samedi 31 mai 2008

La petite marchande de bulles

Qu'as-tu donc dans ton panier, bibliothécaire chanceuse de pouvoir lire en avant première les bandes dessinées achetées par la médiathèque ?

Ce mois-ci on vous gâte !

Les funérailles de Luce de Benoit Springer. Editions Vents d'Ouest.

Un très bel album édité par Vents d'Ouest, en noir et blanc, qui raconte avec poésie et tendresse la découverte de la mort par Luce, petite fille adorée de son grand-père.
Evidemment, dis comme ça !
Pourtant il y a tout dans cet album : de l'amour, celui de Luce et de son grand-père ; celui du grand-père pour la belle veuve libérée du bout de la rue ; celui de tous les personnages pour la vie.
Une histoire simple, mise en image par Benoit Springer qui utilise un noir et blanc tout en subtilité. Des ombres, des cadrages, des dialogues qui amènent une forte émotion. On referme l'album et on hésite entre rire et larmes. Un bel hymne à la vie et à l'amour. Ca fait du bien, je vous assure !


Les ensembles contraires de Kris et Eric T. avec aux dessins Nicoby. Editions Futuropolis.

Une histoire "vraie", écrite à quatre mains par Kris et son ami Eric. Une histoire d'amitié, plus forte que tout. Une amitié née à l'adolescence, entre Brest et Perros-Guirrec ; entre deux jeunes mecs que rien ne devait rapprocher, et qui se sont trouvés, et plus jamais quittés.
Une histoire de ping-pong, de vacances d'été, de filles... et puis d'alcoolisme, de mort d'être cher, une histoire de mal de vivre et de franche rigolade.
Leur histoire, qui pourrait être la votre, ou la mienne ; ordinaire ou banale, oui. Mais avec leurs talents, leurs mots, leurs sensibilités de mecs à qui on la fait pas, et puis qui se laissent attraper par leurs émotions au moment où ils ne s'y attendaient pas. Moi non plus je ne m'y attendais pas, pas à ce point-là, pas les sanglots dans la gorge, pas les larmes dans les yeux. En écrivant maintenant encore, ce serrement dans la poitrine, cette sensation incroyable que seuls les grands auteurs peuvent provoquer... voilà tout est dit : Kris, Eric, vous êtes forts les mecs !

L'accablante apathie des dimanches à rosbif de Gilles Lahrer et Sebastien Vassant. Editions Futuropolis.

J'ai adoré !!!!
Et je suis d'accord avec Kris, il y a ceux qui l'ont lu. Et les autres !
Je vous renvoie à une lettre de Kris pour les deux auteurs de cette accablante apathie, publiée sur le blog de Futuropolis (archives du mois de février), au moment de la sortie de la bd... il dit ce que je voulais en dire, mais en mieux ! Comme ça je garde des forces pour les articles à venir !


(Il va sans dire que vous pouvez trouver ces bandes dessinées en rayon à la médiathèque... que nous pouvons en discuter, surtout si vous êtes d'accord avec moi ! et puis la prochaine fois j'innoverai en vous parlant de celles que je n'ai pas aimées... ça promet des discussions musclées avec certains d'entre vous !)

A bientôt à côté des bacs...

vendredi 30 mai 2008

Le Tibet sans peine ; sans rire !

Pierre Jourde, anti-héros sur le toit du monde.


Imaginez l'Himalaya... la découverte des plus hauts sommets, l'effort physique, le dépassement de soi, le contentement, presque l'arrogance, des héros qui l'ont gravi...
Imaginez tout cela, et vous serez bien loin du livre Le Tibet sans peine de Pierre Jourde !
Clown, acrobate en manque d'équilibre à 5000 mètres, l'auteur de ce petit livre, se refuse la posture de héros, et en refuse la suffisance...
Avec son ami et compagnon de voyage, Thierry, (il faut toujours avoir un Thierry avec soi ; Nicolas Bouvier avait le sien pendant son Usage du monde !) ils partent à l'aventure comme on part poster une lettre...

Voilà comme il présente leur équipée :
"Dans le duo comique, je tiens le rôle de la tête folle, spécialisé dans l'oubli, la négligence vestimentaire, le cassage de gueule impromptu (avec figures acrobatiques et rétablissements clownesques). Une équipe idéalement constituée pour les exploits burlesques.
En fait, j'en prends conscience en ce moment même, nous sommes partis au Tibet à peu près dans l'équipement et l'état d'esprit de deux pochards sortant du bar le soir et s'aventurant dans une rue froide. Je rajuste autour de mon cou mon foulard rouge en synthétique, trente centimètres sur vingt, assez peu épais pour être transparent. Il ferait assez bel effet un jour de manif printanière à la Bastille." (p.20-21)

L'auteur, tout blagueur qu'il est, n'en décrit pas moins des paysages étourdissants, des rencontres merveilleuses, tant avec les habitants que leur culture (ainsi une note sur les panneaux signalétiques en montagne : "Les panneaux routiers ne reculent pas devant l'humour noir, en hindi et en anglais : Mieux vaut tard que jamais, ou Ralentissez : il reste des places au ciel.")
Sur l'Himalaya : "Je n'ai pas pu m'en empêcher. J'ai bramé comme un veau devant l'excès de la beauté. Elle n'était pas devant nous. Elle se jetait sur nous, nous enveloppait, tourbillonnait autour de nous. Nous étions roulés dans le sublime comme dans une vague, pris et soulevés par lui. (...) Aucun paysage depuis ne m'a autant bouleversé. J'ai eu l'impression de saisir, dans les formes du monde, quelque chose qui n'était plus tout à fait du monde. Ce bouleversement nous a décidés : nous reviendrions."

Et il s'agît surtout d'une formidable histoire d'amitié, de chaleur humaine, de rencontre avec les autres. (Parfois de séparation d'avec les autres, les quelques pages consacrées aux femmes aimées emportées dans ses bagages sont assez éloquentes !)
Et puis il est question aussi de désagréments intestinaux, d'araignées gigantesques et quelque fois de barres chocolatées...

Bref un petit précis du voyageur, à emporter partout avec soi, au fond de son sac, à coté de l'Usage du monde... comme il fait à peine une centaine de pages, il ne vous surchargera pas beaucoup ! et il vous promet de nombreux éclats de rire... Je rêve de voyager, où bon lui semblera, avec Pierre Jourde.

jeudi 29 mai 2008

Quel sage homme !

Répertoire alphabétique de 16 700 auteurs : 70.000 romans et pièces de théâtre côtés au point de vue moral / G[eorges] Sagehomme, s. j.- 10e édition entièrement refondue par le chanoine A[médée] Donot.- [Paris, Tournai] : Casterman, 1966.- 729 p. ; 19 cm.

