samedi 14 juin 2014

Atelier d'écriture du 14 juin 2014

Quel objet on met dans sa valise avant chaque voyage en sachant pertinemment qu’on ne s’en servira pas et en le ramenant à chaque fois?
Une grande valise et ce qu'elle évoque et  un petit papier tiré au sort dans une petite valise. Le contenu du message est une contrainte supplémentaire.
Moi, Madame, je ne mets que le strict minimum, tout tient dans mon tout petit cartable d'enfant à roulette, pas de possibilité d'objet superflu tellement c'est petit.
Peut-être au fond de de la trousse de toilettes ? Non je ne vois rien. Dans le fond du sac ? Non.
Dans la toute petite poche intérieure ? Mais oui, il y a un tout petit porte bonheur ! J'avais glissé ce petit sac en toile tissé contenant 2 petites poupées en paille que l'on met sous l'oreiller des enfants pour les aider à dormir.
Moi, madame, je n'ai pas de problèmes de sommeil donc je ne m'en sers jamais, mais peut-être que d'autres pourraient en avoir besoin !!

IL fait nuit. IL ne fait pas nuit noire. IL fait une nuit de pleine lune. IL ne sait pas où il est. IL ne sait pas où il va.
IL ne sait pas qui il est ? IL a oublié? IL ne veut plus le savoir ? IL veut changer de vie ?
IL se réveille ou il rêve ? IL a oublié de descendre du train ou il a oublié de monter dans le train ?
Une valise est à côté de lui. C'est sa valise ou ce n'est pas sa valise ? Dans une nuit de pleine lune toutes les valises noires se ressemblent !!
Il admire la pleine lune, ses yeux finissent par envoyer à ses neurones des indices, des points de repères : une vitre, une inscription « é pericoloso sporgiersi », des trains, des voies ferrées, et sous sa main.... une banquette lit couchette.
Va- t-il reprendre pied dans un monde connu ou préfère t-il profiter de ces instants d'inconnu ?
Pas de bruit autour de lui. Impressionnant ce silence.
Malgré lui, la raison prend le dessus et il se rappelle qu'il allait à Venise en wagon couchette. IL a dû oublier de se réveiller et le voilà dans une gare de triage, mais où ? il n'en sait vraiment rien.
De toute façon il n'avait pas vraiment envie d'y aller à Venise ! C'était une idée de Jeanine et les idées de Jeanine !
Et le voilà qu'il s'imagine être : en Calabre ? Dans les Pouilles ? En terra incognita. IL savoure le plaisir d'être perdu.
Mais peut-être est-il revenu à son point de départ, à la Roche-Migenne ce qui expliquerait qu'il n'y ait aucune habitation à proximité.
Cette pensée agit chez lui comme un somnifère ! Il sombre de nouveau dans le sommeil.
V
Mon petit chapeau, il est trop beau! Je le prends dans ma valise à chaque fois que je pars en vacances. Mais une fois arrivée, je le mets sur la tête, me regarde dans la glace, impossible ! J'essaie un peu plus sur le côté, sur le devant, non mais je suis affreuse ! Je ne sors pas comme ça ! Tant pis, je verrai la prochaine fois, mais je sais qu'un jour je le mettrai, mais quand ?! Peut-être au dernier voyage !!!
J
"Encore une fois, j'avais vu les choses en grand. Tout était là, bien soigneusement rangé dans cette valise que ma tante m'avait offerte. Tout était prévu : j'étais fin paré à partir profiter de tout ce temps libre au soleil. Je trépignais d'impatience à l'idée de me promener dans les forêts, me perdre dans des villages charmants ou à m'allonger sur le sable chaud à profiter de la lecture de mon livre de vacances, sur le clapotis de l’écume.
D'ailleurs, je le pris dans mes mains et touchais sa couverture cartonnée rouge.
Cela faisait trois ans que je l'avais acheté. Depuis ce jour, il faisait parti de tous mes voyages, mais je serai bien incapable de dire de quoi il parle. Je ne l'ai ouvert que deux ou trois fois - dont une où il était simplement tombé sur le sol. J'ai bien tenté de le lire un soir, près de la cheminée du chalet que j'avais loué alors, mais la première phrase me rappelait que j'étais en vacances et que j'étais bien.
