jeudi 31 janvier 2008
La vraie recette des frites
Primo : la frite est une fille de la pomme de terre, tubercule ramené des Amériques par Christophe Colomb et toute la bande de la croisière s'amuse. C'est plus précisément un parallélépipède rectangle de section carrée taillée dans une pomme de terre de bonne taille. Une bonne frite est dorée et croustillante.
Secundo : une bonne frite doit être régulière, lavée plusieurs fois à l'eau, l'idéal étant de laisser tremper une demi-heure avant de l'éponger dans un linge propre. Le secret du succès réside dans la double cuisson. Une première dans la graisse de boeuf chaude qui doit atteindre 160 degrés pendant 6-7 minutes. Une seconde après égouttage de 10 minutes dans une graisse à 175 degrés.
Tertio : en général dans la seconde moitié de la journée, la frite s'envisageant sans problème dès le repas de midi, mais il n'y a aucune interdiction à en consommer dès la pointe du jour.
Quarto : dès la naissance, sur le territoire belge. »
Extrait du livre : Le Goût des Belges (vol. 1) par Eric Boschman et Nathalie Derny aux éditions Racine, 2006.- 159 p. : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 27 cm.
« Le goût des belges ce sont 175 produits culinaires qui font partie de l’inconscient collectif des Belges : le filet américain, la sole, la Jupiler, les moules, la couque de Dinant, le sirop de Liège, le choco Kwatta, l’Orval, les chicons braisés, l’éclair au chocolat, le pain perdu, l’anguille au vert, le pain blanc, la babelutte, le Chocotoff, l’eau de Chaudfontaine, etc. Avec talent, humour et impertinence, Éric Boschman nous guide du nord au sud du pays à travers ses variétés gastronomiques. Richement illustré, truffé d’anecdotes et, parfois, de coups de gueules, Le goût des Belges est un ouvrage à savourer sans modération. » (article repris de Restoblog by Sensum).
Mais que seraient les frites si elles n'étaient servies, avec sauces, dans un cornet en papier et achetées dans une baraque à frites (Fritkot). Pour les vrais amateurs de ce patrimoine urbain (en péril) deux beaux livres à se procurer d'urgence :
Baraques à frites = Fritkot / Marina Cox & Marc Ots ; textes de Franz Bartelt ...- Bruxelles : Les Éditions de l'Octogone, 2002.- 95 p. : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 31 cm.
Le Nord de la frite / Rémy Robert.- Bruxelles : Editions Robert, 2007.- 160 p. : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 14 x 24 cm.
Enfin l'ouvrage de référence, malheureusement épuisé, reste par sa portée intellectuelle :
Le fritisme : frites, tribalisme et identité / Yves Le Manach.- Quimperlé : La Digitale ; Bruxelles : Artichauds de Bruxelles, 2004.- 61 p. : couv. ill. ; 21 cm.
Bien sûr aucun de ces livres n'est disponible à la Médiathèque. Mais que fait la police !
P.S. : On s'inquiète Outre-Quiévrain du sort du fritkot de la place Flagey, vous pouvez signer la pétition !
mercredi 30 janvier 2008
Henri Bauchau
Son dernier roman s'intitule "Le boulevard périphérique". C'est l'itinéraire suivi tous les jours par le narrateur pour se rendre à l'hôpital ou sa belle-fille Paule lutte contre le cancer. Chemin parcouru en voiture, train, bus, RER, trajet répétitif, parfois exténuant, voire désespérant, pour aboutir à cette chambre 108 parce qu'il faut simplement être là. Il a le sentiment de ne servir à rien mais il est une présence compassionnelle nécessaire.
Comme celui du cheminement, l'autre thème récurrent chez Bauchau est celui de la perméabilité temporelle. Les visites à Paule ramènent le souvenir de Stéphane, un ami tué à la fin de la guerre en tant que résistant. Parfois aussi, ce sont des souvenirs d'enfance que la pensée associative (Bauchaufut longtemps analyste) fait surgir dans le présent. A l'itinéraire géographique correspond donc un itinéraire mental, lieux matériels, lieux de la mémoire par lesquels le narrateur passe et repasse et qui constituent la structure même du roman.
On peut aussi y discerner un jeu de contrastes entre les lignes : horizontale pour Paule couchée sur son lit d'hôpital, verticale pour Stéphane initiant le narrateur à l'escalade et à vaincre sa peur. Contraste aussi entre la présence lumineuse et aérienne de Stéphane et celle destructrice et compacte de Shadow, son bourreau.
S'il y a des références (littéraires, bibliques, mythologiques...) dans ce roman, ce sont celles qui ont accompagné l'auteur dans sa vie (il a 95 ans), elles n'alourdissent en rien une écriture dense et légère à la fois. C'est un livre qu'on ressent encore longtemps en soi après l'avoir lu, parce qu'il représente avec une grande lucidité, les différents aspects de notre condition humaine, c'est-à-dire mortelle.
Comme tous les bons livres : à emprunter à la médiathèque ! Dans l'espace adultes, romans : R BAU
mardi 29 janvier 2008
Festival d'Angoulème 2008
Six bandes dessinées ont été récompensées, sur une sélection qui comptait cinquante titres.
Et donc... (roulement de tambour, s'il vous plait...)
Le lauréat cette année, qui se voit remettre le "Fauve d'or", en hommage à la mascotte (juste sur votre gauche) dessinées par Lewis Trondheim est :
La où vont nos pères, de Shaun Tan, éditée par Dargaud
Une histoire sans parole, qui traite de l'immigration et des difficultés d'intégration dans un autre pays, une autre culture ; une histoire souvent douloureuse, parfois drôle, riche d'émotions et universelle. Le dessin de Shaun Tan y est remarquable, de précision et de finesse. A ne pas manquer. (A la médiathèque : BD TAN)
Les autres prix décernés cette année :
Le Grand Prix de la ville d'Angoulème 2008 récompense le duo Dupuy et Berberian, pour l'ensemble de "leurs oeuvres".
