samedi 16 novembre 2013

Atelier d'écriture du 16 novembre 2013

Jamais mangé ! Pourtant je l’ai reconnu en ayant vu chez le marchand. Surprise ! Un peu d’amertume- mais d’abord, ça crisse un peu sous la dent, avant que la pellicule ne se fende. Et le jus se répand dans la bouche avec une saveur douce, pas très sucrée. Tiens ! Un noyau, ou plutôt un pépin… Combien y en a-t-il dans ce fruit, avec ses dizaines de « sous-fruits » bien séparés les uns des autres ? ça ne pousse pas chez nous…Dans quel pays ? Sous quels soleils ?

Qui sont ces heureux humains qui en consomment chaque jour ? Je crois qu’à la première occasion, j’en achèterai, pour une véritable découverte gustative, à défaut de pouvoir me rendre sous ces climats bénis, pour cueillir ce fruit gorgé de soleil : la grenade ! Je l’imagine bien mûre, éclatant et projetant ses dizaines de grains autour d’elle. S’ils donnent tous un nouveau plant, il poussera bientôt une vraie forêt de grenadiers ! Pas une armée…une forêt !!
Poire ! Bon comme une poire !? Je ne suis pas une poire ! Il ne faut pas me prendre pour une poire ! Avoir la tête en forme de poire… ? ça me rappelle quelque chose…ou plutôt, quelqu’un…Ah, oui ! Un roi-caricature. Le pauvre…on a bien dû se payer sa poire ! Pas drôle !
Pourtant, la poire, c’est bon au goût, c’est bon aussi pour la santé. Poire à lavement ! ça dégage ! ça soulage ! Ouf ! Je me sens plus légère ! Compote de poire ? un peu fade, il faut s’y faire. J’aime mieux la pomme. Pomme, poire, pêche, abricot ? Y’en a une de trop. Ah !non, pas la poire !!! Poire blette ? Pouah ! Poire de curé ? Trop dur. Poire au vin ? Hum ! J’en veux. A consommer avec modération.
1.M
Le collège de jeunes filles, avait été bâti dans les années 1800 dans un quartier éloigné du centre-ville, sans commerce hormis une boulangerie qui concentrait toutes nos visites, lieu de satisfaction de notre gourmandise : il y avait le gros quartier de brioche à moins de 1 franc (50 centimes) qui permettait aux moins bien loti en argent de poche de combler un petit creux avec cette mousse aérée et souple qui libérait en bouche le parfum du beurre et des œufs frais : il y avait tant d’amour du travail bien fait et du bon, donné à nos papilles… Et puis, il y avait aussi les bonbons industriels multicolores… Le premier achat d’une sucette revêtue d’un camaïeu de bleus pastels me fit connaitre cet étrange goût que le « sucré-amer » presque un bonbons de farces et attrapes ! Au premier contact de la sucette sur la langue, celle-ci se retrouvait comme happée, une sensation de fusion : arriverais-je à le décoller ? Puis d’amertume qui me faisait grimacer se diffusait avant d’être adoucie par la saveur sucrée. La sucette devenait cristalline et coupante comme du verre dont ma langue porte encore à ce jour les stigmates…
Il avait la banane quand il est entré dans le bar. Quelques courges cuvaient leur vin dans un coin. Ce jour- là, j’avais la pêche car pour une fois je ne travaillais pas pour des prunes… Il sortit son flingue : Quelle guigne ! ce pruneau est-ce pour ma poire ? Je ne ramenais pas ma fraise et préférais tomber dans les pommes. A mon réveil, seul rescapé, une aubergine m’expliqua qu’il préféra « nettoyer les lieux à la grenade » avant de se sauver en grillant un feu à l’orange. Rouge tomate de honte, je me dis que je n’étais qu’un cornichon de l’avoir laissé rentrer !
2.D
Prune Quetche Ça commence par P et Q comme le papier toilette- c’est ce que j’ai récolté cette année-Prune, travailler pour des prunes- c’est le fruit de certaines personnes, négligeant la fragilité du fruit dans sa conservation, après récolte.
