vendredi 11 septembre 2009

La sixième heure

S'il y a un détail savoureux des vacances qui vole en éclats dès notre retour c'est bien la pratique de la sieste, du latin sexta, sixième heure d'une journée divisée en douze chez les Romains, la situant ainsi à la mi-journée.

Cette idée de parler de la "sixième heure", ça fait longtemps qu'elle m'a effleurée : d'innocentes remarques récurrentes lancées à la cantonade dans les couloirs de la médiathèque, et puis des lectures croisées ces derniers jours balayent mes dernières hésitations, alors je me lance...


Dans la rubrique "Opinions" de la revue Pour la science du mois d'août, tout nous est dit dans le titre : La sieste est-elle nécessaire ?
Fausse question, puisque la suite nous suggère que si le besoin s'en fait ressentir, il faut faire une courte sieste ! A ceux qui nous ménagent, pardon ! qui nous managent, sachez que courte sieste après déjeuner est synonyme de performances accrues, vigilance et bonne humeur, et en aucun cas de nonchalance, ni même de paresse !!!

A la lecture de cet article, forcément passionnant, je consulte Pressens, un accès numérique à plus de 150 titres de la presse française (quotidienne, régionale, magazines spécialisés et grand public) ; et cet outil épatant, situé dans l'espace adultes, me propose un choix incroyable d'articles évoquant la sieste ; que ce soit en Ukraine ou en Chine, sachez que l'on fait la sieste sur son lieu de travail (cliquer sur l'image de gauche). A bon manager, ...



Mais c'est surtout la découverte d'un essai de petit format - j'ai envie d'écrire d'un format intime -, à la couverture graphique spécifique des éditions Zulma, L'Art de la sieste de Thierry Paquot, "philosophe de l'urbain"(je n'invente rien) qui accroît mon plaisir à aborder ce sujet :


" Laissez-vous aller, allongez-vous, ne résistez pas à l'appel de la sieste, à ce plongeon voluptueux dans le sommeil diurne ! Dormez, rêvez, rompez les amarres avec la rive du quotidien chronométré ! Décidez de votre temps, siestez ! " Ce n'est pas un ordre, mais un conseil pour résister à la dictature du temps contraint, pour disposer enfin, selon ses désirs, de ce bien si précieux : le temps.

L'auteur se poserait volontiers comme siestiste, et en tant que tel s'adresse aux siesteurs et aux siesteuses, nous encourage à siester, et pourquoi pas à nous ensiester : tant de néologismes, c'est que le sujet est d'importance et qu'il trace son chemin.
Voici un formidable plaidoyer pour la sieste, une somme de réflexions drôles et érudites sur notre préhension du temps et de l'espace urbain, des pensées pétillantes des couleurs de tableaux fameux illustrant la beauté du repos bienfaisant : c'est tout cela qu'on découvre en lisant quelques dizaines de pages seulement.
Alors, sujet littéraire réjouissant ou futur constituant de notre temps de travail ? Dans les deux cas, L'Art de la sieste est une véritable bible du bien-être !

(Vrai de vrai : au moment où j'entame ces dernières lignes, je reçois une invitation à une sieste sur la plage : irrésistible, j'y cours !)



Aucun commentaire: