samedi 9 février 2013

telier d'écriture 9 février 2013

dsc03506Patric Serc expose à la médiathèque, Annie nous propose de voyager à ses cotés.
Chacun a cinq papiers de couleurs, où il doit inscrire un mot pour:  se repèrer- survivre-un moyen de transport- un végétal qui fait rêver - un héros de voyage.
Tous les papiers sont mélangés, chacun pioche 5 mots qui ne sont pas les siens et pointe sur un globe une destination. Avec tous ces éléments, Annie nous invite à écrire un texte.

Aujourd’hui, 9 février 2713, c’est le grand jour, nous sommes partis depuis quelques dizaines d’années, nous savions que ce serait inéluctable.

La planète est en train de crever : depuis le grand crash, celui de 2645, tout va de mal en pis.
D’abord, il y eut seulement quelques signes, peu inquiétants : quelques degrés de plus dans les « normales saisonnières », plusieurs étés de grandes sécheresses… Bien sûr, les météorologues et les scientifiques tirèrent la sonnette d’alarme, mais les gens étaient plutôt contents et les stations balnéaires enregistrèrent ces années-là des profits considérables.
Puis ce fut la période que l’on appela par la suite « Le temps des grandes pénuries ». Les récoltes étaient de moins en moins fructueuses ; les céréales de base, le blé, le riz vinrent à manquer, puis peu à peu, tous les végétaux disparurent. Tous sauf un : le palmier. C’était le seul qui pouvait résister à ce nouveau climat qui s’était installé sur la planète.
Alors, on « fit avec » ; les menus étaient de plus en plus monotones : cœur de palmier, dattes ; dattes au cœur de palmier ; dattes aux dattes… Clairement, on n’avait plus rien à bouffer !
Les populations étaient partagées entre plusieurs réactions : d’une part l’instinct de survie, qui permit entre autres aux grands chefs cuisiniers d’exercer leur créativité face à la contrainte, et d’autre part un profond désir de trouver une solution à cette gigantesque crise.
Assez rapidement, tous en vinrent à la même conclusion : puisque la planète ne pouvait plus se nourrir, il fallait partir, trouver dans l’univers un endroit plus accueillant, et surtout plus fertile.
C’est notre équipe de recherche, dirigée par le Pr Estaban, qui fit LA découverte : le Crayon.
Après de nombreuses années de travail, d’expérimentations en laboratoire, Esteban avait imaginé le concept du crayon, puis l’avait créé. Grâce à des procédés techniques qu’il m’est interdit de divulguer ici, le crayon permet en réalité d’aller où on veut : le principe est d’une simplicité enfantine, il suffit d’écrire le nom de l’endroit, et on y est.
Cette découverte eut immédiatement un succès foudroyant dans l’opinion publique : des chansons parlaient du crayon, les humoristes de tout poil en faisaient des spectacles, les créateurs de mode s’emparèrent de la chose… Le crayon était devenu l’espoir de la planète entière, il allait nous permettre de fuir la Terre, devenue inhospitalière !
Après quelques essais en laboratoire, la décision fut rapidement prise, et notre équipe de recherche se porta volontaire : nous saurions bien manipuler le crayon puisque nous l’avions créé…
Alors voilà, le grand départ a eu lieu : toute l’équipe est montée dans le Navire interspatial, et Esteban lui-même, sous l’œil des médias du monde entier, a écrit solennellement, avec le Crayon, le nom de la planète que les astronomes avaient désignée comme la plus accueillante : Tonimbar Kolefam.
Ce que nous ignorions tous, c’est qu’Esteban souffre d’une légère dyslexie… Nous ne l’avons découvert qu’à notre arrivée, en ouvrant le sas du Navire, et en découvrant, à perte de vue, une planète entièrement couverte de palmiers… Tanomkol Berlegam
D
Hong Kong
Deux valises, un globe, 5 mots déposés dans une valise et mon voyage est prêt au loin , très loin !
Et non ! 5 couleurs dans ma main, récupérées, dans une valise, et un doigt pour cette terre inconnue.
J’ai voulu le bateau, j’ai le train
Comme guide du matin, nous avions choisi le soleil
Pour héros, je voulais Christophe Colomb, me voici avec Nicolas Bouvier : ils sont présents dans nos aventures !!
Pour ce voyage, j’ai demandé un couteau, j’ai reçu un petit mot jaune mais avec un grand titre : le mot « Culture » ! Avant, maintenant ! Plus tard gardons ce mot, protégeons le, et puis voici le petit dernier : dans cette petite valise, j’ai trouvé des arbres, et je voulais des épices.
