vendredi 22 février 2008

B-17 G

De Pierre Bergounioux.

C’est un petit livre de 82 pages superbes et terrifiantes, difficiles à lire d’abord à cause d’une police de caractères étirée, très fine, évanescente ; ensuite par une pléthore de détails techniques impitoyables, désespérants, et de précisions historiques à donner le tournis. C’est une évidence que la lecture en sera ardue tant par la forme que par le contenu, et pour cause : on lit ce beau livre la peur au ventre, la mort est là, tout de suite là.
Ces 82 pages durent l'instant d'une photographie et vont engloutir plusieurs vies.

Le récit de la poursuite impitoyable d'un bombardier américain B-17 G - pourtant qualifié de "forteresse volante"- décollant d’Angleterre avec son équipage de teenagers tout frais formé, par un avion de chasse allemand Focke-Wulf qui filme le tir au but en même temps qu'il l'atteint et qui est piloté par un seul homme d'une quarantaine d'années, formidablement expérimenté.

Incipit :
L'image, médiocre, d'un gros avion à hélices est extraite d'un film de combat. Une caméra montée dans le nez d'un chasseur et couplée avec les armes de bord s'est mise à tourner lorsque le pilote a ouvert le feu. L'objet est en voie de désagrégation, par le fait même.

La chasse se terminera dans les yeux du jeune Smith - offrande de l'adolescence même de l'auteur ? - accaparé par le soudain crépuscule où il vient d'entrer et qui l'étonne infiniment.

Pour l'éblouissement jusqu'à l'aveuglement, à lire et à relire.

Sur l'auteur et son oeuvre :
http://www.editions-verdier.fr/v3/auteur-bergounioux.html

Pierre Bergounioux est présent dans nos collections de l'espace adultes :
B-17 G
l'Orphelin : roman
Carnet de notes : journal 1980-1990
(A compléter, assurément !).

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Et bravo, ça donne envie ! J'avais essayé ce "B-17 G" mais non rien, sans doute à cause de ce texte qui ne s'arrête jamais, ou de la "pléthore de détails techniques et de précisions historiques", j'avais abandonné. Mais là Christiane nous le met si bien en valeur que je vais réessayé.
Marianne