vendredi 22 décembre 2023

Atelier d'écriture du 9 décembre 2023

Pour ce dernier atelier de l'année, Anne-Lise a fait appel à notre odorat : une goutte d'huile essentielle sur le poignet, nous étions prêts à écrire. Peut-être arriverez-vous à retrouver ce parfum, à la lecture des textes...

Je vous souhaite de très belles fêtes de fin d'année, et vous dis à l'année prochaine pour de nouveaux ateliers à la médiathèque de Lisieux !



Sophie S.


« Doux Parfum »

 

Orange douce, petit grain bigarade ou bien mandarine…

Me voilà partie vers un bain de douceur, un bain d’été, un bain de soleil.

Il me pique les yeux et attise mes narines comme autant de petits de moments de plaisir qui m’ancrent à la vie et à ses moments suspendus auxquels je sais me raccrocher quand, dehors, le soleil brille moins fort ou bien même que les nuages ou le brouillard viennent à le faire disparaître totalement.


Orange douce, petit grain bigarade ou bien mandarine…

Me voilà partie dans ce tumulte d’énergie qu’il me procure à son approche. Une douce énergie, une énergie d’un foyer sécurisant et réconfortant dans lequel il me plaît de me réfugier quand, dehors, l’énergie me plombe. Il m’accueille dans cette atmosphère récemment diffusée et me met en joie de bouger si je l’accompagne d’une douce musique dynamisante.


Orange douce, petit grain bigarade ou bien mandarine…

Me voilà réconciliée, alignée, mes sens en éveil remerciant ces instants si précieux que la vie sait m’offrir et que je sais saisir pour pouvoir m’épanouir.



Sophie T.


D’abord ça surprend.
On ne sentait rien ou plutôt on sentait du vide.
Une absence d’odeur.
Ou plutôt une odeur tellement habituelle qu’on ne la sent même plus.
Et d’un coup, tout change.
Une odeur forte, presque trop forte, emplit le nez.
Mais c’est tellement bref. On croit avoir rêvé, cette sensation d’avoir vécu quelque chose mais sans se rappeler quoi.
Alors on y revient. Une autre grande inspiration.
Plus longue, plus intellectuelle, chercher une réponse à un « c’est quoi ? »
Une troisième inspiration. On y est presque.
On sent que ça pique, comme une acidité.
Une fragrance connue, familière presque nostalgique.
Et la sensation reste là, même quand les nouvelles inspirations n’entraînent plus cette fragrance au fond du nez.
On l’a dans la tête, on l’a dans le cœur.
On lutte pour la garder, mais c’est déjà trop tard.
L’odeur est partie mais elle nous a laissé
Un grand sourire aux lèvres et la sérénité.



Kristell


« Brume d’agrume »


Je cherche. Je ne te trouve pas.
Qui es-tu ? Rappelle-toi à moi !
Je sais que pour m’endormir tu es là
Tu apaises mes maux et donnes à mes rêves l’éclat

Chaque matin tu vitamines mon cœur
En cake d’amour je goûte ta saveur
Tu pétilles et piques par ta senteur
Dans la cuisine, chasse la mauvaise odeur

Je te cherche parfois haut dans le ciel
Dans une tarte, je te trouve, tel un grand soleil
Avec du saumon mes papilles s’émerveillent
Je te presse, et tu coules en de multiples perles

Mon nez est bien troublé
Peut-être es-tu citron ?
Ou bien doux pamplemousse ?
Agrume tu me plais
Et me fais sentir bon

Ma journée sera douce
Merci pour ton coup de pouce !

 

 

Maïlys


Hiver. Tout doux, dans les chaumières. Les oranges pressées du dimanche matin. L’odeur de cannelle qui s’échappe des tasses et du four.

Tout doux, le dernier chocolat du calendrier de l’avent. Réveil à 11h. Les paquets colorés attendent sous le sapin. Le chat s’étire dans un coin.

La ville frétille de milliers de petites mains d’enfants, déballant leurs cadeaux impatiemment.

Tout doux, c’est l’anniversaire de mamie aujourd’hui. La famille est réunie.


Hiver. Enrhumée. Un mouchoir de climarome pas loin du nez. On savoure, lorsqu’il se débouche, ce mélange de lavande et de je ne sais quoi.

Enrhumée, dans le plaid enroulée. L’odeur de l’hiver, dans la maison, se mêle à celle, dehors, du feu de cheminée des voisins.

Petit à petit tombent les aiguilles du sapin. Il va être temps de l’enlever. Dire au revoir à ses notes de forêt. Des grands espaces qui s’invitent chez nous.

A l’année prochaine, hiver tout doux.



Stéphanie

 

Je n’ai pas beaucoup d’odorat et il peut m’arriver de me juger pour ça, je me dis que je me prive de quelque chose, que je ne suis pas en contact, mais avec quoi, que c’est le plus ancien des sens, le plus primitif, le plus animal, et que je suis trop dans le mental, la bête noire des ashrams.

Je ne sais pas pourquoi je n’ai pas beaucoup d’odorat. Est-ce que le fait que j’ai tant fumé pendant tant d’années en est responsable ? Est-ce que savoir le pourquoi de ça a le moindre intérêt ? Il y a peut-être des causes psychologiques et presque aussi anciennes que moi ?

Je ne sais pas forcément reconnaître les odeurs, mais je sais celles qui me plaisent ou me déplaisent. Il y a des parfums que je déteste. L’odeur que j’ai sur le poignet est délicieuse et citronnée.

Mes odeurs préférées sont celles du riz qui cuit, de l’herbe fraichement coupée, de l’Eau Sauvage de Christian Dior que sentait mon père quand j’étais petite et que par miracle sa belle-mère a offert à Patrice à Noël l’an dernier si bien qu’il a senti l’Eau Sauvage de Christian Dior les derniers mois de sa vie et de notre vie commune. J’aime aussi beaucoup d’autres odeurs de végétaux, par exemple le céleri, de plantes aromatiques, ou de trucs qui mijotent.

Quand je travaillais dans le social, comme on dit, je n’étais pas gênée par les odeurs des gens dont je m’occupais alors que d’autres disaient que tel ou tel sentait mauvais et même, à un moment je travaillais avec des personnes très désocialisées et j’ai un jour emmené un junkie qui avait de surcroit des problèmes psychiatriques majeurs, à une projection un dimanche matin, au cinéma Le Bastille, je crois que c’était le film Les Chtis, dans une salle pleine de SDF et c’était un moment magnifique. J’ai juste mis mon écharpe un peu sur mon nez parce que quand même, mais j’ai été très heureuse de vivre ça et je crois que personne d’autre, au taf, n’aurait pu le faire.

Quand j’ai fait des stages dans des services hospitaliers où les gens se sevraient de l’alcool ou des drogues, un des ateliers chouchous des équipes (avec l’atelier d’écriture) consistait à « piffer » des odeurs de synthèses assez médiocres.

Je disais souvent, quand je vivais à Paris, que n’avoir pas beaucoup d’odorat était un avantage adaptatif. Mais maintenant, je vis à quelques kms de Lisieux, dans la campagne, et quand il m’arrive de courir le matin, je suis gênée à la moindre bagnole qui passe. Depuis 23 ans que je ne fume plus, peut-être que mon odorat s’est amélioré ?