Le prix Essentiel SNCF FNAC revient à un autre duo : Catel et Boquet pour Kiki de Montparnasse, éditée chez Casterman, collection Ecritures, collection qui comprend surtout des albums en noir et blanc, romans graphiques.La biographie de Kiki, icône des artistes parisiens des années 20.
Cinq autres bandes dessinées ont été récompensées, du prix Essentiel :
Exit Wounds, de Rutu Modan, chez Actes Sud BD
Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill, de Jean Regnaud et Emile Bravo, chez Gallimard
La Marie en plastique, de Pascal Rabaté et David Prudhomme, chez Futuropolis
R.G., de Peeters et Dragon, chez GallimardTrois ombres, de Cyril Pedrosa, chez Delcourt
Enfin, pour finir ce tour d'horizon, un prix "révélation", un prix "patrimoine" et un prix "bd alternative" ont été distribués. Dans l'ordre : Prix Révélation pour L'éléphant, d'Isabelle Pralong, éditée chez Vertige Graphic ; Prix du patrimoine pour Moomin et les brigands, de Tove Jansson, éditée chez Le Petit Lézard, et pour finir, Prix de la BD alternative pour "Turkey comics n°16", recueil d'une trentaine d'histoires de jeunes auteurs et qui s'ouvre par ce joli texte "poétique" : "Ce que nous combattons est une bête visqueuse, démagogique et protéiforme, mass mediatique, qui, trop absorbée à avaler sa concurrence". A essayer : leur site internet...
Et puis je vous laisse en musique et en image, une vidéo de la cérémonie de remise des prix, concert dessiné. Aux crayons, José Munoz...
samedi 26 janvier 2008
Et si on voyageait un peu ?
Un film à voir, à écouter, à savourer… (Espace multimédia DVD NAI)
Peu de temps après leur mariage arrangé, Ashoke et Ashima quittent Calcutta pour New York. Etrangers l'un à l'autre comme à ce nouveau pays, ils s'efforcent de s'adapter. Ashima donne bientôt naissance à un fils qu'Ashoke baptise du nom du célèbre auteur russe, Gogol.Jeune Américain de la première génération, Gogol doit se forger sa propre identité entre ses racines bengalies et sa nationalité américaine. Attiré par le mode de vie qui fait son quotidien, il rejette ses origines et fréquente une jeune Américaine. De leur côté, Ashoke et Ashima s'accrochent à leurs traditions... (http://www.allocine.fr)
Elle naît à Londres en 1967 de parents bengalis, puis grandit à Rhode Island. Elle suit des études de littérature anglaise et de littérature comparée à l'université de Boston, avant de s'installer à New York avec son mari, lui-même gréco-guatémaltèque. En 2000, elle publie son premier roman, L’interprète des maladies, et reçoit le prix Pulitzer. Quelques années plus tard (2006), Jhumpa Lahiri signe un nouvel ouvrage intitulé «Un nom pour un autre » chez Robert Laffont
vendredi 25 janvier 2008
David contre Goliath !
Les flux rss sont bien pratiques !
Je suis abonné à celui de 01 net informatique et l’autre jour c'est-à-dire mercredi dernier, je suis tombé sur un article intéressant qui traitait d’une affaire juridique en cours. Cette affaire est celle du Syndicat de la librairie Française contre le site de vente en ligne Amazon.
Pourquoi est ce que le SLF poursuit Amazon en justice ? Car selon ce syndicat, Amazon ne respecterait pas la loi sur le prix unique du livre votée en 1981 et interdisant notamment la vente à prime ainsi que la vente à perte pour les livres.
Pour en savoir plus sur cette loi cliquez ici.
Alors comment Amazon peut bien se mettre hors la loi. Tout simplement en offrant les frais de ports pour tout achat de livre et ce quel que soit son montant. Il est évident que lorsque vous achetez un livre entre 1 et 5 euros sur Amazon et que l’on ne vous facture pas les frais de ports, il s’agit de vente à perte ce qui est interdit. Il est aussi bien évident que les petites librairies sont directement menacées par cette politique commerciale agressive. Ils ne peuvent pas se permettre comme Amazon de vendre des livres à perte.
Amazon a d’ailleurs été condamné par la justice en première instance et a fait appel de cette décision. Durant cette période, le site continue à proposer la livraison gratuite et préfère payer l’astreinte de 1000€ par jour plutôt que de céder.
Le patron d’Amazon s’est fendu d’un mail à tous ses clients (dont je fais partie) leur demandant de les soutenir dans ce combat juridique en signant une pétition de soutien (ce que je n’ai pas fais, même si généralement j’aime les pétitions et les pétitionneurs ;-).
Pourquoi à mon avis il ne faut pas signer cette pétition :
Amazon dit défendre l’intérêt des lecteurs en proposant la livraison gratuite, il se présente aussi comme "un défenseur de l’accès à la culture pour tous". On est en droit d’en douter car dans ce cas précis pourquoi ne pas offrir aussi la livraison gratuite pour tous les autres produits culturels qu’ils vendent ?
De plus le SLF mène des actions depuis des années en direction des pouvoirs publics et de la poste afin d’obtenir des frais postaux réduits pour l’envoi des livres. Il est vrai qu’en France ils sont très élevés. Amazon, comme l’a fait Alapage et d’autres gros vendeurs en ligne, aurait pu soutenir le SLF dans cette démarche. Ils ne l’ont pas fait car leur objectif premier n’est pas de défendre l'accés à la culture pour tous mais simplement de liquider le réseau de librairies français afin de s’assurer une place hégémonique.
