vendredi 2 décembre 2016

Playlist novembre "Froid et brouillard"

Photo : Cold music by Katary01 / Deviantart


Gaspard Royant- album Have you met Gaspard Royant ? -"7" club" // Animal Collective- Album Painting with- "Golden gal" // Norah Jones - album Day breaks - "Carry on" // Dj Snake, Justin Bieber - album encore - "Let me love you" // Tété - album Les chroniques de Pierrot lunaire - "Pierrot lunaire" // Alexandre Desplat - album The secret life of pets : BO du dessin animé - "We go together // Christophe Maé - album L'attrape-rêves - "La Parisienne" // Slimane - album A bout de rêves - "Adieu" // Taïro - album Reggae français - "Bon vieux temps" // Imany - album The wrong kind of war - "Don't be so shy"



Bonne écoute à tous ! Nos CD sont disponibles dans les bacs de la médiathèque.




jeudi 1 décembre 2016

Atelier d'écriture du 19 novembre 2016



Un verre et la phrase le Beaujolais nouveau est arrivé
Description : petit verre à pied. Qui semble être en cristal mais …non. Une petite ébréchure sur le pied. Pas de grande contenance. Déjà des traces de doigts quand il arrive à ma place.
Souvenir : Voilà ! On a quitté Jérusalem pour … Lisieux. Normalement on est attendues. On nous a même proposé deux maisons au choix. Nous sommes tout feu tout flamme. Nous ? Deux petites bonnes-sœurs venues fonder une nouvelle maison à Lisieux.
A Lisieux : personne ne nous attend. Nous sommes à la rue. Envolées les belles promesses. Nous trouvons quand même un refuge mais …
Alors, objectif n°1 : trouver un toit. On en parle autour de nous. On fait marcher le réseau catho de Lisieux qui est quand même pas mal grand. Et LA solution. Les sœurs de l’hôpital nous proposent une maison à Firfol. Elles y accueillent leurs familles et amis en été. Nous avons six mois devant  nous pour trouver une solution pérenne.
La maison est très belle. Vraie maison de maître normande. Entièrement meublée et aménagée avec des meubles magnifiques, héritage du temps où les religieuses devaient apporter une dot pour entrer au couvent.
Mais, nous, nous n’avons en propre, rien d’autre qu’une unique valise chacune contenant nos quelques affaires personnelles. Et une voiture quand même ! Rien à manger, rien à ranger. Et pas de revenus.
Alors, nous avons fait le tour des popotes comme on dit dans notre jargon. On a fait appel à la solidarité. Et ça a payé : 48 kg de pâtes pour … deux ! Des pâtes bon marché, des pâtes normales, des pâtes « deux œufs frais au kilo », des pâtes plates, des pâtes longues, des pâtes courtes …
J’ai classé toutes ces pâtes sur une grande étagère : les pâtes du vendredi, les pâtes des jours ordinaires, les pâtes des invités, les pâtes de fête …
Bon, c’est pas tout d’avoir des pâtes pour les mois à venir ! Encore faut-il avoir une assiette pour les manger. Donc, inspection des divers buffets et armoires du rez-de-chaussée. Et là ! des verres, des verres et encore des verres. Presque tous à pied, presque tous en cristal. Eux aussi héritage du temps des dots. Ciselés ou pas, à vin ou à eau, à liqueur ou à champagne … des verres magnifiques qui brillent à la lumière du soleil.
J’ai classé tous ces verres : les verres du vendredi, les verres des jours ordinaires, les verres pour les invités, les verres de fête.
Et j’ai même repéré un service de verres qui feront de très beaux « verres pour l’évêque » !!!
Le deuxième
Exercice

Bienvenue chez moi
En Pays d’Auge.
Avancez, avancez,
Un en-cas vous attend.
Je vous propose ensuite,
Originalement, une visite
Lexovienne
Approfondie.
Installez-vous confortablement
Sur un des sièges du petit train.

Nous traversons le parking
Ouvert toute la journée,
Utile à savoir,
Vers la basilique
Elevée sur la colline
Avec les dons des paroissiens
Unis dans ce projet.

Ensuite, en route vers les Buissonnets
Situés sur la hauteur de Rocques où
Thérèse a passé son enfance.