A Hong Kong, cela m’intrigue la forme des arbres ; court, long, large, touffus, cachant ou protégeant du soleil.
Le grand Christophe Colomb, avec son couteau, son bateau, sa recherche des épices, se retrouve au lever du soleil, tous les matins dans un train pour visiter la région de Hong Kong.
Huit jours de tourisme, tout compris, en 2013, ce n’est pas de l’aventure ?
MD
Saule pleureur,
De tes branches retombant en nonchalance
L’espoir renait en moi dès que tu touches le sol
Montgolfière, légère bulle d’air
De ta nacelle
Je vois au loin les confins du Tibet
L’espoir d’un renouveau renait en moi
Dès les abords des montagnes éternelles.
Phare, cierge illuminé dans la brume
Des rives de Saint Malo
Je perçois ta solitude dans l’immensité
L’espoir de ta tranquillité renait en moi
Dès que tu me fais signe.
Sur le Petit Prince, je ne sais quoi dire
Sinon Petit Prince de lui l’autre jour
M
J’avais quitté mon village normand en hiver, ça faisait bien 6 mois que je voguais. Moi qui n’avait pas le pied marin, je n’en pouvais plus des vagues grandes comme trois clochers. Enfin, en juin, j’ai aperçu Muscate toute blanche, la mer était d’huile, mon bateau glissait. Au port, personne ne m’attendait, mais je devais tout de même rencontrer le sultan d’Oman. Je réussis enfin à pénétrer dans son plais. Ma mission était de lui remettre un rosier dont les fleurs étaient noires. Il avait un peu souffert pendant la traversée, mais j’avais utilisé presque toute ma réserve d’eau douce pour nettoyer ses feuilles et humidifier ses racines. Je me rappelle la traversée de son jardin : des palmiers royaux de chaque coté de l’allée, des plantes que j’avais vu chez ma mère minuscules et qui, dans ce jardin mesuraient plusieurs mètres, des oiseaux multicolores, des fontaines où nageaient des poissons rouges. Moi, avec mon rosier minuscule, sans roses dessus juste un maigre bouton, dans toute cette luxuriance végétale, je n’étais pas très à l’aise. Je connaissais mal les coutumes locales, le sultan fut ravi de recevoir mon présent, même si le rosier n’avait pas bonne mine. Il m’invita à partager son repas, il mangeait avec ses doigts bagués. Il était élégant paré de soie. Moi, j’avais mis mon plus bel habit noir. Incapable de manger avec mes doigts, je sortis de ma vareuse une fourchette. Le sultan sourit de mes usages.
Lorsque le repas fut terminé, le sultan me pria de l’accompagner dans le jardin. Je crus rêver quand je vis une magnifique jeune fille, vêtue de soie multicolore. Elle nous attendait. Elle prit le rosier pour le planter. Lorsqu’elle ôta la plante du pot de terre où je l’avais soignée, un ver tomba à terre. Un gros ver noir qui frappé d’un rayon de soleil mourut sur le champ. La jeune fille planta le rosier, le bouton de rose s’ouvrit. Il était noir mais dans son centre, il y avait des pétales des couleurs des tissus que portait la jeune fille. Le sultan sourit. Je vous laisse deviner la suite, je suis toujours à Marcate.
G
De Wiki à Hawaï
A partir de 1793, la terreur s’installe en France.
La révolution française se durcit et les « ennemis du peuple » sont envoyés par charrette entière à la guillotine.
Parmi les anciens royalistes, il y a un homme qui a du flair. Il va réussir, sans prendre de positions tranchées, à naviguer dans cette période trouble jusqu’au coup d’état du 18 brumaire, qui met fin à la révolution, sans une égratignure.
C’est un lointain ancêtre de Christophe Colomb qui rêve à son tour de voyager, de traverser les mers, de découvrir, pas les Indes cette fois, mais un nouvel eldorado, au-delà de cette Amérique qui bouillonne elle aussi depuis que M de Lafayette est allé y exporter les idées des Lumières.
D’un coup de crayon, il trace sa route jusqu’aux iles Sandwich, dans le Pacifique, découverte en 1778 par l’anglais Cook et projette de s’y installer.
Il quitte la France en 1810 et fait la traverser dans le sillage de son illustre prédécesseur, le découvreur incontesté des Amériques, malgré quelques traces Viking du côté de Terre Neuve qui pourrait lui être antérieure.
En cette même année 1810, il participe, à peine débarqué, à l’unification des iles Sandwich, au côté de son roi.
Sa famille se mêle au fil des générations avec les polynésiens.