Quand ils seront devenus les premiers vendeurs de bouquins en France, je ne suis pas certain que la gratuité du port pour les livres restera bien longtemps.
Le patron d’Amazon (un philantrope cet homme !) nous explique qu’il cherche à "défendre le droit des consommateurs à la livraison gratuite".
Je me demande bien où il est allé chercher ça ? Dans le domaine du livre, le seul droit que doit pouvoir revendiquer un lecteur c’est d’avoir accès à une production diversifiée et de qualité. Ce que précisément permet un réseau dense de librairies ainsi que la grande variété des maisons d’éditions de toutes tailles qui existent en France.
Une fois le réseau de librairie indépendante disparu (ils finiront peut être comme les disquaires) la production éditoriale sera au main de gros réseau de distribution qui pourront imposer leurs critères aux éditeurs et nous verrons ainsi la production éditoriale décliner en variété et en qualité. Il n’y a qu’à voir ce qui s’est passé aux Etats Unis ou en Angleterre lorsque le secteur a été dérégulé ( ou modernisé, c'est au choix).
Remarquez on va bien avoir quelques individus pour nous expliquer que cette loi de 1981 est archaïque et qu'il faut, comme dans beaucoup d'autres domaines, "moderniser".
En plus la livraison gratuite est bonne pour notre pouvoir d'achat... Arf !!!!
Je vais m’arrêter là, je pense que chacun aura compris mon point de vue.
Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur cette affaire et se faire leur propre opinion :
Accès à la pétition en ligne sur le site d’Amazon en cliquant ici.
Le forum sur le site amazon.fr :
Le site du syndicat français de la librairie :
http://www.syndicat-librairie.fr/act-juridique.php?id=123
Un document très complet de la revue expertise sur la gratuité des frais de ports :
http://www.syndicat-librairie.fr/imagesBDD/Interview_OL_Expertises_sept_2007.pdf
Un autre article intéressant à lire sur le site Lekti. On nous y présente le fonctionnement d'Amazon vis à vis des petits éditeurs.
Bonne lecture et donnez votre avis !
jeudi 24 janvier 2008
Friesz arc-en-ciel
L’exposition emprunte un chemin chronologique classique le long de la vie de cette figure méconnue de la peinture moderne du XXe siècle.
Cela commence par des ponts parisiens : quais de Javel, canal Saint-Martin, pont de Grenelle, Pont-Neuf, puis les ponts d'Anvers, le tout dans des bleus vifs, des bleus nuit, des mauves, à la Dufy.
1906, c'est l'automne à Honfleur et sa Côte de Grâce (ci-dessus) avec une explosion de jaunes et d'oranges, tout ça flamboie avant de plonger dans le véronèse du port(encore) de Honfleur...
Une virée sur la côte méditerranéenne lui inspire des vues psychédéliques de calanques éclatantes de teintes violentes et violettes, des rondeurs de nus, volutes de nuages, boucles de troncs d'eucalyptus (à droite Les Baigneuses) ; ensuite cette palette safranée disparaîtra, en même temps que la maturité de l'artiste s'installe, et laissera place à une nature perçue comme inquiétante, dans les roses et les violines, le vert olive.
Friesz entamera sa descente aux teintes froides dans le Jura (des patineurs prisonniers des cercles sur la surface gelée d'un lac, un chemin creux accidenté bordé d'arbres noirs oppressants), au pied des falaises d'Etretat baignées de gris et de bleu : le soleil n'entrera plus dans les créations du peintre.
La fascinante utilisation de la couleur et de l'arabesque chez Emile Othon Friesz conclura sa révolution dans une dernière vue portuaire, Le Vieux-Bassin de Honfleur envasé (1945).
Sur cette manifestation, la page http://www.lemondedesarts.com/ExposRegions16.htm est très complète.
Le catalogue de l'exposition sera bientôt sur nos rayons.
mercredi 23 janvier 2008
Les nouveautés de janvier à la médiathèque
Nous avions annoncé dans la dernière médi@lettre que la liste des nouveautés serait accessible via le blog de la médiathèque. C'est maintenant chose faite. Il vous suffit de cliquer sur les liens ci-dessous afin de télécharger les différentes listes de nouveautés en PDF.
Trois listes de nouveautés sont téléchargeables :
Les nouveautés de janvier en CD.
Les nouveautés de janvier de la section adulte (livres et bandes dessinées).
Les nouveautés de janvier en DVD.
Chaque mois un nouveau message vous informera des nouveautés que nous mettons à votre disposition.
Bonne lecture à tous et à bientôt à la médiathèque !
mardi 22 janvier 2008
Alexandra Aristidou, photographe
Des mains, féminines, générationnelles, faisant écho au temps historique et généalogique, sont appréhendées, dans mes photographies, comme des visages.
Ces portraits de mains font face au regard.
Elles dévoilent l’invisible de l’être selon une écriture de peau relatant une biographie intime.
Et de cette chair porteuse de lignes, de linéaments, de rides, de plis et de replis, de stigmates du temps comme autant de souvenirs et de promesses, se lit une histoire particulière, située entre l’intime et le social, et exprimant la mutualité du corps et du monde.
A la vision de la main apparaît la sensation du toucher, et cette main, touchante et touchée, établit une réciprocité avec l’œil et le visible.
Ainsi, du tactile au visible, une réversibilité s’impose entre surface et profondeur, entre intériorité et extériorité, rappelant la caresse, cette empreinte d’altérité ouverte à l’autre. La caresse, à fleur de peau, affleure la peau pour résonner jusque dans les profondeurs de l’être, comme un visible désir.
