vendredi 17 avril 2009

Et un bon livre, un !

Ah ! ça faisait longtemps que je ne m'étais pas penchée sur le blog... me revoilà, furtivement.

Je reprends du service pour vous parler d'un livre que je viens de lire, conseillée par une des membres de mon nouveau comité de lecture (le 1er mercredi de chaque mois, à 19h00, à... Landivisiau... oui, soit 350 kilomètres... mais l'accueil est chaleureux !!!) ; digression, digression...
On se recentre ; un livre donc, conseillé par une lectrice qui tient un blog assez couru : Sylire.

Il s'agît du dernier texte de Agnès Desarthe, Le Remplaçant, aux éditions de L'Olivier.
Texte très court, une centaine de pages à peine, dans lequel elle raconte l'histoire de son grand-père de "remplacement". Histoire autobiographique qui éclaire un peu mieux la prose de l'auteure.
Ce grand-père de "remplacement" est le second mari de sa grand-mère maternelle ; le premier mari étant mort dans un camp d'extermination.
Ce grand-père qui occupe tout l'espace du récit a pourtant le bon goût de n'être ni aussi beau, ni aussi intelligent, fin et sensible que le premier, le mort.
Ce grand-père est aussi un conteur hors-pair ; qui suspend les enfants à ses récits.
Ce grand-père, enfin, de remplacement peut-être, mais finalement le seul qu'Agnès ait connu, est un être de chaleur, de partage, d'amour pour cette petite fille un peu spéciale que fut l'écrivaine.

La construction du livre est très particulière ; en cours de récit une seconde figure de "remplaçant" apparaît. Il s'agît de Janus Korzack, pédagogue polonais, ardent défenseur des droits des enfants ; c'est lui qui recréera une illusion d'école au sein du ghetto de Varsovie, lui à qui l'on a offert la chance de quitter le ghetto, se s'en "sortir" et qui a choisi de rester auprès des enfants, "ses" enfants, ceux qui n'avaient plus personne d'autre.
Cet homme, Janus Korzack, aurait dû être le cœur du récit, c'est Agnès Desarthe qui le dit dans son livre ; mais voilà, le grand-père a pris toute la place ; voulant écrire sur un homme qu'elle admire, Agnès Desarthe se retrouve, malgré elle pratiquement, à écrire sur celui qui l'a constituée.

Ce court texte m'a bouleversée. Il dit très simplement l'indicible. Pas de grandes réflexions, pas de grandes explications ; elles échouent la plupart du temps à rendre compréhensible ce qui ne le sera jamais.
Quelques mots simples, presque des mots d'enfant, et l'émotion qui affleure.

1 commentaire:

sylire a dit…

Merci de ce lien vers mon blog, Stéphanie ! Je découvre ainsi que toi aussi tu rédiges des billets sur tes lectures :-)
A très bientôt.