mercredi 11 mars 2015

Récolte de poème (FIN)





Au pied d’une étagère.


Une photo jaunie tombée d’une étagère
Du passé ressurgit, un mot à son revers :

« Célébrons aujourd’hui et célébrons hier
Car tout de ce jour-ci fut une graine naguère.
Les mensonges et les cris ensèment autant la terre  
Qu’un enfant endormi sur le sein de sa mère.
C’est un cycle de vie bien plus qu’une chimère :
Ce qui vaut en petit vaut pour la Terre entière.
Relevons le défi, cherchons à être fiers.
A notre échelle aussi il y a de quoi faire.

N’accordons de répit, mettons-nous en travers
Des luttes sans merci qui nous sont étrangères.
C’est en étant unis qu’on évite les guerres :
Cela semble gratuit mais je suis singulière.
Nos pires ennemies sont parfois messagères
D’un espoir tandis qu’elles nous paraissent altières.
N’ayons d’autre souci que de garder l’œil clair.
Nous sommes en sursis, pas encore en enfer.

Dans le ciel Jésus Christ mais tout son ministère,
Malgré son parti pris, se repaît de prières.
Est-ce un crime alors si l’on n’honore nos pères
Qu’à l’aune de ce qu’ils furent eux-mêmes pour leurs frères,
D’avoir pour eux du mépris, un regard sévère ?
Durent-ils être abrutis pour tant laisser tout faire !
La nausée vient aussi, je ne peux m’en défaire,
De voir tant d’ennemis nés d’une même mère.

Nous n’avons qu’une vie mais toutes les vies diffèrent.
Le choix du pilori ou celui d’une chaire
Trop souvent s’applaudit. Ce fut le cas hier.
Une aube nouvelle luit, elle vient me dire : Espère !
Prends donc le temps aussi d’accrocher au vestiaire
La colère, l’ennui, la honte et la misère :
Ils sont sources de bruit, il vaut mieux les faire taire
En attendant la nuit bien meilleure conseillère.

Si, dans mon utopie, on me lance des pierres
J’en ferais un tas gris puis des allées entières,
Les contours d’un pays mais pas d’un cimetière,
Si cela est joli peut-être une barrière
Où poussent des jonquilles, des lauriers et du lierre :
D’un côté mes amis, de l’autre les gens amers.
Profitons de la nuit, rêvons à ces prés verts,
Aux pâtures jolies où végète un Cerbère ».


Ce mot je l’ai écrit il y a longtemps, hier.
Etait-ce un jour de pluie ou sous la Lune entière ?
Célébrons aujourd’hui et célébrons hier
Car tout de ce jour-ci fut une graine naguère.
Nous voilà réunis au pied d’une étagère
Où s’entassent pêle-mêle et couverts de poussière
Les souvenirs, l’envie de celle qui fut ta mère.
Tes yeux en sont rougis. Je t’en espère fier.




                                                                                                                           Magali KREMER
                                                                                                           - Recueil de poésies Entre Eux Deux.

Aucun commentaire: