge que tu avais avant d'accord mais l'expérience acquise durant ce temps passé te sera bénéfique et t'aidera à positiver, à éviter les petites erreurs de comportement que tu pouvais regretter et que seul toi remarquais et regrettais. M...
Texte 2 : Imagine que ta situation bien qu'elle soit restée la même ton bien être récent t'aide à le voir différemment. Tu te satisferas avec plaisir de ce que tu possèdes et tu remarqueras que bien d'autres n'en possèdent pas autant. Le moindre bien matériel a la valeur que nos yeux veulent bien lui donner et la santé que l'on retrouve ne peut faire penser que si on l'a perdue durant un temps toujours bien trop long, d'autres ne l'ont jamais eue et ne l'auront jamais. M...
Texte 1 : J'imagine que je suis dans mon jardin parmi les fleurs et les légumes envahie par les grandes herbes. Avec les reflets du soleil et le parfum des fleurs et la rosée du matin. E...
Texte 2 : J'imagine que ma tenue vestimentaire ne suit pas mes idées, et que cela est à revoir et pas facile avec ce mois AVRIL 2011, où on ne sait que mettre en début de journée.E...
Texte
1: Imagine des hommes sans visage. Comment s'adresser à eux ? Que
regarder pour leur parler ? Et surtout, comment savoir ce qu'ils
entendent, comment ils réagissent, ce qu'ils ressentent ? Colère,
tristesse, joie et bonheur n'auront sans doute pas la même saveur.
Imagine un monde sans jardin. En courant après quel papillon le jeune
enfant découvrirait-il la marche ? En mangeant quel fruit volé
apprendrait-il le goût ? En observant quelle feuille légère
comprendrait-il le vent ? En admirant quelle fleur découvrirait-il la
couleur ? Un monde sans jardin c'est un monde sans sensation, on ne peut
pas l'imaginer. C...
Proposition 2 :
Objet trouvé : votre personnage trouve, remarque, voit un objet, un objet qui lui rappelle quelque chose, qui lui est familier, qui a évolué au cours du temps...
Texte d'appui : Monsieur Néplion, p. 127-128
… [ Charles se saisit d'une boîte en carton. Il traverse l'atelier et s'apprête à la déposer, là, au pied du mur. Pendant le transport, il entend cliqueter le contenu de la boîte. Charles est tenté. La boîte est de couleur marron foncé. Sur le couvercle, s'étale une inscription discrète et raffinée. On peut lire : La Maison du Chocolat. Charles ouvre la boîte. Depuis longtemps les chocolats ont disparu. De petits coquillages en grand nombre les remplacent, coquillages ramassés avec les enfants sur les plages de Bretagne. Le papier doré de l'intérieur de la boîte rehausse leurs couleurs. Il y a là, en majorité, des coquillages semblables aux bigorneaux mais jaunes. Tous les tons sont représentés, depuis les ivoires presque blancs aux orangés soutenus en passant par les citrons, pailles ou ors. Il y a également de minuscules porcelaines et toutes sortes de colimaçons sculptés, rayés, cloisonnés, pointillés. Charles les contemple longuement et les fait rouler sousq ses doigts. Parmi les centaines de coquillages, il en sélectionne un, peut-être le plus petit d'entre eux. Les traits rouge carmin qui partent de la base ont attiré son oeil. Charles va chercher une loupe, s'installe sur la table à tréteaux et observe.
Le temps passe. C'est comme si le monde s'ouvrait devant Charles. Comme si tous les mystères étaient renfermés dans ce minuscule morceau de calcaire aux proportions magiques.] …
La pauvre Josiane... Elle perd de plus en plus la boule ; il va falloir faire quelque chose, ça devient pathétique, et ça fait mauvais genre pour la clientèle !
