mardi 22 mars 2016

Printemps des poètes : point d'orgue et ultimes délices

           
Qu'est-ce qui peut me faire revenir en arrière ?
Une histoire d'avant.

 
  La non parjure

T'aimer n'est point parjure.
C'est comme franchir le seuil d'une église
C'est comme goûter les premières cerises
C'est comme découvrir le premier matin du monde,
C'est comme oublier sa honte.

T'aimer n'est point parjure.
C'est comme ouvrir un nouveau roman,
C'est l'automne au goût du printemps,
C'est la conjugaison du temps de l'avenir,
C'est la peau brillante de plaisir.

T'aimer n'est point parjure.
C'est écouter l'Adagio d'Albinoni,
C'est boire la même eau que la vie,
C'est clapoter dans les flaques d'eau
C'est ton rire qui cascade en ruisseau.

T'aimer n'est point parjure.
C'est nos corps ivres de la même chaleur,
C'est nos regards qui se dévoilent sans pudeur,
C'est nos petits matins câlins,
C'est savourer la même coupe de vin.

T'aimer n'est point parjure.
C'est absoudre nos péchés du passé,
C'est graver notre futur dans les draps froissés,
C'est tutoyer les étoiles,
C'est l'orgue qui joue un Te Deum de joie.
                                                                Gigi


                                                                              Je suis hors de moi !
                                                                                      Vais-je rentrer ?


                   Soir

Comme un offertoire, étoile du matin,
Tout le jour ton exigence nourrie
Des parfums de la glèbe pétrie
Et pour chacun de ton amour le pain.

Les heures s’ajoutent aux heures, et pressantes elles te guettent,
Toi tu vas ton chemin sans détourner la tête
Car la route est sans fin, ton effort sans partage
Qui t’entraîne jusqu’au soir et te laisse au rivage
Alors, pour toi, tout n’est qu’harmonie ;
Ta lassitude celée,
Ton droit sillon tracé,
Ta vie en mille éclats vannée
Et ta mystérieuse joie
                   Comme une symphonie.
                                                        Bernard


     Un joli petit cochon
Qui regarde par la fenêtre
du camion...
grillagée.
                                                                                                     C'est bon le cochon !   


Vient la nuit
Sur le chemin fabuleux
Vient la nuit
Sur ces étranges amoureux

Il tend une main
Pour l'emmener vers lui
Il dessert un dessein
Un fidèle avantageux ennui
Celui qui la tient
Ne tient pas à la perdre
Quand vient la nuit
Il la reconquit

Il croit au couple aimant
Elle avec un amant
Devient femme double
Une position bien trouble     

Quant au choix qu'elle en fait
Inquiète sur le sujet
Il la terrasse d'une audace
La trompe dans son impasse
Confondue dans les abîmes
Entre eux deux chahutant
La passion, le dévouement
L'intime estime.
                                                       Sylvie






 Ami

Ami n'aie plus de chagrin

Je suis près de toi ce matin.
Regarde je suis Merlin l'Enchanteur,
Tour à tour magicien et farceur.
La fleur à la boutonnière
Je t'invite sans manières
A nous éblouir de la fête
Comme deux gamins en goguette.

Sors ta cape et ton chapeau.
Comme avant, tu seras le plus beau.
Te souviens-tu de nos folies ?
Nous faisions des pieds-de-nez à la vie
En regardant les milliers d'étoiles
En rêvant de grands bateaux à voiles,
Qui lacéraient les océans
Rougeoyant sous le soleil couchant.

Aujourd'hui je n'ai rien oublié.
Je ne veux plus te voir pleurer
Les autres sont des idiots
N'écoute plus leurs vilains mots
Essuie la brume de tes yeux
Souris-moi comme aux jours heureux.
Je t'ai promis des paillettes, des confetti
Ce sera le plus beau jour de notre vie.
                                                                                 Gigi


Je suis envie
Je mens, songe...




Les marées au cœur des Marins

Flotte loin Navire
Près de l’horizon en équilibre
Où des formes s’estompent
Dans les âmes lointaines des Cyclades
Où elles évitent les récifs antiques
Gonflée par des souffles divins et marins
Sur des côtes grecques où des cohortes
De goélands rapportent des paysages réconfortants
Dans leurs yeux espiègles comme aigles
Montant vers des cieux bleus
Que les marées accompagnent
Dans un Éternel Voyage maritime
Délivrant un message de liberté
Que l’homme marin insuffle à satiété. 