 

 

Hélène

 

"Frais
Poivré
Citronné
Mais trop
Trop fort, entêtant, écœurant
Trop
Trop
Trop
Besoin de douceur
De délicatesse
De subtilité
À chercher
À trouver
Trop
Trop
Trop
L'éloigner pour ne plus être envahie
J'essaie mais la repousse
Envie de choisir
L'odeur de la pluie
D'une rose
De la peau aimée
Du foin fraîchement coupé
Celle-là, elle ne me dit rien de bien
Elle m'agresse
En ce matin chagrin
Pas de voyage
Pas de...
Pas de...
Un pas de deux
Un tourbillon
Et partir vers d'autres horizons. "

jeudi 14 décembre 2023

Atelier d'écriture du 18 novembre 2023

A l'occasion du festival des Boréales, un atelier d'écriture spécial autour de l'Islande, pour notre plus grand plaisir !


Céline


Un jour en Islande…

« Je volcan ? »

Je vole maintenant.

Je vois les arborescences de la vitre se dessiner sous l’encre de la pluie. 

A cet instant, elle m’écrit le prologue d’un nouveau voyage. Mon corps se tasse sous la couverture et délivre mon esprit vagabond, pour partir à l’invitation de l’imaginaire.

La matière, autour de moi, les meubles, les murs, les pierres, ma chair, mes vertèbres, deviennent presque insoupçonnables jusqu’à se dématérialiser.

Les réalités se troublent et mes yeux ignorent les conditions moléculaires comme les lois de la physique, dans lesquelles j’étais encore enferrée il y a peu.

La rigidité et la férule d’être se ruent progressivement à un état métaphysique, sans apesanteur.

L’Islande ? Mes pensées font « éruption » face aux silhouettes flammées qui prennent et cherchent forme parmi les volcans.

Je ne ressens plus les morsures du froid, je ne vis plus les frémissements de mon corps évanescent.

Je deviens aérienne, éthérée, juste une conscience qui vole, plane.

Je m’élève telles que ces volutes de fumées qui suivent la danse du feu des magmas qui s’éveillent.

Je rêve ou bien c’est l’Islande qui vient me confier ses rêves tout de flammes vêtus, et de lave limé d’or rougeoyant.

Tout autour, sa beauté s’agite de bruissements et de houles, d’ondoiements et de plissures dans un vent panoramique. L’Islande me parle de ses forêts qui tremblent devant les volcans empereurs. La terre révèle sa puissance aux milles braises qui défient celles du soleil.

La dualité se perpétue entre le sel et le ciel, avec une joute tout feu, tout flamme.

L’Islande est un silence menaçant, mais aussi cette voix céleste, celle des glaciers qui touchent l’azur en pourléchant de ses flammes l’horizon ému qui rougit.

L’Islande, ses miroirs qui se reflètent de ses lacs colorés de braises…

La vitrine aux volcans qui reste à briller toute l’année.

Terrien, on a des bleus à l’âme et cette envolée m’a mis du rouge aux lèvres et le feu au cœur. 

Les glaciers veulent rendre la glace avec la Terre en colère. Le ciel rubescent n’a qu’une couleur pour y répondre ;

Il y a splendeur et aiguilles sous roche.

L’Islande, de sa nature si volcanique, se « lave », de tout soupçon. Des laves bien courroucées, qui reprennent vite le flambeau.

Mes yeux frôlent l’embrasement des paysages, sans se brûler. Ces derniers bavent sur tout et tout le temps… le temps des tisons.

Commence alors ce voyage chaleureux où chaque étape est mêlée de ris et lumières.



Maïlys

 

C’est la première fois qu’elle remettait les pieds en Islande depuis son enfance. La sortie de l’aéroport créa en elle un magma d’émotions, qui la réchauffa face au froid mordant. Elle était de retour, après des années à rêver de sa maison.

Dans l’avion déjà, elle avait collé son nez au hublot pour voir les paysages bluffants défiler. Les coulées de lave qui couvraient la terre d’une épaisse couverture noire, les plaines vertes qui les succédaient, les glaciers blancs au-dessus, bleu électrique en dedans. Un pays aux milles couleurs, à l’image des maisons qui embellissaient les rues de Reykjavik.

Elle était de nouveau chez elle. Elle retrouvait les odeurs, les chemins, les chants d’oiseau de son enfance. La route qu’elle avait prise, quinze ans plus tôt avec ses parents, pour quitter ce pays qu’elle aimait tant. Elle la reprenait enfin dans l’autre sens.

Elle arriva devant la maison. Sa maison. Sa maison bleu glacier

samedi 14 octobre 2023

Atelier d'écriture du 14 octobre 2023

Voici la production de cet atelier spécial écriture de chansons, animé par l'autrice-compositrice-interprète Karen Lano


Cathy, Evelyne et Jean

 

« Jardin secret »

J’ai retrouvé le vieux banc
Où nous allions rêvasser
Main dans la main en chantant
Nous nous étions enlacés

Dans le grand jardin
Gardien de nos secrets
La menthe et le thym
Mêlés nous enivraient

J’ai cherché dans les buissons
Les fraises les framboises
J’ai croisé le hérisson
Le nez luisant de rosée

Dans le grand jardin
Gardien de nos secrets
La menthe et le thym
Mêlés nous enivraient

Sur le banc
Marie
On s’aimait
Marie

Dans le grand jardin
Gardien de nos secrets
La menthe et le thym
Mêlés nous enivraient

Dans le grand jardin
Gardien de nos secrets
La menthe et le thym
Nos amours envolés

 

 

Jean-Lou, Irène et Hervé

 

« Déambulation cosmique »

Une broutille frou-frou dérouille
Un loup-garou roupiller
Le figuier brode dans l’espoir
Se lover oseille gagner

Profondeur printemps
Saison intime éden
Déambulation
Plénitude temporelle

Une citrouille et une roulotte
Démocratie déformée
Pyjama et incrédule
Espoir décrypté gagné

Profondeur printemps
Saison intime éden
Déambulation
Plénitude abandon

Une trousse secrète
Potager, ressources

Profondeur printemps
Saison intime éden
Plénitude limace
Incrédule attentat


 

Catherine, Léa et Paul

 

« Avant la nuit »

Dans le lit d’une rivière,
Ruisselant contre les pierres,
Les eaux glacées me décrivent
Nos souvenirs en dérive.

Berce mes rêveries,
Hamac, mélancolie.
Berce mes rêveries,
Hamac, mélancolie.

Quand la rosée du printemps
Brouille mes rêves d’enfant,
Le soleil dans son secret
Sèche les broutilles du passé.

Berce mes rêveries,
Hamac, mélancolie.
Berce mes rêveries,
Hamac, mélancolie.

 Déambule, petit.
Au jardin, grandis.

Berce mes rêveries,
Hamac, mélancolie.
Berce mes rêveries,
Hamac, mélancolie.

Berce mes rêveries,
Hamac, mélancolie.
Berce mes rêveries,
Hamac, avant la nuit.