NIHIL OBSTAT V. DESCAMPS can. libr. cens., IMPRIMATUR J. THOMAS, vic. gen. Tornaci, die 18 februarii 1966. [Bm Lx : ns 3936]

AVANT-PROPOS

Le Répertoire « Sagehomme » n'a pas besoin de présentation Ses neuf éditions successives ont porté le nom de son auteur aux quatre coins du monde. Rappelons, en hommage à sa mémoire, que le P. Georges Sagehomme était né à Tournai en 1862. Entré dans la Compagnie de Jésus, il passa une grande partie de sa carrière au collège Saint-Michel de Bruxelles où il est mort le 14 octobre 1937. Il est l'auteur d'une bonne dizaine d'ouvrages pour la jeunesse, dont le plus connu, Le Roman d'un missionnaire, fut traduit en six langues.

Son expérience l'avait rendu conscient de l'importance morale des lectures. Il voulut mettre à la portée du grand public la documentation qu'il avait recueillie principalement dans la Revue (française) des lectures, fondée en 1908 par l'abbé Bethleem, - auteur déjà, depuis 1904, de l'ouvrage Romans à lire et à proscrire, qui devait connaître onze éditions (la onzième en 1932) et le 14oe mille, - et dans la Revue (belge) des auteurs et des livres.

La première édition de son travail portait le titre : Répertoire de 22.ooo romans et pièces de théâtre appréciés par sigles (in-32 de 668 p., publié en 1926 aux Éditions « Verbe et Lumière » à Bruxelles). Les ouvrages y figuraient par ordre alphabétique de titres.

L'abbé Bethleem, orfèvre en la matière, présentait ainsi le volume « Un guide, mais qui ne fait pas de phrases. Si vous lui demandez qui peut lire tel ou tel livre, il répond par un sigle. Et vous savez à quoi vous en tenir. Car le guide est clair. Il est compétent, il est probe. Il complètera certains gros ouvrages ou même il en tiendra lieu pour les lecteurs pressés, pour les prêtres obligés d'improviser une décision, pour les confesseurs, etc. Même pour les bibliothécaires, il servira de mémento. A tous ceux qui lisent, et qui en lisant ne veulent pas se perdre, dans toutes les acceptions de ce mot, ce guide rendra d'inappréciables services. » (Revue des Lectures, 15mai 1926, p. 552.)

Une deuxième édition, de format agrandi et grossie de 5.000 titres, paraissait en 1929. L'édition de 1931 adoptait, en passant chez Casterman, le classement, plus commode et plus scientifique, par auteurs, et portait le titre de Répertoire alphabétique de 7.000 auteurs avec indication de la valeur morale de leurs 32.000 ouvrages.

Les éditions suivantes voyaient successivement les chiffres monter à 9.000 auteurs et 39.000 ouvrages (1937), 15.000 auteurs et50.000 ouvrages (1948), celle-ci complétée par le P. Dupuis, s .j., alors directeur de la Revue des Auteurs et des Livres. La dernière en date (1955) - arrêtée en réalité au mois de novembre 1952 - accusait 16.500 auteurs et 57.000 ouvrages.

C'est un retard d'une douzaine d'années qu'il fallait combler. La charge en fut confiée à un Français, M. le chanoine Donot, du diocèse de Langres, qualifié pour cette besogne par un long enseignement au Petit Séminaire, par sa collaboration à la Revue des lectures (1928-1939) au service de laquelle il passait, à Paris même, toutes ses vacances. Il eut le triste devoir de fermer la porte de ses locaux, au 77 de la rue de Vaugirard, à la déclaration de guerre, et, après la mort de son directeur à Perros-Guirec (août 1940), d'en sauvegarder les précieuses archives, avec l'aide de la F.N.C. et spécialement du regretté colonel Navel.

Au lendemain de l'occupation, M. le chanoine Donot répondit à l'appel de l'Action Catholique du livre qui l'invitait, pour éviter concurrence et dispersion des forces, à « fusionner » la Revue des lectures avec son propre organe Liber, né pendant la guerre. Ainsi vit le jour, héritière des deux titres, la revue bibliographique Livres et Lectures (184, avenue de Verdun, à Issy-les Moulineaux). Il y continue une collaboration suivie. Il en a rédigé la première Table décennale, 1947-1957.

Il appartient aujourd'hui à la rédaction de l'Ami du Clergé (B.P. 4 à Langres, Haute-Marne) où il assume, parmi d'autres, les tâches bibliographiques.

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Nova et vetera... La nouvelle édition reste fidèle au but visé par ses premiers rédacteurs : mettre à la portée du grand public et plus spécialement de tous ceux qui portent une responsabilité dans le choix des lectures : parents, éducateurs, professeurs, bibliothécaires, libraires, un guide rapide et sûr qui les renseigne sur la valeur morale des oeuvres d'imagination : romans et pièces de théâtre.

Faut-il justifier cette prétention ?

Voici d'abord le témoignage de Georges Duhamel, de l'Académie française : « Il faut éviter de juger un ouvrage, quel qu'il soit, sous un jour qui serait celui de la littérature pure... C'est en fonction de la vie qu'il nous faut juger les livres auxquels nous donnons notre attention. » (1)

Rendant compte d'un « livre de talent », le P. de Parvillez n'hésite pas à écrire dans Livres et Lectures (2) :

« Un lecteur chrétien sera partagé entre deux sentiments très vifs : admiration pour des qualités de premier ordre, réprobation pour une conduite dégoûtante. C'est très gênant. Et si cela ne risque guère de fausser la conscience d'un lecteur chevronné et expérimenté, capable de faire les distinctions nécessaires, on sait trop combien une jeunesse ardente se laisse aller à aimer et copier ses personnages favoris, y compris leurs pires défauts. Lesquels sont ce qu'il y a de plus tentant et de plus facile à imiter.

» Voilà pourquoi un livre de talent, à cause même de ce talent qui prête (aux personnages) une vie intense et un attrait violent, risque d'être un poison pour toute une catégorie de lecteurs. »

La surveillance morale des lectures est plus qu'un droit : c'est un devoir.

LA COTATION PAR SIGLES

Elle se justifie elle-même par la nécessité de renseigner rapidement sur un très grand nombre de volumes. On notera cependant quelques différences avec les éditions précédentes. Du tableau explicatif, ont disparu les sigles E et A qui désignaient les ouvrages destinés aux enfants et aux adolescents (3).

Il a fallu d'autre part, sous peine de gonfler démesurément le volume, renoncer à l'introduction, tentée timidement dans la précédente édition, d'ouvrages autres que romanesques. Quelques-uns seulement ont été maintenus, soit parce qu'ils se rattachaient (de prés ou de loin) au genre romanesque, - par exemple certains essais et ouvrages d'histoire, de géographie, de voyages, - ou pour des raisons diverses d'opportunité qu'il est impossible de justifier ici.

Pour la même raison, nous avons dû supprimer nombre d'ouvrages antérieurs à 1930, non réédités, et qu'on ne trouve plus dans aucune bibliothèque, et réduire, un peu à regret d'ailleurs, l'énoncé intégral des œuvres d'auteurs défunts. Chaque fois que la chose était possible, nous avons caractérisé l'ensemble de leur œuvre par un sigle unique et la mention Toute l'œuvre, quitte à énumérer, à la suite, les ouvrages qui, par exception, relèvent d'un autre sigle (4).

Une nouveauté : la présence d'un astérisque à côté du sigle. Celui-ci, dont on a usé trop discrètement peut-être, désigne soit un ouvrage d'une plus grande valeur littéraire, soit le plus caractéristique de la manière de son auteur - dans les deux cas celui qu'il conviendrait de mentionner dans un manuel classique de littérature.

Nouveauté également, et non moins discrète : la mention Romans pornographiques. Elle désigne un ensemble d'œuvres dont le seul titre offense la pudeur la plus élémentaire, ou des publications licencieuses qui ont fait l'objet d'une décision judiciaire en vertu de la loi française no 49-956 du 16 juillet 1949.

Le sigle I a été ajouté pour désigner les livres mis nommément à l'Index et qui y restent jusqu'à nouvel ordre.

B ? a été remplacé par B'.

Une révision attentive a permis d'éliminer un certain nombre de fautes répétées dans les diverses éditions (5). L'attention très éveillée des correcteurs des Éditions Casterman a permis de supprimer un certain nombre de « doublets », dans les noms d'auteurs, étrangers notamment. La faute était moins imputable aux rédacteurs qu'aux sources par eux mises à contributions (6).

Tous les ouvrages ici mentionnés ont été écrits ou traduits en français. Pays ou langue d'origine figurent entre parenthèses. Les chiffres indiquent les dates (connues) de naissance et de décès des écrivains. Les lettres Th désignent les pièces de théâtre. Les pseudonymes ont été eux-mêmes sérieusement contrôlés (7).

SOURCES D'INFORMATION

Comment, diront certains lecteurs, a-t-on pu lire tant d'ouvrages, les apprécier et porter sur eux un jugement moral ? Vingt vies ne suffiraient point à les parcourir !

C'est vrai. Aussi a-t-il fallu puiser ces renseignements aux meilleures sources, c'est-à-dire dans les comptes rendus critiques des revues bibliographiques. La présente édition a recueilli sa documentation dans Livres et Lectures, les Notes bibliographiques (de l'A.C.G.F.), le Bulletin critique du livre français, Les Livres (Bulletin bibliographique de l'Institut pédagogique national), la Revue des Cercles d'Études d'Angers, Le Bulletin du Livre, Livres de France, Sélection des libraires, etc., dans maintes revues : La Revue Nouvelle (belge), Lectures (canadienne), Table Ronde, Nouvelle revue française, etc., dans les hebdomadaires littéraires : Figaro littéraire, Nouvelles littéraires, etc., et dans de nombreux manuels ou traités de littérature contemporaine...

Sans doute a-t-il fallu juger en dernier ressort. Le dernier rédacteur du « Sagehomme » a pu se tromper. Il peut, dans tous les cas, témoigner de sa bonne foi et présenter ses références. Il est prêt à réparer d'éventuelles erreurs.

EXPLICATION DES SIGLES

TB Tous lecteurs.
B Adultes, et généralement à partir de 18 ans.
B' Exigent formation morale, intellectuelle et religieuse suffisante.
D Appellent de sérieuses réserves.
M Œuvres nocives (8) à rejeter.
I Index.


NOTES :
(1) Cité par Livres et Lectures, n°1o8, février 1957, p. 74
(2) No 122, mai 1958, p. 284.
(3) Enfants et adolescents ont à leur service d'excellents répertoires : les sélections : « Lectures des jeunes » (2 fasc. : 600 ouvrages pour les 4-14 ans ; 500 ouvrages pour les 14-18 ans), en vente au Centre d'Etudes Pédagogiques, 15, rue Louis-David, Paris (16e) et à Livres et Lectures, 184, avenue de Verdun, Issy-les-Moulineaux (Seine). Nos jeunes lisent, par Louis Empain et Marcel Jadin, régulièrement tenus à jour, aux Editions du Soleil Levant, 33, rue Émile Cavelier, Namur (9e édition en 1964). La Bibliothèque idéale des jeunes, par Franz Weyergans. aux Editions Universitaires, 115, rue du Cherche-Midi, Paris (6e) et 163, rue du Trône, Bruxelles. Je choisis mes collections, par R. du Mesnil, aux Editions Odilis, 27, rue de la Pompe, Paris (16e). Je choisis (Coll. de poche), « Servir », 106, rue du Bac, Paris (7e)
4- On nous a fait observer que dans le cas des M, ce sera faire de la publicité à des œuvres blamables aux dépens d'œuvres plus saines. Reprocherait-on au pharmacien de coller des étiquettes vertes ou rouges sur les produits dangereux et les poisons de son officine ?
(5) Il suffit d'une distraction de copiste ou de typographe, explicable et au demeurant fort excusable. Un seul exemple : Le Drame de Marchenoir (forêt proche de Blois), paru en 1889, est devenu (signe des temps!) : Le Drame... du marché noir.
(6) Nous pouvons affirmer, sans crainte de démenti, qu'aucun répertoire bibliographique - même le plus officiel - ne peut se flatter d'être impeccable. Six fiches au moins de la Bibliothèque Nationale ont été prises en défaut. L'homonymie est souvent cause de confusion. Le libellé des noms d'auteurs et des titres d'ouvrages laisse souvent à désirer dans les comptes rendus de maints périodiques.
(7) Et ce n'est point une mince besogne. Un seul exemple : Voulez-vous connaître la véritable identité de l'auteur dramatique bien connu Henri Duvernois ? La très savante Bibliographie des Auteurs modernes, de Talvart et Place (tome V, p. 146) vous répond : « Schabacher », Le Grand Laromre encyclopédique : « Schwabacher » et le récent Dictionnaire des pseudonymes, d'Henry Coston (p. 92) : « Schwalbacher » !!!
(8) Mlle G. Grandamy, responsable des Notes bibliographiques, s'exprime ainsi sur la question (mai 1963, p. 437) : « Nous sommes bien d'accord que les romans foncièrement nocifs c'est-à-dire susceptibles de faire du mal à ceux qui les lisent, même s'ils se croient protégés par leur culture, leur formation morale et religieuse et leur expérience de la vie, doivent être exclus de nos Bibliothèques. Nous les classons « à déconseiller », quelle que soit leur valeur littéraire.
» Entrent dans cette catégorie : - les romans contenant des passages érotiques ou obscènes... ; ceux qui prônent l'immoralité, ou qui plongent le lecteur dans une atmosphère totalement amorale, morbide ou désespérée; ceux-là peuvent ne rien contenir d'érotique ou de grossier : leur nocivité est « en profondeur». C'est le cas, par exemple, de Bonjour tristesse, de F. Sagan ; ceux qui attaquent nettement le christianisme. Exemple : L'Œuf de Wyasma, de L. de Villefosse. »

mercredi 28 mai 2008

Recherche princesse

Le château de La Pommeraye près de Saint-Pierre-du-Val (Eure)