Se pointent au bout de la Pointe du Hoc
Des rocs dans des visions marines ad hoc
Dessinant des ondes de choc
Provoquant des embruns certains matins
Sur des grèves de sable fin
Que les marées déciment et disséminent
Imprimant des rythmes vibrionnants
Sur des remparts de fortune.

Flottent dans l’air les goélands
Sous des nuages gris entachant leur soleil
De leurs rayons de filaments d’or
Où des formes prennent place vermeilles
Comme des cataplasmes sur des plaies béantes
Des gouffres dans des mers opaques
Des écumes couleur cierge de Pâques.
                                                            Michel


J'étais debout,
Assis à ma table de dessin.
Un assassin surgit,
Mit en joue,
Tira...
Abo-Minable

La disgrâce

J'ai pleuré mes belles années
Sous des draps inconnus
Où des mains étrangères et pressées
Jouaient à humilier mon corps nu.
J'étais le cinq-à-sept grisant,
Le fantasme innocent ou immoral,
Celle que l'on cache honteusement
Pour préserver sa bonne morale.

Mon cœur a froid sur le trottoir.
Sous le réverbère scintille ma cigarette.
Messieurs venez oublier votre cafard
Je suis fardée pour faire la fête.
Entre vos mains je serai soumise
Comme un animal effarouché,
Je suis la femme tentatrice,
La Marie-Madeleine de vos péchés.

J'ai usé mes sentiments
Tout au long des boulevards.
Je n'y rencontrais pas d'amants
Mais que de simples histoires
Où l'amour n'avait pas sa place.
On n'y fêtait pas la Saint-Valentin.
De chambres minables en palaces
J'ai vécu les mêmes lendemains.

Puis un jour tu es venu vers moi.
Tu as déchiré mon voile d'impure,
Dans tes yeux j'ai lavé mon âme.
Ton univers ne cachait pas de murs,
Alchimiste de notre bonheur,
Vengeant la laideur du passé,
Tu m'as réchauffé de douceur
Et j'ai découvert le verbe aimer.


Gigi

samedi 19 mars 2016

Printemps des poètes : un atelier d'écriture à la Médiathèque

Crier sur les ruines

Crier sur les ruines
Sans jamais oublier
Toutes ces vies sacrifiées
Et apprendre à rêver
Sans jamais s'affronter.
                                    Bérénice

Crier sur les ruines
Avant qu'elles ne s'abîment.
Non, je ne regrette rien
Car arrivé au bout du bout
Vais-je tenir encore debout.
Comment ne pas crier sa révolte
Au fond du trou avant qu'il ne t'emporte
Ce fleuve chaviré et surpeuplé
Te fera vivre cher étranger.
                                   Anne-Marie

Crier, slamer, scander
Sur les ruines, les terrains
Les guerres d'hier et d'aujourd'hui
Crier, slamer, scander
Dire non à l'indifférence
Faire entendre ses droits
Crier, slamer, scander
la France, l'Europe, des villes détruites,
Non, ... reconstruites
Crier, slamer, scander
Des terrains de vie, des camps de réfugiés où
toutes les composantes de la vie sont reproduites,
Écoles, lieux de culte, distribution alimentaire
C'est comme la vraie vie mais artificielle
On apprend, on se reconstruit autrement.
Crier, slamer, scander
Croatie, Bosnie, des tombes avec des dates
Si proches de nous
Comment s'imaginer que dans le pays d'à côté
Il y avait de telles atrocités.
Crier, slamer, scander
La Syrie, les Syriens, la population est divisée
Pourquoi viennent-ils nous envahir ?
Pourquoi ne pas s'unir et investir ?
Crier, slamer, scander
Les ruines
Ce n'est pas seulement les stigmates de la guerre
mais aussi un raz-de-marée sur la terre
Une vague venant de la mer
Ce tsunami qui réduit la vie en poussière

Je me souviens

Je me souviens d'avoir dit à ma sœur :
- Prends le cheval ferré !
Elle me dit :
- Il en manque un...
Je dis :
- Lequel ?
Elle me dit :
- Le fer !
Je dis :
- Ce n'est pas grave si c'est celui d'avant, c'est une chance.
Attelle la calèche !
Elle dit :
- Bonne idée, filons vers ces récifs !
Mon intuition me dit qu'ils sont encore là.
                                          Bernard