 

 

Dario, Anne, Stéphanie et Maïlys

 

« Le figuier »

Se lovant dans le figuier
Son esprit part en été
Les pieds nus dans la rosée
En laissant son âme chanter

Enflammé d’amour
Son cœur est protégé
Les arbres l’entourent
Son cœur est protégé

D’amour mon cœur a cramé
Le figuier déraciné
L’oxygène vient à manquer
Incrédule, abandonnée

Enflammé d’amour
Son cœur est protégé
Les arbres l’entourent
Son cœur est protégé

Mon amour en cendres
Mais vient le printemps

Enflammé d’amour
Son cœur est protégé
Les arbres l’entourent
Son cœur est protégé

Enflammé d’amour
Mon cœur est protégé
Les arbres m’entourent
Mon cœur est protégé

vendredi 29 septembre 2023

Atelier d'écriture du 23 septembre 2023

La Semaine bleue, qui est un événement dédié aux personnes âgées, était l'occasion de rendre hommage à nos aînés. Nous avons écrit ces textes à partir de photos de Steve McCurry.

L'édition de cette année aura lieu du 2 au 8 octobre. Vous pourrez retrouver à cette occasion les textes dans le hall de la médiathèque.



Irène

 

Maman papa où êtes-vous belle maman je te découvre enfin je suis si heureuse de partir et de revenir vers vous. Ne partez pas je vous suis j’aime votre compagnie belle compagnie je vous aime. Ni passé ni avenir à l’aise enfin du respect de l’autre du soleil du bruit du silence plus de guerre la paix vous êtes nos petits on vous choie notre repère enfin l’entente la quiétude. Pas d’histoires de disputes mes aïeux. J’aime enfin la vie en harmonie avec l’univers de tous les temps vous ne m’effrayez pas vous avez bien vécu. Non il ne faut pas se suicider non il ne faut pas la vie est trop courte quand j’étais jeune je trouvais la vie trop longue. On ne peut tout vivre on ne peut se laisser aller trop longtemps le travail le courage les épreuves le temps passe trop vite je n’ai pas de petit enfant que faut-il faire ? Brûler les étapes et tout gâcher changer de vie les amours sont une leçon les saisons passent les jeunes partent parfois fumer boire les addictions survivre se dire qu’il y a pire que soi être heureux être soi marcher dans la forêt mamie ne peut plus marcher je pense à elle. Je veux lui parler l’écouter elle a son autorité mais elle me rassure elle est la dernière des aïeuls j’aime ton fils mamie on va bien s’occuper de toi quand tu dis avancer tu es courageuse tu nous portes ton enthousiasme ta joie de vivre. Ton corps ne peut plus mais ton esprit est là. Maman tu es partie épuisée fatiguée papa aussi et Hubert mon frère il y a les enfants maintenant c’est l’amour qui vous porte la vie présente et future.

 

 

Hervé

 

Joie de vivre
Quiétude
Richesse intérieure
Amour de soi
Amour du prochain
Sensibilité
Plénitude intérieure
Extériorisation de soi des toxicités
Libération intérieure
Ne pas se laisser déborder
Garde la tête hors de l’eau
Concentration intérieure et extérieure
Expulser les pensées négatives
Penser positif
Ne pas regarder derrière soi
Bien être de la personne
La richesse ne fait pas la personne
Sans se comparer

 


Jean-Lou

 

Il était Une fois un vieil homme qui était endormi dans son lit pour rêver des océans qui aimait bien quand soudain un coup de vent apparaît et les fenêtres s’ouvraient et l’électricité se coupa pendant 5 minutes puis il se rendormit. Le lendemain matin il fait son ménage pour nettoyer la saleté au sol qui en avait beaucoup et il repassa ses vêtements et dépoussiéra ses meubles et regardait ses bibelots dans son armoire qui était toute penchée en pensant aux glaciers qui étaient en train de s’effronter partout dans le monde entier. Enfin il s’habillera pour aller travailler puis avant ça il prend une douche tiède. Il décida d’aller au travail à pied mais il y avait une tempête qui s’abattait sur son lieu de travail. Quand il rentra chez lui sa maison tout était renversé et il remettait tout en ordre puis il refait sa vie comme avant… 



Maïlys

 

Tu es grincheuse, souvent
La vie ne t’a pas fait de cadeau
Ça, on le ressent

Tu as du mal à exprimer tes sentiments
A voir ce qui est beau
Tu te mets en colère facilement

Mais quand tu vois tes petits-enfants
Ton sourire, tout à coup, illumine tes yeux
Il est rare, donc d’autant plus précieux

Il est cette note de joie au milieu des années
Cette note qui t’aide à continuer d’avancer
A 90 ans passés

Tu es aujourd’hui arrière-arrière-grand-mère
Regarde cette famille que tu as contribué à construire
Regarde nous pousser, grandir

Au milieu de nous tous, il y a ton sourire
C’est le plus beau cadeau que tu puisses nous offrir

 

 

Léonie

 

Photo d’un homme âgé. Visage bariolé bleu/vert. Chemises avec de la peinture. Vraie peinture ou effet avec l’ordi ?

Le visage moustachu donne un âge. Avancé, l’âge.

Le regard donne un autre âge. Jeune, l’âge.

Les chemises donnent encore un âge différent. D’jeuns, l’âge.

C’est quoi l’âge ? Des chiffres sur une pièce d’identité ? Une expérience ? Positive ? Négative ? Une place dans la société ?

Je ne sais pas. Certains disent « l’âge c’est dans la tête », d’autres « on a l’âge de ses artères ».

Certains sont fiers de leur âge. D’autres le cachent autant qu’ils peuvent.

Certains trichent sur leur âge, d’autres l’arborent fièrement.

Dans certains milieux on ne demande pas l’âge d’une dame. Dans d’autre il se présente comme un compliment au même titre que les mensurations.

Certains veulent terminer leur vie dans le grand-âge (ne dit-on pas « ad méha essré en hébreu – jusqu’à 120 ans » en hébreu ?) d’autres souhaitent partir jeunes (24 ans comme Ste Thérèse ou 33 comme le Christ)

Tout ça c’est l’âge. Mais ça ne veut rien dire. Cette photo nous le prouve : visage buriné et ridé d’un homme âgé ; regard limpide d’un homme qui a encore tout à découvrir ; habillement qui ne correspond ni au grand-âge ni à la jeunesse.

Cet homme qui a l’expérience de la vie nous dit : l’âge ne raconte rien mais l’homme tout entier raconte une vie entière.

 

 

Hélène

 

Regard profond
Tant intérieur qu'extérieur
Porteur du passé
Franc vers l'avenir
Bouche fermée
Non crispée
Juste droite
Comme lui
N'y a-t-il pas si peu à dire
Si ce n'est l'essentiel parfois
Juste là
Et tellement là
Il est avec moi
Il est miroir
Il me cause sans parler
Je sais des choses
J'en imagine
Il est porteur de tant d'histoires
Il ouvre les portes à tant de souvenirs
Qu'a-t-il transmis
À ses fils à ses filles de la vie
De la vie ?

 

 

Sophie

 

Le temps passe, il file, il défile, tel une pelote qui nous échappe et se déroule sans qu’on ne puisse la rattraper.