Prune, prune- Quand te reverrais-je fruit merveilleux mi-acidulé, mi-sucré- Fruit non traité mais maltraité- Ah quand mettre une prune à la personne qui s’est occupé de mes prunes !! Je vais peut-être appeler les ASVP Agent Sécurité Verbalisation des Prunes. Enfin prune cuite, prune crue, quand te reverrais-je fruit merveilleux
3.M
Décidément, ce goût est vraiment bizarre. Un goût d’amertume se répand dans la bouche et fait faire des grimaces. Ah ! Pouah ! Je voudrais recracher. Heureusement, ce truc étrange rappelle aussi la famille des courges (pastèque, concombre… et tout ce que vous voulez…) Alors cela évoque l’été, les repas entre amis dans le jardin, les diners sur la terrasse dans les régions chaudes où on a élu domicile pour les vacances. Et là, c’est bien agréable, car on pourrait s’accrocher à cette sensation pour suivre le fil d’un souvenir agréable et se transporter loin de la grisaille de ce mois de novembre ou de notre quotidien, dans un endroit reposant, baigné de lumière et de douce chaleur. Mais, maintenant, je suis gêné par ces pépins en morceaux qui restent sur ma langue, sur mes dents. Oh là, il faut que j’arrive à les avaler, à m’en débarrasser rapidement avant que tout cela se coince entre les dents. Des pépins entre les dents et si cela réveillait le mal de dents. Dans ce cas-là, on ne suit plus le fil du souvenir, on préfère son quotidien et on apprécie et on vit pleinement le moment présent, bien assis, au chaud, en train d’écrire dans le cadre agréable de l’atelier d’écriture. C’est comme ça la vie ! Il est rare que tout soit complétement agréable ou complétement désagréable, complétement positif ou complétement négatif. Souvent, c’est notre regard et notre interprétation qui donne la saveur (amère ou douce, agréable ou désagréable) Plus précisément, c’est le choix de s’accrocher à une évocation qui nous angoisse et nous fait souffrir ou qui nous rassure, nous fait rêver et nous apporte du bien-être.
Tu me prends pour une poire. Tu me suces tout mon jus. Tu absorbes ma sève, mon sang. En 5 mots : « TU TE FOUS DE MOI » Mais pour qui tu me prends ? Tu abuses de ma générosité. Tu abuses de la confiance que je te donne. Tu prends tout l meilleur de moi. Et je vois que toi tu ne rends rien. Toi, tu vois ce que je te dois. Et moi, je dois faire mon devoir. Tu ordonnes, je m’exécute. Mais, maintenant, je vois ce que je vois. Je me suis reculé et je me sens vide. Si tu veux encore continuer avec moi. Au lieu de me prendre pour une poire. Je te propose de couper la poire en deux.
4.E
La messe en français, fini le latin, la modernité entre dans les églises. Les prêtres font voler les soutanes. Les voilà habillés tout comme nous, guitare et chansons, cheveux longs et communion. File indienne comme au bon vieux temps, plus de bouche ouverte mais les mains en coupe, le corps d’A… Complétement concentrée dans la prière commune, je n’ai pas regardé l’hostie avant de l’avaler. Explosion en bouche, j’ouvre les yeux. Le curé est hilare, d’ailleurs ce n’est pas un mais une. Est-ce possible ? Une lumière m’éblouit, en bouche un liquide frais m’humecte les papilles, douceur et subtilité. Je vacille, trop d’émotions. Dieu, poserait-il son doigt sur moi ? Mais mes molaires se mettent en action et éclatent une graine, l’amertume me remplit le palais, de petits morceaux durs descendent dans ma gorge et me grattent. Je vais tousser, je vois rouge, c’est diabolique, je me retiens tant bien que mal. Je sue par tous les pores de ma peau. Autour de moi, la cérémonie s’est interrompue et les regards sont tournés vers moi. Je n’en peux plus, mes poumons explosent, mes jambes flageolent, mon cœur flanche. Alléluia ! Je laisse là mon enveloppe charnelle et je décolle. Félicité !!! Voyage vers le paradis… ou l’enfer.
Nous avions osé ramener notre fraise, nous n’étions plus d’accord, après la morosité quotidienne, nous avions la pêche, nous chantions en chœur dans la cour de l’usine « Le temps des cerises » . Solidarité et fraternité autour d’un grand feu allumé. Quand soudain, ça a explosé. L’usine se faisait canarder, des grenades dégoupillées étaient balancées sur notre outil de travail, les sirènes se sont mises à hurler, l’incendie s’est propagé. Quelle était cette nouvelle façon de réprimer un mouvement ouvrier ? Stupéfait, nous réalisions qu’une fois de plus nous allions être marrons. Nos interlocuteurs choisissaient de broyer notre usine plutôt que de négocier, nous n’en croyions pas nos yeux, et tout ça pour pas un radis, c’était la fin des haricots.