Après ce détour,
Retour en centre-ville.
Régalade avec le scofa des carmélites.
Initiation à la vie de Sainte Thérèse et
Visite de la Cathédrale.
Enfin, retour à la gare !
L

1 objet :    verre à pied
                 de verre composé
                 dépoli
                 ébréché
                 côtelé
                 épais
                 bien stable sur son pied travaillé
Ouvrir la porte grinçante
De l'armoire normande
Où repose la vaisselle du dimanche
Etre rassurée par sa présence

Au milieu des verres en cristal

Ou en verre plus banal
Ceux à porto
Ceux à champagne
Ceux à vin
Ceux à liqueur
Plus ou moins assortis

Sortir juste celui-là
Comme tant et tant de fois
Quand tu étais encore là
Mais on ne trinquera pas

L'emporter avec moi
Dans mon buffet en formica
Si loin de là
Mais si proche à la fois
Encore plus il usera
Jusqu'au dernier fracas.

L'automne bat son plein
Que je l'aime ce refrain
Les noisettes sont dans le panier
Les mûres ont fait des confitures
Les noix dans la salade nous régalent

Les châtaignes grillées crépitent dans la cheminée

Les chanterelles pointent le bout de leur nez

Le beaujolais nouveau est arrivé

Le vert nous a, en partie, quittés
Place à la chaleur des couleurs
Rouge orangé  jaune  brun mordoré

Allons-y gaiement
Profitons-en
Elles réchauffent nos cœurs
Et pas seulement.

H.
 Le verre.
Transparence floutée par l'usage répété, pied court et perlé. Sa lourdeur en main confirme son aspect trapu mais cache sa fragilité, révélée par un éclat sur le pied: destiné à une table commune et non des grands jours qui appellent le cristal!
Sa facture ancienne m'a fait visualiser un tableau d'Edgar Degas, intitulé "l'absinthe" où le verre coiffé de la cuillère finement découpée supporte un sucre sur lequel s'écoule le liquide verdâtre.
La scène se passe dans un café, l'homme assis contemple le verre, le regard vide, épaules basses, costume sombre: Quel deuil veut-il noyer dans cette flaque émeraude?

"le beaujolais nouveau vient d'arriver"
Printemps, été, hiver, automne.
De la lumineuse chaleur estivale aux festives lumières de Noël, les jours s'enfoncent vers les ténèbres hivernales, troublées par les éclats de jaunes, rouges et ocres des feuilles automnales...
Ce si long mois de novembre qui appelle décembre... et puis un avant-goût des "Fêtes", réveil festif: " le beaujolais nouveau est arrivé" Le slogan s'affiche partout, prétexte à retrouvailles, chaleur humaine en contrepoint à la froidure extérieure. Rendez-vous lumineux... patience Noël est proche!
D

Coucou coucou, ça y est, il est l'heure de manger
Non pas le grand diner ou bien le déjeuner
Mais une collation avec du bon saucisson
Non je ne t'oublie pas, toi qu'on a déposé là
Tu n'es peut être ce verre à pied, mais un verre sans pied
Qu'on remplit de bon souvenir, sans forcément le finir

Oyé oyé le beaujolais est arrivé
Maman qu'est-ce que c'est ?
C'est une boisson à déguster
Ah c'est comme du lait !
Mmm pas tout à fait. Le beaujolais est destiné aux personnes les plus âgées.
Je ne peux pas y gouter
Non tu peux juste l'admirer
Mais maman pourquoi crier de son arrivée ? il né comme un bébé ?
Chaque année, le beaujolais rené dans son champ agrémenté, il est attendu par ses ainés.
M
Tristesse un verre … seul. Aussi joli soit-il. Image incongrue. Objet de partage par excellence, il se multiplie à l'infini. Pas de bon moment sans verre à la main. Symbole de bonne humeur et de discussions infinies. Légèreté de l'être, fin de soirée, promesse de lendemains qui chantent.
Seul on le vide sans y penser. Tentative pour chasser une idée plus ou moins noire. Sans succès. Lourdeur du pas et de la tête. Lendemain empesé et mélancolique
C

L’évidence saute aux yeux. C’est un piège à guêpe. Quand elle est prise, en général, elle chante, plus souvent elle vouzounne. Elle est nerveuse, agitée et même contrariée. Il est inutile de s’imaginer à sa place, ce n’est pas vraisemblable. Enfants, malfaisants à plein temps mais sur une petite échelle, nous la posions : l’échelle ; attrapions de quoi pour attraper la guêpe vivante sur la vitre. Les gobelets opaques ne convenaient pas, seuls les verres valorisaient le plaisir de la chasse. Il fallait un équilibre de fiabilité entre les carreaux et le verre, le coup sec et cependant moelleux. Eviter le cristal de la grand-mère, coup d’œil, velléité le petit animal piégé se faisait du souci et ronflait comme une abeille qu’elle était. Souvenir d’enfance.
B