Une brève influence française autour de 1837 quand l’administrateur Thouars gouverne une partie de l’archipel permet à ses descendants de découvrir l’œuvre de Jules Verne.
Plus tard, le 4 aout 1961, son aïeule donne naissance à Honolulu au futur 44ème président des Etats-Unis.
Hawaï. 09/02/2013.
N
Voyage
            Il était temps de partir, le climat politique en Grèce devenait dangereux pour nous. Icare devait fuir au plus vite cet endroit maudit sinon il y perdrait sa tête et nous aussi par la même occasion.
Nous, se résumait simplement à nous trois : Icare, grand, blond, athlétique ; Ariana, fille cachée d'un érudit grec du nom de Socrate (plus père de la maïeutique que de sa propre fille) ; et moi-même, fille d'artisan sans grand intérêt. Notre amitié datait de l'enfance et le destin avait jugé sage de ne jamais nous séparer.
Enfin, nous devions quitter la Grèce en toute hâte. Mais comment faire lorsque la mer était envahie par le millier de navires de l'armée venue envahir notre nation ? Et où aller ? Ariana avait entendu parler d'une île où chacun était libre de penser, de raisonner et de s'exprimer. Il nous suffisait pour cela de suivre le soleil levant.
Bon, nous connaissions le où mais toujours pas le comment, et nous nous retrouvions tapis derrière la maison d'Icare sans savoir quoi faire. C'est toujours au même endroit, qu'une heure plus tard, le père de notre compagnon nous trouva. Il avait l'air excité et effrayé. Il nous poussa dans son atelier et nous expliqua qu'il avait mis au point une machine pouvant voler comme un oiseau. Sa création me faisait froid dans le dos. Comment un enchevêtrement de plumes, de bois et de toiles pourraient nous emmener dans les airs ? Mais de toute façon, nous n'avions pas le choix.
Nous montâmes donc sur la montagne la plus haute de la cité et le père d'Icare nous poussa dans le vide. Après une chute de plusieurs mètres, Ariana tira sur les fils, déployant ainsi les ailes de la structure. Contre toute attente, l'engin se mit à voler et nous emmena loin de l'endroit où nous avions grandi.
            Après plusieurs jours de voyage avec le soleil levant comme unique repère, il ne nous restait plus qu'une seule outre d'eau pour survivre. Nous étions perdus, jamais nous ne verrions cet endroit de liberté. Puis en sortant du brouillard qui nous entourait depuis un moment, l'île fut en-dessous de nous, enfin. Arina rabattit les ailes et nous atterrîmes dans l'herbe. Une herbe douce et soyeuse.
Arrivés sans encombre, un homme étrangement vêtu vint nous accueillir.
"-Bienvenue étranger dans l'île des neuf provinces, l'île de Kyushu."
M
L’eau, l’océan, au loin les Açores. Je suis un avion, je tourne, vole, tourne, vole encore
Là, au dessus de l’eau, une eau, immense océan. Comment se poser sur l’eau, lorsque l’on est avion, Avion géant !
Abracadabra… Je ferme les yeux, me voilà déployant mes grandes ailes, je suis avion oiseau,
Bel albatros qui doucement sur l’eau se pose.
Au dessus de cette eau, immense océan, un instant j’étais Grand Pilote Sceptique (GPS).
Devant moi… une île, je suis Vendredi. Dans les yeux de Florent fidèle ami et sage ex-pilote qui me sourient, un reflet jaune, des Mimosas.
Incroyable aventure, nous avons réussi.
R
UNE AVENTURE EXTRAORDINAIRE SANS BOUGER DE CHEZ MOI
Une fin d’après-midi d’été, après une journée de travail bien remplie, je compte bien profiter de la douceur du soir depuis mon balcon. Tout est prêt : thé, chocolat, bon bouquin, téléphone coupé, personne pour me déranger. Je sens que ça va déjà mieux.
Toc, toc, toc ! Il me semble que c’est à ma porte. Décidément il faudra que je fasse installer une sonnette ! Dans le doute je vais quand même voir, maugréant déjà en moi-même contre la personne importune. Surement un démarcheur que je vais renvoyer le plus aimablement possible mais surtout le plus rapidement possible.
J’ouvre.
Silence abyssal. Stupeur sans fond. Je suis statufiée : Robinson Crusoë, en personne, sur le pas de ma porte ! Je n’ai pas encore recouvré mes esprits qu’il me pousse délicatement sur le côté, entre et se rend directement sur le balcon, boit le thé et mange le chocolat. Je suis toujours planté là !
