vendredi 8 janvier 2021

Atelier d'écriture du 12 décembre 2020


Sujet 1

Réécrire avec des mots d'aujourd'hui et vos ressentis la célèbre scène de l'avare de Molière :Acte 1 | Scène 3
Tout est permis !
Sujet 2
Choisir une chanson, une comptine de votre choix et la réécrire à votre sauce.
Sujet 3
Voici un nouveau Logo-Rallye.
Règle : utiliser tous les mots, dans l'ordre et sans les modifier pour écrire un texte qui nousraconte une histoire intrigante.
Sujet 4
Sujet, format libre. Seule contrainte écrire 30mn, vous relire et retravailler votre teste au moins15mn.

Acte I, scène 3
Le texte suivant est extrait de L’Avare (Acte I, scène 3). Harpagon entre en scène et dévoile sa nature.
Harpagon : Hors d’ici tout à l’heure, et qu’on ne réplique pas. Allons, que l’on détale de chez moi, maître juré filou, vrai gibier de potence.
La flèche : Je n’ai jamais rien vu de si méchant que ce maudit vieillard, et je pense, sauf correction, qu’il a le diable au corps.
Harpagon : Tu murmures entre tes dents.
La flèche : Pourquoi me chassez-vous ?
Harpagon : C’est bien à toi, pendard, à me demander des raisons : sors vite, que je ne t’assomme.
La flèche : Qu’ est-ce que je vous ai fait ?
Harpagon : Tu m’as fait que je veux que tu sortes.
La flèche : Mon maître, votre fils, m’a donné ordre de l’attendre.
Harpagon : Va-t’ en l’attendre dans la rue, et ne sois point dans ma maison planté tout droit comme un piquet, à observer ce qui se passe, et faire ton profit de tout. Je ne veux point avoir sans cesse devant moi un espion de mes affaires, un traître, dont les yeux maudits assiégent toutes mes actions, dévorent ce que je possède, et furettent de tous côtés pour voir s’il n’ y a rien à voler.
La flèche : Comment diantre voulez-vous qu’on fasse pour vous voler ? êtes-vous un homme volable, quand vous renfermez toutes choses, et faites sentinelle jour et nuit ?
Harpagon : Je veux renfermer ce que bon me semble, et faire sentinelle comme il me plaît. Ne voilà pas de mes mouchards, qui prennent garde à ce qu’on fait ? Je tremble qu’il n’ait soupçonné quelque chose de mon argent. Ne serois-tu point homme à aller faire courir le bruit que j’ai chez moi de l’argent caché ?
La flèche : Vous avez de l’argent caché ?
Harpagon : Non, coquin, je ne dis pas cela. (à part.) J’enrage. Je demande si malicieusement tu n’irois point faire courir le bruit que j’en ai.
La flèche : Hé ! Que nous importe que vous en ayez ou que vous n’en ayez pas, si c’est pour nous la même chose ?
Harpagon :
Tu fais le raisonneur. Je te baillerai de ce raisonnement-ci par les oreilles. (il lève la main pour lui donner un soufflet.) sors d’ ici, encore une fois.
La flèche : Hé bien ! Je sors.
Harpagon : Attends. Ne m’ emportes-tu rien ?
La flèche : Que vous emporterois-je ?
Harpagon : Viens çà, que je voie. Montre-moi tes mains.
La flèche : Les voilà.
Harpagon : Les autres.
La flèche : Les autres ?
Harpagon : Oui.
La flèche : Les voilà.
Harpagon : N’ as-tu rien mis ici dedans ?
La flèche : Voyez vous-même.
Harpagon : (il tâte le bas de ses chausses.) ces grands hauts-de-chausses sont propres à devenir les receleurs des choses qu’ on dérobe ; et je voudrois qu’ on en eût fait pendre quelqu’ un.
La flèche : Ah ! Qu’ un homme comme cela mériteroit bien ce qu’ il craint ! Et que j’ aurois de joie à le voler !
Harpagon : Euh ?
La flèche : Quoi ?
Harpagon : Qu’ est-ce que tu parles de voler ?
La flèche : Je dis que vous fouillez bien partout, pour voir si je vous ai volé.
Harpagon : C’est ce que je veux faire. (il fouille dans les poches de la Flèche.)
La flèche : La peste soit de l’ avarice et des avaricieux !
Harpagon : Comment ? Que dis-tu ?
La flèche : Ce que je dis ?
Harpagon : Oui : qu’ est-ce que tu dis d’ avarice et d’ avaricieux ?
La flèche : Je dis que la peste soit de l’ avarice et des avaricieux.
Harpagon : De qui veux-tu parler ?
La flèche : Des avaricieux.
Harpagon : Et qui sont-ils ces avaricieux ?
La flèche : Des vilains et des ladres.
Harpagon : Mais qui est-ce que tu entends par là ?
La flèche : De quoi vous mettez-vous en peine ?
Harpagon : Je me mets en peine de ce qu’ il faut.
La flèche : Est-ce que vous croyez que je veux parler de vous ? »


