vendredi 16 décembre 2022

Atelier d'écriture du 10 décembre 2022

Quatre exercices ont été proposés par Laure pendant cet atelier : 

- Ecrire un poème à la gloire d'un objet du quotidien

- Se laisser cueillir par la couverture d’un livre dans la médiathèque, puis inventer un texte pour dire ce que cette couverture m'évoque, m'inspire

- Décrire un paysage vu par un animal, sans le nommer 

- OU décrire une scène banale du quotidien vue par trois points de vue différents



Sophie

 

Je te regarde sans cesse
Je te touche, presque te caresse.
Avec moi tout la journée,
Accrochée à mon poignet,
Tu rythmes tous mes mouvements
Comment pourrais-je faire autrement ?
Je suis dépendante de toi
Je ne peux pas vivre sans toi.
Si un jour, dans le feu de l’action,
Je t’oublie sur la table du salon,
Il me faut très rapidement
Te trouver un remplaçant,
Pour tenir, jusqu’à ce que le soir
J’aie le plaisir de te revoir.
Et pourtant rien n’est plus relaxant
Que quand, pour quelques heures seulement,
J’oublie que le temps m’est compté
En te posant sur ma table de chevet.

 

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Il existe des moments inoubliables, qui restent éternellement dans les souvenirs. Une sensation de douceur comme des plumes que l’on caresse. Un moment d’innocence comme seul un enfant peut offrir. Un rayon de lumière qui réchauffe et qui rassure. Ça ne prend pas tout la place, c’est juste tapi dans un coin. Mais c’est si fort et si beau, que ça gagne tout l’espace. Qu’y a-t-il donc à ajouter ? Juste une ronde de bonheur : trois petits mots qui disent tout, l’amour, la joie, l’éternité. Toi, moi, lui, nous ensemble. Ces instants de chaleur sont dans nos trois cœurs, à jamais. Tous les trois.

Texte inspiré du livre Tous les trois de Gaël Brunet.

 

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Une vieille souche déchiquetée. Son ancien tronc git encore à côté, couvert de mousse et de champignons. Un jour d’orage, la foudre les avait séparés. Plus loin le petit chemin qui s’en va tellement loin que le regard n’en voit pas la fin. Il faut vite le traverser et retourner se cacher de l’autre côté, sous le fourré. Ouf. On peut continuer. Toujours tout droit jusqu’à la clairière, ça c’est le plus facile à faire. L’excitation est à son comble, le but est bientôt atteint. Ça y est, j’aperçois la chaumière et son joli petit jardin. Je ne suis plus qu’à quelques mètres, à moi le bon petit festin. Quand soudain je suis stoppé net. Infortuné ! Mon accès a été bouché ! Adieu tout ce qui me donnait faim. Pas moyen d’aller plus loin !  



Hélène

 

Eh oh, eh oh, ça roule ma poule
Plus vite qu'à pied
Vive la liberté
Tu prolonges mon corps
Avec un peu d'effort
Et je file
Agile
Pneus gonflés
Chaîne graissée
Tu me mènes
Là où j'aime
Sans autre contrainte
Même dans le train
Pour aller plus loin
Bien équipée de bas en haut
Quelle que soit la météo
Pas besoin d'essence
Ça fait la différence
Je te gare partout
Tu es vraiment chou
Toi mon vélo
Tu me portes sur ton dos
Et nous glissons
À l'unisson
Toi ma bicyclette
Tu me rends guillerette
Ta sonnette
Ta trompette
Et ton rétroviseur
Me mettent du baume au cœur
Dans le flot des voitures
Je me sens plus sûre
Mon destrier d'acier
Tu me plais
J'ai le cœur gai.


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« Petits pois, coquelicot et drosera. »

 

Je vous connais

Quels voyages !

Sans âge

Dans quel paysage ?

- voyage dans mon potager, légumes, fruits, herbes, j'en mets plein mon panier. Hum, je vais les déguster

- voyage au bord des chemins, les talus m'en offrent des brassées. Chaque saison, c'est selon. Hier l'herbe sèche était toute givrée et les oiseaux n'avaient pas encore béqueté toutes les boules du houx.

- voyage dans les tourbières en Ecosse, découverte improbable, il y a quelques années. Ouverture sur l'inconnu. Découverte de cette carnivore, si discrète, si élégante

- voyage ici ou là. Mystère des graines qui germent

- voyages, souvenirs

Des eucalyptus au Portugal

Des oliviers en Israël

Des palmiers en Tunisie

Des pommiers dans le pré à côté

Des saules les pieds dans la Touques

Des orties dans le jardin de Béatrice, pour la soupe ou pour infuser

- voyage ici ou là

Mystère

Mais belle réalité

Pour voyager

Même sans forcément

Beaucoup bouger.

