L'avantage de venir se laisser surprendre par elle quand on vient de la rive d'en face, c'est qu'on a l'embarras du choix quant au bac à prendre pour la traversée de la Seine : ils sont nombreux, avec des passages très fréquents, c'est à peine si on a le temps d'embarquer que l'on est déjà en face.
La Révolution l'a prise, sans vergogne, pour bâtir des habitations ; trente années à se faire démanteler les pierres, il y a de cela à peu près deux siècles, et encore de nos jours des pans entiers et ses tours se dressent à quarante-six mètres de haut.
La situation était fort critique, puisque ce magnifique édifice à voir et à revoir est aujourd'hui habillé d'échafaudages salvateurs.
Alors, en attendant de pouvoir s'en régaler sur le terrain, il y a ce livre de photographies, sobrement intitulé JUMIEGES, qui vient de nous arriver et nous fait sentir que cette abbaye est non seulement une très belle ruine, mais bien aussi un lieu où l'on se pose.
Les fragments photographiques et littéraires que nous offre le photographe Olivier VERLEY en restituent fidèlement l'atmosphère.
Dans son parcours des saisons nourri de lumières et de brumes,
ce livre nous prend aux bords de la Seine et nous fait visiter la campagne enveloppant la ruine.
Zoomant sur cette perle de l'art roman normand, les prises de vue en noir et blanc se rapprochent des tours, nous font lever les yeux au ciel pour mieux plonger sur les ruines de l'ancien cloître.
Sous tous les angles et dans les moindres détails, la fascination de l'auteur pour la beauté du monument est palpable.
Ce très beau recueil est accompagné d'une préface sur l'approche subjective de la photographie des monuments et de la chronologie de l'histoire sanglante de l'abbaye de Jumièges.
Bien sûr la légende des Enervés de Jumièges participe grandement au mystère romantique : vers 600, des frères - jumeaux, donc Jumièges ?- avides de pouvoir, profitent de l'absence du roi, leur père, pour essayer de prendre les rênes du royaume. Leur trahison les conduit, sur ordre de leur propre mère Bathilde, à être condamnés au supplice de l'énervation (section des nerfs des mollets). Déposés sur une embarcation poussée à la dérive sur la Seine, ils finiront par échouer, exsangues et mourants, sur cette boucle du fleuve où l'abbaye fut fondée...
La légende et le fameux tableau d'Evariste Vital Luminais (musée des beaux-arts de Rouen) ont fait couler beaucoup d'encre
Et si vous ne connaissez pas le poème "décadent" de cette même légende, n'hésitez pas à le lire dans le recueil des Déliquescences d'Adoré Floupette
Clichés reproduits avec l'aimable autorisation des éditions Point de vues.
La situation était fort critique, puisque ce magnifique édifice à voir et à revoir est aujourd'hui habillé d'échafaudages salvateurs.
Alors, en attendant de pouvoir s'en régaler sur le terrain, il y a ce livre de photographies, sobrement intitulé JUMIEGES, qui vient de nous arriver et nous fait sentir que cette abbaye est non seulement une très belle ruine, mais bien aussi un lieu où l'on se pose.
Les fragments photographiques et littéraires que nous offre le photographe Olivier VERLEY en restituent fidèlement l'atmosphère.
Dans son parcours des saisons nourri de lumières et de brumes,
ce livre nous prend aux bords de la Seine et nous fait visiter la campagne enveloppant la ruine.
Zoomant sur cette perle de l'art roman normand, les prises de vue en noir et blanc se rapprochent des tours, nous font lever les yeux au ciel pour mieux plonger sur les ruines de l'ancien cloître.
Sous tous les angles et dans les moindres détails, la fascination de l'auteur pour la beauté du monument est palpable.
Ce très beau recueil est accompagné d'une préface sur l'approche subjective de la photographie des monuments et de la chronologie de l'histoire sanglante de l'abbaye de Jumièges.
Bien sûr la légende des Enervés de Jumièges participe grandement au mystère romantique : vers 600, des frères - jumeaux, donc Jumièges ?- avides de pouvoir, profitent de l'absence du roi, leur père, pour essayer de prendre les rênes du royaume. Leur trahison les conduit, sur ordre de leur propre mère Bathilde, à être condamnés au supplice de l'énervation (section des nerfs des mollets). Déposés sur une embarcation poussée à la dérive sur la Seine, ils finiront par échouer, exsangues et mourants, sur cette boucle du fleuve où l'abbaye fut fondée...
La légende et le fameux tableau d'Evariste Vital Luminais (musée des beaux-arts de Rouen) ont fait couler beaucoup d'encre
Et si vous ne connaissez pas le poème "décadent" de cette même légende, n'hésitez pas à le lire dans le recueil des Déliquescences d'Adoré Floupette
Clichés reproduits avec l'aimable autorisation des éditions Point de vues.
1 commentaire:
Bonjour,
j'ai apprécié votre billet, et l'ai trouvé fort bien ficelé.
Je n'en ai pas terminé avec Jumièges, il y a tant à dire, sur les êtres qui y passèrent, et aussi des souterrains...
Si vous passez par Auvers, où j'ai mon atelier, je vous recevrai volontiers.
Olivier Verley
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