C'en était même la première phrase : "Je vais bien".
Je sais donc que je ne le lirais pas mais il sera toujours un de mes compagnons de voyage.
Je le posais au-dessus de toutes mes affaires et refermais ma valise.
Maintenant, le taxi m'attendait déjà. Il était à présent temps de ne pas lire mon livre."
T
Tentatives
J’ai toujours voulu apprendre le chinois. Un jour, il y a longtemps de cela, j’avais acheté dans la librairie de mon quartier le manuel Assimil des idéogrammes en question. Le mandarin facile, en quarante-cinq leçons garanti. J’aurais bien le temps d’y jeter un œil allongée sur mon transat en teck à Tunis. Tu parles. L’année d’après, le petit livre glissé dans la valise d’été, je l’emmenai à Bali. Les hamacs exotiques eurent raison de mes tentatives d’apprentissage. L’année suivante, il partit à Miami. L’ombre des palmiers m’empêcha de lire. Le manuel se racornissait, certaines pages se pliaient, sans même avoir été lues, mises à mal au milieu des bagages. Je pris l’habitude de promener le guide Assimil dans toutes mes destinations de voyages, c'est-à-dire un peu partout dans le monde, sauf, est-il besoin de le préciser, en  Chine, et de le poser à côté de mon estivale chaise longue. Un ami discret, un compagnon silencieux, un étranger apprivoisé, qui devint au fil des étés aussi indispensable à mes bagages que le fil dentaire, le Vogalène ou la crème solaire.

Seul, le véritable voyage est intérieur
A chaque déménagement, je trimballais avec nous cette vieille valise de cuir brun, élimée et croûteuse, chargée d’autocollants indécollables représentant les exotiques destinations de son ancien propriétaire, cet inconnu portugais qui l’avait balancée sans états d’âme sur le trottoir, avec les vulgaires encombrants. Celui-ci n’ignorait sûrement pas que seul le véritable voyage est intérieur.
Je truffais la malle lisboète fatiguée d’anciens numéros de « Ça m’intéresse », dans l’espoir vain, l’illusion auto-entretenue, qu’un jour peut-être, nous nous poserions quelque part suffisamment longtemps. Sans oublier pour autant que seul le véritable voyage est intérieur.
Ce jour-là, nos cartons de déménagement ouverts, leur contenu soigneusement rangé dans notre nouvelle demeure, je m’imaginai enfin sortir les fameuses revues, les montrer à mes enfants, pour leur faire la lecture du soir. Regarde, le vilain monstre du fond des mers, comme il fait peur. Oh, le superbe calamar géant, tu as vu la taille de ses ventouses. Et là, ces flammes de l’Etna, quel enfer. Oh le bel oiseau coloré, trop triste, en voie de disparition dans la jungle amazonienne.
Apprendre et voyager par l’image et la science, grâce à des magazines intelligents, éclectiques, modernes, donnant le goût de la découverte et de la connaissance à mes enfants ? En théorie. Je savais que seul le véritable voyage est intérieur et faisais confiance aux rêveries de mes chers petits.
Les années passèrent. Les destinations s’accumulèrent, se chevauchèrent, se succédèrent. Le soir en question n’arrivait jamais. Déjà, nous remettions tout en carton, nous partions pour une nouvelle contrée, et la valise portugaise suivait, remplie de ses magazines vieillissants. Néanmoins, nous n’étions pas dupes de notre agitation fébrile. Nous savions, lucides globe-trotters, que seul le véritable voyage est intérieur.
Cet automne-là, enfin, nous nous fixèrent, définitivement, je crois savoir, en Normandie, mais que sait-on de l’avenir. Quelques mois plus tard, la maison installée, j’ouvris la malle, en sortis les numéros à peine jaunis, au papier juste un peu sec. Les revues avaient, comme nous, beaucoup voyagé, et appris à leurs dépends que seul le véritable voyage est intérieur.
