Qu'est-ce qui peut me faire revenir en arrière ?
Une histoire d'avant.
La non parjure
T'aimer n'est point parjure.
C'est comme franchir le seuil d'une église
C'est comme goûter les premières cerises
C'est comme découvrir le premier matin du monde,
C'est comme oublier sa honte.
T'aimer n'est point parjure.
C'est comme ouvrir un nouveau roman,
C'est l'automne au goût du printemps,
C'est la conjugaison du temps de l'avenir,
C'est la peau brillante de plaisir.
T'aimer n'est point parjure.
C'est écouter l'Adagio d'Albinoni,
C'est boire la même eau que la vie,
C'est clapoter dans les flaques d'eau
C'est ton rire qui cascade en ruisseau.
T'aimer n'est point parjure.
C'est nos corps ivres de la même chaleur,
C'est nos regards qui se dévoilent sans pudeur,
C'est nos petits matins câlins,
C'est savourer la même coupe de vin.
T'aimer n'est point parjure.
C'est absoudre nos péchés du passé,
C'est graver notre futur dans les draps froissés,
C'est tutoyer les étoiles,
C'est l'orgue qui joue un Te Deum de joie.
Gigi
Je suis hors de moi !
Vais-je rentrer ?
Soir
Comme un
offertoire, étoile du matin,
Tout le jour
ton exigence nourrie
Des parfums
de la glèbe pétrie
Et pour
chacun de ton amour le pain.
Les heures
s’ajoutent aux heures, et pressantes elles te guettent,
Toi tu vas
ton chemin sans détourner la tête
Car la route
est sans fin, ton effort sans partage
Qui
t’entraîne jusqu’au soir et te laisse au rivage
Alors, pour
toi, tout n’est qu’harmonie ;
Ta lassitude
celée,
Ton droit
sillon tracé,
Ta vie en
mille éclats vannée
Et ta
mystérieuse joie
Comme une symphonie.
Bernard
Un joli petit cochon
Qui regarde par la fenêtre
du camion...
grillagée.
C'est bon le cochon !
Vient la nuit
Sur le chemin fabuleux
Vient la nuit
Sur ces étranges amoureux
Il tend une main
Pour l'emmener vers lui
Il dessert un dessein
Un fidèle avantageux ennui
Celui qui la tient
Ne tient pas à la perdre
Quand vient la nuit
Il la reconquit
Il croit au couple aimant
Elle avec un amant
Devient femme double
Une position bien trouble
Quant au choix qu'elle en fait
Inquiète sur le sujet
Il la terrasse d'une audace
La trompe dans son impasse
Confondue dans les abîmes
Entre eux deux chahutant
La passion, le dévouement
L'intime estime.
Sylvie
Ami
Ami n'aie plus de chagrin
Je suis près de toi ce matin.
Regarde je suis Merlin l'Enchanteur,
Tour à tour magicien et farceur.
La fleur à la boutonnière
Je t'invite sans manières
A nous éblouir de la fête
Comme deux gamins en goguette.
Sors ta cape et ton chapeau.
Comme avant, tu seras le plus beau.
Te souviens-tu de nos folies ?
Nous faisions des pieds-de-nez à la vie
En regardant les milliers d'étoiles
En rêvant de grands bateaux à voiles,
Qui lacéraient les océans
Rougeoyant sous le soleil couchant.
Aujourd'hui je n'ai rien oublié.
Je ne veux plus te voir pleurer
Les autres sont des idiots
N'écoute plus leurs vilains mots
Essuie la brume de tes yeux
Souris-moi comme aux jours heureux.
Je t'ai promis des paillettes, des confetti
Ce sera le plus beau jour de notre vie.
Gigi
Je suis envie
Je mens, songe...
Les marées
au cœur des Marins
Flotte loin Navire
Près de l’horizon en
équilibre
Où des formes s’estompent
Dans les âmes lointaines
des Cyclades
Où elles évitent les
récifs antiques
Gonflée par des souffles
divins et marins
Sur des côtes grecques où
des cohortes
De goélands rapportent des
paysages réconfortants
Dans leurs yeux espiègles
comme aigles
Montant vers des cieux
bleus
Que les marées
accompagnent
Dans un Éternel Voyage
maritime
Délivrant un message de
liberté
Que l’homme marin insuffle
à satiété.
Se pointent au bout de la
Pointe du Hoc
Des rocs dans des visions
marines ad hoc
Dessinant des ondes de
choc
Provoquant des embruns
certains matins
Sur des grèves de sable
fin
Que les marées déciment et
disséminent
Imprimant des rythmes
vibrionnants
Sur des remparts de
fortune.
Flottent dans l’air les
goélands
Sous des nuages gris
entachant leur soleil
De leurs rayons de
filaments d’or
Où des formes prennent
place vermeilles
Comme des cataplasmes sur
des plaies béantes
Des gouffres dans des mers
opaques
Des écumes couleur cierge
de Pâques.
Michel
J'étais debout,
Assis à ma table de dessin.
Un assassin surgit,
Mit en joue,
Tira...
Abo-Minable
La disgrâce
J'ai
pleuré mes belles années
Sous
des draps inconnus
Où
des mains étrangères et pressées
Jouaient
à humilier mon corps nu.
J'étais
le cinq-à-sept grisant,
Le
fantasme innocent ou immoral,
Celle
que l'on cache honteusement
Pour
préserver sa bonne morale.
Mon
cœur a froid sur le trottoir.
Sous
le réverbère scintille ma cigarette.
Messieurs
venez oublier votre cafard
Je
suis fardée pour faire la fête.
Entre
vos mains je serai soumise
Comme
un animal effarouché,
Je
suis la femme tentatrice,
La
Marie-Madeleine de vos péchés.
J'ai
usé mes sentiments
Tout
au long des boulevards.
Je
n'y rencontrais pas d'amants
Mais
que de simples histoires
Où
l'amour n'avait pas sa place.
On
n'y fêtait pas la Saint-Valentin.
De
chambres minables en palaces
J'ai
vécu les mêmes lendemains.
Puis
un jour tu es venu vers moi.
Tu
as déchiré mon voile d'impure,
Dans
tes yeux j'ai lavé mon âme.
Ton
univers ne cachait pas de murs,
Alchimiste
de notre bonheur,
Vengeant
la laideur du passé,
Tu
m'as réchauffé de douceur
Et
j'ai découvert le verbe aimer.
Gigi