Il arrive qu'on vous recommande un livre chaudement. Il arrive plus rarement que deux personnes, dont les avis en matière de littérature (et pas seulement !) vous intéressent particulièrement, vous recommandent, le même jour, un même livre !
Et pourtant, c'est de cette façon que je me suis retrouvée avec Mon Traître, de Sorj Chalandon, entre les mains.
Il y avait un joli moment déjà que ce livre était à la médiathèque ; il y avait un joli moment aussi que j'avais oublié qu'on l'avait !
Quelle chance j'ai, d'avoir des proches si éclairés en matière de littérature !
Je n'ai pas été déçue à la lecture de ce livre, bien au contraire.
Il y a des histoires, comme ça. A peine terminée, à peine la dernière phrase lue, on sait qu'elle va compter, qu'elle va rester ; et peut-être même plus.
Le roman de Chalandon raconte, de façon à peine romancée, une histoire intime, d'amitié et de combats, en Irlande du Nord.
Il y a Antoine, jeune luthier parisien, derrière lequel se dissimule mal l'auteur, et Tyrone Meehan, "vétéran" de la lutte armée irlandaise, le traître, derrière lequel on devine très rapidement Denis Donaldson, qui a avoué publiquement en 2005 avoir trahi sa cause depuis vingt cinq ans.
C'est parce que la douleur, le sentiment d'abandon, étaient trop forts, trop présents, que Chalandon en passe par la fiction. C'est parce qu'il voulait comprendre pourquoi son ami est devenu son traître qu'il écrit cette histoire.
On y côtoie Belfast toute entière.
Des pubs de Falls Road, aux rues sombres, des veuves, des mères de soldats emprisonnés, des amis engagés, aux soldats anglais.
On y goûte la Guiness lourde et amère. On y écoute la musique irlandaise, la "chanson du soldat", "Amhran na bhFiann".
On y rencontre une humanité combative et désespérée.
Surtout, j'ai découvert ce conflit que je ne connaissais pas, bénéfice de l'âge !
Et Chalandon nous accompagne à l'intérieur, du conflit, du "ghetto" catholique, de la prison de Long Kesh ; à l'intérieur aussi de ses reflexions, lui qui devenait "plus irlandais que les irlandais".
A peine ce livre achevé, je commençais le précédent de l'auteur, Une Promesse, Prix Médicis en 2006.
L'histoire n'a rien à voir avec l'Irlande, mais on y retrouve des personnages solidement attachés les uns aux autres, une humanité chaleureuse, et au milieu une promesse, un secret mystérieux.
C'est une belle découverte que cet auteur ; il y avait bien longtemps que je n'avais pas été emporté aussi loin à la lecture d'un livre.
Merci Sorj Chalandon, et merci Catherine pour ce conseil de lecture !
La suite de ce billet : un départ programmé pour aller voir sur place à quoi ressemble Belfast, à quoi ressemble Falls Road, pour goûter la Guiness et lire dans un jardin irlandais la poésie de Bobby Sands.
Il y avait un joli moment déjà que ce livre était à la médiathèque ; il y avait un joli moment aussi que j'avais oublié qu'on l'avait !
Quelle chance j'ai, d'avoir des proches si éclairés en matière de littérature !
Je n'ai pas été déçue à la lecture de ce livre, bien au contraire.
Il y a des histoires, comme ça. A peine terminée, à peine la dernière phrase lue, on sait qu'elle va compter, qu'elle va rester ; et peut-être même plus.
Le roman de Chalandon raconte, de façon à peine romancée, une histoire intime, d'amitié et de combats, en Irlande du Nord.
Il y a Antoine, jeune luthier parisien, derrière lequel se dissimule mal l'auteur, et Tyrone Meehan, "vétéran" de la lutte armée irlandaise, le traître, derrière lequel on devine très rapidement Denis Donaldson, qui a avoué publiquement en 2005 avoir trahi sa cause depuis vingt cinq ans.
C'est parce que la douleur, le sentiment d'abandon, étaient trop forts, trop présents, que Chalandon en passe par la fiction. C'est parce qu'il voulait comprendre pourquoi son ami est devenu son traître qu'il écrit cette histoire.
On y côtoie Belfast toute entière.
Des pubs de Falls Road, aux rues sombres, des veuves, des mères de soldats emprisonnés, des amis engagés, aux soldats anglais.
On y goûte la Guiness lourde et amère. On y écoute la musique irlandaise, la "chanson du soldat", "Amhran na bhFiann".
On y rencontre une humanité combative et désespérée.
Surtout, j'ai découvert ce conflit que je ne connaissais pas, bénéfice de l'âge !
Et Chalandon nous accompagne à l'intérieur, du conflit, du "ghetto" catholique, de la prison de Long Kesh ; à l'intérieur aussi de ses reflexions, lui qui devenait "plus irlandais que les irlandais".
A peine ce livre achevé, je commençais le précédent de l'auteur, Une Promesse, Prix Médicis en 2006.
L'histoire n'a rien à voir avec l'Irlande, mais on y retrouve des personnages solidement attachés les uns aux autres, une humanité chaleureuse, et au milieu une promesse, un secret mystérieux.
C'est une belle découverte que cet auteur ; il y avait bien longtemps que je n'avais pas été emporté aussi loin à la lecture d'un livre.
Merci Sorj Chalandon, et merci Catherine pour ce conseil de lecture !
La suite de ce billet : un départ programmé pour aller voir sur place à quoi ressemble Belfast, à quoi ressemble Falls Road, pour goûter la Guiness et lire dans un jardin irlandais la poésie de Bobby Sands.
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