"-Mes parents viennent de m'appeler. Je leur avais laissé Féfé pour le week-end. Je leur avais dit de l'attacher!..Il cavale après les camions, toujours!..
-Il est mort?
-Même pas! Faut que je l'achève. J'en ai pas le courage. Je t'ai vu monter dans ta voiture, j'ai pensé que toi... -Que moi quoi ?
-Ben que tu saurais!..Me laisse pas faire çà tout seul. Roland fuit de partout, des yeux, du nez, des cheveux. C'est le dernier des cons des viandards du week-end qui brûle des cartouches sur tout ce qui bouge ou qui ne bouge pas (c'est à lui qu'on doit le panneau :"Attention : enfants" criblé de plomb à l'entrée du village) et qui pleure à présent sur son Féfé à moitié laminé par un camion.C'est un homme qui, la tête sur le billot, jurerait qu'il aime les bêtes. Les siennes. "
Le dernier roman grinçant de Pascal Garnier, L'A26, est parcouru par quelques cadavres dont les assassins sont déjà morts eux-mêmes au fond de leur âme. Il y a surtout Bernard, employé à la Sncf, qui se débat avec son cancer et qui a veillé toute sa vie sur sa sœur Yolande, tondue à la Libération et complètement recluse depuis.
Dans une écriture concise, l'auteur pointe certains paradoxes humains de façon saisissante et nous emmène à travers la nuit intérieure de ses protagonistes. Une écriture qui dit la dissimulation, la fuite, la disparition, la simple parole des gestes dans un silence habité par des cris qui ne peuvent sortir et que pourtant il m'a semblé entendre.
-Il est mort?
-Même pas! Faut que je l'achève. J'en ai pas le courage. Je t'ai vu monter dans ta voiture, j'ai pensé que toi... -Que moi quoi ?
-Ben que tu saurais!..Me laisse pas faire çà tout seul. Roland fuit de partout, des yeux, du nez, des cheveux. C'est le dernier des cons des viandards du week-end qui brûle des cartouches sur tout ce qui bouge ou qui ne bouge pas (c'est à lui qu'on doit le panneau :"Attention : enfants" criblé de plomb à l'entrée du village) et qui pleure à présent sur son Féfé à moitié laminé par un camion.C'est un homme qui, la tête sur le billot, jurerait qu'il aime les bêtes. Les siennes. "
Le dernier roman grinçant de Pascal Garnier, L'A26, est parcouru par quelques cadavres dont les assassins sont déjà morts eux-mêmes au fond de leur âme. Il y a surtout Bernard, employé à la Sncf, qui se débat avec son cancer et qui a veillé toute sa vie sur sa sœur Yolande, tondue à la Libération et complètement recluse depuis.
Dans une écriture concise, l'auteur pointe certains paradoxes humains de façon saisissante et nous emmène à travers la nuit intérieure de ses protagonistes. Une écriture qui dit la dissimulation, la fuite, la disparition, la simple parole des gestes dans un silence habité par des cris qui ne peuvent sortir et que pourtant il m'a semblé entendre.
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