Un des panneaux de mise en garde aux abords du parc


Apparitions du 26 mai 2008

mardi 27 mai 2008

El origen de la tristeza

L'origine de la tristesse, de Pablo Ramos ; traduit de l'espagnol (Argentine). Métaillié, 2008.

La pin-up de couverture, épinglée - ça va de soi- dans l'atelier de mécanique du père de Gabriel, nourrit les premiers émois sexuels de ce gamin de treize ans vivant à la limite d'un bidonville de Buenos Aires, là où la rivière est si polluée qu'elle peut prendre feu.
Ce n'est pas par son originalité que brille ce récit, qui sent l'autobiographie à plein nez : en fait on s'en moque qu'il s'agisse encore d'une enfance qui nous glisse inéluctablement entre les doigts. Le livre surfe constamment "à la limite de" : joies et peurs avec les copains du quartier, angoisses et peines des parents, débordements et retenues des sentiments. En arrière-plan, c'est la débâcle de ce pays riche et le désenchantement de sa société que l'on découvre.
Mais Gabriel aussi est "à la limite de", et c'est bien là l'origine de sa tristesse : il quitte le monde de son enfance quand il perçoit le silence qui règne désormais dans la maison familiale.
Ce roman est émouvant, il est débordant de tendresse et de désespoir, ce qui pourrait assurer un parfait cocktail tire-larmes.

En réalité, ce n'est pas uniquement son histoire qui m'a touchée, c'est plutôt un petit paragraphe, en haut d'une page de gauche, où Gabriel décrit la rivalité qui l'oppose à son frère Alejandro au cours d'un jeu d'enfants ("Pain et Fromage") typiquement argentin.
Je relis le passage encore et encore pour bien visualiser la scène parce qu'elle m'intrigue, et puis elle me dérange aussi, et enfin je comprends : je suis sur le point de voir et d'entendre bien au-delà de ces mots devant mes yeux, qui ne pourraient être que des mots et qui vont me transporter bien plus loin.
Il me vient alors l'idée de re-traduire le nom de ce jeu en espagnol et... c'est la magie de la mémoire qui montre alors toute sa force et m'envahit. L'instant d'un éclair, je saisis un souvenir intact et jamais repêché dans mon histoire : je suis en train de jouer à ce même jeu dans la vaste cour du "Collège français" de Buenos Aires, au milieu de laquelle trône un araucaria qui gratte le ciel de ses branches immenses. Je distingue des visages jamais revus (et je pleure).

Chic ! Il me reste encore des bribes de mon enfance auxquelles je n'ai jamais touchées.
Celle-ci date quand même de 1966, année de naissance de l'auteur... A propos, comment lui dire merci ?

samedi 24 mai 2008

maman





Savez-vous que dans la Grèce antique, au printemps, les Grecs fêtaient Rhéa, la mère de tous les dieux ?

Que, à Rome, au Ve siècle avant Jésus-Christ, on célébrait au mois de juin les "Matronalia", la fête des femmes et des mères ?

En Angleterre, entre le XVe et le XVIIe siècle, au début du carême, on commença à célébrer une fête appelée "Mothering Sunday". C'était l'occasion pour toutes les mères qui travaillaient comme domestiques dans les familles fortunées de retourner passer la journée à la maison avec leur famille.

En 1806, Napoléon, qui tente de relancer la fécondité et prône les vertus de la famille, aurait évoqué la création d'une fête des mères officielle au printemps.

Les Américains avaient opté pour un vrai "Mothers Day" le deuxième dimanche de mai à la fin du XIXe siècle.
Durant la première guerre mondiale, les Français chargés d'acheminer le courrier constatent des envois massifs de lettres à cette date sans en savoir la raison.
Et cette coutume bien implantée outre-Atlantique va faire des émules...

C'est en 1920 que les "mères méritantes" (pas moins de treize enfants !) recevront une médaille d'or.

La journée des mères sera officialisée par décret en 1928.




Mais la fête connaitra son heure de gloire sous le régime de Vichy : pour soutenir sa politique de natalité, ce gouvernement en fait une journée nationale le 25 mai.
Quel meilleur défenseur de l'ordre moral que la mère de famille honnête, pure et dévouée ?
En 1950, une loi instituera définitivement cette fête.


Pour faire bonne mesure, on créera la fête des pères en 1952....


Demain, qui aura une pensée pour Rhéa... ?






vendredi 23 mai 2008

Inutiles les livres ?... donc indispensables !

Extrait d'un texte qui orne mon bureau, qui me parle tous les jours et chaque jour un peu plus que la veille :

"Pour éclairer l'époque, il faut des gens qui veillent. Qui trient et qui racontent. C'est la noble tâche des journalistes : traquer le sens sous la mousse, repérer le lien sous la différence. Mais pour comprendre (…), il faut aussi du recul et de la liberté. Il faut s'évader de la tyrannie du court terme (…). Tel est le privilège -et, peut-être l'utilité sociale- de l'écrivain. Il macère, il rumine (…). Il recourt à la fiction. Sans perdre son souci de vérité. Le mensonge du romancier dit vrai (Aragon). Ainsi, ont tout intérêt à dialoguer journalistes et écrivains : les premiers apprennent aux seconds à se dégager des mirages de l'actualité. Les seconds, en regardant travailler les premiers, oublieront peut-être que leur nombril est le centre du monde.

Notre planète n'est pas simple. Elle a besoin d'observateurs passionnés.

Etre curieux, c'est prendre soin du monde (curieux vient du mot latin cura qui veut dire le soin, comme dans cure ou curatif). Ecrivains et journalistes n'ont pas certes le monopole de cette responsabilité mais salut aux chevaliers de la curiosité !"

Editorial d'Erik Orsenna, Libération, mars 2008

jeudi 22 mai 2008

Les éditions Cornelius

Des États Unis au Japon, les éditions Cornelius nous gâtent !