Aujourd’hui enfant, demain adulte, après demain vieillard…

…Vieillard… Cette période qui inquiète, qui fait peur ; Qu’aurons-nous à donner au monde quand le moment sera venu ?

Aujourd’hui, je ne sais pas bien, et pourtant… LE souvenir de mes grand-mères est puissant !

Ces femmes étaient telles des femmes de l’ombre. Sans bruit, discrètes, altruistes et résilientes.

Dans leurs yeux, je pouvais lire tellement… Du plaisir dans la simplicité d’un moment, à la rudesse d’un passé bouleversant, comme autant de marques du temps sur leur visage et leur corps, comme autant d’expériences vécues.

A leur contact, le temps semblait ralentir ; leur écoute attentive, leur bonté, le don de soi ; à leur contact, mes souvenirs se sont construits.

Leur attente quotidienne, leur vulnérabilité, sont touchantes…

La joie dans leurs yeux à nous voir vivre, la transmission des valeurs passées qui ne seront pas toujours appliquées… Et pourtant… Tellement de bienveillance à notre égard.

Grâce à elles, notre corps, notre cœur et notre esprit gravent de la douceur, de la paix.

Avec elles, ce sont des habitudes, des odeurs, des gestes, des sons, des matières, des goûts, des objets, qui se gravent à jamais et nos sens n’ont de cesse de nous le rappeler.

Mémé, Mamie, pour tout cela je vous remercie.



Stéphanie


La première photo ne m’a pas plu, parce que la personne âgée était debout, toute seule, dans une pièce sombre. J’ai préféré celle qu’a eue ma voisine de gauche, parce que la femme âgée, dessus, est souriante, assise par terre, encore en activité. Elle vend quelque chose que je n’identifie pas, mais qui semble être fait de ses mains, donc elle est créative.

Peut-être qu’en vrai, c’est mieux d’avoir un toit sur sa tête et de ne pas devoir gagner encore sa vie à pas d’âge, mais ce n’est pas le sujet, et la seconde photo étant plus exotique, elle me ramène moins aux fins de vie que j’ai connues, à celle à laquelle j’assiste en ce moment.

Anne-Lise parlait de joie mais c’est un sujet qui ne m’inspire pas la joie. Peut-être que c’est d’écrire, qui procure cette joie à laquelle je suis invitée.

Je vais chaque jour à l’hôpital de Lisieux voir mon mari. Il a bientôt soixante-douze ans donc il fait partie de ces aînés auxquels il s’agit de se sensibiliser une semaine par an.

Il a un cancer au poumon et au foie, et je crois qu’il est en fin de vie. Mais je ne sais rien. Prédire est une chose difficile, surtout quand il s’agit d’avenir.

Moi j’ai 66 ans, et je ressens de la force et de la joie profonde.

Lui il n’a plus de force, il pèse moins de 60 kilos pour presque 1,80 m. Ses muscles ont fondu, surtout depuis juillet, car ça fait au moins deux mois que sa vie a rétréci. Du lit au canapé, du canapé à la chaise longue dehors. Heureusement c’était l’été. C’est beaucoup moins dur d’être allongé sous les tilleuls que sur un lit.

Je sais que la photo numéro un correspond bien davantage à ce qu’il vit et à ce qui m’attend, parce que l’autre se passe en Amérique du Sud, qui est à mille mille.

Je suis cueillie par ce sujet, auquel je ne m’attendais pas du tout. Mes yeux se brouillent et je ne vois plus les touches de mon macBook Air. Je pleure enfin, ce qui ne m’était pas arrivé depuis des jours. Je pleure de le décrire, je pleure de vous dire tout ça.

J’entends qu’il s’agit de se faire plaisir et de s’amuser mais Patrice est là-haut, à Robert Bisson, en pneumologie. Il voudrait sortir de l’hôpital lundi mais je sens bien que ce n’est pas le projet du service. Moi ça m’est égal qu’il reste à l’hôpital car ça me permet d’être libre le matin et le soir. Je dis ça mais c’est même pas vrai car je reçois des visiteurs à la maison, sa fille s’en va, son fils arrive, il s’en va et c’est sa sœur qui vient, je ne vais pas tarder à me sentir envahie.

 

J’aurais pu parler de ma grand-mère qui était une merveilleuse vieille dame pleine de vie jusqu’à la fin, ou de Vincelette, qui à 70 ans bien sonnés va en tandem avec son mari participer à (et souvent remporter) des championnats de natation, en France, en Europe. Quand elle fait les masters mondiaux, je suppose qu’elle prend l’avion ; elle a un petit carnet où elle note ses temps au 50 mètres, au 200 mètres 4 nages et autres joyeusetés.

Comme ma grand-mère Alice, elle est un modèle pour moi mais comment savoir ce qui va m’arriver ? C’est la surprise du chef.

Atelier d'écriture du 19 août 2023

 Léonie


Des mains pleines de doigts

Ce sont des jouets pour enfants, pour bébés.
Ce sont des artistes : peinture, couture, filage, cuisine, décoration, écriture.
Ce sont des consolatrices
Ce sont des traductrices
Elles peuvent être accusatrices, destructrices, voleuses, baladeuses, source de douleur
Mais elles peuvent sauver, soigner, construire, créer, réparer
Elles sont la partie de notre corps la plus complexe, à l’architecture la plus fine et extraordinaire
Elles sont souvent le premier dessin que l’on fait, trempée dans différentes couleurs de peinture
Elles enrobent, elles enlacent, elles caressent, elles pétrissent
Elles sont belles surtout quand elles sont ridées, usées, calleuses
Elles racontent tant de vies.




Sophie

 

L’attention à soi-même est primordiale me semble t’il…

Je suis ma priorité, et pourtant, la culpabilité n’est jamais loin.

L’oppression peut me bloquer comme un mur infranchissable… Et pour autant, le partage est riche, de même que les rencontres.

Je suis ici et maintenant, et je me respecte dans mes besoins et dans mes envies.

Je me donne désormais le droit de ne pas faire d’efforts, car je me respecte.

C’est une expérience difficile dans la relation à l’autre.

Un grain de sable est capable de venir faire dérailler tout mon engrenage, me court-circuiter.

Mon attention est facilement déviée, c’est atypique !

Lorsqu’un fait me tourmente, si anodin puisse t’il être, il prend toute la place en moi, c’est l’hypersensibilité !

En faire abstraction est ma difficulté.

Ici et maintenant, une contraction m’habite, elle est désagréable, comme un mal lancinant peut l’être ; elle fait monter une anxiété, un état de stress, et m’empêche d’être pleinement présente à moi-même, cela me gêne

samedi 22 juillet 2023

Atelier d'écriture du 8 juillet 2023

Dario

Le poème des vagues et de la sérénité

Des bruits sans fin.
De la relaxation avec un son.
Le son arrête le temps.

Assis sur une chaise et ça commence.
Le bruit du son de l’air et de la sérénité peut nous faire croire qu’on est dans l’espace ou au paradis.
C’est la première fois que je me sens comme ça.
Ce son peut nous faire sentir un truc dans le cœur et dans la tête.

FIN


Catherine

Mi. Mystère. Misère. Mitan. Mitaine. Mitochondrie.

Moi et la mort. Misère et Mystère.
Narcisse et Icare.
Phare et balise.
Valise et tombeau.
Mots et tourments.
Silences et cris.


