jeudi 30 avril 2009

SOS SLAM

Le 23 à Lisieux tous ont slamé.

Ils avaient déjà essayé avec Yo le déblaterreur et ils avaient écrit avec Gigi et Annie.

Mais ce jeudi

C’est Annick qui liait, déliait

Invitait, accompagnait

Elle était la slameuse de l’après-midi pas démago avec les ados.

Elle a donné son la.

Et tous y sont allés

Seul ou accompagné

Ils ont claqué ou chuchoté leurs mots

Et dans le rose de l’auditorium, ils ont tous voyagé, se sont interrogés, interpellés.

Une bonne journée, des rendez-vous donnés

Pour se retrouver à slamer


Voici quelques photos de cet atelier de slam





Ce sera tout pour aujourd'hui ;-)


Ghislaine, l'animatrice médiatrice du livre

mercredi 29 avril 2009

Le Printemps














Mercredi 22 Avril, nous avons eu le plaisir d'accueillir le conteur Benoît Choquart, de l'association "Musiconte", invité par les conteuses de l'association "Contes vallée d'Auge" que vous avez certainement déjà entendu à la médiathèque à l'espace jeunesse ou comme ce jour là à l'auditorium.














Les enfants, venus nombreux à ce rendez-vous fêtant le printemps, ont participé avec bonheur à cette manifestation.
Benoît Choquart les a tout de suite séduit avec les histoires de sa mémé trouvées dans les oeufs multicolores qu'elle porte dans son panier.
C'était à celui qui aurait la chance d'être choisi pour se casser un oeuf sur la tête laissant découvrir quelle histoire serait contée.

Merci à tous pour ce moment d'évasion et rendez-vous à l'espace jeunesse pour d'autres rencontres.

mardi 28 avril 2009

We Can Do It !

We can do it ! [Nous pouvons le faire ! ou Rosie la Riveteuse]. Ça vous rappelle quelque chose ? A moi aussi. Mais là n'est pas mon propos, juste vous signaler (mais ce n'est pas un "scoop") l'ouverture d'une belle bibliothèque numérique collaborative élaborée sous l'égide de l'UNESCO : la Bibliothèque numérique mondiale qui «... met à disposition sur Internet, gratuitement et en plusieurs langues, une documentation considérable en provenance des pays et des cultures du monde entier. Les principaux objectifs de la Bibliothèque numérique mondiale sont les suivants :

* Promouvoir l'entente internationale et interculturelle ;
* Développer le volume et la diversité des contenus culturels sur Internet ;
* Fournir des ressources pour les éducateurs, les chercheurs et le grand public ;
* Donner les moyens aux établissements partenaires de réduire les fractures numériques au sein des pays et entre pays. »

Un site vraiment épatant, in progress, déjà foisonnant de richesses patrimoniales accessibles à travers une interface très efficace et multilingue.

NOTICE DESCRIPTIVE DE L'AFFICHE :

« Cette affiche, produite par Westinghouse pendant la Seconde guerre mondiale pour le comité de coordination de la production de guerre, faisait partie d'une campagne nationale aux États-Unis visant à enrôler des femmes dans la main-d'œuvre. Face à la grave pénurie de main d'œuvre en temps de guerre, les femmes étaient nécessaires dans les industries de défense, le service civil, et même les forces armées. Des campagnes de publicité visèrent à encourager ces femmes qui n'avaient jamais occupé d'emploi à rejoindre la main-d'œuvre. Des images d'affiche et de film glorifiaient le rôle des femmes au travail et suggéraient que leur féminité n'était pas sacrifiée pour autant. Les femmes sont dépeintes comme attirantes, confiantes, et résolues à apporter leur contribution pour gagner la guerre. Parmi toutes les images de femmes au travail pendant la Seconde guerre mondiale, l'image de la femme à l'usine prédomine. Rosie la riveteuse - la femme forte et compétente, vêtue d'une combinaison et d'un bandana - fut introduite comme un symbole de féminité patriotique. L'équipement du travail de guerre - uniformes, outils, et boîte à casse-croûte - fut incorporé à une image révisée de l'idéal féminin. » Comité de coordination des productions de guerre, États-Unis (1942).