Pour les amateurs de Bandes dessinées, les éditions "Cornelius" proposent un catalogue original. Cette maison d'édition fondée par Jean Louis Gauthey réédite des trésors oubliés de la bande dessinée. Il faut aussi souligner la grande qualité de fabrication de leurs ouvrages qui pour les premiers étaient réalisés en sérigraphie.
Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur cette maison d'édition, je vous invite à consulter cet article de Wikipédia.

La médiathèque dispose dans son catalogue de certains ouvrages de cette maison d'édition :

Shigeru Mizuki à l'honneur

Tout d'abord vous pouvez retrouver dans nos locaux le premier volume des aventures de Kitaro le repoussant. Ce manga met en scène un petit garçon doté de pouvoirs surnaturels et qui aide les humains à se défendre contre les yokais. Ce manga de Shigeru Mizuki est un classique au japon. J'ai personnellement tous les ouvrages de la série et je vous en recommande fortement la lecture. Vous y découvrirez tout le folklore japonnais tournant autour des yokais. Pour en savoir plus sur ces êtres fabuleux du folklore japonnais vous pouvez consulter cet article de wikipédia.



Voici la présentation de Kitaro le repoussant :
"Kitaro le repoussant est le héros emblématique d'une oeuvre qui se penche sur les monstres pour mieux parler des hommes. Sa description fait dresser les cheveux sur le tête : ultime descendant d'une tribu de morts-vivants, Kitaro est né borgne, en rampant hors de l'utérus du cadavre de sa mère, condamné à errer dans un monde qui ne veut pas de lui..."


Autre ouvrage concernant le folklore nippon et dispo à la médiathèque "Nonnonbâ":
"Prix du meilleur album du Festival de la BD d'Angoulême 2007. - NonNonBâ, une vieille dame mystique et superstitieuse qui aime raconter des légendes étranges, est accueillie dans la famille du jeune Shigeru. L'imaginaire débordant du garçon s'en trouve décuplé. Les histoires de fantôme prennent le pas sur la réalité. Cela complique tout." Un ouvrage magique et poétique que j'ai eu un grand plaisir à découvrir !



Un dernier ouvrage de Mizuki dispo à la médiathèque est "3 rue des Mystères". C'est un recueil de sept histoires fantastiques. Un manga très agréable à lire et dont il se dégage une atmosphère gardant le lecteur en haleine. Un incontournable pour les amateurs de fantastique et de mangas.


Nous passons maintenant aux États Unis pour découvrir ou redécouvrir l'œuvre du grand Robert Crumb un des maîtres incontesté de la BD underground.
Cornelius a réédité une grande partie de son oeuvre. A la médiathèque vous pouvez retrouver "Mister Nostalgia". Une très belle présentation de cet ouvrage sur le site Clair de Bulle ici.
Une BD magnifique, d'une profondeur réelle et à l'humour décapant. Robert Crumb est vraiment un très grand auteur, il serait dommage que vous passiez à côté de son œuvre.

Le catalogue des éditions Cornelius ne se limite, pas bien sûr, à ces quelques ouvrages. Je vous invite donc à faire un tour sur leur site Web très original où vous pourrez découvrir tous les auteurs qu'ils publient.
Pour ceux qui veulent aller plus loin voici une interview du fondateur de Cornelius.

Pour conclure, Cornelius est un éditeur de BD dont le travail remarquable mérite d'être connu du grand public. Les ouvrages que nous avons à la médiathèque devraient vous permettre d'avoir un aperçu de leur travail. Je vous conseille vivement de consulter leur superbe site Web pour découvrir toute la richesse de leur catalogue.

mercredi 21 mai 2008

Les archives d'un voyageur

On a tous nos petites obsessions ; certains sont "piqués" à la Belgique... oui, oui, on en connaît...
Moi, c'est Nicolas Bouvier.
Alors je cherche, je fouille, un peu partout, à l'affût de nouveaux documents, de nouvelles expositions ; je relis souvent ses textes, que j'adore, dans l'attente de voir une phrase prendre un sens nouveau, de découvrir une image qui m'aurait échappée...

Donc, deux informations capitales :

La première, le site internet d'archives de la Télévision Suisse Romande, qui consacre un dossier très intéressant à Nicolas Bouvier.
9 vidéos, de 1963 à 1984, et un hommage rendu à l'écrivain-voyageur en 1998. De la présentation de son livre "L'usage du monde", en passant par un reportage sur les mouvements pacifistes, jusqu'à une expérience sur le sommeil ; ce site nous permet de découvrir, de façon vivante, de multiples facettes de Nicolas Bouvier, à différents âges de sa vie.
Vraiment c'est un régal que de l'entendre parler de l'Inde ou du Japon, après (avant aussi...) avoir lu ses textes.

La seconde, une exposition à la Bibliothèque d'Etude de Brest, depuis le 4 avril et jusqu'au 4 juillet 2008, "Nicolas Bouvier et la musique".
(le document de présentation au format PDF)
Je vous en reparlerai, évidemment !

Et comme on ne peut pas refermer un message sur Nicolas Bouvier sans avoir entendu sa voix, un passage de Chronique japonaise...

"Retour vers Kyoto par une route que j'avais faite voilà huit ans. (...) Dans l'intervalle qui sépare ces deux trajets j'ai l'impression d'avoir été d'une certaine façon absent de ma vie. Je suis curieux de voir qui du pays ou de moi aura le plus changé."

mardi 20 mai 2008

Abécédaire

Très bel objet ! Mais est-ce un livre ? Juste un abécédaire, et encore !



Marion Bataille : ABC3D (A Neal Porter Book Roarin Brook Press - ISBN : 978-1-59643-425-7 - oct. 2008)
D'autres exemples vidéo de livres animés (Pop-up books en anglais) : http://www.youtube.com/results?search_query=pop-up+books&search_type=

samedi 17 mai 2008

Fleurs de mai, fleurs de pavé

Il n'y a pas qu'octobre qui est un mois révolutionnaire.
En ce joli mois de mai fleurissent commémorations et manifestations.
Les unes, nostalgiques des 'événements' de mai 68 comme les nomment pudiquement certains ; les autres plus actuelles mais non moins énergiques et revendicatives.
Chers révolutionnaires en devenir, révisons un peu nos classiques.
Qui parmi vous, au moment d'entonner une Internationale collective dans les cortèges, ne s'est pas retrouvé un jour démuni, surpris à 'yaourter' quelques sonorités à l'attaque d'un couplet inconnu en attendant le refrain sanglant pour retrouver de la voix ?

Rendons donc à Eugène Pottier les paroles de son poème et à Pierre Degeyter la mise en musique de ces strophes.
Afin de vous entraîner, voici le refrain et je vous renvoie à wikipédia pour les 6 couplets, bon courage!
A noter le super CD que vous trouverez à la disco 'Chants révolutionnaires du monde' - CD 9.014 CHA avec les paroles...