Ping-Pong de mots :
sourire-grimace
nature- culture
passerelle-pont
jardin-malin
couper-coller
marcher-courir
trier-vider
écouter- musique
changer-ouvrir

Logo Rallye : (forêt-chemin-chaise-renard-étoile-vent)
Chante le vent depuis ce matin
Besoin d’entendre sa mélodie
Hors de la ville
Mets tes bottes
Pars bien vite jusqu’à la forêt pas si loin
Ecoute cette vie
Sens tous ces élèments
Vois ce don apaisant
Accueille sur ton chemin cette tente et la chaise
Et le caddy, valise de fortune
Et celui qui s’y tapit
Tel le renard
Qui n’a que l’étoile, les étoiles pour ciel de lit
Que le vent comme manteau, pas si chaud.

Place du village, Bar le Duc 1978, Marcel buvait son petit kawa au zinc de chez Paulo, ils se connaissaient depuis déjà 30 piges, mais ce matin était différent…
…Il n’y avait pas José, ni Brahim, ni Jean, ni Claudine. Les unes après les autres, à la fermeture de l’usine, ils avaient fini par déménager.
Aujourd’hui, pour la première fois, il est tout seul avec Paulo.
Seul sans boulot, seul sans ses potes, seul sans sa Nicole, partie depuis longtemps déjà.
Il va lui mettre des fleurs tous les dimanches et lui causer, comme il peut, lui raconter où ça en est ici.
Lorsque la porte tinte, il lève le nez, se redresse, observe ce jeune homme qui vient questionner Paulo.
Paulo le montre, d’un mouvement de tête dans sa direction.
Julien se présente et présente son projet de reportage, son besoin de rencontrer des gens qui pourront témoigner, essayer d’expliquer ce qui s’est passé, ce qui se passe ici, d’années en années.
Lui, Julien, son grand-père vivait là, son père y est né.
Leurs propos, leurs histoires se sont mêlées…
De longs silences aussi…
Hélène
Par Zoom


Sourire souris chat
Nature covid pangolin
Passerelle eau
Jardin pluie
Coupé aïe
Marcher forêt
Trier le bon grain de l’ivraie
Ecouter dur avec la visio
Changer le monde de demain

2020, pas le droit d’aller voir personne, juste aller se promener. Par chance, derrière chez moi, il y a une grande forêt profonde, avec un chemin qui la traverse. Ce matin-là, je marchais perdu dans mes pensées sombres, quel serait le monde de demain, comment vais-je m’en sortir, une angoisse sourde montait, montait. Quand un rayon de soleil apparut, comme un projecteur dans la grisaille. Il éclairait une chaise, quel drôle d’objet posé là. Une femme chevelure rousse, col de renard, vêtue d’une robe verte en voilage s’assit. Tout étonné, les fées, existent- elles ? je m’approche prêt à faire un vœu à exaucer et là, je reçois une branche sur la tête. Tâtez , j’ai encore la cicatrice, j’ai vu 1000  étoiles et chandelles. Un vent violent s’était levé. Quand j’ai repris connaissance, pas de fille, pas de chaise, mais du sang sur mes doigts et une douleur terrible à la tête… Et surtout un avenir incertain devant moi, mais je ne désespère pas. Demain, je retourne au bois. . .

Place du village, Bar le Duc, 1978. Marcel buvait son caoua au zinc de chez Paulo comme tous les matins. Avec Paulo, ils se connaissaient depuis déjà 30 piges. Mais ce matin, c’était différent. D’abord, Paulo avait changé la marque de son Calva, ça ne donnait pas la même chose, un autre goût presque synthétique- Où t’es allé chercher ça ? ça sent le plastique, montre la bouteille. Franchement, c’est à dégouter de l’avenir. Qu’est-ce qui nous attend avec tous ces produits chimiques. Je vais aller t’en chercher, moi, en Normandie, du vrai, du bon. T’as vu la provenance. Et t’as pas honte de nous faire boire ça ? tiens, ça m’écœure de ma journée. Paulo essayait de défendre l’agriculture de demain, les silos à grain en construction plus haut que les clochers alentour. Mais Marcel ne voulait rien savoir. La nostalgie lui courbait l’échine, tout juste s’il n’avait pas envi d’en finir. Paulo pour le calmer, est allé chercher un fond de bouteille et ils ont trinqué aux cafés calva, au vieux monde et au monde de demain. 10h, Marcel est sorti du café, un peu éméché, il est monté sur son tracteur Mac Cormick rouge, il a enclenché le démarreur et Boum, une explosion énorme a ébranlé la cité. Le lendemain, le journal titrait « Attentat à Bar le Duc- un septuagénaire a trouvé la mort- L’explosif utilisé était à base d’herbicide et de calva en bouteille plastique »