ORIGINE : Archives Nationales et Administration des documents (NARA) des États-Unis d'Amérique.

samedi 25 avril 2009

Calembour

Sans atteindre les sommets du genre que sont la Lettre écrite à Madame la comtesse Tation, par le sieur de Bois-Flotté (1770) et Les Amours de l'Ange Lure (1772) du Marquis de Bièvre (1747-1789), maitre es-calembours, voici une petite histoire amusante du chansonnier normand Charles (non pas Jules) Lemaître (1854-1928).

*
* *

Drôle de Mariage
Abruticologie !

Je connais un ménage fort original, dont je vais essayer de vous faire la description.

Le Père Ci, chef de la communauté, est encore très vert pour son âge et rend beaucoup de services dans la cuisine, où la Mère Ci, son épouse, l'emploie journellement.

On pourrait peut-être reprocher à cet aimable couple de manquer d'élégance ; en effet, chacun trouve le Père Ci boulot et la Mère Ci boule, mais tous les deux possèdent des qualités qui font aisément oublier leur manque d'esthétique.

Très sobre, jamais on ne vit le Père Ci boire des apéritifs variés dans les bars de son quartier, et quant à la Mère Ci, bien qu'elle ne brille pas dans la conversation, ce qui fait qu'on trouve la Mère Ci terne, elle n'en est pas moins fort honnête et la Mère Ci paye très exactement ses fournisseurs. Elle a toutefois un léger défaut, c'est d'altérer fréquemment la vérité, aussi quand la Mère Ci ment, le Père Ci rage.

Le ciel ayant béni l'union de ces braves gens, ils eurent une charmante fillette et bien qu'ils aient eu leur petite Ci tard, chacun s'accorde à trouver la jeune Ci belle.

Il faut maintenant que je vous présente un jeune homme qui eut une grande influence sur les destinées de cette charmante enfant ; je veux parler du jeune Graphe.

Pâle et haut, Graphe est d'une distinction parfaite ; ayant ren­contré la jeune Ci dans une réunion, il s'éprit, pour elle d'une passion très profonde et un jour, on l'entendit s'écrier : « Ah ! si la petite Ci m'agrée, je serai le plus heureux des hommes.

Petite Ci, gare à l'amour ! toi aussi tu pris feu à la vue du jeune Graphe et tu l'aimas tout de suite, mais la jeune Ci n'aima tôt Graphe que pour le regretter plus tard.

Ils se marièrent et dans les premiers temps de leur union pour goûter les charmes qua l' lit, Graphe et sa jeune épouse y faisaient des séjours prolongés ; mais tel est Graphe qu'un fil l'entraîne ; il retrouva des compagnons de plaisir d'autrefois et fit la fête avec eux hors de chez lui. Plusieurs fois, il faut le dire à sa honte, il rentra gris chez lui, bien que sa pauvre petite femme lui ait dit à chaque fois: « Tu te saoûles oh ! Graphe, que c'est mal. »

Le malheureux rentrait fréquemment harassé de fatigue et s'en­dormait presque aussitôt couché, sans adresser un seul mot à sa femme qui n'osait pas lui faire de reproches.

Pourtant un soir elle s'enhardit à lui dire : « Comme tu dors tôt Graphe ! » mais le cruel fit la petite Ci taire et continua de ronfler toute la nuit ; comme le matin il se levait de très bonne heure, sa jeune femme lui dit : « Comme tu quittes le lit tôt Graphe ! » et elle lui lança un tendre regard. Les regards que la petite Ci lance sont pourtant fort éloquents, mais insensible à tout, le misérable lui ré­pondit : « Oui, je pars et ne reviendrai jamais. »Désolée, la petite Ci fond en larmes et s'écrie : « Tu pars ah ! Graphe, ne m'aban­donne pas.

Graphe au fond n'est pas méchant, il revint près de sa tendre épouse et lui promit de se corriger.

Très avisée, pour retenir définitivement Graphe au logis, la petite Ci fut au Bon Marché acheter la plus forte agrafe qu'elle put trouver et à l'aide de laquelle elle s'attacha son volage époux pour toujours.

Si vous devenez fou en lisant cela, la faute à qui ?

Parbleu, c'est la faute au Graphe !

