jeudi 19 novembre 2009

Souvenir

CECI N'EST PAS UN OURS

CECI EST UNE VILLE

et quelle ville !

Vous l'aurez reconnu : l'Ours de Berlin, bien sûr, le Berliner Bär

C'est par ce visage que je découvris, enfant, à la fin des années 70, l'existence de cette capitale. Comment ne pas être alors heureuse d'aller y vivre en voyant cette peluche si sympathique !

Oui mais cette ville se gagnait, pas si facile de l'atteindre. Une fois la République Fédérale d'Allemagne traversée, il fallait emprunter un couloir de plus d'une centaine de kilomètres où il était interdit de s'y arrêter. Ce trajet était particulièrement règlementé car si l'on arrivait trop tôt au "check point", nous pouvions être accusés d'avoir fait un excès de vitesse, ce qui était impossible aux vues de l'état de la route, et si nous arrivions en retard, nous pouvions être soupçonnés d'avoir pris des photos, alors là, l'espionnage ne pardonnait pas en pleine Guerre Froide ! Enfin, l'Ours, bien qu'impressionnant dans cette situation, n'a pas semblé vouloir gôuter à ces petits Français venus de l'Ouest et l'entrée dans l'antre de la bête n'a jamais posé de problème, notre enthousiasme restait donc intact.

Berlin était comme une île pleine de contrastes : un peu de RFA au milieu de la RDA et sur cette île, des îlots : zone américaine, zone anglaise et zone française au milieu des Allemands de l'Ouest et la zone soviétique au milieu des Berlinois de l'Est. Nous naviguions à travers ces Ersatz de continents à la fois si proches et si lointains, si différents les uns des autres.



Mais Berlin était avant tout cette île contenant l'échantillon de deux mondes gigantesques EST-OUEST qui se toisaient à travers le Mur. Le Mur terrible et pesant avec ses étendues de no man's land qui hantait tous les esprits.

Nous le passions parfois sous surveillance rapprochée pour un laps de temps de 6h00 maximum et uniquement dans certains quartiers bien déterminés.


















Quand nous ne passions pas le Mur, nous le longions. Certains fragments n'étaient faits que de façades murées, des croix apparaissaient çà et là témoignant de tentatives d'évasion avortées et des tags pour y répondre, réclamant l'union, la paix et la liberté. Ponctuant le Mur, les quelques rares esplanades étaient pour beaucoup d'habitants le seul moyen de s'entrevoir d'un côté et de l'autre, de se faire des signes, de se donner de vagues nouvelles.


Le Mur agissait comme un aimant et malgré sa présence bien plus imposante que notre pauvre Ours dont la couronne en tremblait, les années y sont passées trop vite.




Berlin offrait déjà de multiples distractions et visites avec ses immenses boulevards, ses forêts, lacs, monuments et musées.

L'une de mes sorties préférées était l'Ile aux paons.
Encore une île me direz-vous !...
Oui mais celle-là était vraiment entourée d'eau.



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