Tel un visage, la main se définit en tant que lieu de sociabilisation, ainsi, double et duelle, elle duplique la résonance de la finitude de l’homme avec l’infini et l’illimité du temps.
La lumière modelée renvoie au réel, à différents moments du temps, à la chaude réalité du soleil, au moment culminant de son coucher lorsqu’il propage ses couleurs fugitives et rougeoyantes, ou bien au petit matin d’hiver lorsque la lumière est basse et qu’elle se teinte de bleu. Ces mains voguent entre ombre et lumière, entre le levant et le couchant, elles s’étendent entre le moment de la rosée et celui des étoiles.
La fragmentation du corps par la focalisation sur la main incite l’imaginaire vers un ailleurs, une absence.
Le temps sur ces figures marque et révèle à la fois, et renvoie à notre regard ces interrogations existentielles, à la fois intimes et universelles sur notre identité, notre image, notre devenir, notre chair, notre propre ascendance et descendance.
La main devient alors un lien et un lieu, où la rencontre s’échange et où dialogue le temps.
Alexandra Aristidou
http://www.photographie.com/?pubid=102158&pag=13&secid=3&rubid=91
samedi 19 janvier 2008
50 ans, nom d'un petit schtroumpf !
Les Schtroumpfs ont beau avoir (presque) tous 100 ans, ils fêtent cette année leurs 50 ans et vont le faire savoir de manière spectaculaire.
Depuis leurs débuts, il y a 50 ans, au détour d’un album de Johan et Pirlouit, les Schtroumpfs ont toujours été heureux, gentils et facétieux. Ce sont ces traits de caractère que l’on retrouvera à travers toutes les manifestations qui vont avoir lieu pour fêter le demi-siècle d’existence des héros bleus du dessinateur Pierre Culliford alias Peyo.La 1re phrase schtroumpf
La première phrase schtroumpf fut “Vous ne pouvez pas regarder où vous mettez vos Schtroumpfs ? Vous avez failli me schtroumpfer”. Depuis, ils ont été connus dans le monde entier à travers les séries (9 saisons sur NBC), les films (le film scthrtoumpf a englouti deux ans de la vie de Peyo, quasiment à plein-temps). Pour cet admirateur de Walt Disney et Michel Legrand – qui a fait la musique –, c’était un rêve qui se concrétisait... au prix de sa santé parfois, les figurines (500 à ce jour et un relancement en perspective) et un merchandising contrôlé par Véronique Culliford, la fille de Peyo.
Une entreprise qui roule
L’entreprise “schtroumpf” a grandi donc tout en gardant son caractère familial, ce qui en fait d’ailleurs sa force et donne toujours aux Schtroumpfs un air “vrai” et sincère : c’est Thierry Culliford, le fils de Peyo qui est à la tête du studio qui produit les albums des petits bonshommes bleus. Depuis sa mort le 24 décembre 1992, 10 nouveaux albums des Schtroumpfs ont paru aux éditions du Lombard. Au total, la série Schtroumpfs est traduite en 25 langues et représente quelque 25 millions d’albums.
Invasion...
Il sera fêté durant toute l’année. Le gros événement consistera en une invasion nocturne de Schtroumpfs dans différentes villes d’Europe. Le matin, les habitants pourront trouver des petites statuettes de Schtroumps partout : dans la file à la poste, à l’arrêt de bus, au bord d’une fontaine, dans la cour de récréation… Tous pourront en prendre et le décorer pour participer à un concours.
... Et expo pour l’anniv’
Le lendemain, l’exposition ‘50 ans des Schtroumpfs’ ouvrira ses portes au public dans cette même ville en plein air. L’exposition se composera de 36 planches racontant l’histoire des Schtroumpfs. L’exposition s’adressera aux adultes et aux enfants, incluant plus de 50 jeux Schtroumpfs.
Enfin, un Zeppelin Schtroumpf accompagnera les lutins tout au long de leur périple en Europe.
Nombre d’informations et d’interactivités sont à découvrir tout au long de l’année sur le site : www.schtroumpfanniversaire.com
Un nouvel album et un soutien à l’Unicef
La nouvelle BD “Les Schtroumpfs et le livre qui dit tout” paraîtra aux Ed. Le Lombard le 18 janvier prochain. Alors qu’il nettoie le laboratoire du Grand Schtroumpf en son absence, le “premier de la classe” tombe sur un mystérieux livre qui contient les réponses. Le Schtroumpf à Lunettes aurait-il enfin trouvé le moyen d’être populaire ou de faire régner sa loi ?
A l’occasion de ce cinquantenaire, les Schtroumpfs ont aussi décidé de soutenir l’Unicef et d’emmener l’organisation dédiée aux droits de l’enfant dans tous leurs périples. Des statues Schtroumpfs décorées par des artistes seront vendues aux enchères dans les différentes villes visitées et tout l’argent ira à l’Unicef.
vendredi 18 janvier 2008
L'invitation d'Etienne Daho
Je viens de découvrir le nouvel album d’Etienne Daho «L’invitation» et c’est un véritable coup de cœur.
La chanson qui a donné son nom à l’album est géniale. Le claquement continu des mains qui ponctue la musique est plein d’énergie. Il y a quelque chose d'ensorcelant dans ce morceau qui nous amène vers une fin toute en rythme.
"Etienne Daho ici se réinvente, trempe sa plume dans les abysses de son âme passionnée et nous confie dans des textes authentiques et écorchés, ses secrets les plus intimes"
http://www.mytube.fr/chanson,francaise/570-etienne,daho,l,invitation.html
On peut l’écouter avec un grand bonheur sur son site à l’adresse suivante : http://www.etiennedaho.com/ (Autre site où trouver des infos sur cet artiste : http://mydaho.free.fr/
Voilà une belle rencontre avec un artiste discret et plein d’élégance.