Ch. LEMAÎTRE (Revue illustrée du Calvados, nov. 1913)

___
Réf :
Plusieurs textes de Charles Lemaître sont en ligne sur la Bibliothèque électronique de Lisieux dont les Joyeux bocains (1917).
De et sur François Georges Maréchal, marquis de Bièvre on lira avec plaisir les Calembours et autres jeux sur les mots d'esprit présentés par Antoine de Baecque (Payot, 2000) - (Bm Lx : 847.5)

vendredi 24 avril 2009

Des nouvelles d'ailleurs, mmm !


Ce sont des émissions entendues "dans le poste" qui ont guidé mes dernières lectures.

C'est l'écrivain chilien Luis Sepùlveda qui, acculé à un exil européen à l'arrivée de Pinochet, m'a mis l'eau à la bouche avec ses éclats de rire en affirmant qu'une nouvelle était plus périlleuse à écrire qu'un roman puisque, dans le roman, si on ratait un chapitre on pouvait se rattraper par la suite.

Je me suis alors lancée dans sa Lampe d'Aladino et autres histoires pour vaincre l'oubli publié chez Métailié (l'éditeur à la salamandre), le titre étant à la hauteur exotique du contenu de ses nouvelles. On y sent un amour sans bornes pour son pays et l'Amérique du Sud d'autant plus profondément attaché à ces racines qu'il en a été privé de longues années (les épigraphes sont là pour le rappeler).
Ses héros sont aussi denses que ses décors : l'agonie d'un Portugais perdu au fond du détroit de Magellan et soutenu par l'Indien patagon déterminé à apprendre à écrire. Pourquoi ? Pour pouvoir garder ses rêves à l'abri de l'oubli !
La pluie longue et monotone observée par des hommes désabusés, dans un hôtel jadis exubérant au milieu d'une forêt dévoreuse des splendeurs passées.
Un Libanais vendeur de miroirs magiques au coeur de l'Amazonie. Magiques ? Evidemment, puisqu'ils avaient le pouvoir de ne refléter que ... le bon côté des gens !
Et bien sûr des histoires d'amour très fortes où chacun se donne et puis se perd, où la quête du bonheur et du plaisir riment avec la générosité de chacun.

Entre rêve et réalité, tout au long de ces courts récits, on ressent l'authenticité de ces hommes et ces femmes pour lesquels Sepùlveda a une infinie tendresse.

Entre rêve et réalité, oui c'est bien ça, car certaines histoires sentent la marijuana à plein nez ; et loin de l'Amérique latine, ce sont les volutes épaisses des vieux fumeurs de haschich qui enveloppent cet autre recueil.

Cela se passe en Egypte où le puissant auteur Alaa el Aswany nous offre un bijou de nouvelles intitulé J'aurais voulu être égyptien (Actes Sud), toutes se déroulant en plein Caire, bien loin des yeux touristiques.
Ce livre est à lire dans sa totalité, je m'explique : il faut en lire la préface, à elle seule un régal, où l'auteur détaille l'importance de l'illusion créée autant en littérature qu'au cinéma.

Premier texte de l'auteur du fameux Immeuble Yacoubian, voici une autopsie de la société cairote, avec les absurdités des codes d'apparence et de l' extrémisme religieux qui ont valu à El Aswany de sérieux démêlés avec la censure de son pays.
Dentiste le jour, il aime arpenter les quartiers sombres la nuit parce qu'il dit avoir besoin de ces deux univers pour nourrir son écriture.
La première du recueil "Celui qui s'est approché et qui a vu" (100 pages !) pose le personnage d'Issam désorienté (!) par sa fascination pour le monde occidental contre l'hypocrisie du monde qui l'entoure.
Les individus y sont tendres ou cruels, n'hésitant pas à s'envoyer des gifles ou à se hurler dessus quand ils sont contrariés.
Ils sont piégés par un obscurantisme tangible et se déplacent dans des cadres variés : une famille, un individu isolé, une salle de classe, une université, une relation amoureuse. Souffrance au travail, à l'école, souffrance due au handicap..., des situations racontées avec férocité, sans complaisance aucune !

En plus de sa préface à ne pas manquer, ce livre nous offre un deuxième bonus : j'ai entendu El Aswany exprimer son enthousiasme d'avoir été traduit par Gilles Gauthier et on le croit volontiers, puisque le résultat en est simplement gouleyant...