Mes deux aînés avaient quitté la maison depuis longtemps. Par ailleurs, je dois le reconnaître, ils apprirent entre-temps à lire, et il y a belle lurette que je ne leur faisais plus la lecture dans le lit, le soir. Ils avaient, au Mexique, au Groenland, en Tanzanie, en Nouvelle-Zélande, en Laponie, saisi quels sortes de voyages on peut faire à travers les livres, et compris par eux-mêmes que seul le véritable voyage est intérieur.
J’entrepris alors d’en faire lecture à la petite dernière. Je rentrais dans sa chambre avec un numéro de Ça m’intéresse daté de 1995, quelques années avant sa naissance. Je tendais, victorieuse, l’image pleine double page d’un superbe calamar géant des profondeurs. Regarde, ma chérie… . Celle-ci jeta un œil distrait sur l’image, haussa les épaules, cliqua une ou deux fois sur son ordi. La recherche fut quasi –instantanée. Un calamar au moins deux fois plus gros que mon champion de 1995 creva l’écran. D’immondes crochets garnissaient l’extrémité des ventouses de ce challenger 2014. Tu retardes, maman, me dit ma fille sans acrimonie. Le fond de l’océan avait révélé ses secrets à une adolescente assise à son bureau, bien au chaud dans sa chambre. Et quant à moi, je compris, encore une fois, mais cela n’est jamais assez, que seul le véritable voyage est intérieur.
I
Valise ouverte sur la chaise. Vide. Bien réfléchir. Ne rien oublier. Compter les jours d’absence. Prévoir TOUT. Bon. Je commence par mettre dans le fond les enveloppes bien préparées. Sur chacune  le nom et l’adresse de la personne à qui elle est destinée. Vestige des colonies de vacances. Arrivée à destination : il manque la chemise de nuit ou la brosse à dents … mais pas les enveloppes. Au retour, elles sont toujours là, bien rangées au fond de la valise. Aujourd’hui, je mets toujours des enveloppes dans le fond de ma valise mais j’ai arrêté d’écrire les noms et les adresses dessus. Peut-être suis-je en voie de guérison ?

Rapatriée d’Afrique pour raison sanitaire. Le pied ! L’assurance me fait voyager en première. Ca ne m’était jamais arrivé avant … ça ne m’est jamais arrivé depuis !
Rien à faire. J’attends l’embarquement dans le salon VIP, climatisé. Chouette ! Je ne porte même pas mon bagage à main. J’embarque en dernier. Le personnel de bord est aux petits soins. Ca a quand même des bons côtés le rapatriement sanitaire. Le plateau bouffe est vraiment meilleur qu’en classe éco. Le film me plait bien : le livre de la jungle. Pas d’effort à fournir pour comprendre. Oui c’est vraiment un bon voyage. Et à l’arrivée, je sais qu’une ambulance m’attend. Je n’aurai rien à faire, même pas porter mon bagage à main.
Le personnel de l’aéroport m’a bien récupérée et remise aux bons soins des ambulanciers. Il faut juste récupérer ma valise. Tous les passagers sont agglutinés autour du tapis roulant, comme si cela ferait arriver les bagages plus vite. Le tapis tourne. Vide. Le tapis tourne. Vide. Le tapis tourne toujours. Vide toujours.  Il est 23h. ça commence à remuer. Puis à grogner. Le tapis tourne toujours. Vide toujours. Un agent de la compagnie apparait derrière un comptoir. C’est la ruée. « Où sont nos bagages ? » « Qu’est-ce que c’est que ce service ? » « On va demander des dédommagements ! » Je suis assise dans mon fauteuil roulant, le regard vide, ne pensant qu’à un bon lit. Puis, l’info qui vous réveille : un passager a embarqué une antilope débitée en morceaux (totalement illégal !...) et « ça a coulé sur les autres bagages ; revenez demain pour les récupérer » Cris, recherche du coupable, gémissements. Nous n’étions que 2 ou 3 moudjous (blancs) dans ce vol. Tous les autres sont des centrafricains ou des tchadiens. Ils veulent traiter cette affaire à l’africaine. Après un bon moment le calme revient. Là mes ambulanciers interviennent. Il n’est pas loin d’1h du mat. « Vous comprenez, monsieur, nous transportons une rapatriée sanitaire ; Elle est attendue à l’hôpital dans l’Oise. Pas de possibilité de revenir demain. Il faut sa valise. » Plein de pitié, l’employé met tout en œuvre pour récupérer ma valise. Il prend le numéro donné à mon bagage à Bangui, me demande la description et tout et tout : valise noire, sans roulettes, une étiquette en plastique bleu fournie par Air France avec mon nom, et tout et tout.