Vous pourrez trouver ce CD à l’espace multimédia : CD 8.5 DAH
jeudi 17 janvier 2008
Moonshine : reprenez-en une lampée
'The Moonshine sessions' de Philippe Cohen-Solal, rebaptisé $olal pour l'occasion et 'Heritage' des Carolina Chocolate Drops ?
Une localisation géographique, les Etats-Unis, les Appalaches et un certain breuvage liquide distillé illégalement, le moonshine.
Solal a passé sa belle veste à franges , a attrapé son chapeau et sa guitare et nous a délivré un album made in Tennessee. Après le tango revisité, le retour à la nature : attention cependant, le clip a été tourné au Limousin.
Engagement écologique certes mais panorama musical dépoussiéré aussi : une ballade rurale, vivifiante avec banjo, pedal steel, band bluegrass et quelques références de la musique country rameutées par Bucky Baxter dans son '3 Trees' studio.
Sobriété, efficacité.
Les Carolina Chocolate Drops sont un trio de musiciens noirs américains. Banjo, violon et jug accompagnent leurs chansons puisées dans le répertoire joué traditionnellement par les 'black strings bands' des montagnes du Piedmont - Caroline du Nord - bien avant que le blues n'y prenne son essor.
Sobriété, mémoire.
Ca, c'est pour la géographie. Quant au breuvage...
Le moonshine des enregistrements de Solal est cette gnôle maison distillée depuis les années 20 en toute illégalité dans les Appalaches, à base de whiskey. Un tueur disent certains.
L'un de ses autres noms est le 'mountain dew' la rosée des montagnes, qu'évoquent les Carolina Chocolate Drops dans leur reprise de 'real old mountain dew', chanson folk irlandaise importée au Nouveau-Monde et classique du répertoire bluegrass.
Ne vous privez pas de mettre leur CD dans votre PC, il y a une vidéo à l'intérieur et on les remercie au passage de l'avoir filmée à l'entrée de la bibliothèque publique locale!
Allez, 'take a sip of the rare old mountain dew' avec modération.
Comme diraient certains tontons flingueurs :
'Faut reconnaître, c'est du brutal'
'Faut quand même admettre que c'est plutôt une boisson d'homme'...
mais dommage pour Paulo Volfoni, y'a pas d'pomme dedans, seulement du maïs.
mercredi 16 janvier 2008
Le Tableau du trimestre
* *
*
Ariane abandonnée
(1869)
COËSSIN DE LA FOSSE
(1829 -1910)
Ariane nue, appuyée contre un rocher, regarde avec désespoir le vaisseau de Thésée qui disparaît dans le lointain. Ariane fut abandonnée endormie, dans l’île de Naxos par Thésée pour qui elle avait conçu un violent amour. Réveillée, elle vit au loin disparaître les voiles du bateau de son amant. Mais elle ne demeura pas longtemps dans sa douleur. Elle fut délivrée par Dionysos traîné dans un char attelé des panthères. Le dieu l’épousa.
Charles Alexandre COËSSIN DE LA FOSSE, né à Lisieux le 7 septembre 1829 ; décédé à Paris, le 9 juillet 1910. D'abord élève de François Picot à l'Ecole des Beaux-Arts, puis de Thomas Couture, l'auteur des Romains de la décadence. Coëssin débute au Salon de 1857 avec un tableau intitulé Ruth et Booz ; nous le voyons encore exposer un Paysage l'année de sa mort. Au total quarante-neuf participations au Salon des Artistes Français et soixante-huit tableaux exposés. L'Antiquité et la Mythologie ont inspiré Coëssin ; il a évoqué la Révolution et la Guerre de Vendée ; par deux fois la vie africaine a retenu son pinceau ; il a produit des tableaux de genre et des paysages ; il a brossé des scènes de la vie contemporaine bretonne.
Réf. : Revue Le Pays d'Auge, décembre 1974
mardi 15 janvier 2008
Boris Vian, humour et swing...
Nous vous invitons à la Médiathèque pour entendre du Boris Vian, des lectures de morceaux choisis, de chansons, essais, pièces de théâtres ou de jazz.
Les Puces gourmandes, association d’amis des livres et de littérature évoqueront Boris Vian, son parcours, ses idées, sa vie à St Germain-des-Près. De « J’irais cracher sur vos tombes », polémique, contestataire, au « Code de la Route » avec Boris Vian à la trompette, il y a toujours quelque chose à découvrir dans cet homme-là.
Alors le samedi 19 janvier de 15h à 16h30-17heures, rendez-vous à la Médiathèque.
Pour vous mettre l’eau à la bouche, voici une citation de sa biographie, extrait de l’excellent site : http://www.borisvian.fr/
« Boris VIAN entre au Collège de Pataphysique en 1950, il est membre du corps des Satrapes, Promoteur Insigne de L'ordre de la Grande Gidouille, Co-Président de la cocommission de Vêture, Président de la Sous-commission des Solutions Imaginaires, Président de la Sous-commission Mathématique et des Sciences Exactes. Il invente, entre autre, le gidouillographe, le pianocktail, etc » *
Alors n'hésitez pas, venez aux Puces Gourmandes, c'est gratuit et ouvert à tous.
samedi 12 janvier 2008
Janvier, un mois à aller au ciné!
Une sélection (tout à fait subjective) de films à voir.
Rayon "poids lourds" :
Déjà à l'affiche :
It's a free world, le nouveau Ken Loach. Un film sur l'Angleterre d'aujourd'hui, sur la débrouille : deux jeunes femmes, au chômage (c'est un film de Ken Loach...) décident de monter une boîte de recrutement dans leur petit appartement et embauchent des immigrés en quête de travail.