1ère strophe
Debout ! les damnés de la terre
Debout ! les forçats de la faim

La raison tonne en son cratère :

C’est l’éruption d
e la fin
Du passé faisons table rase

Foule esclave, debout ! debout !

Le monde va changer de base :

Nous ne sommes rien, soyons tout !

Refrain

C’est la lutte finale
Groupons nous et demain
L’Internationale
Sera le genre humain.


Pour faire pendant, je rajoute quelques lignes de mon chant préféré, on ne renie pas ses origines si facilement- 'Bella ciao' chant des partisans italiens inspiré d'un chant populaire des femmes ouvrières du Piedmont, souvenez-vous Silvana Mangano dans sa rizière...


Version 'mondine' du Piedmont (pour les filles)

Alla mattina appena alzata
O bella ciao bella ciao bella ciao
, ciao,ciao
Alla mattina appena alzata
In risaia mi tocca andar

E fra gli insetti e le zanzare
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
E fra gli insetti e le zanzare
Un dur lavoro mi tocca far


Riz amer - 1949

et une adaptation pour la lutte anti-fasciste (pour les garçons...)
Una mattina mi son svegliato
O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao
Una mattina mi son svegliato

E ho trovato l'invasore


O partigiano porta mi via
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao
O partigiano porta mi via
Ché mi sento di morir


Si vous n'avez pas connu la Révolution de 1789, la Commune, les 2 guerres mondiales ou mai 68,il n'est pas trop tard, je vous recommande un bon film pour débuter 'Carnets de voyage' de Walter Salles, aussi au rayon Cinéma de notre Médiathèque.
On y trouve une vieille moto, des paysages superbes d'Amérique latine, des lépreux et Alberto et Ernesto dans un long périple.
Un dernier mot, Ernestito ? 'Si, viva la revolucion!'

vendredi 16 mai 2008

Inauguration de la roulotte du cirque Paradi

Le cirque du Docteur Paradi inaugure sa roulotte bibliothèque à Lisieux !

Du 17 au 31 mai, le cirque du Docteur Paradi inaugure sa Roulotte Bibliothèque à Lisieux. Tirée par deux chevaux de traits, cet objet poétique ira de quartiers en quartiers, proposant aux habitants un fonds itinérant d’ouvrages historiques, romanesques, poétiques et iconographiques portant sur l’univers du cirque.


Des séances de contes et des ateliers d'écriture

Les haltes de la roulotte s’accompagneront de lectures, de soirées contes et d’ateliers de lecture et d’écriture, autant de fenêtres ouvertes sur l’imaginaire suscité par les arts du cirque, de la rue, de la foire et le nomadisme.



Premier rendez-vous et distribution du programme: samedi 17 mai au centre ville sur la place du marché, de la Médiathèque et de la République.

jeudi 15 mai 2008

Slam à la médiathèque de Lisieux

Le slam à Lisieux.

“Le mot slam désigne en argot américain « la claque », terme emprunté l’expression to slam a door qui signifie littéralement « claquer une porte ». Dans le cadre de la poésie orale et publique, il s’agit d’attraper l’auditeur par le col et de le « claquer » avec les mots, les images, pour le secouer, l’émouvoir.”(in site le Milieu).

Peut-on slamer dans une Médiathèque ?

A Lisieux, Yohann Leforestier dit Yo du collectif « Le milieu » vient animer deux stages d’écriture slam le 17 et le 24 mai de 10h à midi dans l’auditorium de la Médiathèque. http://www.lasauceauxarts.org

http://lemilieu.free.fr


Le 31 mai, il y a « Scène ouverte » à partir de 15h dans le même lieu. Des écrivants des ateliers slam pourront donner leurs textes. Yo accompagné d’Amadou Kouyaté musicien slamera lui aussi...du griot Amadou Kouyaté à la kora...

Peut-on slamer à Lisieux ?

“Nous à Lisieux, on slame pas, m’dame, on rappe”

Mais il y a Schai, slameuse lexovienne “qui aime les mots” et qui est ravie de participer aux ateliers et à la scène ouverte… elle ne sera pas seule, elle vient avec des amis.

Schai

http://profile.myspace.com/index.cfm?fuseaction=user.viewprofile&friendid=260085081

Et dans les quartiers, ça slame??

Aujourd’hui, très peu. Dans quelques temps, un peu plus.

Il y a des noyaux qui slament déjà à Cornu (Quartier Nord), à Michelet (Quartier Sud).

En mai, ça slamera dans la roulotte itinérante du Docteur Paradi du 17 au 31 mai (Quartier Hauteville- Adeline...).

Et après?

Après, on verra bien. Pour le moment, on se croise, on se rencontre, on fait ensemble, on exprime, on construit. Après, on va à Caen voir Yo et toute sa bande, on slamera à Lisieux partout à la Médiathèque, dans la rue, au café, au local, au théâtre...

mercredi 14 mai 2008

La Roumanie, en bas de chez vous...


Si vous êtes passés par la médiathèque ces derniers jours, cela n'a pas pu vous échapper... La Roumanie est à l'honneur tout le mois de mai !
Pourquoi donc la Roumanie, et surtout, au mois de mai ?
Et bien parce que nous avons la chance de participer au Festival Balkans-Transit, organisé dans toute le région de Basse-Normandie en ce moment même !

Et dans ce cadre, plusieurs évènements (immanquables) vous sont proposés :

- Une rencontre avec l'écrivain, poète, dramaturge, et sociologue, Dan Lungu, le samedi 17 mai, à 15h00.


Plusieurs de ses livres sont disponibles à la médiathèque, et je vous recommande tout particulièrement la lecture de Je suis une vieille coco !. L'histoire de la Roumanie, vue dans le dialogue d'une mère et de sa fille. L'histoire de leurs contradictions par rapport au régime politique roumain. L'histoire de leur séparation, de leur impossibilité à se comprendre... Tout cela avec un humour décoiffant, une truculence de la langue, et des échanges qui n'appartiennent qu'aux mères et à leurs filles.

Cette rencontre sera l'occasion de discuter du travail d'écrivain, mais aussi de l'engagement ; Dan Lungu étant un ancien rédacteur en chef d'une revue culturelle, fondateur d'un groupe littéraire actif en Roumanie. Un moment d'échange pour découvrir ce qu'est la vie d'un intellectuel en Roumanie. Un moment pour parler de l'histoire de ce pays, si proche, et que personnellement, je connais si mal.
Un moment de chaleur et d'échange.


- Une exposition de photographies en noir et blanc, "Drum Bun" par Marie-José et Claude Carret.
Photographies de voyage, galerie de portraits ; dans un subtil noir et blanc au faible contraste, qui magnifie les sujets.