Léa

Clignote.
Tremble.
Mais ne pleure pas.

Seule au milieu.
Le dialogue est incessant, pas moyen de se détendre.
Tu entends le bol, c’est doux, mais ça vibre, ça frémit, et ça tend ce qui est déjà sur le point de se briser. Ce fil qui s’étire sous ta poitrine, tenu par des mains indésirables.
Tu dois te détendre, mais tu veux ouvrir les yeux. Fuir.
Les semelles qui claquent, les pas lourds résonnent plus que de raison dans tes tympans sensibles.

Tu dois te détendre mais tu penses trop.
Ton cœur bat dans ton ventre. Dans tes tempes. Tu perds patience. Et ce fil qui se tend toujours plus.

Tu dois te détendre.
Tu ouvres les yeux. Tu ne pleures pas.
On appuie sur ta poitrine. On veut te compresser ou te réanimer ?

Clignote.
Tremble.
Mais ne pleure pas.

Tu entends le son de la mine sur le papier. La main qui glisse.
Tu n’es plus seule, au milieu. Je suis là. Je tiens les extrémités du fil pour que tu n’oublies jamais.
J’appuie sur ta poitrine, tu sais que c’est moi. Tu me connais bien.

Clignote.
Tremble.
Mais ne pleure pas.


Paul

« Le bateau de papier »

Quand l’heure défile,
Comme tout ne tient qu’à une seconde,
J’inonde mon corps tout entier
De ce temps qui s’écoule.

Et je regarde, les yeux fermés,
Flotter à la surface
Comme un petit bateau de papier
Le silence.

Il tangue, paisible.

J’ai longtemps cru
Qu’il fallait noircir les feuilles blanches
Mais le papier plié suffit.

Il tangue, tranquille.

C’est un voyageur immobile
Qui me raconte son histoire.

Moi, je regarde sans rien dire
Et j’écoute sans écrire
Je laisse au silence, si beau
Le premier et le dernier mot.


mercredi 5 juillet 2023

Atelier d'écriture du 17 juin 2023

Nous avons commencé par un texte à continuer... Voici les trois phrases proposées :


Il/Elle avait prévu de se prélasser ce dimanche matin-là, mais c’était sans compter sur la bonne humeur de son chat mais aussi sur sa vivacité...

La bonne amie de son enfance venait de lui écrire une lettre, c’est à ce moment-là qu’elle décida…

Leur rendez-vous était fixé à 20h sur la plage. La soirée était douce et le soleil commençait à se coucher sur la mer…

 

 Hélène

Leur rendez-vous était fixé à 20h sur la plage. La soirée était douce et le soleil commençait à se coucher sur la mer…

...Elle est là, et ça va.
La boule rouge, posée à l'horizon,
entre le bleu nuit de l'eau
et le bleu tendre du ciel.
Trois cormorans passent, vite,
dans cette lenteur de carte postale
qu'elle pose sur la toile de son chevalet
avec délicatesse
laissant le soleil
s'enfoncer imperceptiblement.
Quelques promeneurs du soir
passent au loin au bord des vagues.
Elle, est seule mais si habitée
toute ouverte à accueillir
la fin de cette journée de printemps
si vivante.
Le disque rouge a disparu
laissant un doux halo au bord de l'eau.
C’eût pu être une photo
mais ce fut un tableau
qu'elle tentera de vendre au marché.
Le gris, petit à petit, estompe les couleurs,
puis le noir.
C'est la victoire de ce rendez-vous
avant d'aller se coucher,
une fois ses effets rassemblés
Et ses pensées apaisées.

 

Maïlys 

La bonne amie de son enfance venait de lui écrire une lettre, c’est à ce moment-là qu’elle décida…

D’organiser une petite soirée. Une soirée pyjama, comme au bon vieux temps. Elle avait toujours rêvé de ce « rdv dans 10 ans ». Elle se voyait encore, toute petite, imitant Bruel à tue-tête dans le salon de ses parents, presque pressée d’être adulte pour avoir eu le temps de perdre de vue ses copines, et pour les retrouver dans une effervescence de joie et de rires. Là ce n’était plus 10 ans mais presque 25. Qu’importe. La lettre lui avait fait comme un électrochoc. Pourquoi attendre encore ? Sabine, Aurélie, Nathalie, Christelle… ce serait facile de les retrouver, elles ne devaient pas être si loin…

Quelques mois plus tard, les copines se réunissaient. Certaines avaient vaguement gardé contact, d’autres se revoyaient pour la première fois depuis leur adolescence. Toutes étaient maintenant mamans, au moins d’un chat. Toutes avaient fait leurs vies, à droite à gauche, restées dans le coin, parties à l’autre bout de la France. Elles étaient factrice, dentiste, carreleuse, éditrice. Elles étaient mariées, séparées, divorcées, en couple. Toutes très différentes, et pourtant elles avaient tant à se dire. Toutes avaient plaisir à se retrouver, à partager ce moment ensemble. Comme au bon vieux temps.

 


Nous avons ensuite eu l'occasion de faire un texte à plusieurs.

Le but était d'écrire un dialogue, en ping-pong, entre plusieurs personnages qui se rencontrent sur un sentier et qu'un événement va rapprocher :


 Anne-Lise (Jo), Hélène (Marie-Claude) et Maïlys (Sonia)


La chaleur est étouffante, l'ombre des sapins ne suffit pas à rafraîchir l'atmosphère.

Chacun dans son effort et sa solitude intérieure, chemine à son rythme et transpire à grosses gouttes.

Jo, regardant la carte envoyée par son grand-père cet hiver : « Maintenant, à gauche ou à droite ? J'ai l'impression de m'être trompé de chemin. Si quelqu'un pouvait me guider, ce serait magique. »

Sonia : « Aïe aïe aïe, dans quoi je me suis embarquée ? Il fait si chaud et je suis déjà épuisée. Allez, une petite pause sur ce gros rocher qui s'offre à moi. »

Marie-Claude : « Ouah, le rythme cardiaque est bon, les mollets bien échauffés, le bob bien ajusté, mais mais mais... les nuages là-bas, pas si loin, me font craindre le pire. »

Jo : « Oh mince, il commence à pleuvoir. Vite, un abri ! »

Marie-Claude : « Eh oui j'entends que ça gronde. Où me mettre à couvert ? »

Sonia : « Eh merde, je viens de m'asseoir et je sens des gouttes, faut déjà repartir... Tiens, ça s'agite dans les sapins... Ah du rose.... Je suis rassurée ! »

Marie-Claude : « Venez, venez vous mettre à l’abri dans la cabane, par-là. »

Jo : « Ah, ça y est, les tuiles orange du chalet de pépé. Vite vite, l'orage gronde, ça craque. »

Sonia : « Bonjour, vous me sauvez, j'ai bien cru finir trempée. »

Marie-Claude : « Ouf salut. Qu'est-ce que vous faites là vous ? T’es jeune toi ! Comment tu t'appelles ? »

Jo : « Euh ben moi c’est Jo. Vous connaissez mon grand-père ? Si vous voulez j'ai la clé. Mettons-nous à l'abri. Oh super, y a même du bois sec près du poêle. »

