vendredi 29 octobre 2010

La mort, j'adore !

Clémence, 17 ans a un physique difficile : acné, appareil dentaire,surpoids, elle cumule avec une socialisation limitée et est devenue en quelques années celle que l'on poursuit compas à la main pour lui exploser les pustules faciales.
On peut imaginer a quel point c'est difficile à vivre !
Au cours de la première soirée où elle est enfin invitée advient en elle une profonde transformation lorsqu' après avoir trop bu, elle plonge dans un coma éthylique : la jeune fille découvre qu'elle est en fait une démone.
On peut alors imaginer a quel point c'est jouissif !
Accompagnée de sa goule, une Barbie-Girl assoiffée de sang et de sexe, Clém doit accomplir des missions afin de mettre à mal les objectifs de l'Adversaire, et des ses agents : les anges.

Un petit extrait :

« -Madame ? Bonjour ! Nous sommes les élèves de Sainte- Croix de Barbès, et nous sommes venues quêter pour les lépreux.

-Quoi ? a grogné la vieille, sans songer le moins du monde à ouvrir.

-Crève maintenant, j'ai soufflé dans ma langue.

Madame Legroix avait été une femme obéissante toute sa vie... et grâce à moi, jusque dans sa mort. J'ai déverrouillé la serrure sans la toucher, ouvert la porte sans un mouvement (en forçant un peu pour qu'elle dégage le corps), et nous sommes entrées.

- Élo, voici Madame Legroix. Qui sera ton repas d'aujourd'hui.

Élo faisait la gueule. Je la comprenais. À 70 Ans, la peau molle et plissée de Madelaine Legroix lui donnait l'air d'avoir passé ses dernières années dans une baignoire. De plus, elle exhalait un mélange de parfum à la violette et de couches usagées à vous faire regretter celui du foie de veau à la cantine.

- Tu veux que je bouffe ce vieux machin ? Tu rigoles !

- Je ne veux pas, j'ordonne. Finis tout.

Ça, c'est l'avantage de la goule, et son point commun avec le chien bien dressé : sa soumission absolue aux commandements du maître. Je me suis assise (en lévitation) sur le canapé, et j'ai regardé Élodie soumettre ce sac de chairs molles et d'os fragiles au test de sa mâchoire d'acier et de son insondable estomac. Ce n’est pas, beau, Monsieur, la graisse crue ; c’est orange, et ça ressemble à de la mangue de plus en plus translucide. En tout cas, ce spectacle m’a encouragée à maigrir. Oui, je sais, j’ai beaucoup repris depuis.

En deux heures, l’affaire était pliée. Élodie, malgré ces 42 kilos de viande et d’ossements ingérés, n’allait pas prendre un gramme. Il y a comme ça des injustices physiologiques scandaleuses. Après un peu de ménage –Vide-toi du sang, moquette-, nous sommes reparties au lycée. J’ai eu tout juste le temps de passer à la boulangerie, et je me suis retrouvée à bouffer mes croissants en douce pendant le cours de français, prodigieusement déprimée. »


Avec un humour décapant et provoquant, Alexis Brocas livre deux (et bientôt trois) romans construits comme une série télé , découpés en épisodes et avec de multiples références à une culture ultra-contemporaine.

"La mort j'adore", c'est gore, mais c'est beau !

1 commentaire:

Mirabilia a dit…

Bonjour !
La saison 3 sort demain et elle est encore meilleure que les deux précédentes !
Pour lire mon avis, rendez-vous ici :
http://123otium.canalblog.com/archives/2011/01/02/20015023.html
Bonne lecture !
Mirabilia