- Une série de projections de films roumains. Comme d'habitude, le programme est disponible à la médiathèque.

Nous mettons à votre disposition, à l'espace adulte, quelques livres emblématiques de la littérature roumaine, ainsi qu'une bibliographie.

Le Festival Balkans-Transit se déroule sur l'ensemble de la Région Basse-Normandie, jusqu'à la mi-juin ; dans de nombreux lieux culturels. Je vous engage à vous rendre à Caen pour voir une exposition photos surprenante : "Bucarest : photographies interdites et images personnelles", photographie de Andrei Pandele. Cette exposition se tient au Musée de Normandie.

Pour finir (en beauté) un poème de Letitia Ilea, poétesse roumaine :

"ce matin"
Lorsque je me suis réveillée
je connaissais tout à coup les réponses
à toutes les questions
que je ne m'étais jamais posées
que je n'avais jamais posées même
aux autres

sois contente je me disais
tu es arrivée
là où personne n'avait rêvé
d'arriver

réjouis-toi je me disais
la voix étranglée de pleurs

maintenant j'ai oublié.

mardi 13 mai 2008

Livres abandonnés



On a déjà vu souvent ces images reprises sur différents blogs de bibliothécaires, mais elles provoquent en moi toujours la même triste émotion !

vendredi 9 mai 2008

Port-au-Prince, Province du Québec, Japon...

La géographie idéale d'un auteur d'ici ou d'ailleurs : Dany Laferrière.

Le dernier livre de Dany Laferrière vient de paraître chez Grasset. Son titre : Je suis un écrivain japonais. Non mais franchement ! Port-au-Prince, et Petit Goave, au Japon ???


Dany Laferrière, que je vous le présente un peu...
Dany Laferrière, né en Haïti en 1953, élevé par sa grand-mère, Da, figure haute en couleurs et en émotions, à Petit-Goave, dont il s'inspire largement dans son livre L'Odeur du café.
Dany Laferrière, bercé dans un univers de femmes toute son enfance et son adolescence, marqué par leurs discussions, leurs rivalités, et qui ne parle que de ça, les femmes, tout au long de son oeuvre.
Dany Lafferière, traumatisé, obligé de fuir sans rien dire à personne, fuir la dictature de Duvalier, fuir une mort possible, lui qui a vu son meilleur ami assassiné par les "tontons macoutes", fuir, et renaître à Montréal ; ville qui devient son port d'attache dans sa géographie d'éxilé.

C'est à Montréal que débutera sa "carrière" d'écrivain du monde. Et quels débuts !
1er livre : succès phénoménal. Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer... c'est le titre de son premier roman. (je vous livre un secret : la réponse est aux pages 2, 4, 7, et à peu près jusqu'à la fin !)
Vont suivre plusieurs livres sur ses souvenirs en Haïti : Le charme des après midi sans fin ; Le goût des jeunes filles ; La chair du maître ; Le cri des oiseaux fous...
Puis il se lance dans ce qu'il appelle une "autobiographie américaine", avec un regard fin et acide sur les Etats-Unis, où il a vécu quelques années. Tout est dit dans les titres (d'ailleurs dans son dernier livre, il n'est pas peu fier d'expliquer qu'il a un don pour trouver les titres de ses romans : "le plus rapide titreur d'Amérique").
Ses livres sur l'Amérique : Cette grenade dans la main du jeune nègre est-elle une arme ou un fruit ? ; Chronique de la dérive douce.

Et le revoilà, de retour au roman, avec ce livre : Je suis un écrivain japonais.
Un livre drôle, fin, hanté par ses thèmes de prédilection : les femmes bien sur (ce ne serait pas Dany Lafferière sinon...), l'écriture, l'appartenance à un lieu, le jeu avec les clichés (sur les noirs, las blancs, et même... les japonais), la lecture, Mishima et Basho.
Un livre dont la construction touche au génie ! et je ne vous dirais pas pourquoi, lisez-le !

Il y a deux ou trois petites choses que je voudrais vous dire encore, mais avec ses mots, c'est tellement mieux ! donc extraits et morceaux choisis... (pour beaucoup dans le livre Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer, qui est un de mes livres fétiches, jamais loin de moi, que je relis en riant à chaque fois !)

- Sur la lecture...

"Faut lire Hemingway debout, Basho en marchant, Proust dans un bain, Cervantès à l'hôpital, Simenon dans le train (Canadian Pacific), Dante au paradis, Dosto en enfer, Miller dans un bar enfumé avec hot dogs, frites et coke... Je lisais Mishima avec une bouteille de vin bon marché au pied du lit, complètement épuisé, et une fille à côté, sous la douche." (Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer, début du chapitre 3)

"Il n'y a qu'un chômeur qui vient de payer son loyer qui peut lire Guerre et Paix sans sauter les descriptions de paysages" (Je suis un écrivain japonais, p.118)


- Sur le racisme...

"Miz Littérature prépare sa thèse de doctorat sur Christine de Pisan. Ce n'est pas peu dire. Donc, pouvez-vous m'expliquer ce qu'elle fout dans cette baraque crasseuse ? Ne me dites pas, de grâce, que c'est encore un mauvais coup de l'amour. Elle serait follement amoureuse de n'importe quel type de McGill et celui-ci n'oserait pas lui demander le dixième de ce qu'elle fait ici spontanément, gratuitement, et avec grâce.
- Qu'est-ce qui te prends de faire cette vaisselle maintenant ?
- Ca te dérange ?
- Pas vraiment.
- Tu lis. Oh ! Sorry !
Le pire c'est qu'elle est réellement peinée La lecture est sacrée pour elle. En plus, un Nègre qui lit, c'est le triomphe de la civilisation judéo-chrétienne ! La preuve que les sanglantes croisades ont eu, finalement, un sens. C'est vrai, l'Occident a pillé l'Afrique mais ce nègre est en train de lire." (Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer. chapitre 7)

Enfin, j'arrête, vous avez compris... Dany Lafferière, c'est une langue vivante, du texte qui s'écoute, un univers qui n'appartient qu'à lui. Et c'est aussi un troupeau de groupies !

Quelques liens intéressants sur Dany Lafferière et son oeuvre :
- http://auteurs.contemporain.info/dany-laferriere/
- http://contacttv.net/i_presentation.php?id_rubrique=460

et certains de ses livres sont disponibles à la médiathèque, évidemment ! (R LAF)

mercredi 7 mai 2008

Lisieux Mi-cirque Mi-Raisin en contes

Lisieux Mi-cirque Mi-Raisin en contes

Mardi 20 - Vendredi 23 - Mardi 27 mai 2008


Itinérance de la Roulotte Bibliothèque du Cirque du Docteur Paradi

Rendez-vous avec l’association Nomade Contes Vallée d’Auge et les conteurs Marie Lemoine, François Epiard et Claire Garrigue.

