Le centenaire du mouvement fauviste est une belle occasion de (re)découvrir Emile Othon Friesz (1879-1949) qui s’expose chez lui, au Havre, au musée des Beaux-Arts jusqu’au 27 janvier 2008 ; il est encore temps d’aller jeter un œil sur ses huiles, gouaches, gravures sur bois, céramiques.
L’exposition emprunte un chemin chronologique classique le long de la vie de cette figure méconnue de la peinture moderne du XXe siècle.
Cela commence par des ponts parisiens : quais de Javel, canal Saint-Martin, pont de Grenelle, Pont-Neuf, puis les ponts d'Anvers, le tout dans des bleus vifs, des bleus nuit, des mauves, à la Dufy.
1906, c'est l'automne à Honfleur et sa Côte de Grâce (ci-dessus) avec une explosion de jaunes et d'oranges, tout ça flamboie avant de plonger dans le véronèse du port(encore) de Honfleur...
Une virée sur la côte méditerranéenne lui inspire des vues psychédéliques de calanques éclatantes de teintes violentes et violettes, des rondeurs de nus, volutes de nuages, boucles de troncs d'eucalyptus (à droite Les Baigneuses) ; ensuite cette palette safranée disparaîtra, en même temps que la maturité de l'artiste s'installe, et laissera place à une nature perçue comme inquiétante, dans les roses et les violines, le vert olive.
Friesz entamera sa descente aux teintes froides dans le Jura (des patineurs prisonniers des cercles sur la surface gelée d'un lac, un chemin creux accidenté bordé d'arbres noirs oppressants), au pied des falaises d'Etretat baignées de gris et de bleu : le soleil n'entrera plus dans les créations du peintre.
La fascinante utilisation de la couleur et de l'arabesque chez Emile Othon Friesz conclura sa révolution dans une dernière vue portuaire, Le Vieux-Bassin de Honfleur envasé (1945).
Sur cette manifestation, la page http://www.lemondedesarts.com/ExposRegions16.htm est très complète.
Le catalogue de l'exposition sera bientôt sur nos rayons.
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