vendredi 9 janvier 2009
Ce que le jour doit à la nuit
En matière de lecture, j'ai fini l'année 2008 en beauté avec le dernier roman de Yasmina Khadra "Ce que le jour doit à la nuit".
Le titre m'a tout de suite plu. Je profitai d'un rapide aller-retour à Paris pour le commencer. Habituellement, ce trajet n'en finit pas et là j'aurai pu traverser la France sans lever une seconde les yeux de ce livre bouleversant. Captivée, emportée loin de cette froide Normandie de fin d'année vers le soleil de l'Algérie des années 30. C'est étrange d'avoir la nostalgie d'un endroit que l'on ne connaît pas. En refermant ce livre, Rio Salado où se déroule l'histoire me manquait. J'avais envie de revoir Oran où je ne suis jamais allée.
Voici les premières lignes du livre :
"Mon père était heureux. Je ne l'en croyais pas capable. Par moments, sa mine délivrée de ses angoisses me troublait. Accroupi sur un amas de pierraille, les bras autour des genoux, il regardait la brise enlacer la sveltesse des chaumes, se coucher dessus, y fourrager avec fébrilité. Les champs de blé ondoyaient comme la crinière de milliers de chevaux galopant à travers la plaine. C'était une vision identique à celle qu'offre la mer quand la houle l'engrosse. Et mon père souriait."
C'est Younes, le jeune narrateur qui parle. C'est le seul moment où son père a le sourire. Ce père qui veut assurer l'avenir de ses enfants malgré la misère qui l'écrase est bouleversant. Dans cette Algérie où deux communautés se déchirent, Younes devra trouver sa place et faire des choix qui décideront de toute sa vie à venir.
"Si tu veux faire de ta vie un maillon d'éternité et rester lucide jusque dans le coeur du délire, aime... Aime de toutes tes forces, aime comme si tu ne savais rien faire d'autre, aime à rendre jaloux les princes et les dieux... car c'est en l'amour que toute laideur se découvre une beauté."
Vous trouverez ce livre à l'espace adulte : R KHA
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