2h du mat, l’employé arrive fièrement, le visage épanoui et soulagé, avec ma valise. Je suis au bord du malaise. Les ambulanciers m’embarquent avec ma valise et foncent jusqu’à Compiègne où je suis attendue.
3h du mat : enfin un lit. Je m’écroule.
7h du mat : « B’jour  m’dame Chaveton. Bien dormi ? Y fait beau (ouverture des volets) Vous prenez quoi au p’tit déj ? » J’ai envie de répondre « un bol de sang humain » tellement mes envies de meurtre sont grandes. La meilleure chose à faire : une bonne douche fraiche, à défaut une grande toilette à l’eau froide. Heureusement que j’ai récupéré ma valise. Où est-elle ? Ha ! Je l’ai ! Vite un savon ou un gel douche, la première chose que je trouverai.
STUPEUR. SIDERATION.VERTIGE. ABSENCE…
Sur le dessus de la valise, un magnifique boubou multicolore ; en dessous le mouchoir de tête qui va avec ; et puis les chaussures en plastique avec des fleurs sur le dessus. Et puis du beurre de karité pur, et puis du fil à cheveux. Et puis, et puis, et puis.
Je m’écroule dans des sanglots de tragédienne. Je finis par regarder l’étiquette en plastique bleue d’Air France avec le nom dessus : Octavie Kekpou née Mbéti N’Dzé.
Je n’ai pas récupéré la bonne valise.
L
Silence, dans ce grenier de désert
la valise gît entourée de quelques araignées
bien implantées depuis des lustres
cette valise, je ne la rouvrirai pas
mais c'est en elle et avec elle
que s'empilent les souvenirs de vacances
-bronzage intempestif au pied des palmiers
avec les doigts de pied en éventail
comme cinq doigts de la main,
entre lesquels j'entraperçois les paquebots
dressé au loin, ainsi que les planches à voile
voler sur les vagues irisées d'écume
à qui je dédie ces quelques mots à titre posthume
car celles-ci viennent, mais ne reviendront pas
comme les serments amoureux tracés sur le sable
et que le vent emporte au loin, je ne sais où
dans la blancheur océane des matins d'été
où le silence prend la place du silice
là, s'y glissent les cormorans,
avec leurs cris d'orfraie,
qui esquissent des cercles concentriques
vers les rochers où ils atterrissent
comme des avions aux réacteurs usés par le voyage
aux roues qui crissent sur des pistes
aux couleurs de la réglisse où s'évanouissent
mes souvenirs océaniques.
M
Voyage dans le pays des Chiburoxy, matériel d'urgence au cas où l'on rencontre la malédiction de la table basse ; choc rare, mais tibia saigneur. A prévoir. Retour. Secouer valise. Une compresse stérile oculaire s'envole. C'était pour qui ? Pour le nombril du grand chef au cas où.