A travers ces courts récits, l'illusion d'exotisme est garantie !

jeudi 23 avril 2009

Ralf et 'Double A' sous les pommiers

Le fan club de la Médiathèque ne pouvait manquer de vous signaler quelques concerts à ne pas manquer en ce doux mois d'avril

Ralf Altrieth, notre saxophoniste normand-d'adoption-préféré a une actualité bien chargée et j'en suis ravie.
Après avoir participé au mois du jazz "Focus Jazz #3 sur Caen, Ralf naviguera entre Bernay, Lisieux et Caen.

Amateurs de jazz , de musique du monde, de folklore et de tango d'Argentine, rendez vous à Bernay, le samedi 25 avril avec 'Double A'. Tous les détails sont sur l'affiche.



Présentation concoctée par Ralf :

"D
OUBLE A"
Musiques à géométries variables

Ralf Altrieth, saxophone
Jorge Borsi, contrebasse
+ Miguel Ballumbrosio, bombo

Basse et Mélodie.
Sur les bandonéons d’Arnold & Arnold, l’une ne va pas sans l’autre.
L’Allemagne a inventé l’instrument, l’Argentine lui a offert le tango.
Alors quoi de plus naturel que ces retrouvailles entre Ralf, le saxophoniste
et Jorge le bassiste pour un voyage autour du monde de la musique ?
Leur collaboration amicale a commencé dans le swing et s’est enrichie
sur les rythmes latinos. Aujourd’hui, ils inventent une formation
"à géographie variable" en invitant, au gré des rencontres, des complices
venus de tous les horizons, installés comme eux sous les pommiers.

Alléchant!
Je remercie également Christiane qui a consciencieusement assuré la transmission des informations et la traduction argentino-française. Grâce à elle, le "3e homme" de la soirée ne passera pas inaperçu. Car même s'ils sont 2 à l'affiche, en fait, ils seront 3.



Miguel Ballumbrosio est -entre autres activités de compositeur, danseur, chanteur- un percussionniste afro-péruvien installé en France... mais pas sous les pommiers.
Miguel et son bombo, ce tambour traditionnel péruvien, ajouteront la note andine à notre mélange germano-argentin.



Ne vous désolez pas si Bernay vous est inaccessible, Ralf sera prochainement près de chez vous.

Le 9 mai, Das Kaff -Ralf Altrieth, saxo ; Nicolas Talbot, contrebasse ; Mike Surguy, batterie -
jouera à la Double Croche de Lisieux.



Le 24 mai, Haüschen -Ralf Altrieth, saxo ; Maël Guézel, percussions -
improvisera au Musée Atelier Yvonne Guegan de Caen

En dernier recours, je vous conseille la discothèque de la Médiathèque.
Avec de la chance vous y croiserez Ralf et vous y trouverez sans coup férir quelques CD qu'il a gracieusement offerts.
Cette semaine dans les bacs "Arrivée", une collaboration bien nommée, très cool, enregistrée en 2001 avec Daniel Almada au piano...

mercredi 22 avril 2009

Bergounioux à Lisieux


Un moment de théâtre à ne pas manquer !

MIETTE
de Pierre Bergounioux
Jeudi 23 avril et vendredi 24 avril - 20 h 30 - La Filature


Miette est une représentation du monde paysan dans le Limousin des années quatre-vingt.

"Il appartenait à l'endroit. Il fut l'endroit fait homme, comme elle avait été la femme qu'il avait fallu, à un moment donné, à cet endroit.
… Qui ne l'a pas connu aurait pu douter qu'il était un, que le même homme négociait l'achat de vins fins auprès des propriétaires de chais bordelais, en assurait la vente dans la bonne société lilloise ou bruxelloise et, le matin suivant, s'enfonçait, muet, farouche dans l'épaisseur des fourrés.
… Il partit pour rester. Il prit les usages de la ville pour revenir à la terre, au différend qu'ils avaient. Il maniait le français avec élégance. Sa phrase était ample, abondante."

(Image extraite du site Esprits nomades)

Un portrait cruel mais réaliste de la condition des paysans. Cette oeuvre est à la fois dure et émouvante.
Pierre Bergounioux est considéré comme l'un des plus grands auteurs français vivants.