 

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La rivière coule de plus en plus doucement, faut dire qu'il fait chaud. Bien chaud, bien sec, le niveau a baissé comme jamais.

Facile de la longer, les pattes à peine mouillées. Le saule pleureur me caresse le dos. Les rats se sont planqués. Les canards se sont envolés en me voyant passer, et les poules d'eau ont fui dans le pré où les fourrés de ronces serrées entre mêlées, m'empêchent de passer...

Continuer le long de la berge qui devient un muret facile à escalader...

Me voilà dans un potager.

L'hiver dernier, il y avait un poulailler, mais l'endroit est désert, éclairé d'un réverbère.

Les maisons se resserrent.

Le goudron sous mes pattes me chauffe les coussinets.

Le jour se lève à peine, je n'ai rien trouvé... Je me sens fatigué... Toute la nuit à chercher sans succès.

Tous ces gros cubes gris, aux couvercles verts, sont un vrai défi, trop lourds à renverser. Derrière l'immeuble en briques, tous alignés, l'un d'eux n'a plus son chapeau, j'y saute aussitôt.

L'odeur me laisse à penser que je pourrais y trouver......Ouais ! Un demi sandwich jambon fromage, le papier est facile à déchirer.

Me voilà sauvé.

À peine régalé de ce petit déjeuner, un énorme bruit de moteur, et de benne qui bascule me fait déguerpir, jusqu'au square à côté, où je vais pouvoir me cacher pour digérer et me reposer.



Laure

 

« Mon arc en ciel »

 

Oh toi mon adorable
Mon grand, mon petit
Tu es un compagnon
Parfois abordable
Parfois hors de prix
Mais souvent mignon 

Oh toi mon capricieux
Quand il fait froid
Tu peux rester figé
Et quand il pleut
Tu baves parfois
Et ça me casse les pieds 

Oh toi mon intemporel
Qui sert au-delà les frontières
Pour servir de guide
Je te souhaite la vie éternelle
Aujourd’hui comme hier
Solide ou liquide

Noir, rouge, vert, bleu
Et plus encore
Jaune, orange, violet, rose
Tu es toujours radieux
En tout occasion raccord
Et chaque fois tu oses 

Je ne te quitterai pas
Mon merveilleux stylo

 

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« Tic-toc »

 

T’as des tics
J’ai des tocs
Ça fait tic/toc
Drôle de son de cloche
Ça fait tic, tac, toc
Tes tics te rendent marteau
Mes tocs me rendent zinzin
La tuyauterie « clac »
Le robinet « clic »
Clic-clac
Drôle de son de cloche
Ça fait clic-clac
T’es un machin tip-top
Je suis une machine flip-flop
Tu flippes quand je suis tip-top
Car dans la tête ça fait boum-boum
Le petit vélo là-haut
Tourne et tourne et ça déraille
Faudrait pas que ça nous échappe
Mais ainsi va la vie
Ça fait clac
Ça clic
Clic-clac kodak c’est dans la boîte
Ça fait des tops
Parfois on flippe
On se tire à toute berzingue
A bicyclette, en brouette ou camionnette
Broum-broum
Ça éclabousse, flic, flac dans les flaques
Quelle heure est-il j’ai pas ma montre ?
Accélère Alfonse je flippe on est à la bourre.
C’est l’heure du thé,
Mamie va péter les plombs
Je ne voudrais pas que Dame Ginette me pique ma tasse.
Prends tes clics, tes clacs et ton doudou
Cherche pas chouchou on va faire grincer les pneus
Aller zou Mister Toc-Toc
Seront-ils à l’heure ?
Mystère et boule de gomme !

 

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« Trois drôles de visiteurs ! »

 

A : Putain, le machin !

B : Oh la vache !

C : Mais qu’est-ce qu’il est chou !

B : Chou ?

A : Chou ?

C : Mais oui regardez, il est super méga-chou.

A : T’es pas sérieuse, beurk, il me dégoute.

B : Moi il me fait peur.

C : Mais vous avez vu ses yeux ? Regardez ses yeux. Pétillants de malice, noirs brillants.

A : Ses yeux son larmoyants, sales, il n’y a rien de très mignon.

B : Ses yeux sont effrayants. J’ai l’impression qu’il veut me dévorer.