Oui, telle que vous me voyez je suis. Grosse et solide la bête. J'ai beaucoup voyagé. Intrépide et obtuse elle n'en porte pas trace. Physiquement rebutante et peu coopérative par nature, elle supportait tout. Solide, mastoque, je suis sans fond. Accueillante je retiens tout, on dit que je ressemble au jardinier. Il vaut mieux me charger que me remplir, surtout le samedi. Tu peux encore mettre ça ? Oui. A part le chien et l'armoire à glace, je peux tout absorber. J'ai de la contenance. Ceux qui me brouette la perde, la contenance. Où que j'aille je suis interdite de filet, et ne fréquente que les soutes, les bas, les fonds, les bas-fonds. Toujours la première mais pas fière. D'ailleurs on me traite souvent de grosse vache. A grands chocs, la pluie, flac, boum, toc. Sans s’avachir ; parfois une consoeur que j préfère avec valoches pleine d'angles ou les sacs à dos les pires avec parfois une fourchette mal calées, vicieuses. Oui, j'ai beaucoup voyagé et je rêve au fond du grenier. Ah ! Les voyages « Allez-y vous n’en reviendrez pas »
B
Moteur de recherche covoiturage inscription voyage en vue avec Amhad Yannick Pauline bagage minimaliste Savoir ne prendre que l’indispensable ce qui n’est souvent pas utilisé allez savoir pourquoi alors qu’on peut en faire d’excellents beignets ce sont les fanes de carottes mais les carottes avec fanes ne constituent pas forcément la base du contenu d’une valise dite «  classique »
Arrivée à 17h48 en gare de B. un vendredi 13 novembre, chargée d’une énorme valise noire en carton bouilli avec revêtement imitation cuir. La sagesse du père qui avait entouré la dite valise d’une ancienne ceinture de cuir encore solide mais qu’il n’utiliserait plus rapport à sa retraite. L’angoisse de la valise qui s’ouvre d’un coup dans la cohue et qui laisse entrevoir au regard de tous son linge, son intimité, proche de la peur de se retrouver nu au milieu de la foule. Rendez-vous pris au bar de la poste pluie fine, trottoir glissant, de la gare au bar, il y a une trotte. Les gens sont pressés, ils rentrent chez eux, parapluies, gabardines. Le bar est minuscule, des tables, des chaises le long du mur de droite, un énorme chat qui dort sur le radiateur, la patronne, toute petite bonne femme, coiffée année 40, robe à fleurs, gilet de laine, lèvres maquillées à la geisha, poudre de riz. Quatre clients jouent aux cartes en buvant. Je m’installe et commande un café. Nous avons rendez-vous à 18h30. Mon imperméable est tout humide, mes chaussures trempées. Dehors, il fait nuit. Les clients s’en vont, saluent la patronne. Il est 19h15. Pourquoi ne vient-il pas ? Nous étions si contents de ces retrouvailles. 19h30, la patronne essaie d’engager la conversation tout en caressant son minet qui ronronne. Où vais-je passer la nuit ? Le bar va fermer, quand la patronne me suggère d’aller au café de la poste, juste de l’autre côté de la place. A deux pas, son regard scrute la nuit, quand j’apparais ses yeux s’illuminent. Qu’est-il arrivé ?? As-tu raté ton train ?? Ouf enfin tu es là ! Bar ou café il faut choisir…
G
1 –L’objet dont je ne me servirai pas
                L’album de mots fléchés, croisés, embrouillés et toutes grilles…
                Il est là ! Ah, tant mieux ! je l’emporte toujours, au cas où il y ait un creux…
                Je sais que je lirai les revues qui me tomberont sous la main chez ma sœur
et que le temps sera bien occupé mais… il est là… çà rassure.
2 – La valise…
-          Ma valise… Je traîne ma valise et encore… maintenant il y a des roulettes, plus besoin de la porter de se casser le dos…
                        Et puis, j’aime pas « faire » ma valise, mais j’aime bien les voyages !
-          Ah ! enfin… elle m’a descendue de dessus le placard ! Il était temps, je suis pleine de poussière…
Je vais pouvoir m’aérer, respirer, changer d’air !
-          Bon lors, ne rien oublier….  Qu’est-ce que j’emporte ?     J’étale sur le lit….
Ce qu’il faut pour la nuit, la toilette, et pour les jours où il fait beau, et les jours où il pleut (on ne sait jamais)    
Ne rien oublier…    Ah oui !  la petite trousse à couture, simple précaution…
et les chaussures,  qu’est-ce que çà tient comme place !
-          Oh là là ! Je suis pleine comme un œuf ! Elle ne va jamais pouvoir me fermer, même avec le soufflet !
Qu’est-ce qu’elle ajoute encore ?   Un livre pour le soir, des revues, l’album de mots fléchés….
Ouf ! je ne peux plus respirer, mon soufflet est tendu….
Et en plus l’appareil photos et tout ce qui va avec !                Aïe, aïe, aïe !