Elle, Josiane, elle était dans son monde – ça lui arrivait de plus en plus souvent de puis l'épisode de la photo – Elle était redevenue petite fille – 6 ans – 6 ans ½ - quand, à l'école, elle vivait quasiment toute la journée avec des petits cailloux dans les chaussures (la cour était gravillonnée et ses souliers avaient des rous aux semelles)
Les petits cailloux étaien en quelque sorte devenus familiers, comme des minuscules animaux qu'elle aurait cachés pour lui tennir compagnie... c'est vrai, ils lui avaient tenu compagnie pendant toute cette période où, trop petite, trop effacée, elle ne réussissait pas à se faire des amis, et était restée ignorée de cette maîtresse qui s'intéressait plus à des enfants plus doués – ou plus amusants – Et, encore une fois, ce fut la patronne qui la replogea brusquement dans le monde de 2011 - « Bon maintenant Josiane, ça suffit, ça va cinq minutes, votre petit manège ! Il y a des caisses à mettre dans la réserve ! »
Avec un petit soupir, Josiane enleva son soulier, le secoua. Lle caillou minuscule – gris – roula en brinquebalant sous un rayonnage... Mais elle avait bien repéré où il s'était caché, et ce soir, avant de fermer la boutique, elle le récupérerait et le mettrait avec tous les autres dans le tiroir secret de son armoire.D...
Emile, le lilliputien, part à la recherche d'une nouvelle habitation. Un arbre, en pleine ville, pas facile à trouver - impossible de trouver son chemin à l'odeur, il y enna tant et tant des odeurs. Ces odeurs elles sont comme des murs : elles le heurtent, le blessent, et limitent chaque pas. Il tente de trouver de l'eau – là aussi cela s'avère être une vraie chasse au trésor – pas à pas de lilliputien, opiniâtre et courageux, le miracle se produit : le voilà au pied d'un hêtre. Il le reconnaît à ses fruits sur le sol ; avec un seul de ses fruits il a à manger pour 15 jours ! Un hêtre en ville, c'est possible ? Un vrai hêtre sensible, vibrant, lumineux, nourrissant, protecteur. Et si c'était le fruit de son imagination, si c'était une illusion – il l'a tant cherché, tant désiré – il a tant voulu retrouver cet hêtre dont tout lilliputien, encore en vie, sur cette terre, a gardé la mémoire.
Il gratte doucement avec la pulpe de ses doigts, avec la paume de sa main et les fibres s'écartent, les fils invisibles s'éclairent et Emile entre heureux dans son hêtre.. Ses yeux peuvent enfin se reposer, l'espace à travers l'arbre est immense et chaque détail, chaque parcelle est un monde en soi : l'araignée et ses fils, les veines et leurs paysages, les dégradés de couleurs, la densité de la sève – et tous ces chemins qu'Emile le lilliputien va pouvoir découvrir dans les racines, sur les branches, au faîte de l'arbre. Il en pleure de joie, il se baigne dans ses larmes et l'hêtre palpite de cette eau retrouvée.
Et les oreilles d'Emile ? Elles savourent les crissements, les grincements, les pics pics des oiseaux.V...
La fille à la grande écharpe rentre chez elle, elle doit téléphoner et cherche le numéro dans le répertoire. Elle le saisit, c’est un banal répertoire, de petit format, à ressort, rouge, un peu écorné maintenant.
Au début, de bonnes résolutions l’avaient conduite à noter les noms, les numéros et quelquefois les adresses, toujours de la même écriture scripte, à l’encre bleue, noms en majuscules, soulignés. La précipitation a bouleversé le bon ordonnancement : utilisation de stylo bille noir, lettres cursives, minuscules.
Les ratures sont venues aussi : changement d’adresses, de numéros, disparitions. Et puis là, ce nom, cette adresse et ce numéro ne sont pas barrés, pourtant la personne concernée l’a quittée depuis quelques années déjà ; légalement elle ne fait plus partie du monde des vivants. Comme les autres, elle devrait avoir disparu de la liste !
C’est trop dur, la jeune fille ne peut se résoudre à l’effacer. Le fauteuil usé sous les cuisses où elle s’assoit pour lire, la tasse à la queue cassée dans laquelle elle boit son café tous les jours, la lui rappellent quotidiennement.
Mais rayer ce nom, ce prénom, ce numéro d’un téléphone qui ne sonne plus, elle ne le veut pas !