Into the wild, de Sean Penn (ou "le" chef d'oeuvre de l'année). Un road movie dans lequel un jeune diplômé tourne le dos à sa vie toute tracée pour parcourir, seul, les grands espaces américains. A noter que le directeur photo est un français, Eric Gautier, habitué des plateaux de Patrice Chéreau et Olivier Assayas, c'est dire ! Et puis, une autre info sur Sean Penn : il sera le prochain président du Festival de Cannes. 2008, c'est son année.
En salle la semaine prochaine :
No country for old men, des brillants Frères Coen. Un thriller violent et déjanté, dans lequel évoluent Tommy Lee Jones, en shérif blasé, et Javier Bardem (que l'on a vu il y a quelques années dans Mar adentro) méconnaissable en psychopathe allumé.
Sweeney Todd le diabolique barbier de Fleet street, de Tim Burton (et avec Johnny Depp...). Un opéra baroque et sanglant.
Rayon "asiatique" (mon préféré...)
La semaine prochaine :
Lust, caution, de Ang Lee. Après le succès du Secret de Brokeback Mountain, et une série de trois films tournés et produits aux Etats-Unis, Ang Lee fait un retour sur ses terres et nous propose un film entre thriller et romance, et propose le rôle principal à Tony Leung, l'acteur asiatique au sommet (sa filmographie est impressionnante, il a tourné avec tout ce que le continent asiatique fait de mieux en matière de cinéma), rien que pour Tony Leung, courrez voir ce film !
Triangle, du trio hong-kongais : Ringo Lam, Johnnie To et Tsui Hark (le réalisateur de Il était une fois en Chine). Un film d'action comme ces trois-là savent en faire!
Le voyage du ballon rouge, de Hou Hsiao Hsien (ce réalisateur c'est ma petite faiblesse...)
Un film produit en France, une commande du musée d'Orsay (d'autres commandes suivront : Assayas, Raul Ruiz, ...), qui met en scène Juliette Binoche, maman d'un petit garçon de 7 ans et bien trop accaparée par son travail pour s'occuper de lui.
Et pour finir :
Rayon "on les attendait même pas!" :
California Dreamin', de Cristian Nemescu (réalisateur roumain mort l'année dernière à l'âge rock'n roll de 27 ans dans un accident de voiture). California Dreamin' ou ce qui peut arriver quand un convoi américain, transportant des équipements militaires et circulant sur le sol roumain sans autorisation, se retrouve bloqué par la fripouille locale.
Garage, de Lenny Abrahamson. Un film irlandais dont le héros est un garagiste solitaire, et un peu marginal, qui voit sa vie bouleversée en un été. On ne parle pas beaucoup de ce film, les poids lourds prennent tout l'espace mais il vaut vraiment le détour !
Enfin je vous signale que le festival Télérama se déroule pendant la semaine du 17 au 23 janvier, que vous pouvez vous procurez des pass dans le magazine des deux semaines à venir, et qu'à cette occasion certains cinémas ont une programmation particulière.
Le cinéma de Lisieux propose quelques films excellents sortis l'année passée, durant la semaine du 23 au 29 janvier. Au programme à Lisieux donc :
De l'autre côté, de Fatih Akin (pour moi le plus beau film de 2007)
Les Climats, de Nuri Bilge Ceylan
Persepolis, de Marjane Satrapi
Les promesses de l'ombre, de David Cronenberg
Angel, de François Ozon
4 mois, 3 semaines et 2 jours, de Cristian Mungiu. Palme d'or à Cannes l'année passée.
Si après ça vous vous ennuyez, vous le faites exprès !
vendredi 11 janvier 2008
L'homme accidentel et l'écrivain providentiel
A chaque fois c'est la même histoire ; rien à faire.
Presque chaque année Philippe Besson nous offre un nouveau livre.
Je l'attends depuis quelques mois déjà ; je note la date de sortie dans mon agenda ; je compte les jours, et puis, soudain, alors que je ne l'espérais plus, le grand jour arrive...
Me voilà devant la librairie, je trépigne, bouscule tout le monde sur mon passage, trouve le livre, me rue à la caisse, et me lance dans ma lecture.
Cette année c'est "Un homme accidentel".
Rien que le titre, c'est déjà tout le talent de Philippe Besson qui s'exprime.
Première page, entrée dans le livre :
"Ce matin, je vais plutôt mieux que les jours d'avant : cette nuit j'ai rêvé de lui. Jack Bell. Enfoiré de Jack Bell. Je me suis réveillé avec le souvenir de son visage. C'était incroyablement doux."
Déjà je ne suis plus ici.
Dans mon livre. Complètement. Rien ne m'en sortira, jusqu'à la dernière ligne.
Je sais pourtant que je vais regretter de l'avoir lu si vite, de l'avoir dévoré, de ne pas avoir fait durer le plaisir, de ne pas l'avoir savouré. Je le sais, et pourtant...
Les livres de Philippe Besson me ravissent.
Il faudra à nouveau attendre ; attendre une année entière (faites qu'il écrive vite!) avant le prochain, avant cet état, que seuls ses livres provoquent. Je relirai "Un homme accidentel" ; dès demain peut-être. Et puis je relirai encore certains des précédents, encore, et encore.
Je sais pourquoi j'aime les livres de Philippe Besson à ce point : la beauté de la langue, sa sensualité, sa douceur ; l'art avec lequel il décortique les sentiments, en ne faisant que les effleurer, les suggérer ; et puis la filiation littéraire avec Marguerite Duras, assumée, revendiquée.