-          Bon, çà y est !  je crois n’avoir rien oublié…. Demain, départ à six heures, la route sera longue.
Ah oui ! ma brosse à dents, elle a failli rester là…. Encore une petite place ?
               M
                                       Voyage voyage !
           Produits de beauté ! Cela me laisse toujours songeuse lorsque je feuillette les incontournables magazines féminins .Elles sont si belles l’été les stars de la plage, version papier glacé.Bronzées, manucurées, épilées et j’en passe.
Alors il n’y a pas de raison que je n’y arrive pas moi aussi.C’est décidé je dévalise le stand de produits solaires chez Pepora.Je commence avec un lait contenant un accélérateur de bronzage défiant sûrement la couche d’ozone en partie trouée.Suit une lotion réparatrice aux aminosides polysaturés qui m’assurera une peau zéro défaut.Pour parfaire le tout une huile de monoï à appliquer après la douche et qui me donnera une allure de vahiné.
Oui mais voila moi en vacances je n’aime que le naturel.On a beau me dire que c’est un concept qui ne s’applique qu’aux végétaux, après une journée de plage une petite douche me suffit.D’année en année je remise tout mon arsenal de beauté intact, directement de la valise aux tiroirs de la salle de bains.Etje finis souvent par tout jeter, ayant dépassé la date de péremption.
                                           Un voyage à faire, ou que l’on imagine faire.
                   Je n’aime pas voyager loin car il faut ménager sa monture.Alors quand une idée d’évasion me titille je sors ma pile de catalogues de voyage et ma carte planétaire.A moi les grands espaces ! Les fjords glacés de Norvège me tendent les bras, les steppes désertiques d’ouzbekistan et les hauts plateaux du Pérou semblent m’attendre.Je suis émerveillée par la luminosité de ces vastes étendues.C’est bien connu c’est toujours mieux chez les autres.
J’irai bien faire un petit tour sur la planète Mars.Je sais il y fait froid,noir ,le lieu semble aride et hostile.Mais la perspective de rencontrer quelques Aliens me réjouit à l’avance.Enfin un peuple à découvrir.Voila ce que je veux être :Non pas une banale vacancière mais une pionnière qui plantera son drapeau de conquérante dans un monde inconnu.Un petit bruit de saut, la table ou je suis installée vibre légérement.Ma petite Minouchette, me renifle et me fixe intensément l’air inquiet.Mais non ma Minette n’aie pas peur Maman ne va pas partir en t’abandonnant.Je ne suis pas encore devenue une extra terrestre.
AM

Magique. Le tissu glisse lentement et laisse apparaître une valise noire et une petite valisette rouge à pois blancs.
Ah ! Une invitation au voyage. Partir encore et toujours. Valise/Avion/ Afrique. C’est toujours là : le même scénario. Valise/Avion/Afrique.
Le décollage est imminent. Les images, les souvenirs fusent. Il fait déjà très chaud. Sensation de vie et de liberté là-haut dans les nuages.
Ah oui ! Tout ce kérosène largué dans le ciel pour quelques semaines d’évasion. Là, ça calme un peu. Quelques minutes de culpabilité vite envolées.
Et c’est à nouveau le plongeon dans cette destination lointaine qui sans cesse surgit du plus profond des entrailles. L’odeur de la poussière, la chaleur intense, la lumière, le rouge de la terre, les chants, la musique ont envahi tous les sens. Perte de contrôle, lâcher prise et l’avion décolle.
Cinq heures de vol. Cinq heures de bus : arrivée à destination. Enfin chez moi. La course après le temps s’est arrêtée : le temps de vivre prend toute son ampleur. Quatre semaines pour rechercher, choisir les cartes postales à envoyer là-bas en France. Prendre le temps de les écrire et surtout de les envoyer. Elles sont toutes plus jolies les unes que les autres.
Le moment du retour : les valises sont prêts, remplies de toutes les beautés trouvées pendant le séjour. Les cartes postales ont bien calées à plat entre quelques pagnes. Aucune n’a été écrite, aucune envoyée. Elles voyageront avec moi. Un jour elles seront offertes, le moment venu.
N

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