Je me souviens de l'obstination pour réussir, pour avancer
Je me souviens de ces bourgeons
Je me souviens du début des histoires, toujours magique
Je me souviens du bruit du silence
Je me souviens d'une rupture, de ruptures, chacune douloureuse, chacune différente
Je me souviens de la Grèce et de ces îles invitant à la tolérance
Je me souviens de cet embrasement, de ce baiser fougueux évocateur des débuts d'une histoire.
                                         Déborah

Je me souviens de tes éclats de voix. Tu m'abrutissais complètement et j'avais l'impression
d'avoir la tête dans le brouillard. Mais avec un peu de dialogue, nous retrouvions notre
modus vivendi. Alors le bonheur renaissait, le soleil brillait et je retrouvais l'espoir.
Nul besoin de publicité.
                                          Anne-Marie

Procrastination

La procrastination a pour moi le goût de la fainéantise
La procrastination c'est l'opportunité de toucher du doigt son but, mais de le reporter
La procrastination se fera entendre quotidiennement et sans cesse tant qu'on ne s'occupera pas d'elle
La procrastination n'est pas visible mais tout de même nuisible
La procrastination a une odeur alléchante, toutefois écoeurante, étouffante.
                                          Déborah


Transhumance : cinq sens, cinq émotions

La transhumance a le goût de l'aventure
Quelle péripétie rencontrerons-nous sur le parcours,
La transhumance a le toucher de la découverte
Le sable brûle nos pieds
Le vent de sable me pique le visage
La transhumance rend l'oreille attentive
j'entends le silence
Et le hennissement lointain d'un âne
La transhumance voit les yeux s'écarquiller
Et les étoiles filantes m'amènent à rêver
La transhumance en remplissant mes poumons de cet air neuf et différent
Me fait voir les choses différemment.

La joie d'imaginer cette transhumance
La tristesse que ça s'arrête
La colère qu'elle soit interrompue par la tempête
Le dégoût que ce soit parfois  artificiel, dicté
La peur de na pas pouvoir la reproduire, la revivre, ni poursuivre l'aventure.
                                         Déborah


Édredon

             Édredon chez les fous
Eh ! Dredon !
Môssieur, vous n'êtes qu'un vil broquin,
Et même un farfadet le dimanche.

L'avachie : suis-je une couverture ou un coussin ?
                                         Bernard


L'édredon doux,
Comme les plumes d'un dindon.
Rêve sucré, voluptueux
Douceur, comme une main caressant le visage.
Lâcher prise,
Dans le ciel, sur un petit nuage
Coton, moëlleux, enveloppant,
Dans les bras protecteurs,
Bienveillants,
De l'être aimé.
                                          Alice


vendredi 18 mars 2016

Printemps des poètes : poèmes écrits en atelier à la Médiathèque

C'est aujourd'hui

C'est aujourd'hui... lundi matin, l'empereur, sa femme et le petit prince, ne sont pas venus
chez moi pour me serrer la pince.
Car cette dernière s'est détachée de mon corps. J'attends la greffe salvatrice qui me rendra
mon intégrité. Mais le chirurgien est en grève. Jusqu'à mardi.
Mardi matin ...
                                                     Anne-Marie

C'est aujourd'hui que le soleil nous éclaire
Brille de sa lumière perçante et chaleureuse.
C'est aujourd'hui que tout s'éclaircit,
S'intensifie,
Se purifie, s'embellit...
C'est aujourd'hui qu'il faut vivre,
Et non demain !
C'est aujourd'hui  qu'il faut vivre
Intensément, en profitant de chaque instant,
Ne pas avoir de regrets.
C'est aujourd'hui  qu'il faut aimer
Et non demain !
C'est aujourd'hui  qu'il faut aimer
Passionnément.
Afin de rendre le monde de demain
Meilleur...
                                                   Alice


La lune éclaire une lagune
De son ombre brune
Elle enrobe l'aura d'un homme minuscule
Marchant sur cet îlot inculte

Les saisons traversent
Un espace temps
Mon jardin Minuscule
Où les fleurs et leurs racines
Érigent leur Pistil étincelant
Décorent mon cœur d'Homme enfant

Le soleil fait sa nuit
La lune brune pâlit
À travers le Corridor
D'un Bois ciselé Or
Elle éclaire la lisière

La lune se mire dans ce lac clair
Son Croissant aux pointes argentées
S'aiguise ébranlant la pénombre
D'une Nuit, entamant
Un ballet autour de la Terre
                                                Michel