Pour finir, je n'aurai qu'un seul conseil : prenez tout votre temps, profitez de chaque mot et de chaque image. Il faut attendre un an avant le prochain...
(une petite visite chez Philippe : le site officiel)
jeudi 10 janvier 2008
Le gas normand
Dans l' pays, j' suis t-à la mode ; d'puis, surtout, mon retour d' Paris : toutes les filles voudraient avoir en mariage Claude, l' petit Parisien, moi, qui suis né natif de Falaise ! Ya surtout une grosse dondon, la nièce au magister, qui a d' l'inducation... c'est-à-dire qu'elle a une teinture : elle est rouge... comme un baudet... de c'te couleur-là ; et entêtée que j'ons beau lui crier (colère) : allais donc ! allais donc ! laissais-moi donc tranquille !... c'est comme une possédée, quoi ! alle sait que j'suis une jeune homme pouétique, alors alle ne me lâche jamais sans m'avoir parlé en verses. (Imitant la femme.) « Viens-t'en dessur mes genoux, mon poulot, et tu mangeras des prunaux. » Allons donc,c'est-y que vous voulez me faire allais, avec vos pruneaux ?... - « Ne sois point sourd à mon tendre amour. Viens donc, petit nigaud !... » - Allons, allons, laissais-moi tranquille ! D'abord, les filles, ont jeté un sort à ma famille... Mon grand-père, qu'était un chasseux de fille, est mort par les filles : il aura été dévoré dans queuq' bois !... Mon père, qui n' pouvait point les sentir, a pris un' femme qui lui en a donné sept ! Il est mari de chagrin, juste un an avant ma naissance, si bien qu'avec mes sept soeurs j' vas héritais d'un huitième de mon bien... Et on veut que j' les aime ! ah ! malheur !... - J'suis blasé sur les bell's femmes, j'en ons tant vu dans c'Paris ! et j' puis, sur beauroup d'ces dames, donner ici mon avis. Ell's vous ont d' la tournure, d' biaux traits et pas mal' d'attraits, des jamb's jusqu'à la ceinture... un vrai lusque de mollets ! des p'tits pieds si p'tits, morguenne ! qu' d'en parler c'est point la peine ! - Hou, le, vilaines, qu'alles sont gintilles ! (Il envoie un baiser.) Ah ! malheur ! avec des cranolines, des bouffants ... beun !... Et tout ça s' fait appeler madame, gros comme le bras ! Y en a même qui n'ont point pris le temps d'être d'moiselles!... Bath ! c'est ben comme partout, un peu mêlais... comme je l' disais dernièrement à Basile, mon cousin : Vois-tu, que j' lui disais comme ça, toutes les filles, c'est des coquines !... d'abord, je l'ai lu dans monsieur Molière, et je vas te résumer ma pensée par une comparaison : Ainsi, tu t'en vas au marchais, bien ! tu achètes un panier d' prunes, bon par-dessus c'est mignon , c'est fleuri , ben gentil, ben veloutais... Tu fouilles au fond... c est tout gâtais... et je peux t'en parler savamment, moi, car j'ons forquanté le quartier latin, et la lecture des bons ouvrages m'a formais le jugement. Ainsi, j'ai lu : le Monstre Crustophe, le Suif errant, par mossieu Eugène qui sue ; la Plus saine de Balleville, Manon l'Escroc, et puis toutes les oeuvres de lord Piron... par mossieu Poil de Coq et le Chat qui expire. Eh bien ! c'est là-dedans que j'ons appris ce que c'est que l'amour, et je vas te l'expliquer. Tout l' monde croit bêtement que c'est n'un petit bonhomme pas plus haut qu' ça, qui a une flèche... Pa, du tout.. L'amour, c'est... c'est le coeur... qui se combine et se manipule... avec la rate ; et qui, par, un mouvement simultané et... lectrique, descend, descend jusqu'au tubia, (Il le montre) là, qui remonte, qui remonte par la rotule... jusqu'à la colonne de Gibraltar (le dos). C'est le terme téchenique que nous employons dedans la médecine, et qui, par le même mouvement simultané et... lectrique, qui remonte, remonte jusqu'à losque quiputt (la tête) ; losquequiput c'est toujours le terme téchenique que nous employons dedans la médecine... Et, une fois arrivé là, voyez-vous, c'est fini ! on est toqué avant l'heure et l'on n'a plus qu'à suivre le régime des douches à froid ! et pourquoi ? pour qui ? pour qu'est ? pour... Aussi, dès c'moment, je jure de ne jamais être amoureux ; j'veux contrarier la nature, dussé-je en être malheureux. Et quand toutes ces donzelles viendront me faire les yeux doux je leur dirai : Mes demoiselles, ben l'bonsoir ! je n'veux point de vous ; bref ! j'vas contre l'incendie d'l'amour m'faire assurer pour la vie. Au moins, j'aurai une plaque d'assurance et je la porterai partout, sur mon chapeau, en guise de boucle. Ça fait qu'celles qui sauront lire iront porter leurs soupirs cheu l'voisin si ça leur convient. J'en veux point ! Si plus tard, y m' prenait fantaisie de me mariais, alors je prendrais deux ou trois femmes à l'essai... et celle qui ferait mieux mon ménage et ma soupe serait la bonne. Je l'apouserais tout d'suite. Mais, pour le moment, il n'en faut point. Coiriez-vous qu'on m'accuse d'avoir introduit la cranoline dans l'pays et qu'on voudrait me mettre sur le l'dos tous les cerceauz qui ont quitté leur tonneau pour gonfler les jupes des femmes et des filles ! ... Tout ça parce qu'elles sont toujours après moi pour apprendre la manière de s'en servir... Ah ! malheur ! (se couvrant la figure de ses mains.) Mais, mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m'avoir