Martine Sonnet a écrit « Atelier 62 » et j’ai vraiment aimé.
Un texte sur « le père », qui va à la capitale parce que dans les années 50, le rural ne nourrissait pas son homme et encore moins la famille.
Adieu pommier, herbe qu’on entend pousser, hygrométrie ambiante quasi tropicale, adieu Normandie.
Bonjour la régie Renault, Billancourt.
Drôle de changement, des verts pâturages aux forges de Renault, quasi une descente aux enfers.
Mais le père ne se plaint pas, il va travailler, c’est un costaud.
Il parle si peu que Martine Sonnet, pour aller à la rencontre de sa vie passée à l’Atelier 62, va faire son travail d’historienne et rechercher des voix qui vont lui raconter l’usine Renault. Celle dont on nous parlait en 1960. Et à cette époque là, les usines de voitures, c’était vraiment la modernité. Dans le fin fond de l’Orne, il n’y en avait pas tant des voitures qui circulaient sur les routes.
Mais aussi celle de l’envers du décor, celle de l’Atelier 62. Atelier qu’on quittait plus pour le cimetière que pour la retraite.
Merci Martine, de raconter ces moments d’enfance qui sont si proches des nôtres et surtout de donner à entendre la voix de toute cette humanité de « taiseux ».
Ghislaine.
Je l'ai vraiment aimé moi aussi.
Pour cet homme, Amand Sonnet, ce père, habillé de son bleu de travail rapiécé ; pour sa pudeur, son incapacité à dire, à raconter, son quotidien à Billancourt.
Pour sa fille, Martine, qui part à la recherche des voix de son enfance, et qui les trouve.
Et surtout pour ce qu'elle en fait : récit intime et mémoire collective, en mêlant ces deux aspects, elle sauve de l'oubli son père mais aussi toute une génération d'hommes sacrifiée au nom de la modernité industrielle de l'après-guerre.
Ce livre, Atelier 62, est une réhabilitation de ces hommes, quantités négligeables au regard du progrès ; et aussi un acte d'amour envers ce père qu'elle connaissait si peu.
Stéphanie.
A lire sur Remue.net :
http://remue.net/spip.php?article1477
http://remue.net/spip.php?article2228
1 commentaire:
Merci Ghislaine (que je connais) et Stéphanie (que je ne connais pas) de votre lecture et de l'écho que vous lui donnez. Bonne surprise en passant sur ce blog comme je le fais de temps en temps depuis sa découverte au stage de décembre dernier. Je suis très heureuse de la bonne réception de mon livre un peu inclassable. Je serai au prochain salon du livre de Caen : peut-être qu'on s'y verra ?
Amitiés, Martine
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