Escogriffe, etc

Escogriffe ! Mieux : Grand escogriffe !
Escrocgriffe . Es-tu un chat, un humain ?
Couché tel un pacha sur ton édredon confortable, fais-tu l'éloge de la procrastination ?
Remettre à demain, toujours à demain, qui vient toujours un peu trop vite.
J'ai mieux : pourquoi faire aujourd'hui ce que je ne ferai pas demain.
Ne plus bouger, ne rien faire.
Et ne me parlez pas de transhumance.
                                              Anne-Marie

Brouillard

Nuit et brouillard
Quand le brouillard se lève, ma bouilloire chante. Est-il trop tard pour un départ ?
Sur le boulevard, les autos dansent.
Danse aussi le trafic des nénuphars,
Qui vont et viennent sur la mare.
Pourquoi faut-il que quelque part
Au détour de la rue, je me retrouve nulle part ?
J'avance dans le brouillard et je ne vois plus rien
Son cotonneux et je n'entends plus rien
Je tends la main, et je ne ressens plus rien
Tu ressembles à une barbe à papa, est-ce que je peux goûter ?
Je te suis mais ne te sens pas
Est-ce que je suis mort ? Non !
J'ai dû prendre un sens interdit.
                                            Anne-Marie

jeudi 17 mars 2016

Un roman poème du pays d'Auge en musique

Samedi 19 mars - 15h
Auditorium de la Médiathèque
Le roman poème
de Berthe et
Emma
morceaux choisis et lus par Isabelle POUCHIN, l'auteure,
 et accompagnés au piano par Antonella BOUBCHIR
Dans le pays normand à l'aube du XXe siècle, Berthe et Emma, deux femmes que tout oppose, vont se lier d'amitié, chacune propre à combler l'inconnu de l'autre.
...
Quand Berthe rentre chez sa mère la  première fois
cela fait bien trois mois qu'elle ne l'a vue
sur le chemin de Rocques à Ouilly, c'est dire un jet
d'arbalète
elle saute de contentement
comme Perrette et son pot au lait, Berthe trotte-
menu
pourtant elle est assez lourdement chargée : elle
rapporte un pâté de cochon, une bouteille de goutte,
un pain brié de dix livres
Berthe saute, saute sur le chemin
pissenlits partout partout font des lampes
la charmille, les aubépines en fleurs festonnent
l'herbe fait du gras
Berthe voit sa mère lui tendre les bras
la mère ne s'exclamera pas "Mais tu es maigriotte
comme un chat de mai !"
la mère serrera dans le bahut le bon manger
Berthe sautille Berthe
...

samedi 5 mars 2016

Journées petite enfance et ateliers comptines en 2016


Marie-France Painset nous a guidés vers les chemins des comptines le 25 et le 26 février.
Des éducatrices, animatrices, bibliothécaires, conteuses, psychologues, orthophonistes... et des mamans ont appris des comptines, enfantines et berceuses. Et surtout elles ont réfléchi ensemble au sens de ces petites histoires qui viennent du fond des âges et de l'utilité à les donner aux enfants d'aujourd'hui.
Un site incontournable à visiter Les petits pouces de Roubaix:

Lors des journées Petite Enfance 2016, les enfants pourront se faire chuchoter à l'oreille une petite comptine et une petite bête pourra peut-être monter, monter, monter ...

Atelier d'écriture du 27 février 2016



http://dentelle.gide.free.fr/Dentelle020.jpg

Le fuseau de la dentellière et l’application

Je ferme les yeux- c’est long, effilé d’un côté, en bois, l’autre bout forme des renflures comme les pieds d’une chaise ancienne.

A quoi cela sert-il ? Surement pas à se nettoyer les oreilles… La partie longue et renflée pour tenir ou déplacer… et de l’autre côté ? Sert peut-être à y enrouler des fils, fins, légers, solides. Est-ce pour tisser une toile d’araignée ? Est-ce pour recouvrir minutieusement quelque objet minuscule qui deviendra broche ou attache précieuse ? Peut-être est-ce tout simplement un de ces innombrables fuseaux permettant de confectionner ces dentelles fines et aériennes que l’on admire plus aujourd’hui que dans les musées, merveilles de dextérité et de patience.