C’est lui qui parle le premier :
« Surprise, non ? Tu as fait ma connaissance dans un livre et me voici devant toi. Et tu dois te demander pourquoi je suis venu ici ; pourquoi je t’ai choisi. C’est comme ça ! Tu m’as apprécié dans un roman, je veux t’en remercier »
« Mais ? Comment êtes-vous arrivé jusqu’ici ? »
« Mon sens de l’orientation » répond-il. Sur un ton que je trouve suffisant.
« Mouai. Mais d’où venez-vous ? »
« En quittant mon île, j’ai dérivé des jours et des jours avant d’arriver dans un lieu qui m’a paru monstrueux. Il s’appelle Bandung. Les gens avaient la peau cuivrée et les yeux presque fermés. Ils m’ont dit qu’on les appelait Malaisiens et que Bandung est une ville moderne. Mais j’étais trop mal à l’aise dans ce lieu et j’ai cherché un moyen de la quitter. Je me suis rendu compte que, pendant que je dérivais, le monde avait tellement changé. Je ne reconnaissais plus rien. Mais j’ai vite vu qu’il y avait de grandes améliorations. C’est comme ça que j’ai trouvé un avion. Il m’a permis de voyager de pays en pays jusqu’à toi. »
J’avais écouté en silence cette histoire aussi merveilleuse qu’hallucinante.
Robinson s’est levé et m’a regardée droit dans les yeux.
« C’est grâce à des gens comme toi, qui m’aiment dans un roman, que des héros comme moi peuvent continuer à vivre »
J’avais la gorge serrée et l’œil humide. Ainsi la lecture, lire un livre, est un acte important qui dépasse le plaisir ou l’ennui qu’on en ressent. Lire est aussi un acte de création. Je ne savais que dire à Robinson. J’avais trop peur de briser le charme de cette rencontre.
Il continuait à me regarder en souriant mais l’œil grave.
Il ouvrit la sacoche qu’il portait en bandoulière, en sortit une jeune plante qui avait l’air bien délicat.
« C’est pour toi. C’est un lys martagon. Je l’ai découvert au cours de mes pérégrinations. Je te l’offre en remerciement pour l’amitié que tu m’as accordée et l’accueil que tu m’as réservé ce soir. »
Il pose la plante sur la table. Pivote sur lui-même et repart en refermant la porte derrière lui.
Je suis réveillée par la fraicheur de la nuit. Il n’y a plus de chocolat dans l’assiette. Quel rêve extra-ordinaire !
En me tournant, j’aperçois sur la table, une jeune plante qui a l’air bien délicat.
L
Lieu : sana au Yémen
Mots : pégase, cailloux blancs, épée, baobab, trottinette.

Cette invitation, à partir en voyage, est déjà un délice. Qui aurait dit qu'en plein centre ville de Lisieux, dans une médiathèque correspondant à une bulle d'air et qui est déjà un voyage en soi, un samedi matin qui plus est, je partirai au Yémen. Le hasard faisant bien les choses, je tombe sur un pays dont la température peut réchauffer les muscles de mes doigts. En effet, sans être trop critique, la salle dans laquelle j'écris, est légèrement frigorifique. Ah, ce besoin de prendre de la hauteur (salle en jeunesse) me perdra. Oui, je sais, je dérive ou plutôt je vole grâce à pégase, mot du papier rouge. Là, encore, le hasard fait bien les choses.
Cet animal mythique me rappelle toute mon adolescence et me fait voyager dans le passé. J'étais fan de mythologie grecque où les défauts et les qualités des hommes apparaissent à travers des mythes.

Allez, partons vraiment maintenant. Pégase m'attend devant les portes de la médiathèque. La foule s'attroupe. Un cheval ailée dans Lisieux. Incroyable. Ne m'occupant que de ma mission (Annie m'a demandé d'aller au Yémen)
Je monte sur pégase assez rebelle, il faut le dire. Après quelques après négociations, je vole au dessus des nuages. Je m'aperçois que pégase est déjà tout équipé, genre produit package. Alors, qu'ai-je en magasin ? Des cailloux blancs à gauche de ma selle (papier vert). Celui qui a conçu pégase s'est dit que l'on pourrait se perdre. J'ai repensé à l'histoire du petit poucet. Je me suis dit que si j'en jeté un de temps en temps, je pourrais retrouver mon chemin. Sur la droite de ma selle, il y a une épée (papier jaune). Sans nul doute, pour mon côté héroïque. Pendant que je volais, je repensais à ce qu'avait demandé Annie. Nous avons donc les mots pégase, cailloux blancs, épée, reste à utiliser les mots baobab et trottinette. Bon, imaginer les mots pégase et trottinette dans la même phrase me paraît délicat. Et donc reste le boabab. N'oublions pas que le but du voyage est le Yémen. Avec un gros baobab en plein milieu du pays, c'est plus facile. J'aurais pris le mot "pâquerette", mon voyage aurait été plus long ! Merci Annie pour ce voyage pour ce voyage lexovien. Ne dit-on pas que le voyage est plus important que le but. Et quel voyage. Encore merci Annie.
