Peut-être connaissez-vous la bachata, cette musique populaire venue de la République dominicaine ?
Un avatar modernisé et dansant, porté par le groupe Aventura exilé du Bronx, est venu titiller nos oreilles européennes pendant l’été 2004.
Mais connaissez-vous la bachata roja? (Bachata rouge?)
La bachata roja est l’ancêtre acoustique de cette chanson-romance populaire, portée par le petit peuple de la République dominicaine, qui je vous rappelle, est l’autre moitié d’Hispaniola, la grande île qui héberge aussi Haïti .
Un certain mélange des sonorités environnantes venues du Mexique, de Cuba, bref des Caraïbes et de plus loin encore, de l’Afrique.
Un peu comme le blues...
Plusieurs guitares, une ligne de basse et des percussions locales souvent bricolées maison soutenant la voix d’un chanteur, très peu de chanteuses, hélas.
Cette musique se jouait dans les campagnes profondes et y resta longtemps confinée sans droit de cité. On pouvait l’entendre dans de peu fréquentables endroits où l’on venait pour boire, draguer, danser éventuellement et surtout boire.
Un peu comme le blues...
Malgré un couvercle mis sur ce genre musical mis jusqu’en 60, on l’a retrouvé dans les bagages des "exilés ruraux" venus chercher de quoi survivre à la capitale et surtout on l'a entendu plus souvent après la mort du général-dictateur local, Rafael Trujillo.
De là datent les premiers succès de la bachata et de ses premiers maîtres et le début de bien des évolutions.
Mais de quoi parle donc une chanson de bachata roja ?
De l'amour bien sûr, et de la difficulté de vivre en général, parfois des soirs d'ivresse mais surtout de la solitude de l'homme dont le cœur soupire en vain ou encore du fardeau que l'amour de sa belle lui impose... Attention la belle en question n'est pas toujours des plus recommandables et les paroles osent le double sens "sensuel".
Un peu comme le blues...
Je vous recommande une compilation incontournable, sortie sur le label "roots" Rough Trade, pour découvrir la bachata roja, la vraie, avec Rafael Encarnacion, Leonardo Paniagua ou le coquin Blas Duran.
"Bachata roja : bachata acoustique de la période des cabarets"
Mais si d'aventure, leurs roucoulades ne vous émeuvent pas, sachez que le dernier album de Nitin Sawnhey "London undersound" n'a rien de commun avec la bachata et vous entraînera dans un autre monde électro-londono-multiculturel, celui de cet artiste hors-pair et vous savez quoi, depuis le 11 septembre, il a souvent le blues...
2 commentaires:
Isa,
j'ecoute Nitin Sawhney... ça relaxe pas mal, avec un jour de repos, un p'tit café, une jolie vue sur la rade...
Et comme je ne suis pas avare de trouvailles non plus, est-ce que tu connais Buck 65 ??? oui, évidemment. Un copain de classe de CR Avery (c'est devenu une obsession !)
Je te recommande les deux albums "Square" et "Talkin' Honky Blues" (ah, tu vois, y'a un rapport : le blues...)
Bisous,
Stéf.
Bonjour Isa. Un billet intéressant qui donne envie de découvrir cette musique. Nicolas
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