Atelier
écriture – 9 février 2019
Rencontres
Souriante
tu souris
ma petite souris
sans le sou
une bonne soupe
ça soulage
tu t'assoupis
Sourire ou mourir
Dans la froidure
Désinvolture
car c'est trop dur
mets ton armure
Rire aux larmes
ou bien prendre les armes
Rêver de délire
pour ne plus souffrir
Rêver de chanter d'aimer
d'être aimé d'être regardé
d'être soulagé
Rêver et partir dans les nuées
dans de douces fumées
d'un sourire évaporé
Hélène
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L’Amitié rencontre la
Jalousie,
La Générosité rencontre
la Méchanceté,
La Bienveillance
rencontre la Haine,
La Gentillesse rencontre
l’Egoïsme,
La Tendresse rencontre la
Froideur,
L’Ambition rencontre
l’Avarice,
Le Courage rencontre la
Peur,
La Curiosité rencontre
l’Hypocrisie.
Annick
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Bonjour tristesse. Cette
émotion n’avait plus jamais quitté Jeanne. Depuis qu’elle avait appris que le
père Noël n’existait pas. Elle en avait conçu une telle déception, une telle
amertume, que son entourage craignait pour sa santé mentale. Comment ce magicien,
à l’allure bonhomme, avec ses bottes et son grand chapeau pouvait il ne pas
être ? To be or not to be ? Lui qui avait exigé de tels efforts :
gentillesse, amour du prochain, respect des règles. En fait elle avait vraiment
le sentiment de s’être fait avoir. Toute la construction de sa personnalité en
fut perturbée. A quoi bon vivre si le grand manitou n’existait pas.
Mais un jour l’espoir
revint. Elle apprit certes que le père noël n’existait pas, mais la mère noël
oui. Apres avoir étudié dans une grande école de commerce, elle dirigeait la
petite entreprise avec entrain, et faisait preuve d’un grand talent managérial.
Les lutins et les rennes ne tarissaient pas d’éloges à son égard. Elle avait
inventé un concept qui fit boule de neige : une journée de travail, 364
jours de congés. Les grands dirigeants d’entreprises connues enviaient son
savoir faire et son esprit novateur. D’ailleurs les gilets jaunes la
plébiscitaient comme un modèle de progrès social. C’est donc grâce à cette
figure emblématique que Jeanne reprit goût à la vie et décida qu’on pouvait y
prendre du plaisir.
Anne-Marie
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Il s’appelle Amour. Sa mère
hésitait, Ange ou Amour. Finalement son père avait choisi Amour. Mais c’est une
vieille histoire, depuis ses parents se sont déchirés, quittés, haïs, tout en
parlant régulièrement à leur fils Amour. S’appeler ainsi lui avait permis de
faire des rencontres « ensoleillées » bienveillantes, tendres,
généreuses. D’autant plus que son physique allait avec son nom. A 20 ans, il
s’était fait tatouer dans le dos, deux ailes d’ange et il avait appris à
utiliser un arc. Certes, il ne ressemblait pas à un angelot mais il prétendait
avoir le pouvoir du coup de foudre qu’il prodiguait à sa façon dans les soirées
où il était invité. Ça ne marchait pas toujours mais autour de lui, ses amis
aimaient bien son délire. Un soir qu’il rentrait d’une de ses escapades, son
arc à son épaule, il croise une créature qui était exactement son opposé.
Lui cheveux blonds bouclés. Elle
cheveux noirs de jais. Lui jours replètes, légèrement rosées avec pommettes qui
tiraient vers le vermillon. Elle teint livide, joues creuses presque
cadavérique. Lui sourire jusqu’aux oreilles, lèvres pulpeuses, dents éclatante.
Elle maussade, morose, moue. Lui œil vif, curieux. Elle regard froid.