P
Utilisation obligatoire. Cinq mots imposés par tirage au sort : Ulysse Godillot Lion Rose Boussole (quel cadeau, ma sœur !)
Ulysse, au cours d’un long voyage sur la mer farouche, avait ouï dire que des sirènes attiraient les navigateurs vers des lieux où le stupre et la fornication étaient d’une pratique non négligeable. Aussi, avait-il scellé les godillots d’usage courant à l’époque ; de ses sept matelots. Sept marins pour sirènes eut été source de désordres et même conflictuel.
Bref , il naviguait depuis fort longtemps et s’était endormi de même. Prenant sa boussole pour le noyau de pêche dont il rêvait, il le balança par-dessus son épaule gauche, le faible flop le réveilla et ö surprise, une côte était là, hostilement rocheuse, et son inhospitalité ne prêtait pas à rire.
Toutefois, là, une pancarte moche, ballait et bavait. Ulysse déchiffra péniblement : Saint Pierre et Niquelion. Au pied ou presque, un court pont visiblement bricolé par un portier nul à la retraite (Saint Pierre sans doute) était seul accessible. De chaque coté sur la longueur, sept lions bavaient. Aussi, Ulysse, homme de caractère, méprisait le danger et comme l’escargot, ne reculait jamais. Il s’engagea, jouant des coudes : pardon dit-il dignement, pardon… pardon je vous dérange peut-être, pardon…Au bout, son chien fidèle, seul à le reconnaître, frétillait de la queue, une rose entre les crocs…et quelques phoques alentour.
B
C'est décidé, ce serait ce matin-là. Alors que la lune brillait encore et dessinait les ombres des arbres sur le mur du cloître, Saint Antoine franchit silencieusement le porche, une valise dans sa main gauche et son chapelet dans la main droite.
Sans un regard, sans hésitation, il referma la lourde porte et se retrouva sur le chemin encore gelé qui mène au lac. Mais il s'en éloigna, marchant à travers le bois pour rejoindre son compagnon de route Saint Augustin.
Saint Antoine entendit soudain des craquements, non pas ceux qu'il faisait en marchant sur les feuilles, mais des craquements derrière lui. Plus il marchait vite, plus les craquements s'intensifiaient. Serait-ce Saint Augustin qui le suit ainsi ? Il s'arrête, se cache derrière un arbre, pose sa valise : plus de craquement.
Il reprend son chemin avec grand espoir qu'aucun incident ne l'empêchera d'entreprendre ce grand voyage sur la route de l'inquisition. C'est son destin : la voix lui a parlé. « Il doit se mettre en route, c'est le moment. » Il serre plus fort sa besace, s'assure qu'il a bien prit la pochette avec les épices qui lui seront nécessaires pour accomplir cette mission.
N
J’ai tellement froid, je ne sais plus où je suis, j’ai perdu tous mes repères.
Je ne sens pas la chaleur du soleil me réchauffer.
Mais quel est donc ce paysage qui se trouve devant moi ?
Je ne le reconnais pas.
Je vois cette grande ville entouré d’innombrables lacs. Toutes ses fumées qui sortent de ses usines.
Au loin, je vois une forme étrange, on dirait un animal mais il ne m’est pas familier.
Un homme qui se trouve à coté de moi me dit que c’est un caribou.
Un caribou ? Alors, je suis dans le Canada. C’est exact- me répondit l’homme. Vous êtes au Labrador. Ici, il y a beaucoup de caribous et aussi de grandes courses de traîneau de chiens.
On s’y sent très bien, vous verrez. Et là, tout se mit à tourner autour de moi. Que faisais-je ici ?
Comment avais-je pu me retrouver là ?
Je n’étais plus chez moi, dans ma Normandie où il y a tous ces champs de blé à perte de vue. Tout à coup, le réveil sonna et là je compris que je rêvais, que tout s’était passé dans mon imagination. J’étais heureuse de me retrouver dans ma chambre avec sur ma table de nuit mon livre préféré Le petit Prince de Saint Exupéry  et mon couteau fétiche qui ne me quitte pas.
C