Sonia : « Je veux bien m'occuper du feu. S'il y a bien une chose positive que mon ex-mari m'a apprise, c'est d'improviser un feu. »

Marie-Claude : « Attendez, j'ai un stock de barres déshydratées, vous en voulez ? »

Jo : « Merci. Et merci d'être là, moi qui me croyais perdu. J'ai enfin retrouvé le chemin dont mon grand-père me parlait si souvent, avec le chalet de son enfance. »

Sonia : « Merci pour la barre. Vous voyez, je suis partie dans cette aventure pour être un peu seule et finalement je suis bien contente de croiser votre route. Au fait, moi c'est Sonia. »

Marie-Claude : « Moi, c'est Marie-Claude, enchantée. Bon, mais là je me pose. Vous me donnez l'occasion de sortir de mon mental de compet… Et si on se faisait... une soirée pyjama, avant de repartir demain matin, chacun sur son chemin... Ou ensemble, peut-être, tous les trois... »



Pour finir, un petit mot de notre chère Laure, qui part vers de nouvelles aventures :




samedi 20 mai 2023

Atelier d'écriture du 13 mai 2023

Cette séance était concentrée sur les forêts, d'abord les sensations que l'on peut ressentir en se baladant en forêt, puis l'invention d'un personnage et d'une histoire autour. 



Nathalie

 

Me promener en forêt, c’est….

Me promener en forêt, c’est me sentir toute petite parmi les grands arbres, mes frères. Regarder leur tête, osciller avec eux et avoir le vertige.
Me promener en forêt, c’est sentir le vent sur mon visage, ouvrir les pores de ma peau. Respirer !
Me promener en forêt, c’est marcher sur la mousse qui reçoit mes pas, me sentir légère dans le silence habité du pépiement des oiseaux.


Description d’un personnage de la forêt.

Puis : Ce matin-là…

 

Elle ressemble à une femme, mais ne l’est pas vraiment.
Habillée de feuillages qui changent au gré de la lumière, ses cheveux de lierre descendent en cascade sur ses épaules évanescentes.
Elle porte avec elle les soucis ou autres secrets, les plaintes ou autres aboiements. Elle connaît le langage du vivant : qu’il soit homme, chien ou lichen. Elle entend et comprend.
Elle chante dans le vent.
Elle chatouille dans le pépiement des oiseaux.
Elle réconforte dans la mousse douce et spongieuse. 

Dans le monde des hommes, personne ne l’avait jamais vue, mais chacun en louait les bienfaits.

Ce matin-là, alors qu’elle était penchée sur une fourmilière en plein déménagement, elle sentit quelque chose la saisir.
Elle se retourna et vit un petit garçon aux longs cheveux roux, cartable sur le dos et genoux égratignés. « J’me suis perdu » dit le petit garçon en se mettant à pleurer. 

Jamais personne ne l’avait vue. Jamais personne n’avait pu la voir ni lui parler.
Mais ce petit garçon tout reniflant s’adressait à elle et la regardait timidement.
Elle ouvrit la bouche, et contre toute attente, des mots sortirent de sa bouche, des mots sucrés et réconfortants.
L’enfant les écoutait et s’en gorgeait.
Déjà, il était debout et lui avait pris la main. Elle se laissait faire, se laisser mener à travers la forêt.
Il lui racontait l’école, le concours de billes, son amoureuse, Rose, et aussi son grand-père à l’hôpital.
Le petit garçon n’avait plus peur. Il marchait d’un pas assuré vers l’orée de la forêt, tout en continuant de se raconter.

Il était maintenant loin ; elle ne pouvait le suivre, celui par lequel elle avait vraiment existé.



Hélène


... Me promener en forêt, c'est... :

"lâcher
Sortir de ma vie
Pour entrer dans La Vie
Méditer sur ma vie
Ne plus gérer, contrôler
C'est accueillir
Rêvasser
M'imprégner
De sa vie foisonnante
Mais discrète
Et lente
C'est me laisser surprendre
Ici et maintenant
Du minuscule à l'immense
Hors du temps
C'est me délecter
Ou me méfier
De ses offrandes
C'est me perdre
Pour me retrouver
Vigilance
Respect
Paix. "

 

... Inventer un personnage de la forêt... :

" un sourire accompagné d'un signe de la tête, nous nous croisons et poursuivons chacun notre chemin.
Il a accroché à son bras gauche un beau panier en osier, déjà bien fatigué.
Sa main droite, tenant un couteau à la lame légèrement courbée, se met à l'abri dans la poche avachie de sa veste en toile brune huilée.
Son regard s'est tout de suite redirigé vers le talus, le fossé.
Puis ses pas, lents, mesurés, avec ses croquenots boueux, l'ont conduit vers une petite allée, à peine tracée, entre les fougères et les ronces.
Légèrement voûté pour regarder par terre, il reste cependant grand et élégant. "

 

... Mais ce matin-là... :

" mais ce matin-là son panier restera vide.
Ses yeux suivent, un à un, des petits cailloux blancs, qui se succèdent, régulièrement sur ce sentier étroit.
Où vont-ils le mener ?
Il cheminé longtemps, lentement, rêveur et interrogateur, devant ces pointillés qui filent à l'infini, croit-il, voyant le temps passer.
Mais les rayons du soleil l'éblouissent.
Il arrive dans une belle clairière où, en son centre, les pointillés de cailloux blancs forment, maintenant, un beau grand cercle, bien rond, où trône une souche qui lui donne envie irrésistible de s'y asseoir.
C'est fait.
Les yeux fermés, les genou remontés pour s'y recroqueviller,
Il est parti,
Retrouver son enfance,
La douceur de sa mère,
Les leçons de choses de son père,
Les aventures invraisemblables avec son frère.
Son cœur est nostalgique de ce passé,
Mais il est aussi en paix,
Car ainsi sa vie s'est déroulée entre douceurs, découvertes, joies profondes dans la partage avec ceux qu'il a aimé.
Il sent bien qu'il a de moins en moins d'énergie.
Ce tourbillon de cailloux blancs va-t-il l'emporter pour l'éternité.
Il se sent happé,
Et ça lui plaît. "

 

 

Maïlys

 

Me promener en forêt, c’est mille odeurs qui se mélangent dans mes narines, le lichen, les feuilles, les animaux qui traquent, ceux qui observent. C’est sentir les rayons du soleil sur mon visage, à travers les branches. Ressentir le mystère de ces grands bonhommes majestueux, leur force, leur puissance. Se sentir tout petit et en même temps en harmonie. Poser les mains sur un tronc, laisser l’énergie tranquille me bercer. Observer une feuille se détacher, voltiger, se poser tout doucement.

Me promener en forêt c’est des souvenirs, quand j’étais petite, le dimanche, au bois de Saint Christophe. Promenade avec les parents, course à travers les arbres, aire de jeux dans la grande clairière. Rester immobile et respirer cet air pur. S’imaginer des petits lutins, des elfes, des fées, qui peuplent les légendes et les rêves.

Souvenirs d’automne et de printemps. De rouge, de vert, de fraises des bois et de champignons. Souvenirs d’aventure et sentiment de sérénité.