C : Et son nez est à croquer. Ni trop petit, ni trop gros. On dirait un dragibus noir. Mes préférés.

B : Son nez est assez gros pour me sentir et se dire que je suis de la bonne chair fraîche à déguster.

A : Son nez coule on dirait qu’il va éternuer. Manquerait plus qu’il s’approche. Rien que d’y penser ça m’écœure. Sans parler de ses oreilles, poilues et toutes mélangées. Je le trouve affreux.

B : Ses oreilles sont gigantesques et il pourrait m’entendre à des kilomètres.

C : Ses oreilles sont comme il faut, j’aimerais qu’il me chatouille avec les poils qui dépassent. Lui faire un gros câlin.

Annonce : Mesdames et messieurs, nous informons notre aimable clientèle que le parc va fermer ses portes dans 15 minutes. Veuillez vous rapprocher de la sortie.

A : Ouf, encore un peu plus et je vomissais.

B : Sauve qui peut, j’espère ne pas faire de cauchemars cette nuit.

C : Attendez, il nous reste du temps pour passer à la boutique souvenirs. Je crois que je vais m’offrir la peluche du chimpanzé !



Maïlys

 

Partout où je passe
Toujours avec moi une tasse

Qu’elle soit bleue, rouge, marron
Elle contient toutes les boissons

Thé vert, thé noir, thé à la mangue
Les savoirs fondent sur ma langue

Sortir de la torpeur le matin
L’infusion du soir qui réchauffe les mains

C’est si agréable cette chaleur
Qui se répand jusqu’au cœur

Une tasse calée devant le nez
Eloigne les mauvaises pensées !

 

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Ils sont là, stoïques. Ils la fixent tous pendant qu’elle témoigne. Les larmes au bord des yeux, les mains tremblantes qu’elle cramponne à la barre, elle raconte de nouveau l’histoire. Les regards sont mêlés de pitié, de dégoût, de compassion, un peu, pendant qu’elle déverse son flot de paroles. Elle se sent mise à nue, encore une fois. Cette fois-ci c’est figuratif. Elle aimerait s’enrouler sur elle-même, se cacher dans ses cheveux, échapper à ces regards si pesants. Mais elle s’exprime et c’est si important. C’est important pour elle, pour sa reconstruction. C’est important pour que ce serpent paye, qu’il ne fasse plus d’autres victimes, plus jamais. Alors elle continue de parler. Tenter de se vider de la colère, de la tristesse, de la peur. Au milieu des visages stoïques elle repère ceux qui sont bienveillants, qui la soutiennent d’un hochement de tête, d’une larme à l’œil. Elle n’est pas seule dans ce combat. Elle a fini de parler, se rassoit. Son avocate pose une main réconfortante sur son bras. Plus tard le verdict sera donné, elle ne préfère pas trop y penser. Pour l’instant elle se sent courageuse, et c’est tout ce qui compte.

Texte inspiré du livre Vilnius poker de Ričardas Gavelis.

 

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Sarah aperçoit Clémence qui s’approche du café pour rejoindre ses amis. Elle lui fait un signe à travers la vitre. « On est là ! » Mais Clémence n’a pas le temps de voir le dernier mot s’inscrire sur les lèvres de son amie, son pied butte contre le trottoir. Patatra, elle s’étale de tout son long, mains en avant sur le goudron.

Charly explose de rire. « Elle ne s’est pas loupée, notre Clem nationale ! » Une main sur les côtes, l’autre sous ses yeux mouillés, il n’arrive plus à s’arrêter. « C’est pas possible, c’est toujours à elle qu’il arrive des trucs pareils », se dit-il.

Pendant ce temps, Caroline s’insurge : « Mais t’es con ou quoi ? Elle s’est peut-être fait mal, peut-être qu’on va devoir l’emmener à l’hôpital ! » Elle commence à se ronger les ongles frénétiquement, regarde anxieusement ce qu’il se passe derrière la vitre.

La seule qui s’est levée, c’est Sarah. Son amie n’avait pas encore touché le sol qu’elle se précipitait déjà dehors pour lui venir en aide. « Ça va, rien de cassé ? » Elle s’accroupit, l’aide à se relever, frictionne son dos d’une main réconfortante.

Mais Clémence a le regard rivé sur ses deux amis dans le café. Leurs réactions opposées font monter en elle une secousse, puis deux, c’est maintenant elle qui est prise d’un fou rire. Puis c’est au tour de Sarah, et même des passants qui sourient de cet enthousiasme.

Ouf, plus de peur que de mal !

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