Tirée des cartons et albums à photos, apparaît toute une vie de paysans du haut plateau granitique Limousin.
C’est à travers la mère « Miette » et ses quatre enfants que se répète le rôle immémorial dicté par le sang, le sol et le rang.
Puis le souffle du temps a touché ces hauteurs. Ce grand mouvement a emporté les personnages et changé le décor.
On a tâché de fixer les dernières paroles, les gestes désormais perdus de ce monde enfui.

Dramaturgie et mise en voix : Eric Louviot et Arnaud Aubert

Avec : Arnaud Aubert et Elisabeth Tual

Régie : Christel Rochet

Renseignements :
La Filature, 11, rue d'Orival, Lisieux.
Contact et réservation : tél. 02 31 62 66 08, communication@tanit-theatre.com, www.tanit-theatre.com. Réservations conseillées. Tarif 6€ entrée libre pour les adhérents.

mardi 21 avril 2009

Plus de pipe pour Tati

Alors voilà une nouvelle polémique comme on les aime !
Nous la devons à la régie publicitaire Métrobus. Dans un souci de respecter la loi Evin, les publicistes de cette maison bien connue pour embellir le métro parisien ont fait disparaitre une pipe.
Mais quelle pipe ?
Sur une affiche présentant une expo sur le réalisateur Tati, ils ont choisi de transformer la pipe de Jacques en moulin à vent... Scandale dans les chaumières, on ne troque pas une pipe pour un moulin !

De nombreuses personnalités se sont prononcées pour condamner cet acte de censure et c'est heureux !

On se demande bien ce qui a pu passer dans la tête des pubeux de cette régie.

Roselyne Bachelot Ministre de la Santé s'est même prononcée en faveur de la pipe. C'est dire !
Enfin chacun jugera !

Au dessus vous avez l'affiche sans Pipe. Bien triste non ! Tous ensemble :"PAS BIEN ! "
Dessous la vidéo avec la pipe. Là c'est déjà mieux ;-) Tous ensemble :"BIEN ! " ;-)




Pour le plaisir de tous voici un autre extrait récupéré sur YouTube. Il s'agit de la "scène de la cuisine". Plus précisément et pour coller avec l'actualité aurait-on pu l'appeler "La pipe dans la cuisine"




Bien entendu les amateurs et défenseurs de la pipe peuvent retrouver des films de Tati à la médiathèque.
Avec cette affaire, Magritte est tombé sur un bec !

samedi 18 avril 2009

Devinettes gauches

Samedi-13h, c'est blog. Aujourd'hui, c'est blague.

Qu'est-ce qu'une
expression imagée ? Une formulette qui renvoie à une image mentale, toujours incongrue, souvent irréalisable, surprenante en tout cas.
Exemples ind
émodables : avoir du pain sur la planche, être copains comme cochons, ne pas avoir les 2 pieds dans le même sabot...

Pour vos zygomatiques z'et méninges du jour, à vous de retrouver dans ces illustrations un petit florilège de ces expressions de langage.
Ces collages gauchissent* les expressions; cela les rend juste un peu plus absurdes, nettement plus drôles.


Pour quatre bonnes ré
ponses... un café offert.


Niveau vrai débutant





Niveau faux débu
tant



Niveau moyen




Niveau (un peu) avancé






Réponses dans Retour d'image : collages de Claude Ballaré, edition Drosera (2005).
Livre disponible chez tous les bons libraires.



* Vivian, dans un sens premier, ce verbe signifie «déformer »...

vendredi 17 avril 2009

Et un bon livre, un !

Ah ! ça faisait longtemps que je ne m'étais pas penchée sur le blog... me revoilà, furtivement.

Je reprends du service pour vous parler d'un livre que je viens de lire, conseillée par une des membres de mon nouveau comité de lecture (le 1er mercredi de chaque mois, à 19h00, à... Landivisiau... oui, soit 350 kilomètres... mais l'accueil est chaleureux !!!) ; digression, digression...
On se recentre ; un livre donc, conseillé par une lectrice qui tient un blog assez couru : Sylire.