 

Marcel est un petit lutin très malin. Avec sa silhouette svelte, il se faufile partout parmi les racines, grimpe sur les branches. Il récolte du lichen et fabrique des lits pour les nouveaux membres de la tribu. Très discret, il n’a jamais été aperçu par un humain curieux. Ou peut-être une fois, où il est presque sûr d’avoir croisé le regard d’une petite fille qui cueillant des champignons. Il porte une salopette marron, assortie d’un petit bonnet de la même couleur. Il va rejoindre ce soir sa famille, dormir tranquillement à l’abri du chêne.

 

Comme chaque matin, Marcel s’est levé du bon pied. C’est son moment préféré, cet instant où les rayons du soleil viennent rencontrer sa couche de lichen. Il vit avec les saisons, se lève aux aurores l’été, hiberne une partie de l’hiver. C’est aujourd’hui le premier jour du printemps et les jours rallongent à vue d’œil, rien ne peut le réjouir davantage.

Aujourd’hui, c’est aussi dimanche. Le dimanche, il part faire sa cueillette de champignons tout frais et prépare un petit-déjeuner fastueux pour sa lutine et leurs trois enfants. C’est leur petit rituel hebdomadaire, et c’est aussi toute une expédition !

Pour trouver les champignons les plus goûtus, il doit s’aventurer loin de son terrain de prédilection. Il connait tous les coins de la forêt comme sa poche, mais s’éloigner c’est s’exposer aux regards indiscrets des promeneurs. Cela fait grand débat dans la tribu : les lutins ont toujours vécu cachés, mais certains rêvent de se dévoiler au grand jour. Marcel n’est pas de cet avis, pour vivre heureux, vivons cachés, comme on dit. Sa petite vie lui convient très bien comme ça.

Il enfile sa salopette marron, descend de son chêne, et c’est parti pour le grand tour ! Armé de sa brouette à cueillette, le voilà parcourant les sentiers, marchant d’un pas rapide et assuré, aux aguets du moindre bruit humain.

L’expédition se passe sans encombre, et il arrive enfin à son butin. Les champignons sont si beaux aujourd’hui ! Il hume l’air, s’en lèche déjà les babines. Allez, au travail !

Il ne l’a pas vue, mais pendant ce temps, une petite fille observe toute la scène. Allongés sur le ventre, parfaitement immobile, elle regarde le lutin s’affairer, couper les champignons, remplir sa brouette. Elle ose à peine respirer, n’en revient pas de la chance qu’elle a. Un lutin ! Un vrai lutin, sous ses yeux !

Soudain, Marcel se redresse, il a senti quelque chose. Il se tourne et croise le regard de cette petite humaine qui ne bouge toujours pas. Il se fige, panique d’abord, s’apprête à courir en laissant tout en plan. Mais la douceur de ce regard l’apaise. Ils se fixent un moment, se sourient même. Alors, Marcel ose s’approcher. La petite, qui n’avait toujours pas bougé, rend un doigt que le petit lutin vient serrer.

C’est un moment suspendu, une rencontre magique comme il en existe si peu. Comme s’ils se reconnaissaient. Ils ne parlent pas le même langage, alors ils se sourient, et ça suffit.

Ce soir, Marcel aura peut-être un peu changé d’avis sur la vie cachée. Quant à la petite fille, elle ne racontera jamais ce moment à personne, de toute façon on ne la croirait pas. Mais elle gardera toujours le souvenir de cet instant suspendu et reviendra voir, de temps en temps, son ami lutin.

mardi 25 avril 2023

Atelier d'écriture du 15 avril 2023

Pendant cet atelier, nous avons travaillé sur les homonymes
- Ver, verre, vers, vert
- Aire, air, ère, erre, hère
Il y a du choix !

L'exercice suivant consistait à écrire soit un texte sous forme poétique, soit un dialogue de sourd en s'aidant également d'homonymes.

Enfin, un texte sur le passage de la folie à la raison... ou l'inverse.

Camille proposait également d'écrire un texte pour le concours d'écriture du festival Les Gros Maux, un festival d'art urbain engagé pour dénoncer les maux de notre société. Plus d'informations à ce lien.

 

 

Marie

 

Vers les étoiles
Attirée aussi par le vert des forêts
Je n’ai pas envie de mettre des souliers de vair
Mes pas sont simplement perdus
Un verre plein d’eau m’attend sur le bord du chemin
Je bois et invite deux petits vers de terre à y goûter avec moi
Au revoir, à bientôt
Amen
Je ne suis pas la fille de Vercingétorix


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Où voulez-vous que je m’enfuie
J’erre depuis si longtemps et je ne suis pas pour autant un pauvre hère
Mais dans l’air d’aujourd’hui
Je ne suis pas à l’aise peut-être
Vivrais-je un jour une autres ère
Alors je marche encore
Laissez-moi partir sur l’air de « Ça ira »


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La Mer rouge peut-être
la mère de mes ancêtres

 

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La raison, la folie
La folie, la raison
Seulement les saisons de la terre et des hommes

Je ne sais pas, pour moi
Je ne sais plus
Ça ne veut rien dire

Les mots oui les actes encore mieux

 

Camille

 

« La vie en vert »

Dans l’ère du temps
L’air du printemps
Qui me prend pour une hère
Me transforme en hère
Vraie aire de jeu
Où j’erre en mes poèmes malicieux

Le ver de terre
Allant plutôt vers les recoins divers
Sous cette flore nouvelle colorée au milieu de tout le vert
A la santé de ces précieux être silencieux je lève mon verre

En attendant une vraie serre
C’est la chambre d’amis qui me sert
A mes dizaines de bébés plantes que leurs trop petits pots serrent
Un jour ils rejoindront orvet, sous-bois, biches, cerfs.

Oh !
Il trouvera de l’eau
S’il se hisse plus haut
Dans mon jardin aux… merveilles !


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« L’ère du temps »

Dans quel état j’erre ?
Ce monde manque d’air !
Vivement la nouvelle ère
Où se déploieront nos créativités dans une plus vivable aire

J’étouffe
A bout de souffle
Je m’essouffle
Si je garde mes pantoufles

Non je ne veux pas rester sur place
Ramper lentement, en limace
Plutôt que des grimaces
Je construirai de nouveaux palaces
Un sous-bois, un petit étang
Des hôtels à insectes géants
Des abris pour tout le règne du vivant
De la faune, de la flore, en feux d’artifices éblouissants

 

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« La foi »

- J’ai la foi.
- Bah tout le monde a un foie.
- Je veux dire : je crois.
- Non c’est sûr, sinon tu ne survivrais pas.
- Tu ne comprends pas : ma foi.
- Non, ma foi, je crois que c’est toi.
- Moi ?
- Toi…
- Quoi ?
- Toi qui ne comprends pas.
- Pourquoi ?
- Te fâche pas mais pour une fois je te trouve naïf de croire qu’on n’aurait pas tous un foie.
- Ah tu crois toi que tout le monde a la foi ?
- C’est sûr. A la fois, tu ne sembles pas tellement y croire !
- Ah si justement, j’y crois.
- Tu crois quoi ?
- Je crois que je crois.
- Pour sûr, on évolue tous. Mais je crois qu’on ne peut pas toujours croître, la vie croît puis décroît.
- Mais moi… je parlais des croix.
- Voilà. Tu t’exprimes puis tu déclines. C’est normal, crois-moi.
- Non ma foi ne décroît pas. Je crois qu’elle ne fait que croître.