A mi-décembre, j’’ai mal aux membres et juste après, j’suis raplati. A la Noël, je pête la forme, huitre doucette- dinde et marrons- 2020 s’en va doucement avec tous ses …embêtements. En 21, on f’ra la fête, habillé sur notre 31. On se f’ra plein de bisous et on dansera jusqu’en 22. 
Ghislaine  


Textes de Michel M

Michel, confiné, non connecté, nous a envoyé des poèmes que voici, bonne lecture 


Abysses

 

 

Abysses propices à la Mort,

Ils engloutissent les Marins

dans cet espace confiné de sacrifices

près de bulles évaporées,

où des rochers portent des cicatrices,

où des plongeurs égarés dans ces trous noirs marins,

subissent des sévices, en ces précipices aquatiques,

dans la plénitude de ces espaces sillonnés,

par des poissons en enfilade qui s'immiscent,

apeurés par ces marinades, et leurs bateaux-édifices.

Ils s'évadent pour se frotter à des planctons,

où ils s'ébahissent à l'unisson, dans leurs exercices,

dans cette biodiversité, où l'homme est cité,

comme un fossoyeur des bas-fonds,

où des navires renaissent, s'affaissent, puis disparaissent,

dans des trous noirs peuplés par la Nuit,

peuplés de fantômes, de requins fascinants,

d'ogres marins, dans ces cratères marins,

où ils pourchassent des poissons aux habits de lumière,

ridés par des couleurs zébrées, se faufilant comme des étoiles filantes,

dans la pale clarté des bas-fonds qui me hantent,

où cette lumière évanescente, à peine naissante,

disparaissant , puis réapparaissant ,

dans ces caches d'épouvante

 

 

L’âme du marinier, pour ses amours pas sages

Mais passagers, fait ressurgir des rendez-vous d’amour, sur le Vieux port,

entre le chagrin de l’adieu et la joie des retrouvailles, les mouchoirs mouillés d’eau iodée,

et les feux de joie des saltimbanques jonglant avec les éclairs de tonnerre retombant sur terre,

en des bouquets de rose que les marins offrent à leurs fiancés promises au rang de marquise,

que les bateliers jettent sur la jetée de ce vieux port ; les pétales de ces fleurs s’étalent sur les quais

balayés par le Vent sur le Port de Honfleur qui les emporte au Bout de la nuit perdu dans

le brouillard où des âmes marines n’ont pas oublié la chanson des golfes clairs

qu’un air entrainant dans les nuits froides de l’été, non moi je ne l’ai pas oubliée cette chanson qu’ils fredonnaient : c’est une chanson qui leur ressemblent eux qui s’aiment mais le voyage sépare ceux qui s’aiment avec le bruit des flots.

 

Embruns

 

De ses embruns, la mer me dépasse.

De ses vagues explosant et se fracassant,

Elle me submerge de ses éclats de glace,

Qui implosent mon amertume

Dans la blancheur de ces vagues d’écume

Où des perles océanes diaphanes

Me projettent sur les remparts de la Ville,

Ville maritime où des baisers d’eau salée, parsèment de leur parfum d’iode les alentours des ports,

Où arrivent et repartent sans cesse,

Les bateaux sur les voies de l’import-expert

Où s’arriment et s’embrument les marins du Port

Avec leurs yeux aux couleurs océanes

En disant plus long sur leurs voyages

Que les goélands, compagnons volages,

 

De ses quais embrumés,

Des milliers d’éclats de signaux scintillent

Impulsés par des sémaphores

Au détour d’un chenal perdu dans les nuages

D’un paradis artificiel où des Dieux marins,

Perdus dans des cieux qui d’ennuagent

Tomains ou Grecs se rencontrent

Au-dessus de ces endroits salins

Où des myriades de couleurs embrumées

Ressuscitent en plein soleil,

Au mileu d’un port, près d’Albacore

Que j’aime encore.