vendredi 19 septembre 2008

Cinéma asiatique et doute méthodique...

Aujourd'hui, je suis un brin sceptique...
La raison ?
Un film thaïlandais, Monrak Transistor, du réalisateur Pen-Ek Ratanaruang.

Un résumé rapide : c'est l'histoire de Pen ; jeune homme beau à tomber et doté d'une voix magnifique. Pen pourrait être le plus heureux des hommes : il rencontre Sadao, tombe amoureux, se marie et attend la naissance de son premier enfant. Oui mais..., parce qu'il y a un mais, sinon le film ne durerait que 15 minutes..., Pen est appelé pour faire son service militaire. Désespéré, il quitte Sadao et sa vie confortable pour partir accomplir son devoir... Là, au hasard d'une affiche sur une boite à lettre, il tombe sur l'annonce d'un concours de chant, et rêve, rêve, rêve, de devenir la nouvelle vedette thaïlandaise... et donc il déserte (comme on le comprend !). S'en suit une descente aux enfers digne des plus grands films noirs...

Pourquoi le scepticisme, me demanderez-vous avec raison ?
Parce que j'ai aimé ce film ; et parce que je ne sais pas pourquoi j'ai aimé ce film...

Quelques minutes après l'avoir vu, après avoir déclaré définitivement que je l'avais adôôôré, j'ai commencé une remise en question difficile... Pourquoi, oui, pourquoi ai-je aimé ce film ?
Certainement pas pour le scénario, un peu convenu ; pas non plus pour la narration, un flash-back et un narrateur à la voix rauque présent à l'image (le cowboy de The Big Lebowski est déjà passé par là...) ; la musique alors ? non plus, de la variété kitch thaïlandaise... alors quoi ?
Est-ce juste parce que c'est un film thaïlandais ? Pour moi qui fais profession de n'aimer que le cinéma de deux pays : la Corée et la Thaïlande ???
Suffirait-il que j'entende la langue thaï, et que j'aperçoive les tours et le chaos de Bangkok ? La vue de plats de nouilles et de colliers de fleurs pourrait-elle à ce point modifier mon jugement ???

Vous comprenez mon désarroi...
Du coup, j'ai tout remis en question : ce film, les précédents de Ratanaruang, et puis tant qu'à faire, toute la production thaï, mais aussi Kim Ki-duk ; et pourquoi s'arrêter en si bon chemin ??? je doute de mes goûts littéraires (Marguerite, pardon) et même, même, de ma coupe de cheveux (bon encore que là...) Ah, sacré doute, quand tu nous tiens !

Descartes avait raison... je comprends aujourd'hui sa mise en garde ; ne vous aventurez pas trop avant dans le doute méthodique, vous finirez par ne plus croire en rien.
Et tout à l'heure, à la banque d'accueil, si je ne vous réponds pas, n'en déduisez pas trop rapidement que mon éducation est à refaire ; peut-être à force de douter de tout, j'en arriverais aussi à douter de vous.

Alors d'avance pardon, j'ai besoin de vacances...

Aucun commentaire: