samedi 30 mai 2015

Atelier d'écriture du 16 mai 2015



Atelier d’Annie sans Annie. Une première.
Pour la première proposition d’écriture : Un personnage croisé en venant. Le décrire juste des mots. D’où vient-il ? Où va-t-il ? Que va-t-il faire ? Quel est son caractère ?
La deuxième proposition est  de Dominique : 9 fables de La Fontaine sont distribuées. Chacun doit faire une lettre à Jean de La Fontaine ou à un des personnages de la fable. Ensuite cette lettre est  donnée à son voisin et celui-ci doit répondre.Proposition issue « Des papous dans la tête »

Un personnage croisé en venant
Je ne me suis pas posé de question. Visiblement malgré un air distrait et un sourire onctueux ce n’était pas un homme velu, mais il avait dû partir en vitesse en laissant sa barbe coincée dans sa porte. A cette heure propice à la folâtrerie, il vaquait nez au vent. Je m’enquis. Je souhaite rencontrer un fromage du Cantal : un vrai. De vache. Pas une de celles du plateau où il en broutait mille, il n’y en a plus : que des sapins. Je lui souhaitais bonne chance.
B
Longiligne, bien que carré d’épaules, vaste kabig breton bleu foncé, brandebourg en bois et grosses lunettes à monture noire. C’est un père agressif avec son petit garçon, 4, 5 ans qui pleure et trépigne sur le trottoir. Il lui crie : « Tu envoies exprès des bulles de savon dans les yeux de ta sœur… » La sœur, 7,8 ans recule et me bouscule un peu. « Demande pardon à la dame » braille-t-il. Doucement je dis : « Ce n’est pas très grave, ma chérie » lui, obnubilé et méchamment : « Mais si, c’est grave, il brûle les yeux de sa sœur ! ». La maman en retrait, à voix basse. « Non, ce n’est pas très grave ». Questions : Comment arrive-t-on à diriger la trajectoire d’une bulle de savon ? Comment aurais-je pu intervenir ? Je n’ai pas osé, par politesse ou par lâcheté ?
E
Pas grand yeux bleus sourire moustache cheveux gris court crâne un peu dégarni pull jacquard 80 ans ne les fait pas manteau court anorak jaune moutarde sac de course à la main démarche souple bras en mouvement vient de la campagne va acheter des produis locaux sur le marché pour préserver son corps enjoué ouvert peu enclin à gémir sur son sort attentif à son vieillissement tout de même.
Lettre du Chêne à Mr de La Fontaine
Monsieur de La Fontaine,

Quelques mots au sujet du texte que vous avez écrit il y fort longtemps déjà.
Dans un premier temps, je fus fort aise d’avoir un premier rôle dans une de vos fables. Mon nom était même dans le titre ! Quelle gloire ! Si je traverse les siècles de par ma nature même, vous me permettez, par votre texte, de traverser les âges des âges et pénétrer même au cœur des cités, dans les plus humbles chambres du 6° étage.
Mais voilà ! La gloire ne fut pas celle que j’espérais. Moi, si fort, moi, si grand, moi, si solide. Qu’avez-vous fait ? Oui ! Monsieur de La Fontaine, qu’avez-vous fait de moi ? Une allumette, un fétu de paille, un être cassant ! Comment avez-vous pu ? Comment avez-vous osé ?
Faire d’une humble tige un héros triomphant ! Oser dire que ceux qui plient sont plus forts que ceux qui résistent. Non, Monsieur de La Fontaine, je ne puis accepter une telle thèse.
Et pourtant, les faits vous donnent raison. La violence des éléments a fait voler plus d’arbres que d’herbe. Et me voilà humilié à la face du monde entier (hélas ! votre renommée est universelle), obligé de reconnaitre votre victoire.
Monsieur de La Fontaine, pouvez-vous, de là où vous êtes, depuis le paradis des poètes, faire apparaitre un grand fabuliste moderne qui pourrait rééquilibrer la balance entre les forts et les souples ?
C’est tout simplement que je vous fais ma requête, comptant sur votre compréhension.
Je vous prie de m’excuser si je vous ai importuné.
Recevez, Monsieur de La Fontaine, mes humbles et sincères salutations,
Le Chêne.



Lettre de Monsieur Jean de La Fontaine au Renard suite au courrier écrit sous la dictée du Renard par Dédorah.
Cher Renard,
Merci de ta lettre qui a mis bien du temps à m’atteindre, pas moins que plusieurs siècles.
Mais je vois bien que ton inquiétude est toujours d’actualité.
Hélas, ta renommée était déjà là du temps où j’écrivis ce texte te concernant. Je me suis d’ailleurs appuyé sur cette renommée pour le composer.
Mais puisque tu m’as écrit ta douleur, puis-je me permettre l’un ou l’autre conseil ?
Il me semble qu’un petit travail d’introspection te permettrait de mieux prendre conscience des faiblesses inhérentes à ton état de renard : voleur (de poules ou autres), manquant d’hygiène (ne te traite-t-on pas de sac à puces ?).
Peut-être qu’avec quelques efforts, tu pourrais te rendre plus agréable aux hommes et ainsi faire évoluer ta mauvaise réputation ?    
Tout ceci n’est que conseils amicaux. N’y voit aucun jugement. Je te dois tellement de succès, cher Renard !
En attendant d’autres nouvelles de ta part, je te souhaite de bonnes et belles choses.
Ton dévoué,
Jean de La Fontaine.
Cher Renard,
Je te remercie pour ton invitation. Ça aurait été avec grand plaisir de pouvoir dîner en ta compagnie ce vendredi. Ton attention me va droit au cœur et pour te remercier je te propose de se rencontrer jeudi à un déjeuner, un petit pique-nique  entre amis. Bien entendu, ton invitation ne sera que partie remise. Quand sincèrement, il te prendra de m’indiquer tes motivations dans cette entrevue j’accepterai enfin ton dîner. Pour des raisons qui me sont propres je ne peux t’en dire plus long dans cette lettre. A jeudi donc, on en reparlera en face à face. Tu me diras dans ce repas bien des louanges sur ce qui est entendu entre nous. Personne n’en saura rien, je te le garantis. C’est promis.
La Cigogne
Le lièvre
Rien ne sert de courir, d’aller vite, il faut partir à point. Cette leçon, d’assurance trop certaine, être sûre d’un résultat avant même d’avoir commencé ton épreuve, sous- estimer ton adversaire te servira à l’avenir. Tâche de t’en rappeler cher amis.
M. de la Fontaine
Un glaiseur plein aura et sur le point d’calancher, fit radiner ses lardons et leur jacta en lourd : Faudrait pas vous faire les gnons en bazardant l’héritage qu’nous ont lourdé les vieux. Y’a des tunards des fafiots des langères qui sont planqués. Un fois l’vioque claboté, les gniards repiquent au boulot comme des mioques à la redresse. Ni de pèze. Mais le vioque fut mariole d’leur avoir radoté que l’boulot c’est le plus bate des bizness.
Pour ta gouverne cher la Fontaine à la guimauve, gnan, gnan, à tous les étages et particulièrement au zoo. La cigale ne mange jamais de viande et contrairement à la fourmi elle joue du crin-crin doux pour la joie et même les transports des amoureux mais pas la nuit. Quant aux fourmis des vraies salopes elles bouffent n’importe quoi été comme hiver. Elles laissent les lieux propres.
Chère amie
Depuis l’écriture de votre fable, j’ai calanché c’est vrai et ceux qui sont arrivés après ont fait ce qu’ils ont pu. J’entends outre-tombe  ânonner mes histoires, ça me laisse sans voix. D’ailleurs ma langue a été nettoyée comme vous le dites si bien par des armées de fourmis accompagnées de nombreux rampants dont j’omettrai de vous parler, cela vous gâcherait la vie. Mes oreilles n’existent plus bien entendu mais mon âme se laisse bercer par un flutiau fait avec un de mes os de jambe.  Ça me ravit l’esprit et ainsi dans les limbes je revois mes morales. Alors je vous prie, je comprends votre colère mais laissez –moi vous dire que désormais dans l’éther, la sagesse m’a gagné, alors apaisez-vous, dites-vous que les beaux jours sont devant vous. Je vous attends avec impatience.
B+G
Chère amie la cigogne
S(en est fini de tous ses repas que nous prenions ensemble, des lourdeurs des mets, des pesanteurs des conversations. Vos collègues à longs becs me fatiguaient la truffe. Quant à leurs commentaires sur vos mœurs de terrier, je n’en pouvais absolument plus. Tout a une fin, et la vôtre fut mise en scène en tenant compte de vos inclinaisons à aller chercher au fond de vase à long col votre pitance. Je ris encore de la bonne farce, je vous ai cuite, fourrée à l’herbe aromatique. Désormais une de vos plumes blanche et noire orne ma tête rousse. Au diable Jean et sa bonne morale. A lui de revoir sa copie. Votre âme ère-t-elle encore dans ce monde ? Parviendrez-vous à me répondre ? J’attends tout en me curant les dents avec vos petites plumes. Demain, j’invite une de vos amies, vous savez celle dont les pattes sont un peu jaunasses. D’ailleurs côté pattes, j’avoue ne rien avoir grignoté de si craquant. Excellent pour s’ouvrir l’appétit. Je vous embrasse où que vous soyez dans les nûes.
Très jolie histoire vraie. Ô ! Pas cigogne que ça l’âme de la cigogne…Pourquoi pas. Dans l’immatériel, le recommencement ? De si jolies plumes et vos repas. Toute offrande même malicieuse n’est-elle pas amour.
G+B
Madame la petite grenouille à Monsieur Jean de la Fontaine, noble.
Le 15 mai 2015
Monsieur le noble,
Pourquoi les petits ne devraient-ils pas chercher à imiter les grands ? Croyez-vous qu’il soit bon de vouloir accepter sa condition inférieure sans chercher à y remédier, à progresser ?
Meurt-on obligatoirement à chercher à sortir de la misère ? L’esclave ne peut-il espérer devenir libre sans mourir et le prolétaire à posséder un statut plus enviable ? Vaux-t-il mieux un pourceau satisfait qu’un prince mécontent ? L’histoire nous a appris qu’il est parfois nécessaire à certains de « crever »- ô ces plages du débarquement couvertes de cadavres !...) pour que d’autres puissent bénéficier de leurs efforts à vouloir se grandir et qu’accepter sa condition de minable eu d’oppressé sans réagir n’est pas facteur de progrès.
La Grenouille
Madame, tout est dans la mesure. Je n’ai jamais pensé ou dit qu’il ne fallait rien faire pour progresser mais accepter sa condition permet d’envisager de s’élever. Apprendre à se connaitre d’abord, à découvrir ses propres talents et à les mettre au service de soi-même et de l’humanité me semble d’une grande importance. Qu’apporte la violence ? … Une autre violence et qui ne fera rien avancer. Il faut apprendre à réfléchir, à vivre en bons termes avec son voisin… La liberté c’est d’abord sortir de son propre esclavage. N’est-ce pas nous même qui créons nos propres prisons ? Comment peut-on en sortir ? En essayant d’Aimer. Tout est une question d’esprit et vous avez le droit de penser et d’exprimer ce que vous venez d’écrire. Que votre vie soit  à l’image de vos pensées, puisque tel est votre désir.
E+J
Monsieur Jean de la Fontaine, je vous remercie, moi le Corbeau, pour la leçon que vous venez de me donner. Le Renard, certes, n’est pas particulièrement mon ami et c’est sans doute pour cela que je me suis laissé prendre à ses flatteries. Un ami m’aurait fait le même compliment, j’aurai réagi de façon différente. Je me serai envolé auprès de lui, nous aurions chanté ensemble et partagé ce fromage.
Monsieur le Corbeau beau
Croyez-vous réellement que vous êtes joli, beau avec un superbe plumage, un phénix, que vous possédez une belle voix : Croa, croa, croa… Allons, allons un peu de modestie et de clairvoyance, un véritable ami ne vous adressera pas tous ces faux compliments- ceci dit je ne vous empêche pas de partager votre repas et de chanter avec qui vous voulez, mais ne vous plaignez pas ensuite d’avoir été berné. Je vous conseille de consulter un psy afin d’avoir une plus juste idée de vous-même. Amicalement.
Jean
E+J
Cher Monsieur Jean de la Fontaine
Je vous écris en tant que Compère Renard au sujet de la moralité de votre fable suite au partage de mets simples avec commère la Cigogne. Nous nous invitons que rarement hélas mais mon côté matois est, je vous le signale dépourvu de fantaisie. Mme Cigogne est une fine bouche et j’obtempère dès qu’il s’agit de pratiquer la collation avec des baguettes. Il ne s’agit, ni pour moi, ni pour elle de mettre les petits plats dans les grands et d’aucune traitrise. J’aime particulièrement la poule au pot et elle est plutôt végétarienne. Il s’agit dans nos invitations que de présenter les choses pour le plaisir des yeux.
Mon cher ami Renard
Sachez que l’instant doit se mettre à la portée de l’invitée. Vous préparez un repas avec ce qui vous convient, ne vous étonnez pas qu’elle vous rende la pareille. Cela vous fait connaître la diversité des goûts et des saveurs. Il ne s’agit pas d’inviter selon ses propres goûts mais de s’ouvrir en toute simplicité à ce qui peut plaire à chacun. De plus si l’on se sent trompé et incompris, il est juste qu’on ait envie de faire de même.
Retenez la leçon, elle vous servira un jour.
E+M
Mon vieux papa
Tu es bien gentil de nous avoir indiqué qu’un trésor se cachait dans le champ et qu’il serait notre héritage ! Mais de quel trésor parlais-tu ? Nous avons beau fouiller, creuser, retourner, tout le lopin de terre…Rien ! Nous pensions vivre tranquilles, à l’abri du besoin, sans trop nous fatiguer…t’es-tu moqué de nous ? Pourtant, là où nous avons œuvré, l’herbe pousse plus belle qu’autrefois, les plantes ont comme une nouvelle jeunesse, et…peut-être que si nous semons quelques graines, le blé sera plus fourni, les épis plus forts, la récolte meilleure. Alors retroussons nos manches et essayons. En attendant la prochaine récolte, bon repos pour toi, tu as assez travaillé dans ta vie. Tes fils
M+E


