Perplexe devant la masse de livre que peut contenir un carton de libraire, je tournais autour de mes piles, bon sang, mais qu'est-ce que je vais pouvoir lire?
Mon choix s'est porté sur un livre aux éditions du Seuil, Disparition d'un chien, de Catherine Lépront.
Je ne connaissais pas cet auteur, même pas de nom , alors qu'il semble qu'elle ait beaucoup publié, tant chez Gallimard qu'au Seuil.
Alors, Disparition d'un chien, c'est d'abord pour moi une très bonne surprise, drôle, rafraichissante.
Une enquête autour du meurtre d'une jeune femme, sente de Zanzibar, dans une communauté d'artistes en tous genres. Mais une deuxième enquête sur la première va exploser les codes du roman policier. Et quand on vous annonce, cerise sur le gâteau, qu'une habitante de la sente est une romancière de polar, qu'elle s'empare de l'affaire et nous assène ses théories sur le roman, on commence à entrevoir le joyeux foutoir qui règne dans ce livre ; entretenu par une construction du livre tout en digressions, allers-retours dans le passé et les souvenirs de la narratrice, et une multitude de personnages, habitants de la sente.
Une polyphonie maîtrisée de bout en bout, des personnages truculents, attachants, avec une vraie profondeur qui se développe tranquillement, au rythme sinueux de ce roman, tout cela transforme ce livre un pur régal, un moment inattendu.
Pour mieux vous rendre compte, un extrait du livre.
La présentation d'un attribut essentiel de Martin, l'un des habitants : sa machine à coudre, où plutôt la machine maudite qui n'a jamais servi qu'en temps de guerre (14-18, 39-45, le Vietnam...), depuis quatre générations ; et, avec, de sa tante Sidonie.
Et là, ce n'est qu'un aperçu !
Je vous recommande chaudement la lecture de ce livre, qui, grâce à sa virtuosité romanesque, vous emmène loin ; et puis les personnages sont tous un peu barjots, et, franchement, ça fait du bien !
Je ne connaissais pas cet auteur, même pas de nom , alors qu'il semble qu'elle ait beaucoup publié, tant chez Gallimard qu'au Seuil.
Alors, Disparition d'un chien, c'est d'abord pour moi une très bonne surprise, drôle, rafraichissante.
Une enquête autour du meurtre d'une jeune femme, sente de Zanzibar, dans une communauté d'artistes en tous genres. Mais une deuxième enquête sur la première va exploser les codes du roman policier. Et quand on vous annonce, cerise sur le gâteau, qu'une habitante de la sente est une romancière de polar, qu'elle s'empare de l'affaire et nous assène ses théories sur le roman, on commence à entrevoir le joyeux foutoir qui règne dans ce livre ; entretenu par une construction du livre tout en digressions, allers-retours dans le passé et les souvenirs de la narratrice, et une multitude de personnages, habitants de la sente.
Une polyphonie maîtrisée de bout en bout, des personnages truculents, attachants, avec une vraie profondeur qui se développe tranquillement, au rythme sinueux de ce roman, tout cela transforme ce livre un pur régal, un moment inattendu.
Pour mieux vous rendre compte, un extrait du livre.
La présentation d'un attribut essentiel de Martin, l'un des habitants : sa machine à coudre, où plutôt la machine maudite qui n'a jamais servi qu'en temps de guerre (14-18, 39-45, le Vietnam...), depuis quatre générations ; et, avec, de sa tante Sidonie.
"Quand, dix-huit mois après le retour de Saigon, l'imprimeur Schongauer avait annoncé à sa belle-sœur Sidonie la naissance de sa première fille, sans pouvoir réprimer sa jubilation, Sidonie lui avait fait remarquer Il n'y a vraiment pas de quoi se marrer, parce que j'aime autant te dire tout de suite que, puisque c'est une fille, une guerre va éclater dans moins de vingt ans dans les environs immédiat de cette foutue machine à coudre, et que ta fille, dont la naissance te fait tant rigoler, couillon que tu es, est d'ores et déjà vouée non seulement à se rompre le dos sur cette maudite bécane, et à tourner la tête de droite et de gauche pour éviter les balles, les obus et tout le toutim qui lui siffleront aux oreilles, mais à y travailler d'arrache-pied dans l'obscurité d'un abri souterrain pour vous nourrir, toi et ta famille ! Si bien que tu peux prétendre aujourd'hui qu'elle a vu le jour, t'auras pas fini d'annoncer à tout le monde que ta fille a vu le jour que, précisément, elle ne verra plus le jour, car elle sera enterrée avec cet engin de malheur, qui n'a jamais fonctionné en temps de paix, à moins que... avait-elle commencé sans reprendre son souffle.
Puis elle avait répété A moins que..."
"Et voilà pourquoi, raconte Martin Schongauer à tout occasion, c'est Sidonie et non notre mère Cécile qui a toujours fait nos rideaux."
Et là, ce n'est qu'un aperçu !
Je vous recommande chaudement la lecture de ce livre, qui, grâce à sa virtuosité romanesque, vous emmène loin ; et puis les personnages sont tous un peu barjots, et, franchement, ça fait du bien !
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