 

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Quelle est la raison de cette folie ?
Quelle folie que de suivre toujours la raison !
La folie arrive-t-elle vraiment sans raison ?
C’est fou comme la déraison surgit à raison.

Les grands maux du monde
Brûlent nos forêts, nos ressources
Brûlent mes lèvres de crier des gros mots immondes
Lorsque dans l’indifférence se tarissent nos sources
Lorsque les catastrophes planétaires inondent
Dans leur inarrêtable course
Contre le déluge, la Nature féconde
Engendre plus de richesses
Que n’en sauraient contenir nos bourses

 

 

Maïlys

 

Le ver s’achemine, ondule dans la terre, se fraye un chemin parmi ses congénères. Il est déterminé, son but est loin mais il l’aperçoit, tout vert. Il va y arriver. Il poursuit son trajet vers le trésor. Tout près, tout près, encore un effort. Il arrive enfin à son butin. La pomme est magnifique, brillante de mille feux ! Il cherche à l’atteindre mais malheur ! La pomme est en verre, il ne peut la croquer. Tant pis, il se cherchera un autre goûter.

 

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Nous rentrons dans une ère, où l’air se fait rare.
Où la nature voit son aire, rétrécir et rétrécir encore.
Où nous, pauvres hères, errons au désespoir.
Quand allons-nous, enfin, nous mettre à la page ?

 

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- Ma mère va partir à Caen, elle veut voir la mer.
- Elle veut voir sa mère ?
- Non la mer, elle veut se baigner.
- Aaah, et elle part quand ?
- Oui c’est ça, à Caen.
- Oui mais quand à Caen ?
- Elle part dimanche, et après Caen elle ira dans la Manche.
- Et bien quoi ? Que se passera-t-il quand elle ira dans la Manche ?
- Et bien, elle verra aussi la mer.
- Aaaah. Mais dis-moi, elle va bien ta mère ?
- Ma foi, elle est un peu malade.
- Ton foie est malade ?
- Non non, mon foie va bien, c’est ma mère qui n’est pas très en forme. L’autre fois, elle a fait une crise de foie. Ma foi, elle a besoin de repos.
- Je ne suis pas sûr de te suivre avec tes histoires de foi. J’ai la tête qui tourne.
- Veux-tu un verre d’eau ?
- Je veux bien !
- Prends donc le vert.
- Oui mais lequel ?
- Eh bien, le vert !
- Tu sais, j’ai du mal à te comprendre parfois.


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Ils sont là, je les aperçois, derrière la vitre.
Ils marchent vers l’entrée, se marrent déjà.
Je les observe.

Ils passent le sas, me fixent avec un grand sourire narquois.
« Bonjour Madaaaaame ».
C’est ça, fais le malin, va.

Ils s’installent sur les canapés, hilares, je crois qu’ils ont fumé.
Ils ne savent pas se tenir, je sens la colère monter.
Du calme, ce ne sont que des adolescents.
Un peu bêbêtes, un peu insolents, un peu bruyants…

Très bruyants. L’un met sa musique à fond, l’autre éclate de rire.
Je les regarde, ils savent mais s’en fichent pas mal.
On a beau leur dire…

Ils baissent le son, font des messes basses, préparent leur prochain coup.
Je suis tendue, ils sont capables de tout.
Je retourne à mon travail, une oreille aux aguets.
Du mal à me concentrer, que vont-ils encore inventer ?

J’entends alors un énorme rot, là c’est la goutte de trop.
Ni une, ni deux, mon collègue et moi sommes debout.
Comme une envie de leur crier dessus :
« Cassez-vous, et qu’on ne vous revoit plus !!! »

Ils pourraient nous rendre fous, mais il faut se contenir.
C’est ce qu’ils cherchent, nous pousser à bout, nous faire faillir.

Alors, aussi calmement que possible, nous les poussons vers la sortie.
Toujours hilares, ils nous narguent, mais eux, ils sont sous la pluie.



Anne-Marie


« Petit ver. »

                    Je suis hors champ dit Camille en parlant de moi. Est que ça étonne quelqu'un ? Car dans mon champ il y a un petit ver tout nu. Evidemment tout vert se confondant avec l’herbe du jardin, courant vers la salade si appétissante. Assoiffée par tant d’émotion je courus vers ce verre salvateur et repris à tue-tête ma comptine préférée ; qui a vu dans la rue le petit ver de terre, qui a vu dans la rue le petit verre tout nu.

 

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« Pauvre hère. »

                    Elle errait dans cette petite ville sans âme. On lui avait dit que cette bourgade était propice au bon air. Une petite ville à la campagne en somme. A ceci près c’est qu’aujourd’hui on respirait surtout les déchets soufrés qui se dégageaient des usines pétrochimiques avoisinantes à droite, sous les arcades de l’ancienne ville gallo-romaine le coiffeur « l’hair du temps » s’activait autour d’un brushing permanenté. Un pauvre hère se dirigeât vers elle et lui dit : « T’as pas cent balles ». Elle se réfugia sur le parking du carmel et se retrouva nez à nez avec un petit hère qui avait perdu sa maman. Et ben voilà elle la tenait enfin sa petite ville à la campagne.

 

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                    Il était une fois un maire qui se proclamait aussi mère. Elle rencontrait quotidiennement ses administrés.

Le curé du même village se souciait de la vie spirituelle de ses paroissiens. Il fit la requête suivante à l’édile qui n’en crut pas ses oreilles : pourrions-nous chanter la carmagnole au 14 juillet au lieu de la Marseillaise ?

Mme le maire pourtant d’un naturel progressiste, réagit violemment. Comment, le clergé s’intéressait à l’idéologie populaire ? Non ce n’était pas possible le prêtre avait dû regarder Don Camillo en boucle, série télévisée qui avait fait le buzz dans les années après-guerre aux temps bénis des chaînes publiques.

Mon bon ami vous devriez prendre des vacances au bord de la mer. Je sens votre foi qui vacille. Sûrement qu’une petite cure de détoxification du foie vous serait profitable. Certes la ville de Foix réputée pour ses eaux thermales semble être l’endroit idéal pour une régénération de tout votre organisme. Et c’est ainsi que notre bon curé fut évincé temporairement de son petit village.

 

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« Raison ou folie. »

                    Raison, raisonnable. J’entends encore les diktats de mon enfance. « Sois raisonnable » Non je n’ai pas envie. Je sentais qu’on allait me rogner les ailes. Ressembler à tout le monde pas question. « L’ennui naquit un jour de l’uniformité »

« Critique de la raison pure » Kant peut être ? Les philosophes au cours des siècles ont toujours apprécié la raison et la folie.

Alors j’assume mon grain de folie, générateur de créativité, m’ouvrant au monde dans un bain d’originalité. Evidemment l’enfer de Dante ne nous attire pas. Pas plus que l’asile d’aliénés. Mais n’ayons pas peur des fous. Humanité, tolérance vous serviront de passeport.

Passeport pour la folie j’aime bien l’idée.