mardi 22 mars 2016

Printemps des poètes : point d'orgue et ultimes délices

           
Qu'est-ce qui peut me faire revenir en arrière ?
Une histoire d'avant.

 
  La non parjure

T'aimer n'est point parjure.
C'est comme franchir le seuil d'une église
C'est comme goûter les premières cerises
C'est comme découvrir le premier matin du monde,
C'est comme oublier sa honte.

T'aimer n'est point parjure.
C'est comme ouvrir un nouveau roman,
C'est l'automne au goût du printemps,
C'est la conjugaison du temps de l'avenir,
C'est la peau brillante de plaisir.

T'aimer n'est point parjure.
C'est écouter l'Adagio d'Albinoni,
C'est boire la même eau que la vie,
C'est clapoter dans les flaques d'eau
C'est ton rire qui cascade en ruisseau.

T'aimer n'est point parjure.
C'est nos corps ivres de la même chaleur,
C'est nos regards qui se dévoilent sans pudeur,
C'est nos petits matins câlins,
C'est savourer la même coupe de vin.

T'aimer n'est point parjure.
C'est absoudre nos péchés du passé,
C'est graver notre futur dans les draps froissés,
C'est tutoyer les étoiles,
C'est l'orgue qui joue un Te Deum de joie.
                                                                Gigi


                                                                              Je suis hors de moi !
                                                                                      Vais-je rentrer ?


                   Soir

Comme un offertoire, étoile du matin,
Tout le jour ton exigence nourrie
Des parfums de la glèbe pétrie
Et pour chacun de ton amour le pain.

Les heures s’ajoutent aux heures, et pressantes elles te guettent,
Toi tu vas ton chemin sans détourner la tête
Car la route est sans fin, ton effort sans partage
Qui t’entraîne jusqu’au soir et te laisse au rivage
Alors, pour toi, tout n’est qu’harmonie ;
Ta lassitude celée,
Ton droit sillon tracé,
Ta vie en mille éclats vannée
Et ta mystérieuse joie
                   Comme une symphonie.
                                                        Bernard


     Un joli petit cochon
Qui regarde par la fenêtre
du camion...
grillagée.
                                                                                                     C'est bon le cochon !   


Vient la nuit
Sur le chemin fabuleux
Vient la nuit
Sur ces étranges amoureux

Il tend une main
Pour l'emmener vers lui
Il dessert un dessein
Un fidèle avantageux ennui
Celui qui la tient
Ne tient pas à la perdre
Quand vient la nuit
Il la reconquit

Il croit au couple aimant
Elle avec un amant
Devient femme double
Une position bien trouble     

Quant au choix qu'elle en fait
Inquiète sur le sujet
Il la terrasse d'une audace
La trompe dans son impasse
Confondue dans les abîmes
Entre eux deux chahutant
La passion, le dévouement
L'intime estime.
                                                       Sylvie






 Ami

Ami n'aie plus de chagrin

Je suis près de toi ce matin.
Regarde je suis Merlin l'Enchanteur,
Tour à tour magicien et farceur.
La fleur à la boutonnière
Je t'invite sans manières
A nous éblouir de la fête
Comme deux gamins en goguette.

Sors ta cape et ton chapeau.
Comme avant, tu seras le plus beau.
Te souviens-tu de nos folies ?
Nous faisions des pieds-de-nez à la vie
En regardant les milliers d'étoiles
En rêvant de grands bateaux à voiles,
Qui lacéraient les océans
Rougeoyant sous le soleil couchant.

Aujourd'hui je n'ai rien oublié.
Je ne veux plus te voir pleurer
Les autres sont des idiots
N'écoute plus leurs vilains mots
Essuie la brume de tes yeux
Souris-moi comme aux jours heureux.
Je t'ai promis des paillettes, des confetti
Ce sera le plus beau jour de notre vie.
                                                                                 Gigi


Je suis envie
Je mens, songe...




Les marées au cœur des Marins

Flotte loin Navire
Près de l’horizon en équilibre
Où des formes s’estompent
Dans les âmes lointaines des Cyclades
Où elles évitent les récifs antiques
Gonflée par des souffles divins et marins
Sur des côtes grecques où des cohortes
De goélands rapportent des paysages réconfortants
Dans leurs yeux espiègles comme aigles
Montant vers des cieux bleus
Que les marées accompagnent
Dans un Éternel Voyage maritime
Délivrant un message de liberté
Que l’homme marin insuffle à satiété. 

Se pointent au bout de la Pointe du Hoc
Des rocs dans des visions marines ad hoc
Dessinant des ondes de choc
Provoquant des embruns certains matins
Sur des grèves de sable fin
Que les marées déciment et disséminent
Imprimant des rythmes vibrionnants
Sur des remparts de fortune.

Flottent dans l’air les goélands
Sous des nuages gris entachant leur soleil
De leurs rayons de filaments d’or
Où des formes prennent place vermeilles
Comme des cataplasmes sur des plaies béantes
Des gouffres dans des mers opaques
Des écumes couleur cierge de Pâques.
                                                            Michel


J'étais debout,
Assis à ma table de dessin.
Un assassin surgit,
Mit en joue,
Tira...
Abo-Minable

La disgrâce

J'ai pleuré mes belles années
Sous des draps inconnus
Où des mains étrangères et pressées
Jouaient à humilier mon corps nu.
J'étais le cinq-à-sept grisant,
Le fantasme innocent ou immoral,
Celle que l'on cache honteusement
Pour préserver sa bonne morale.

Mon cœur a froid sur le trottoir.
Sous le réverbère scintille ma cigarette.
Messieurs venez oublier votre cafard
Je suis fardée pour faire la fête.
Entre vos mains je serai soumise
Comme un animal effarouché,
Je suis la femme tentatrice,
La Marie-Madeleine de vos péchés.

J'ai usé mes sentiments
Tout au long des boulevards.
Je n'y rencontrais pas d'amants
Mais que de simples histoires
Où l'amour n'avait pas sa place.
On n'y fêtait pas la Saint-Valentin.
De chambres minables en palaces
J'ai vécu les mêmes lendemains.

Puis un jour tu es venu vers moi.
Tu as déchiré mon voile d'impure,
Dans tes yeux j'ai lavé mon âme.
Ton univers ne cachait pas de murs,
Alchimiste de notre bonheur,
Vengeant la laideur du passé,
Tu m'as réchauffé de douceur
Et j'ai découvert le verbe aimer.


Gigi

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