Application…
Dehors, le soleil est au maximum de son éclat. Il entend les cris et les rires  des enfants qui jouent dans le parc au bout de la rue. Un vent léger entre dans la pièce parfumant l’air d’une douce senteur de fleurs. Mais Jean est trop absorbé par le texte qu’il rédige. Penché sur sa feuille, il réfléchit, mordille son crayon, commence à écrire, efface, recommence… Les idées se pressent dans sa tête mais comment mettre tout cela sur le papier ? Les mots lui manquent ! Quels mots ? Quels verbes ? Et comment traduire les images qui montent en lui ? A vraiment écrire est difficile. Alors, il se concentre, ferme les yeux, indifférent à toute la nature qui éclate autour de lui. Et pendant, qu’il écrit, formant les lettres avec précision, presque avec art, un petit bout de langue apparait entre ses lèvres comme si cela pouvait l’aider à venir à bout de son œuvre. Car c’est bien une œuvre qu’il a entreprise, seul dans sa chambre. Cette œuvre qu’il offrira ce soir à sa maman pour lui dire « Je t’aime ».
M

Station orbitale et le lilliputien

Je suis lilliputien. Je travaille dans cette mini-station. Je m’exerce à l’apesanteur, dans la base longue mais courbe, dès que je m’ennuie dans mes trois petits bureaux au-dessus pour scruter l’étoile polaire. Elle est tellement petite qu’elle ne pourra être déchet à l’avenir. Tout là-haut, je cultive mes tomates dans le petit bureau, côtoyant aussi des haricots verts, choux bio mais beaux. Le bureau du milieu me sert à la navigation de mon vaisseau, ainsi que le coin repas et pharmacie où s’entreposent suppositoires etc… Le bureau circulaire du rez de chaussée me sert d’observations de toutes constellations courbes et des galaxies en long et en large. Si vous voulez observer avec moi, tapez 36-39 code1.

Le paludier dans l’île de ré assis sur un banc admire le sel qu’il racle avec son palud. Il contemple le soleil se réverbérant sur la fleur de sel assis sur un banc. Il est content. Il travaille avec minutie avec palud pour seul outil. Il va et vient avec lui. Le long de ces berges claires. Dans les soleils de tous les étés. Il égrène dans sa main le grain de sel. Il pense qu’il est dans l’ouvrage de l’Universel. Il pense déjà au poivre venant le rejoindre dans cet univers poivre et sel que la coiffure de sa compagne allant arborer cette couleur qui nous vieillit. Est-ce elle qu’il aime ou la couleur , celle que j’aime. Est-ce le sel gemme, que j’aime, par sa couleur éclatante qu’il aime.
M

Tomawak Maïs Fil
Référence à un objet indescriptible. Cet objet chez les Iroquois était attribué à chaque enfant nouveau- né. Il comprenait très vite, car néanmoins précoce qu’il ne fallait pas se l’introduire dans les narines et de préférence dans aucun autre orifice, ni même ceux de sa sœur. Plus grand mais encore imberbe, comme il l’aimait en songe, appâté par la soupe au maïs de sa grand-mère, il poursuivait les grains de maïs peu cuits et les enfilaient sur un fil. Par ailleurs ils avaient le front plat et les oreilles décollées. C’était devenu congénital.

Broderie. Activité interdite aux hyperactifs et même aux chaussures des phoques. La précision pour dépouiller les phoques égalait celle des brodeuses, ainsi qu’une vacuité presque parfaite entre les oreilles. A part une matière assez différente, l’une tenait chaud naturellement, l’autre décorait quoique peu présente dans le grand nord. Cependant une attention soutenue provoquait parfois une montée de température. Dans l’un et l’autre cas l’effort de réfléchir est rare.
B

Un petit coussin plat percé d’une multitude d’aiguilles, des fuseaux avec un fil soigneusement enroulé sur chaque tête placée l’un à côté de l’autre retenu par un fil léger extrêmement solide. Tous les fils venant du centre du coussin où repose un motif ajouré, dentelé en cours de construction, l’habileté des doigts qui manipulent pour tordre, nouer le fil, en suivant un modèle précis. Faire de la dentelle, être dentellière. Une activité qui demande du temps, de la patience, de l’habilité, encore très pratiquée de nos jours.