Cette voix, tant d’années après, elle l’entend encore. Cet espace dans ce calepin est un espace de vie. Tant qu’il sera là, elle sera encore une petite fille, « la fille de » tout simplement. Elle ne sera jamais seule.
Personne ne lui a jamais demandé en consultant ce carnet pourquoi ce numéro était-il toujours en vigueur ? Tout simplement, elle aurait répondu « parce que ». E...
Nos archéologues qui sont constamment en train de rechercher à découvrir surtout en Egypte ce que pouvait être la vie dans le lointain passé avaient mis à jour dans les profondeurs d'une pyramide les restes momifiés d'un ancêtre à qui ils ne parvenaient pas à trouver un nom. Les jours passaient et quelle ne fut pas leur surprise en revenant un matin près du sarcophage de découvrir qu'il était vide. Les questions fusèrent la journée entière mais la nuit suivante le sommeil de plusieurs personnes fut mouvementé par des rêves, des apparitions succinctes, éphémères, non certifiées de la vue, de la sensation de présence près de leur lit . L'on découvrit aussi que la machine à calculer de l'un d'eux avait disparu et l'on s'en étonna, tous bien certains qu'aucune personne du chantier ne pouvait avoir subtilisé ladite « prothèse électronique pour cerveau fatigué » d'un collègue; la nuit suivante il fut décidé que cachés dans la pyramide chacun leur tour, les archéologues monteraient la garde et tenteraient de constituer l'histoire des disparitions.
Quelle ne fut pas la surprise de l'un d'eux de voir dans l'obscurité presque complète de la pyramide Belfégor qui un jour avait hanté le musée du Louvre... en train de manipuler la machine à calculer et de prononcer à plusieurs reprises : « Mais nous avions jadis des moyens semblables... Ils ont modernisé mais n'ont rien inventé ! » …M...
mon personnage. Je suis sortie de ma campagne. Je quittai ma province à 16 ans avec comme bagage 1 certificat d'études et un CAP de couture et mon trousseau et mon livret de caisse d'Epargne. J'ai pris le train vers Paris. Je suis arrivée à la gare Montparnasse et j'ai trouvé un foyer d'accueil dans le 5ème arrondissement. J'ai appris à me guider dans le métro et j'ai trouvé un emploi de vendeuse pas très payée. Je me suis guidée place Vendôme, j'ai repéré une annoce qu'ils recherchaient une petite main avec un meilleur salaire et engagée avec beaucoup d'heures. J'ai pu retrouver un appartement Square de la Martine où j'ai acheté quelques meubles j'ai fini ma vie de rêve avec beaucoup de sacrifice et les années ont défilé.E...
Ah heureusement B est là. Représentant de l'ordre et de la justice, il va pouvoir m'aider.
Je suis très connue des services de police.
Je rentre dans l'enceinte du commissariat, toujours aussi désincarné.
Après les civilités d'usage, mon interrogatoire commence.
Et qui est ce Monsieur ? Qu'est-ce qu'il fait là ? Et pourquoi cet endroit lui semble si familier ? Et ô surprise j'apprends que cet homme fait partie de la Grande Maison. Mandaté par la brigade de surveillance des biens publics, il enquête actuellement sur un trafic d'oeuvres d'art. En planque à la médiathèque, il observe tout mouvement suspect qui pourrait lui fournir des indices. Fouiller les tiroirs n'était qu'un prétexte pour affiner son observation – Car l'exposition actuelle, n'était-elle pas le fruit du recel d'oeuvres disparues il y a quelques années. Abîmé dans la contemplation des tableaux, et fort de ses études aux Beaux Arts, notre homme était dubitatif ! Ces formes, ces couleurs, ces visages toujours les mêmes lui rappelaient un peintre bien connu.
Le samouraï là, dans la maîtrise de son art, en un mouvement parfait. Et ces femmes, blanches colombes, aux ailes repliées. Des oiseaux prisonniers, prêts à s'envoler. Du bleu, du rouge, des visages pâles et toujours de profil. Du figuratif, de l'abstrait. Un peintre talentueux, oui, mais lequel ?