Il s'agît du dernier texte de Agnès Desarthe, Le Remplaçant, aux éditions de L'Olivier.
Texte très court, une centaine de pages à peine, dans lequel elle raconte l'histoire de son grand-père de "remplacement". Histoire autobiographique qui éclaire un peu mieux la prose de l'auteure.
Ce grand-père de "remplacement" est le second mari de sa grand-mère maternelle ; le premier mari étant mort dans un camp d'extermination.
Ce grand-père qui occupe tout l'espace du récit a pourtant le bon goût de n'être ni aussi beau, ni aussi intelligent, fin et sensible que le premier, le mort.
Ce grand-père est aussi un conteur hors-pair ; qui suspend les enfants à ses récits.
Ce grand-père, enfin, de remplacement peut-être, mais finalement le seul qu'Agnès ait connu, est un être de chaleur, de partage, d'amour pour cette petite fille un peu spéciale que fut l'écrivaine.

La construction du livre est très particulière ; en cours de récit une seconde figure de "remplaçant" apparaît. Il s'agît de Janus Korzack, pédagogue polonais, ardent défenseur des droits des enfants ; c'est lui qui recréera une illusion d'école au sein du ghetto de Varsovie, lui à qui l'on a offert la chance de quitter le ghetto, se s'en "sortir" et qui a choisi de rester auprès des enfants, "ses" enfants, ceux qui n'avaient plus personne d'autre.
Cet homme, Janus Korzack, aurait dû être le cœur du récit, c'est Agnès Desarthe qui le dit dans son livre ; mais voilà, le grand-père a pris toute la place ; voulant écrire sur un homme qu'elle admire, Agnès Desarthe se retrouve, malgré elle pratiquement, à écrire sur celui qui l'a constituée.

Ce court texte m'a bouleversée. Il dit très simplement l'indicible. Pas de grandes réflexions, pas de grandes explications ; elles échouent la plupart du temps à rendre compréhensible ce qui ne le sera jamais.
Quelques mots simples, presque des mots d'enfant, et l'émotion qui affleure.

jeudi 16 avril 2009

Une lecture iodée

Après ces jours derniers particulièrement bien remplis, je décide, pour m'en éloigner, de me retrouver face à un texte.
Assez rétive à l'idée de lire ce qu'il faut lire absolument (quel palmarès de critiques ! ), je fonce néanmoins chez la libraire (eh oui, il nous arrive d'acheter des livres !) et me plonge dans le Paris-Brest de Tanguy Viel, j'ai soudain envie de m'y colleter, d'autant que cet auteur nous a rendu visite à Lisieux le 2 avril et que d'évidence le personnage m'intéresse - son Insoupçonnable m'avait beaucoup emballée -, alors voyons un peu ce roman sorti il y a trois mois déjà.

Cette ville de Brest ça fait longtemps que je la connais et que je l'aime, c'est vrai qu'elle est moche et ravagée (je cite l'auteur !), mais c'est aussi ce qui la rend belle et on n'arrive pas par hasard à Brest : pour la voir il faut le vouloir. Il faut la vouloir, cette ville !

J'y suis vraiment entrée immédiatement, est-ce parce que le protagoniste y règle ses comptes et que cela correspond à mon état d'esprit du moment.
Vive les secrets de famille. Ce texte sent le soufre et son style sent l'iode.

Je ne l'ai pas lâché. Je l'ai lu debout. Dos à un feu de cheminée que j'ai régulièrement alimenté, de sorte que la chaleur diffusée était à la limite du tenable, ça me chauffait les fesses mais je n'avais pas l'intention de bouger d'un iota parce que j'avais besoin de cette chaleur à cet instant-là, parce que cette histoire m'a portée et que je l'ai bien supportée ; chaque nouveau paragraphe reprenant la fin du précédent, on en ressent le rythme des vagues et du ressac, avec la fausse impression de faire du sur place alors qu'on est déjà sur la crête suivante.

La page 56 commence ainsi :
(..) on ne s'est pas parlé du trajet, comme rendus plus silencieux encore par la mer endormie qu'on longeait maintenant sur la seule route tracée qui sillonnait la dune, où chaque rocher dressé à la surface de l'eau semblait comme une stèle apaisée à la mémoire du vent. Mais c'est à peine si je la regardais, la mer, attentif seulement à l'instant où on apercevrait cette maison dont ma mère m'avait parlé cent fois au téléphone, on ne peut pas la rater, disait-elle, tu verras comme elle est belle. Et dans le ciel sans reproche, bientôt on pourrait voir, comme sur un promontoire exprès, la solitude de la maison se profiler à l'horizon de la route, exactement comme je l'imaginais, comme un rocher que la mer aurait jeté un jour énervé d'équinoxe, vieux mélange de granit et d'ardoise, dont chaque marée trop haute sous chaque rafale trop grande venait encore rafraîchir le vieux lierre sur la façade si fière, érigée comme un défi bourgeois à la mer millénaire.