Verre à apéritif ou à vin. Forme ancienne. Un peu ébréché au pied. Il y en avait surement beaucoup dans les maisons autrefois.
J’ai déménagé. Cela m’est arrivé souvent mais comme je n’accumule pas, cette fois-ci beaucoup de choses m’ont été données…et parmi toutes les choses reçues il y a cinq grands verres ballons à eau peut-être remis par ma sœur. Elle les a trouvés au fond d’un placard, bien enveloppés dans une boite dans la maison de mes parents. Ni elle ni moi ne les avions vus auparavant. Nous ne soupçonnions même pas leur existence. A qui ont-ils apartenus auparavant ? Comment sont-ils arrivés là ? Viennent-ils de chez mes grands-parents…ou d’ailleurs ? Mystère ! Aujourd’hui, ils sont alignés sur l’étagère de mon placard à vaisselle, je ne m’en sers jamais, mais ils sont là, témoins de vies que je ne connais rien. Parfois je les regarde et me plais à rêver à ce qu’a pu être la vie de ceux qui les ont utilisés. S’imaginent-ils, ces gens inconnus, que leurs verres, par delà les générations, sont entre mes mains. Et après… qu’en ferais-je ?
Beaujolais… beau : racé, élégant, fin, sûr de lui peut-être… Jo ? comme l’annonce de joie ou de joli. Belle couleur bonne odeur et si l’on goûtait ? Lait…laid ? Ah non, je ne comprends plus, peut-être beau et laid à la fois ? Simple affaire d’appréciation et si on peut mettre de l’eau dans son vin on ne peut y mettre du lait. Beurk ! Pourtant le Beaujolais nouveau est arrivé. Alors buvons !
M

Verre sur pied, bien sur son piédestal rond,
Sculpté à souhait, clinquant à souhait,
Dans les moindres espaces de ta corolle
Tu t’ouvres au ciel comme un calice
Tu n’es pas si lisse que cela
Tu t’offres avec ta corolle à la lumière
Je te tends vers les cieux
Même si je n’en crois pas mes yeux
Je pense au vin divin que tu contiens
Un vin couleur sang, sang que tu me donnais à boire
Un ecclésiastique qui saluait ton clinquant de cristal, de mon enfance à mon état d’adulte.
Enfant buvant dans cette coup jusqu’à adulte buvant le breuvage de Bacchus, je subodorais tes odeurs, ton parfum, à travers tes éclats de cristal.

Viré Clissé, Macon, Fleury, Juliénas, Moulin à vent, Beaune, un peu plus haut, vous êtes tous des copains dans mon verre tulipe que je bois sur le zinc d’un bistrot où la patronne maquillée comme une geisha veut bien me servir à boire. Hé dis donc, lui dis-je. Pas de faux-col, s’il te pait. Oui comme pour un malade me dit-elle. Hé faut que cela se fête, le Beaujolais est arrivé !! Tiens ma cousine arrive, alors un verre de plus, après avoir bu le vin divin, bois donc du Beaujolais ; si tu bois du Beaujolais, tu meurs. Si tu n’en bois pas, tu meurs quand même. Alors bois du Bon Beaujolais. C’est à boire, c’est à boire, c’est à boire qu’il nous faut o o o o, non de non !!
M  

Sac en papier serré. Petit verre esseulé biseauté pied un peu cassé.
Petit verre de mon beau-père dans le buffet normand rangé- du café rue Battant à Besançon, chat sur le radiateur, patronne à la Arletty, rouge à lèvres façon geisha- des foires à tout dépareillés par deux ou trois rarement par six- de l’apéro à la Francis James avec les mouches qui vrombissent passage éclair dans la fraiche cuisine où le porto est servi accompagné d’un boudoir. Trinquons à la vie, au temps qui passe, au lave-vaisselle qui massacre la transparence. Trinquons au retour du torchon ? Que non mais trinquons.

Le Beaujolais dans les années 70 était un vin léger, peu alcoolisé qu’il fallait parfois sucrer. Il se buvait jeune. Il ne se prêtait pas à la conservation. Aux vendanges, soupe et petit salé le matin pour démarrer.
La planète se réchauffe et le Beaujolais monte en degré, inutile de le chaptaliser il aspire à être catalogué comme ses voisins, les bourguignons.
Mais en automne quand il est nouveau, il redevient le vin populaire. Quand le Beaujolais nouveau arrive, c’est la liesse toute la nuit, ça trinque, ça boit, ça regarde la couleur, ça hume les odeurs…
G





C’est un petit verre à pied, un verre d’autrefois ! On croirait du cristal mais non, il n’a pas la même texture. Il vient peut-être des grands-parents ! Je l’ai trouvé au grenier, dans une armoire mystérieuse ! Quand j’étais enfants, pas le droit d’y toucher, il fallait le garder pour toujours ! il était précieux ! on revoit les fêtes d’autrefois, la famille qui se réunit autour d’un verre. Combien de lèvres l’ont touché et combien de mains l’ont pris ? Il pourrait nous raconter des histoires. Il faut être prudent et ne pas le casser ! Mais est-ce si important, un verre ancien ? Un jour, je l’ai cassé sans faire attention et j’ai eu l’impression de ne plus avoir de passé et de dire au revoir à mes racines.