Toujours en planque afin d'observer notre homme et avancer dans mon enquête, je reprends ma filature.
D'un pas alerte et dynamique, l'inspecteur gadget (c'est ainsi que je le surnomme) se dirige à nouveau vers la médiathèque.
Ô surprise l'exposition n'est plus la même. Mais si notre homme est encore là, à observer, cela voudrait-il dire que le trafic continue ?
Je l'aperçois, fouillant discrètement dans une des poches de son blouson.
Je le vois extraire un petit appareil, rectangulaire mais de petite taille. De couleur gris argenté, il semble tenir facilement dans le creux de la main. C'est d'ailleurs de cette façon qu'il vient s'y loger, tel un petit animal discipliné, dans la grande main élégante du monsieur qui cherche.
Je le vois se diriger vers les tableaux, et d'une façon naturelle lever cette main à leur hauteur. Une lueur furtive et brève, quasi imperceptible, se déclenche à chaque mouvement devant un tableau. Personne n'a rien remarqué;
Je suis toujours aussi intriguée. Que cherche-t-il véritablement ?
Trois
déménagements en moins d'un an. Cette fois c'est le dernier. Assise sur
une chaise posée là au milieu des cartons, elle savoure l'instant. Il
est tard. Les bonnes volontés venues l'aider sont reparties pour un
repos bien mérité. Elle est enfin chez elle. L'ouvrage pour les
prochains jours ne va pas tarder mais ce soir qu'importe... Ses yeux se
posent sur un carton ou plutôt sur l'étiquette du carton qu'elle a
méticuleusement collée il y a bien longtemps maintenant. Livres. Ce
n'est pas très raisonnable. La vaisselle, les vêtements devraient sans
doute être déballés d'abord mais on verra plus tard. Des cartons comme
celui-là, il y en a de nombreux. En les regardant un à un elle comprend
combien ils lui ont manqué. Pendant tous ces mois, elle ne pouvait pas
s'encombrer de superflu. Ses hébergements provisoires ne lui
permettaient pas mais aujourd'hui, à ce moment précis, le superflu
devient l'indispensable. Elle doit ouvrir un carton, puis un autre. Des
livres de toutes tailles, de toutes couleurs. Chacun a marqué sa mémoire
à sa façon et puis son regard est attiré irrésistiblement par le livre.
Il est jauni, défraîchi, ni plus épais, ni plus grand qu'un autre, il
n'a rien pour retenir l'attention mais pourtant. Elle le prend
doucement, le caresse, le feuillette puis va s'installer sur son lit.
C'est peut-être le seul meuble qui ait trouvé sa place définitive. Une
amie a même pris le temps de mettre des draps propres avant de partir,
pour qu'elle passe une bonne première nuit. Elle s'assied
confortablement et regarde la couverture presque comme si elle la voyait
pour la première fois. En fait, elle reprend possession de son livre,
elle revoit tout le chemin qu'ils ont parcouru ensemble. Elle ne se
souvient plus de l'avant lui, il a accompagné tous les moments
importants de sa vie. Ces moments défilent dans sa tête. Immanquablement
se yeux se ferment, elle résiste, résiste puis plus rien. Elle
s'endort, un sourire sur les lèvres, Mr Néplion sur les genoux. AM
Imagine
des hommes sans visage. Comment s'adresser à eux ? Que regarder pour
leur parler ? Et surtout, comment savoir ce qu'ils entendent, comment
ils réagissent, ce qu'ils ressentent ? Colère, tristesse, joie et
bonheur n'auront sans doute pas la même saveur.
Imagine
un monde sans jardin. En courant après quel papillon le jeune enfant
découvrirait-il la marche ? En mangeant quel fruit volé apprendrait-il
le goût ? En observant quelle feuille légère comprendrait-il le vent ?
En admirant quelle fleur découvrirait-il la couleur ?
Un monde sans jardin c'est un monde sans sensation, on ne peut pas l'imaginer.C...
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