Contrairement à ce que chacun peut penser ou bien, est-ce que les opposés
s’attirent ? Immédiatement, il y a eu le coup de foudre. Mais craignant
qu’elle ne lui échappe, il a tiré son arc et ajusté prestement sa flèche. Quand
elle a sorti une faux virtuelle. La flèche est partie, la faux a fauché.
Ont-ils survécus ou sont-ils morts ? Nul ne le sait, on n’en a plus jamais
entendu parler.
Ghislaine
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Camille était une
ravissante jeune fille, simple, souriante, très jolie et qui venait d’avoir 20
ans !
Confiante dans l’avenir,
très assidue dans ses études, elle sortait peu et restait souvent sur le campus
pour travailler dans sa petite chambre.
Or, un beau matin
ensoleillé de juin, alors qu’elle traversait le parc elle le vit : un bel
adonis, et elle sut tout de suite que c’était lui : son prince
charmant ! et elle comprit qu’elle venait d’être atteinte par la flèche de
Cupidon !!
Elle l’a reconnu et lui a
souri, il l’a reconnue et lui a souri aussi…
Ils ne se sont plus
lâchés pendant toutes les vacances et petit à petit le bel hidalgo s’est
transformé : jaloux, tyrannique, et peu à peu il l’a éloignée de tous les
gens qu’elle aimait.
Il l’a séquestrée, lui a
forgé l’esprit avec des idées d’une autre religion et l’a amenée à la
destruction la plus totale en l’emmenant avec lui dans un pays en guerre d’où
l’on ne revient pas.
Christiane
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Bienveillance et Respect
se promenaient calmement en ce bel après-midi de printemps. Le soleil délicat
réchauffait leurs pensées moelleuses. Ils parlaient peu. Il faut dire que ça
n’était pas facile :
« Je t’écoute » disait Bienveillance
« A toi » répondait Respect.
Pourtant, ils arrivaient
à mettre en commun leurs particularités. Il ressortait de cet échange le projet
d’un monde tellement beau et bon que chacun souhaitait y vivre. Le ciel y était
plus bleu ; l’herbe plus verte ; le soleil parfaitement doux. Plus de
réchauffement climatique ; plus de morts sur la route ; plus
d’enfants gravement malades ; plus de faim dans le monde. C’était beau.
Bienveillance et Respect
continuaient calmement leur promenade. Soudain à un rond-point, ils se
trouvèrent face à face avec Haine et Destruction. On les voyait de loin tout de
jaune vêtus. On les entendait aussi : ils criaient leur colère.
Ils arrêtèrent Respect et
Bienveillance :
« Dites qu’il faut tout casser » leur aboya
Destruction.
« A mort « les Autres » » hurla
Haine.
Impossible pour Respect
et Bienveillance d’aller plus loin.
« Je comprends ce que tu dis » commença Respect
« Mais je ne peux y adhérer »
« Moi, j’écoute ton discours et j’essaye d’y trouver
quelque chose de bien » continua Bienveillance « mais ça n’est pas
facile »
« Quoi ? Quoi ?» éructa Haine
« Tu n’es même pas capable de me respecter ? »
« Comment ça ? Comment ça ? » cracha
Destruction « tu me juges et me condamne ? »
Respect et Bienveillance
étaient désarçonnés. Mais ils continuèrent à penser et parler du monde
merveilleux qu’ils avaient créé au cours de leur promenade.
Persévérance vint les
rejoindre ainsi que Patience. A la fin, ils étaient sûrs d’avoir raison et de
permettre l’avènement d’un monde merveilleux.
Léonie
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Je reste quelque fois béate
devant l’enthousiasme de mes petits enfants par rapport à la vie actuelle, mais
je suis heureuse de les voir se frayer un chemin dans un avenir un peu sombre à
mon goût. Ils sont ambitieux et généreux à la fois. Que la vie leur soit douce
et légère sans beaucoup de tristesse, sans haine et avec beaucoup de partage,
car sans partage la vie n’est pas celle que l’on peut espérer.
France