 
Qui est arrivé ce matin ? Un petit nouveau !
Il vient d’où ce petit nouveau ? Du Beaujolais !
On pourrait faire une fête pour l’accueillir et lever nos verres pour la fête, mais il n’y a qu’un verre ! Cela va être difficile et pourtant : C’est un grand jour !
Car « Un Beaujolais nouveau est arrivé »
On fera passer le verre ! Mais pour trinquer prenons des verres sans pied se sera plus simple.
Décidément, ce matin on aura bu toute la matinée ! D’ailleurs je ne sais plus si j’écris ou si je bois ?
 J


 

 D N S M D B




mardi 29 novembre 2016

3ème observatoire de lecture d'albums



3ème observatoire de lecture d’albums

Au cours de cet observatoire, nous avons échangé sur des albums  et nous avons beaucoup parlé de nos diverses expériences de lectures avec des publics du tout-petit au résident de la maison de retraite.  

Les livres qui ont été cités :
« Raconte-nous encore une histoire : Pourquoi lire 80 classiques du Père Castor ? »  Nathalie Beau
Ce guide pratique met en avant 80 classiques du Père Castor parmi les plus célèbres, choisis pour leurs qualités et leur apport positif pour les enfants : Michka, Roule galette, Poule rousse, Le petit bonhomme de pain d’épice, Le chaton désobéissant, La petite poule rouge…in Ricochet
cf le site des Amis du père Castor en Limousin http://www.amisduperecastor.fr

« Mais qui a volé le maillot de bain de la maitresse  en maillot de bain » Carole Chaix Aimery Chemin Après la lune jeunesse
Michèle n’est pas rentrée dans l’histoire, mais après lecture au groupe le livre évoque une vieille chansonnette de cours de récréation  
Haut les mains- Peau d'lapin- Haut les pieds- Peau d'gibier- La maîtresse en maillot d'bain !
La nudité, la perception du corps, la pudeur sont abordées dans cet ouvrage. Le graphisme est étonnant. Les pieds des adultes sont énormes, les enfants tout petit.  D’autres lectrices sont tentées… L’aventure est à poursuivre…
Laure dit la fable de La Fontaine Le loup et le chien sans album.
Les structures de phrases sont difficiles, mais c’est un peu l’exercice du livre de Dedieu «  La tirade du nez ». Il faut un peu d’entrainement  pour articuler correctement. En espace jeunesse dans le fonds conte, de très beaux albums illustrées autour des Fables de la Fontaine peuvent vous aider à faire passer ces textes auprès de vos différents publics.
Si vous souhaitez  lire Le loup et le chien, précipitez- vous chez votre buraliste pour acheter le 1 journal hebdomadaire innovant et atypique, sans publicité, la fable est à l’intérieur. 

Anne-Marie présente « Le bébé et l’agneau » de Gustavo Martin Garzo et Elena Odriozola Syros  livre qu’elle a lu, raconté à des publics de Centre de loisirs, en périscolaire et à l’EHPAD.
Livre qui traite de la parentalité, de la différence, de la relation mère-enfant, de la perte mais au sens de la disparition. Un coup de cœur pour Anne-Marie.
Ce livre est un livre repêché dans le désherbage de la Médiathèque. Dans les bibliothèques, les albums qui sont peu lus sont exclus du fonds et sont donnés à des Centres de Loisirs, des écoles… 

“Baboon” Kate Bankset et Georg Hallensleben  Gallimard livre lu par l’Association du Nord de la France Lis avec moi à des publics de crèche- d’école- de prison- de maison de retraite. Les albums ce n’est pas que pour les enfants. Est-ce qu’on infantilise les adultes quand on leur lit un album ?
Dominique évoque son idée de proposer aux enfants une promenade dans les photographies de Doisneau. 

Annie présente  « Méli-mélo de mots » de Valérie Yagoubi et Agnès Audras au Seuil Jeunesse. Un livre pour respirer entre deux lectures d’histoires, pour jouer avec les mots, pour promener les enfants dans un univers graphique différent. 

