vendredi 16 janvier 2009
Le premier qui pleure a perdu
Albert Spirit, surnommé Junior, est un indien Spokane. Né tout cassé tout tordu, il accumule les handicaps : myope, maigre et premier de la classe. En vrai, Junior est drôle et assez lucide pour savoir qu'il n'aura aucun avenir s'il reste avec les siens. Il décide alors d'aller à l'école des Blancs, voir ailleurs s'il y est. Admis au prestigieux lycée de Reardan , Junior quitte la réserve. Comme il est né. En éternel optimiste.
Les romans de Sherman Alexie sont toujours plein d'humour, de sensibilité, d'intelligence et très percutants. En parlant des Indiens en particulier, il aborde des sujets plus généraux de l'exclusion, des idées reçues, des dégats monstres de l'alcoolisme, de la pauvreté... sans jamais tomber dans le larmoyant. Aucun ennui à l'horizon, bien au contraire
Vous les trouverez à l'espace adulte.
"Je pleurais, pleurais, pleurais, parce que je savais que je ne boirais jamais et parce que je ne tuerais jamais et parce que j'aurais une vie meilleure là-bas, dans le monde des Blancs.
J'ai pris conscience que j'étais peut-être un Indien solitaire, mais que je n'étais pas seul dans ma solitude.
Il y avait des millions d'autres Américains qui avaient quitté leur lieu de naissance pour poursuivre un rêve.
J'ai pris conscience que, bien sûr, j'étais un Indien Spokane.
J'appartenais à cette tribu.
Mais j'appartenais aussi à la tribu des immigrants américains.
Et à la tribu des joueurs de basket.
Et à la tribu des rats de bibliothèque.
Et à la tribu des dessinateurs...
C'était énorme, comme prise de conscience.
Et c'est là que j'ai su que j'allais m'en sortir."
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