5.G
LE GOUT : Bénédiction- Soleil- Bulles- Moelleux- Raide
« Baroukh ata adonaï melekh ha olam asher kidshanou be mitzvotav bore le rimonim”
Premier jour de l’année. Première bénédiction. Première grenade. Première douceur. Quelle découverte que ces fruits inconnus ! Le premier sera le kaki. Puis d’autres dont la grenade. Grosse. Rouge sang. Difficile à ouvrir. Le jus qui coule le long des doigts et des avant-bras. Ca colle. Puis ces centaines de petits grains. Ce jus encore, si sucré sous la langue. Cette explosion de bulles qui rappellent certains de nos bonbons mais en tellement meilleur. Le jus encore qui coule dans la gorge. Et puis mauvaise surprise : ces pépins qui restent dans les dents, qui changent le goût, mais qui font qu’on y revient pour retrouver le délice.
Et puis tout ce que ce fruit appelle : le soleil si fort, l’amitié si sucrée, le partage si doux, la vie qui parfois nous fait grincer des dents.
Je comprends que ce fruit puisse être le symbole de tant de choses :
Celui d’un peuple : tant d’entités qui ne font qu’un.
Celui de l’année : 365 jours différents qui font avancer vers la maturité
Celui de la bénédiction : difficile à atteindre mais tellement multiple.
Comme la nature nous donne de belles choses ! Quelle joie de pouvoir les apprécier !
CHOISIR UN OU PLUSIEURS FRUITS AVEC DEUX SENS ET CONSTRUIRE UN TEXTE :
Une grenade de Grenade rencontre un grenadier. L’homme porte une fraise autour du cou et grande gueule, ramène sa fraise à tout bout de champs. Le dentiste exaspéré le menace de lui couper la langue avec sa fraise. Le grenadier arme une grenade pour se défendre en cas de coup dur et, en même temps, appelle un avocat un peu mou pour assurer sa défense. L’avocat émotif tombe dans les pommes devant la violence de la situation. Pommes d’api ? Pommes d’amour ? L’histoire ne le dit pas. Mais cette histoire ressemble à au mauvais film. Un vrai navet. En attendant, moi, je fais le poireau pour voir le dentiste. Ce dernier ayant fini avec le grenadier discute avec le fromager qui fait gouter ses carottes de fromage. C’est vraiment un pépin ce dentiste qui se moque de son travail. Et puis zut ! Je suis vraiment trop bonne poire ! Je décide d’abandonner. Je remets ma veste orange et kaki, ma charlotte sur la tête. Et je sors le plus dignement possible en lançant à la cantonade : ‘Salut les choux ! »
6.L
J'ai été curieuse de découvrir de nouveaux goûts et surtout à la vue des fruits exotiques...tout en étant méfiante...Ces fruits me font rêver à d'autres horizons, d'autres climats un peu plus chauds qu'ici! D'autres modes de vie aussi! J'imagine un art culinaire différent incluant fruits et épices...mes pensées vagabondent dans un mointain pour moi inaccessible où des images d'enfants, mordant à pleines dents des fruits directement cueillis sur l'arbre, jouent et dansent la nature.  Bananes, grenades, noix de coco, ananas...que de couleurs, que de saveurs et d'odeurs différentes! ... C'est le bonheur vitaminé et coloré! Je sens la chaleur du soleil sur mes épaules...En fait, en ce temps d'hiver, il suffit de se protéger dans ces pays où ça sent le bonheur d'être nu(au propre comme au figuré) et réconforté.
Figue de Barbarie? Quel nom bizarre et je dirais barbare! Qu'est-ce à dire? Il est vrai qu'elle ne se laisse pas tellement approcher la petite avec ses petites épines l'air de rien! Il faut la contourner, lui parler, la détacher avec précaution sans qu'elle souffre sinon, elle vous le rend bien! Sa soeur ou plutôt sa demi-soeur, la figue qui s'offre dans sa belle robre verte ou quand elle veut faire la coquette met celle qu'elle préfère: sa robe violette. Elle est à croquer et bien-sûr elle adore être mangée! Vivre dans le corps d'un autre, elle se sent libre de le sucrer! Mais...sans méchanceté. elle sait qu'il l'en aimera d'avantage.
7.J
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