Bernadette nous fait la lecture d’ « Itak et la baleine » illustrations Géraldine Kosiak ; conte de Bernard Chèze. Seuil jeunesse. Un livre « kamishibaï », un volet se rabat à l’arrière du livre avec le texte à lire par le lecteur, qui fait défiler une par une les illustrations. La collection s’appelle Petit Conte du tapis, à explorer pour les lectures futures. 

Annick nous présente Poisson chat de Thierry Dedieu au Seuil. Annie l’avait aussi dans ses choix. C’est un livre sans texte pour les tout-petits.  Annick le commente- Annie tourne les pages  simplement et les enfants commentent.  Deux façons de faire, à chaque lecteur de tenter l’expérience et de rapporter au groupe son vécu. 

Bernadette conclut  avec  « Le vélo de Jo » Raphaël Fejtö Ecole des loisirs. Gilles fait un parallèle avec « Alboum » de Christian Bruel aux éditions Etre. Des personnages s’entassent jusqu’à la chute.  

  Remarques diverses
Nous avons tous des réceptions différentes d’un même texte.
Quand on lit, notre visage est un vrai théâtre pour l’enfant.
Pour lire nous avons tous besoin d’une zone de confort avec des livres « familiers ». La notion de prise de risque n’est pas évidente.
Quand on intervient dans le cadre de Lire et Faire Lire, doit-on lire en tenant compte du projet éducatif (quand c’est possible) ou doit-on apporter un grand bol d’air aux enfants en faisant une intervention dénuée de tout ce qui est scolaire ? Les avis sont partagés.  

Les lectrices Lire et Faire Lire ont commencé les lectures après les vacances de Toussaint. Les enfants qui viennent aux lectures sur les temps périscolaires sont parfois en surtension. Chantal s’est essayée à un slam sur les comptines du bord de mer. Stéphane conseille les techniques utilisées par les enseignants : jeu du silence- petite musique. Bernadette chante.

 Annie utilise « C'est un livre » De Lane Smith chez Gallimard « C'est un Livre » répond pour Annie au besoin d'établir un "rituel" d'entrée en lecture, c'est un tout petit peu différent du retour au calme, c'est une porte complice qu'on ouvre ensemble...

Extrait :« – Qu'est–ce que c'est que ça? – C'est un livre.– Comment on fait défiler le texte?
– On ne peut pas. Il faut tourner les pages. C'est un livre.
– On peut s'en servir pour chatter?– Non, c'est un livre.
– Ça envoie des textos? Ça va sur Twitter? Ça marche en wi–fi?
– Non... C'est un livre.»

 Gilles propose d’offrir à tous les bénévoles le livre « Calme et attentif comme une grenouille : la méditation pour les enfants... avec leurs parents / Eline Snel, Christophe André édition Arènes. Un livre qui donne des pistes pour décontracter les enfants avant de passer à la lecture.

Le prochain observatoire est le vendredi 20 janvier 9h30-17h

L’association Lire et Faire Lire invite Christian Bruel. Jean-Pierre Clet président de lire et faire lire et Gilles Moreau seront présents sur cette journée.

Christian Bruel est éditeur (Le sourire qui mord- Editions Etre), écrivain, concepteur d’albums, commissaire d’expositions, auteur d’études critiques, et formateur en littérature de jeunesse (cours, conférences, séminaires).
Les lecteurs et lectrices sont invités à lire Christian Bruel. Les livres sont disponibles à la Médiathèque.
Christian Bruel  considèrent les enfants comme des lecteurs à part entière méritant des points de vue non-altérés sur le monde.       
           
Contenu de son intervention
Perchés sur les épaules des albums
Les albums ne sont pas des miroirs mais des mondes projetés. Tous proposent un point de vue. Et quand l'un d'entre eux avance des idées ou de représentations qui contrarient plus ou moins explicitement telle ou telle conception consensuelle de l'existence (et de l'enfance perçue comme essentiellement homogène et vulnérable), il encourt le risque d'être retranché de l'espace public. La richesse des questionnements, les horizons nouveaux, le travail de la langue, l'entrelacs fécond du texte et des images ne comptent alors pour rien quand le souci d'éviter le trouble et les vagues l'emporte.
D'où certaines frilosités, tant du côté de la production que des diverses médiations.
Lors de cette journée, nous examinerons ensemble quelques lignes de force de la production en mettant en lumière les albums « phares » qui la jalonnent.
On n'est jamais trop petit pour entrer dans un album ni déjà trop grand pour n'en avoir plus besoin. Et pour se raconter un tant soit peu à soi-même, quel que soit son âge, certains albums sont assurément  indispensables. - Christian Bruel -