Au long de cent quatre-vingt-dix pages non stop, parfaitement immobile, je me suis tenue prête à recevoir les vagues successives, mes pensées seules en mouvement.

Ce fut un beau dimanche à se laisser bercer par une histoire sombre qui suinte la mer, la vraie, la mer d'Iroise.

Vue sur la rade de Brest


mercredi 15 avril 2009

Tanguy Viel à la médiathèque !

Ils ont 15 et 16 ans, sont collégiens ou lycéens. Ils ont rencontré Tanguy Viel, jeune écrivain, à la médiathèque de Lisieux le 2 avril dernier dans le cadre du projet Passerelle. Eux c'est Converse aux pieds, jean slim. Lui, c'est chemise blanche, pull ras-du-coup, classique atemporel.

L’auteur écrit aux éditions de Minuit, couverture blanche « le blanc, le beige, le crème sont garants de qualité en France » même si on sent que ces tons n'attirent pas spontanément le lecteur adolescent, plus habitué aux couvertures illustrées à la mode anglo-saxonne.

Dans le cadre du projet, les élèves ont lu Insoupçonnable, troisième roman de l'auteur paru en 200X

Tanguy Viel a des références littéraires de quelqu’un qui pourrait avoir 60 ans et plus, il a nommé Balzac, Shakespeare, Dostoïevski, Flaubert, Proust, Hitchcock. Toutes ses références pouvaient impressionner les adolescents présents, mais l’auteur écoute aussi Franz Ferdinand, MGMT… D’ailleurs écoute-t-on de la musique quand on écrit ? Deux ados en sortant de l’auditorium s’interrogeaient.

L’auteur a passé son bac, s’est inscrit en fac pour s’éloigner de sa famille. IL n'allait pas en cours. Rebelle Tanguy Viel ? Non. Il n'a pas de revendication.

Il a toujours voulu écrire. Ou plutôt, il a toujours voulu devenir écrivain. L'ambition d'être écrivain a même précédé son besoin d'écrire. C'est un auteur sans fard ni compromis. Combien d’élèves présents ont été touchés par ce témoignage ? Peut-on se projeter écrivain à 16 ans ? Et à 18 ans ? C’est audacieux. C’est un engagement fort.

Mais Tanguy Viel n’écrit pas de textes engagés. Il laisse le monde aller. D’ailleurs il interroge les élèves présents et parle de son expérience « Vous n’êtes pas tout à fait à l’âge, où on se dit qu’on s’est fait avoir, mais ça ne va pas tarder ». Il est bavard mais point trop, a de l'humour, juste ce qu'il faut. La conversation est riche et animée.

L’auteur a besoin pour démarrer une histoire de se retrouver dans une âme d’enfant, un peu de naïveté et beaucoup de solitude. Ses personnages se font souvent avoir, il n'aime pas les héros. C'est sa façon à lui de rendre proches ses personnages.

Au lycée, les dissertations se font avec des plans, Tanguy Viel n’en fait jamais. Pour lui, les plans ça sert à remplir des cases : sans intérêt. Il préfère monter et démonter le texte qu’il travaille à l'intuition, à l’oreille, comme une petite musique qui le guide de l'intérieur.

Chacun, pense-t-il, a dans sa tête une conversation en continue. Pour lui écrire permet de se dégager un peu de cette pression permanente. Quand nous lisons, peut-être, cherchons-nous des écrits qui ressemblent à nos conversations intérieures ?

Il faut savoir ne rien faire, s’ennuyer est indispensable à la création.

Tanguy Viel lit, regarde la mer, écoute de la musique, va au cinéma; le cinéma est très influent sur son oeuvre. Ses livres sont courts (2h environ à la lecture), presque la durée d’un film. Il travaille deux à quatre années sur un roman.