fait si joli ?... c'est dégoûtant l Enfin je ne puis pas voguer à mes affaires sans avoir à mes trousses une bande de femmes vieilles et jeunes. (Voix féminine.) Mais comment donc qu'ça se fait ? ... comment qu'ça s'met ? ... (Colère.) Allons, laissez-moi tranquille, que diable ! je ne peux pas toujours m'occuper de vos cotillons l Au fait, vous allez voir comme elles sont vicieuses pour se venger. Ça, par exemple, pour n'un jûne homme, c'est pas gentil. Tenez, je vas vons l' racontais, c'est tout un roman. (Il se recueille et raconte, avec une prétention burlesque.) C'était par une belle matinée de printemps,.. le soleil réchauffait de ses rayons vermeils l'herbe verte du vert coteau de la prairie. Moi, j'étais là, dans un avalon solitaire... comme une marguerite penchée dessus sa tige, et j'allais me livrer aux douceurs... (Geste de nager) de l'équouitation... Je me dépouillais donc de ma bure grossière et laissais voir des formes plus blanches que de l'orbatre... Je sentais le doux zéphir, qui venait caresser ma chevelure ondoyante et ma jambe vaporeuse... Je glissais donc un pied de neige e tde rose dans l'onde frissonnante et je m'élançais plus léger qu'une nymphe dans le flot frémissant et... dans le flot frémissant. J'avais fait n'un paquet de tous mes effets, et je l'avais mis dans n'un petit coin ; je croyais qu'on ne le voyait point. Voilà t'y pas que... pendant que je faisais, comme on dit vulgairement la planche, j'entends un frou-frou... Je regarde, et qu'est-ce que je vois? une bande d'filles qui m'regardaient. J'me relève, et v'là t'y pas qu'une de ces effrontées saute sur mes effets et s'en sauve avec ?... que j'ai été forcé de revenir au village dans le simple appareil de Nez de plume, sortant de Londres. J'n'avais pas même ma plaque d'assurance ! Et vous croyez que c'est gentil, ça, pour n'un jeune homme ? ah ! non ! ah ! non ! c'est pas joli ! Aussi j'veux ben, en finissant, vous d'ner un conseil : c'est d'vous défiais des filles, même les plus gentilles... Hou ! les vilaines !
D'après JULES CHOUX (18..-1874)
[Réf. : Parades, boniments, discours comiques, types drôlatiques de métiers, paysans troupiers, etc. Plaidoyers et sermons facétieux, extraits des excentricités de nos joyeux auteurs et arrangés par Etienne Ducret...- Nouvelle édition illustrée de douze dessins charges.- Paris : Le Bailly , [sd].- 144 p. : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 15 cm. (Bm Lx : Norm 1474)].
mardi 8 janvier 2008
Harry Potter contre Peter Pan
Tout en trouvant extrêmement positif le fait qu' "Harry Potter" ait amené à la lecture de nombreux enfants qui n'y étaient pas forcément sensibles, je m'étais interrogée sur les raisons de ce succès planétaire. Ou plutôt je pensais que c'était une façon de se réfugier dans le cocon magique de l'enfance jusqu'à ce que je lise le livre d'Isabelle Cani "Harry Potter ou l'anti-Peter Pan" sous-titré "pour en finir avec la magie de l'enfance".
C'est un ouvrage passionnant dans lequel l'auteure oppose Harry Potter à Peter pan, l'enfant qui ne voulait pas grandir. A travers une analyse très fine du roman de J.K Rowling, elle montre que celui-ci est une entreprise de "désenchantement progressif" qui nécessite la durée de 7 volumes pour pouvoir apprendre au héros et au jeune lecteur à quitter le monde de l'enfance et à devenir adulte. Dans ce roman d'apprentissage Harry va affronter les diverses expériences de la vie et les aspects souvent obscurs du monde et des individus jusqu'à perdre peu à peu ses illusions car "grandir c'est mourir beaucoup".
Pour autant "Harry Potter" n'est pas une leçon de morale mais J.K Rowling sait prendre ses lecteurs "avec du miel" pour les amener où elle veut et Harry, à 37 ans, verra partir sans lui le Poudlard express !
J'ai lu avec jubilation le livre d'Isabelle Cani, car elle «détricote» sans l'abîmer, mais avec une infinie subtilité, tout l'univers d'Harry Potter ; elle montre ce qui y est caché sans pour autant gâcher le plaisir de la lecture. Elle nous amène aussi à nous interroger sur ce que c'est qu'être adulte et ce que cela implique de "désenchantement". Je recommande particulièrement le chapitre V intitulé : "Fantaisie masculine et raison féminine" ou l'auteure écrit : "Le monde de Rowling est finalement original. L'homme a la baguette dressée, mais aussi le coeur qui bat fort. Le cerveau en revanche est un organe féminin".
PS: Il n'est pas nécessaire d'avoir lu tout "Harry Potter" pour comprendre et apprécier le livre d'Isabelle Cani mais on trouvera tout à la Médiathèque !
Martine, l'envoyée spéciale "littérature" pour la Médiathèque
Au coin du livre : François Bon
Tumulte
François Bon
www.tierslivre.net
En pleine nuit, incapable de dormir, François Bon imagine une sorte de livre fait tout entier d’histoires inventées et de souvenirs mêlés, ces instant de bascule dans l’expérience du jour et des villes, écritures sans préméditation et immédiatement disponibles sur internet, mises en ligne au quotidien.
Mise en voix : Eric Louviot
Avec : Jean-Marc Dupré et Eric Louviot
Vendredi 11 - 20h30 : La Filature
Samedi 12 - 15h00 : Médiathèque André Malraux - Lisieux