Avec une plume, s’appliquer dans les déliés, la langue légèrement pincée entre ses lèvres. Ne pas faire de pâtés- Penchés au- dessus de la pièce de tissus, couper après avoir longuement réfléchi au sens du fil, au résultat espéré- Décorer le gâteau d’anniversaire, avec de la crème fouettée, veiller à cacher les fraises qui dépassent et colorent en rose la chantilly, lécher ses doigts et délicatement glisser la pâtisserie au réfrigérateur- Tailler la greffe, d’un geste sûre, trancher de chaque côté de la pousse boisée de l’année, puis glisser délicatement dans l’arbre étêté qui développera désormais une tête chargée de pommes sucrées- Entendre un auteur parler de son écriture, des hésitations, du travail laborieux d’énumérations des mots pour que le texte final soit juste, qu’il touche le lecteur au cœur. Pour s’appliquer, nous devons faire abstraction totale de l’extérieur, nous concentrer. Ça ne peut pas durer trop longtemps, nous sommes proches de l’apnée. Malgré tout, c’est très plaisant surtout quand l’ouvrage est réussi.
G



L’homme immense reposait sur le sol, inanimé. Le chef de la troupe, prenant son courage à deux mains, s’approcha du géant monstrueux. Il fit une inspection minutieuse et s’arrêta net devant une collection de bâtons en bois sculpté attaché à la ceinture. Ces bâtons de bois étaient dérisoirement petits par rapport au géant. Le chef se demande à quoi cela pouvait bien servir. Les mains immenses du géant semblaient d’une force capable de briser ces bâtons de bois. Le chef en pris un dans ses mains. Le bâton était lourd mais juste fait pour lui. Il détacha la collection et les bâtons tombèrent au sol. Les membres de sa troupe se ruèrent dessus, chacun essayant d’attraper un bâton. S’en suivit une dispute. L’un des soldats voulant reprendre son bâton des mains d’un autre, le frappa à la tête avec le bâton. Le sang jaillit. Une arme ! Ce bâton est une arme ! Quelle découverte. Le chef compris tout de suite les conséquences désastreuses que cette découverte pouvaient avoir. Il essaya de remettre de l’ordre dans sa troupe.
Quelques mois plus tard. Jour de fête à Lilliput. Sous les conseils tonitruants du coach géant, les deux équipes s’affrontent en un match débridé. Les armes se sont transformées en bâtons de jeu pour la plus grande paix de Lilliput.
Et la nuit venue, le géant, dans sa masure, à la lumière de dizaine de bougies minuscules, tisse une belle dentelle avec les armes devenues bâtons de jeu.


SOIN – SOIGNER
Soigner sa mise
Soigner son âme
Soigner ses bêtes
Soigner son langage
Soigner son intérieur
Soigner son écriture
Soigner son entourage
Soigner aux petits oignons
Soigner son style
Soigner sa cuisine
Soigner ses relations
Soigner sa forme
Une addition soignée
Une œuvre soignée
Soigner une plaie
Soigner la maladie
Faire soigner
Prendre soin
Apporter un soin particulier
Avoir soin
Etre aux petits soins

            Avec toute l’application nécessaire, cela tisse une vie.
L
Entouré de ton fil
tu passes d'une main à l'autre
tu contournes les autres
qui sont là comme toi
allongés et inertes
mais prêts à sautiller
par dessus par dessous
où les épingles à tête
dessinent et maintiennent
ces fils acrobatiques
qui font surgir des dentelles
si belles.

Se centrer et se déconnecter du reste
Etre tout entier à l'objet de ses soins
Donner, donner, donner
Se donner à ce qu'on fait
Essayer, essayer, essayer
Continuer, continuer, continuer
Le temps n'a plus d'importance
Se consacrer, hors du temps, hors de l'espace
Etre tellement à ça
Sans être vraiment là
Continuer, continuer, continuer
Etre minutieux
Le plus qu'on peut
Dans tout ce qu'on veut
Poursuivre encore
Pour tendre vers
Ce qu'on a à faire
sans se laisser distraire.
H




Notre bâtonnet affûté ?
Vous pouvez le porter
A la bouche sans hésiter
Le respirer, le mordiller,
Entre vos doigts, le faire rouler
Il ne vous quittera plus jamais !

Une envie de fumer ?
Notre bâtonnet affûté
Est là pour vous en empêcher !

Il n’y a plus à hésiter
Arrêtez de vous empoissonner
Acheter notre bâtonnet affûté !


Tout commence par une rencontre
Il suffit d’un regard, d’un mot
Avec lequel chacun se raconte

Telle l’aiguille et son fil
On devient inséparables
Deux êtres d’une même famille

On écrit une histoire commune
Animés par cette utopie
D’un jour atteindre la lune

Quelques obstacles sur la route
Trop souvent indémêlables
Atteignent les cœurs qui s’essoufflent

Il est temps de se séparer
Le lien est rompu
Il n’est même plus question d’amitié

Si tisser des liens n’est pas facile
Les garder intactes
Ne dépendra que de votre fil
 B

C
N
S