Ce qu’il aime plus que tout quand il écrit (« est-ce de l'extase ? » lui demande un lycéen), c’est charger un objet de tout ce qui va faire basculer le texte (un panama par exemple dans Insoupçonnable).


A un de ces jours !


Quelques photos de cette manifestation

Les élèves font une lecture des textes de Tanguy Viel


Un public attentif


L'auteur en pleine explication !

mardi 14 avril 2009

Jasper Morrison et al.

Lu, dans le Marie-Claire de Mai 2009 (paru en avril ?...), cette brève à propos de l'exposition "Jasper Morrison : take a seat", visitable jusqu'au 24 mai au Musée des Arts Décoratifs à Paris : "Ce n'est pas tous les jours qu'on peut poser son derrière sur une œuvre muséale. Le designer Jasper Morrison ne se contente pas d'exposer ses chaises.... il nous propose aussi de les tester..."

Etonnant n'est-il pas mon cher Jean-Marcel !

Eh bien non ! Ici, à Lisieux, qui n'est pas Paris, c'est tous les jours que l'on peut poser son fondement sur une œuvre de Jasper Morrison et sur celles d'autres créateurs en vogue et cela depuis bientôt 7 ans. Le mobilier de la Médiathèque choisi par l'architecte Gary Glaser du Cabinet DBL (du Besset-Lyon) fait en effet la part belle aux formes et couleurs du design contemporain.

On peut donc au choix s'asseoir sur un des 80 exemplaires de la fameuse "Air-Chair" (Magis, 1999) de Jasper Morrison en s'accoudant à une "Air-Table", ou profiter des blanches liseuses "Tom Vac" (Vitra, 1997) signées par Ron Arad ou bien encore dans l'espace jeunesse tester les nombreuses "Wait" (Authentics, 1997) de Matthew Hilton,... sans oublier le reste du mobilier chauffeuses, tables, portemanteaux et porte-parapluies...




Est-on moderne et branché à Lisieux ! Le saviez-vous chers lexoviens ?...


vendredi 10 avril 2009

Va te brosser les dents

Il est de petits ustensiles du quotidien qui ont eu leur quart d'heure de gloire : souvenez-vous de La pince à linge chantée par Berthe Sylva, Le rasoir électrique de Serge Gainsbourg ou la fontaine-urinoir de Marcel Duchamp.

Aujourd'hui, c'est un ustensile de nettoyage sur lequel j'attire votre attention. Tout le monde le possède niché dans son sac à main (en sandwich entre les kleenex et le rouge à lèvres, pour les dames) ou dans un verre sur le bord du robinet (pour les autres).

Formé d'un assemblage de poils dressés à la perpendiculaire sur une monture plastique allongée : je suis ? je suis ?

Je suis la brosse à dents ! Objet nécessaire certes mais moche comme un pou. Alors pourquoi vous en parler ?

Parce que 2 acolytes se sont penchés sur son cas. Et de leur objet d'étude, ils en ont fait une chose drôle, vivante et délicieusement observée. Le format allongé du livre épouse même la forme de l'ustensile.

A titre personnel, il y a eu l'AVANT ce livre et l'APRES. Avant, je me brossais les dents, mécaniquement, en corvée clinique et routinière. Maintenant, je souris quand je passe à la salle de bain.

Après avoir feuilleter ce livre d'images, vous la verrez comment votre brosse à dents ?

Les brosses à dents / Pittau et Gervais (album jeunesse classé à la lettre P)

jeudi 9 avril 2009

Jardiniers à vos outils

Jardiniers à vos outils



Notre sélection « jardin en avril »


Au jardin d’agrément, on doit préparer corbeilles et plates-bandes à recevoir les plantes d’été ; on peut même commencer à y planter les fleurs les plus rustiques, dont les plants sous châssis.



La plupart des plantes annuelles employées pour l’ornementation du jardin se sème en ce moment.



On divise les plantes vivaces.



Au potager, on effectue les derniers labours, on prépare les planches.On sème sous châssis.



Au jardin fruitier on termine la taille.




La brouette et les outils géants ont été réalisés par les menuisiers de la ville.




Les fleurs nous ont été prêtées par le service espace vert de la ville.


Pour en savoir plus, venez nombreux emprunter les livres à l’espace adultes de la médiathèque, et nos DVD de la collection « silence ça pousse » au multimédia.