Mardi 20 mai 18h30

« Mère des jours »Contes Roumains

avec Marie Lemoine Conteuse

et Nadège Queuniet accordéoniste

Quartier Delaunay

Immeuble Les Jasmins

La mère, au centre de ces quatre contes, est aimante et bienveillante dans « Mères des jours », désespérées dans « Le message du ciel » ou ignoble belle-mère dans « Le fils abandonné » et « La belle-mère aux trois belles-filles », mais toujours instigatrice d’aventures insoupçonnables, révélant à chaque personnages des qualités ou défauts les plus profonds.

Vendredi 23 mai 18h

« Trois Chaises »

avec François Epiard Conteur

Quartier Hauteville

Entre l’école Saint Exupéry et le Centre d’Activité et de Créativité, avenue Guillaume le Conquérant.

Trois chaises pour réveiller ou révéler la mémoire, trois chaises.

Celle de grand-mère, celle de grand père

et celle du chat.

Un carton à chaussures où se mêlent pêle-mêle

les photos de ceux que l’on connaît,

où que l’on a connus.

Au fond la photo du chat…

Mardi 27 mai 19h puis 21h

« Sur les routes de l’Est »

Avec Claire Garrigue Conteuse, avec le groupe chaleureux Tyoti, chants traditionnels populaires des Balkans.

Emilie Corre Florence Cramoisan Sophie Girard

Quartier Creton

En face l’entrée du collège Michelet

Avenue Georges Pompidou

Il y aurait de quoi voyager entre les rives de la Baltique et celles de l'Adriatique !

On pousserait même une petite pointe vers la Pologne, et on aurait Amour, humour, diables et filles aux cheveux d'or...

Il faut vous dire que tout a commencé dans la charrette derrière le cheval "Sur les routes de l'est.

Déclarer vos revenus en ligne à la médiathèque

Bonjour,

Le mois de mai en plus d'être le mois des jours fériés et du muguet est aussi celui où l'on reçoit ses déclarations de revenus à renvoyer à l'administration fiscale.

Dans ce cadre, la médiathèque propose aux personnes souhaitant déclarer leurs revenus en ligne, deux sessions le mardi 13 mai et le mardi 22 mai entre 9h et 12h. L'accueil des personnes se faisant au niveau de l'entrée de service de la médiathèque (côté place de la République).

L'animateur multimédia sera présent pour aider les personnes à remplir les formulaires en ligne. De plus chaque personne pourra repartir avec son certificat de sécurité et ses divers justificatifs gravés sur un CDrom (offert par les impôts)

Pour en savoir plus sur les documents nécessaires pour déclarer en ligne cliquez ici.

Un agent des impôts devrait aussi être présent afin de répondre aux questions d'ordre fiscal.
Cette animation est gratuite et ouverte à tous, abonnés ou non abonnés de la médiathèque.

Pour ceux qui souhaitent plus d'informations, vous pouvez contacter la médiathèque au 02 31 48 41 00 et demandez à parler à l'animateur multimédia.





mardi 6 mai 2008

Les nouveautés du mois de mai

Bonjour à tous,

Voici les nouveautés que vous allez pouvoir retrouver à la médiathèque au mois de mai :
Les listes sont au format PDF, il vous faut acrobat reader pour les ouvrir.
Pour celles et ceux qui n'ont pas ce logiciel gratuit, vous pouvez le télécharger ici.

Liste nouveautés BD
Liste nouveautés en romans et documentaires.
Liste nouveautés DVD.
Liste nouveautés musique.

Bonne lecture !

samedi 3 mai 2008

Mai(s) encore ! Et le muguet alors ?


Ce mois de mai est consacré à Apollon qui créa le muguet, plante sacrée appelée aussi gazon du Parnasse, afin que les 9 Muses qui l'entouraient puissent fouler ce tapis vert sans blesser leurs pieds délicats.

Au moment de la création du monde, cette fleur ornait les deux côtés de la porte du Paradis et ses clochettes tintaient chaque fois qu'un brave homme (femme ?) passait...

L'origine du mot vient de l'ancien français "mugue" dérivé de "musc", muscade, par allusion à son parfum.

Le 1er mai 1561, le jeune roi Charles IX reçut un brin de muguet en guise de porte-bonheur. L'année suivante, il décida d'en offrir aux dames de la cour en souhaitant qu'il en soit ainsi chaque année.


Mugueter, c'était aussi conter fleurette, flirter...
Et l'on appela une jeune personne élégante un muguet, une muguette...

Le premier jour de mai, les jeunes Romains plantaient des arbres verts ornés de fleurs en l'honneur de Maïa, déesse de la Terre et de la Fécondité. C'est l'origine des arbres de mai plantés traditionnellement dans de nombreuses régions et surtout dans le sud de la France.
Le couronnement de la reine de mai rappelle la fête païenne du mariage de la Terre.

Le 1er mai est une date magique comme en témoignent encore certaines croyances :

- les troupeaux sortis les premiers le matin de ce jour profiteront mieux que les autres.
- la nuit du 1er mai étant "réservée" aux sorcières et aux esprits malfaisants, il convient de jeter du sel autour de la maison et quelques gouttes d'eau bénite dans les mares afin d'effacer toute trace des sortilèges nocturnes.
- les œufs pondus en mai ne sont pas bons à mettre à couver car ils donneraient de mauvaises pondeuses.
- on déconseillait de changer de chemise et les draps du lit, de déménager, d'acheter un balai (je ne sais pourquoi).

Le mois de mai n'est pas favorable pour se marier.

Cette croyance existait au temps des Romains. "Noces de mai, noces mortelles" écrivait Ovide qui conseillait aux femmes "de ne point allumer dans ce mois le flambeau de l'hyménée, sous peine de le voir devenir bientôt une torche funèbre" !
Cet interdit se trouva en quelque sorte justifié au XVIIIe siècle lorsque l'Eglise décréta que mai serait le mois de la Vierge et totalement proscrit pour les noces.

Si se marier en mai attire la pauvreté et la folie pour l'un des deux époux, se fiancer durant ce mois est très bénéfique.
Mais les enfants nés d'une union de mai risquent également la folie et un état maladif. Ils seront idiots, auront les yeux rouges et ne vivront pas vieux.

Enfin, rien n'est plus redouté que les gelées de mai. La période critique où l'on observe un refroidissement a été placée sous l'invocation des saints de glace (Mamert, Pancrace et Servais les 11, 12 et 13). Ils semblent avoir remplacé des fêtes romaines destinées à réclamer la protection de la nature.


Mais, quoi que vous croyez..., faites ce qu'il vous plaît... en mai...