                                       Le corbeau et le renard.

                                           Cher Maître.

                Comment pouvez vous affirmer que votre espèce déteste le fromage ou toute autre galette alléchante.C’est bien vous que j’ai aperçu devant la célèbre et prestigieuse fromagerie « Sucre d’orge »il y a peu de temps, en train de parlementer avec le directeur. A vous entendre il était question de dividendes, de bénéfices voir de rachat de l’entreprise.La présentation de ses statistiques sous forme de camemberts devait vous convaincre de la bonne santé financière de cette usine.
De plus n’allez pas me faire croire que vous etes insensible à toute flatterie.C’est bien vous que l’on a faire des courbettes à un public enthousiaste, lors de votre dernière représentation à l’opéra de Lisieux.
                       Veuillez agréer, cher Maître l’expression de ma flagornerie la plus distinguée.

                                            La cigale et la fourmi

              Madame Cigale, depensière patentée.

                                     A Monsieur de La Fontaine, moraliste            

 Objet : demande de crédit.

                         
                                   Monsieur.

                          Je me permets d’attirer votre attention sur le fait suivant : je ne suis jamais allée emprunter chez Fourmi.En effet depuis la crise et surtout depuis mon passage en commission de surendettement, je ne formule plus aucune demande à ce genre d’organisme.
Lors de la rencontre avec un conseiller financier qui traitait mon dossier, celui-ci m’a bien expliqué que l’emprunt m’était defavorable.Le taux d’usure pratiqué par Fourmi  allait continuer à affaiblir mon budget et me conduirait à terme a une ruine financière.
Je vous ferais remarquer par ailleurs que depuis quelques années Fourmi est moins prêteuse.
            Je vous prie d’agréer Monsieur le fabuliste l’expression de ma désinvolture corrigée.
           
 AM

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