1)
Petite impression du matin
Lentement, tout doucement,
Avec Marie,
Le lever, le petit déjeuner, le
café, se sont étirés,
Plein de mots, d'idées, de
ressentis échangés
L’élastique du temps, tranquillement,
s'est bandé, rempli d'une belle amitié
Mais l'élastique du temps m'a
cernée
Me propulsant
Dans les rues
De la ville
À toute allure
Jusqu’ici
Pour d'autres mots, d'autres
idées, d'autres ressentis partagés.
Hélène
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6h30, réveil ! Il ne
sonna pas, c’est la minuterie intérieure qui fonctionne… Je raccroche avec
l’occupation de la veille, une entre autres ! Finir de taper le thème
astrologique de ma sœur. Je voudrais bien dormir encore un peu… mais cela me
poursuit. Alors, debout, j’ouvre l’ordinateur et au boulot ! tant pis, je
ferais une sieste cet après-midi.
Michèle
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Mon impression ce matin, c’est le
courage de sortir de mon nid douillet, à l’abri et bien au chaud, pour
affronter une nouvelle journée avec un temps humide et nuageux. Bref, je monte
dans ma voiture pour rejoindre la médiathèque pour vivre cet instant présent
qui est tout simplement « le bonheur d’écriture ».
Cathy
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Humidité, grisaille. Chez moi, en
bas, tout en bas, c'est soleil, froid, tramontane, ciel bleu, et petit café du
samedi sous les platanes ... Allez,
j'arrête.
Linda
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Le chant des oiseaux, la lumière
bleutée qui passe au rose tout doux, debout ! Quel jour déjà ? Quel
programme ? Laly le chien vient chercher son câlin. Mes doigts glissent
sur son poil, massent ses épaules, son dos. Une léchouille vient me remercier.
Debout, allez, les deux pieds au sol !
Dominique
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En retard comme le lapin d’Alice.
Je suis en retard, en retard comme Macron, il parait qu’il est toujours en
retard. Etre avec sa montre au poignet et non à gousset et courir. Etre encore
un pied dans le brouillard du sommeil, ne pas se connecter tout de suite. Se
prévoir un circuit jusqu’au parking et soudain la fulgurance « Fête
foraine ». Devoir refaire son plan de route, en retard. En retard.
Ghislaine
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Se réveiller le sourire aux
lèvres
Réfléchir au jour qu’il est
Des choses à faire
Et soudain, se rappeler qu’il y a
l’atelier d’écriture
Alors, il faut faire vite. 1
banane, 1 jus d’orange, 1 café
Et entre temps, écouter les
infos, sauter dans des vêtements
Et laisser divaguer ses pensées.
J’ai toujours le sourire aux
lèvres et le café sera à emporter
Car avec ce timing serré, il
n’était pas question de laisser son esprit
S’égarer à cette jolie soirée.
Je serais en retard mais j’ai le
sourire !
Déborah
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J’ai déambulé ce matin comme un
voyageur dans sa bulle de brouillard réservé à tout normand qui se respecte.
J’ai vu dans son carré d’herbe, une vache brouter l’herbe sur ce col presque
imberbe, comme moi, depuis que je me suis rasé. Ensuite, j’ai rasé les murs de
ma tanière pour atteindre l’assiette du chat qui n’est pas encore un ascète.
Michel
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Dans le potage. Une
nébuleuse enserre ma tête, mon nez, mes oreilles. J’ai l’impression d’avoir les
yeux au niveau des joues. Mes pieds restent collés au sol. J’ai perdu au moins
10 cm de hauteur. Même mon chat me regarde comme une étrangère. Et part se
cacher quand je l’appelle. Faut dire. Quelle voix ! Vive l’hiver et ses
miasmes.
Léonie
2)
Danse muette
Elle danse seule, sans retenue,
cassant les membres comme un métronome. Elle use ses baskets comme un marcheur,
marchant sans fin du crépuscule jusqu’au bout de la nuit.
Michel
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La rue, marcher dans la rue, être
pressé ou bien flâner. Etre nombreux, aller vers, parfois courir, être chargé
de cabas ou élégant. Multitude chamarrée et soudain le mouvement cesse. Un
cercle se forme. Arrêt dans la cité. STOP. Que se passe-t-il ? Au centre
un corps s’agite, sourire aux lèvres, masculin féminine, des gestes pour
raconter une histoire ou juste pour être, gracile et saccadé, des bras qui
ondulent et s’arrêtent net, des doigts qui désignent : toi, moi. Des mains
qui battent contre un torse. Un cœur, la vie, l’amour. Une vivacité extrême,
une interpellation, une danse. Pas de mot. Le corps seul exprime. Pas de son.
Le temps s’est arrêté. Assister à cet évènement ensemble, être interpellé, non
par des discours mais par un mouvement. Etre en société autrement. Communier
autour d’un geste poétique, revendicatif. Prendre sens ensemble. Etre un tout
autrement. Puis reprendre pied quand le son explose et avoir envie de danser,
d’accompagner, de désigner, de sourire à l’autre, à soi. Tourner, tourner,
tourner jusqu’à être étourdi. Puis retourner à la rue, rassasié, régénéré,
conscient des autres corps, marcher légèrement, différemment, en suivant le
rythme de la musique qui continue de trotter dans ses hémisphères.
Ghislaine
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Corps
Corps à corps avec
soi-même
Dire
Exprimer
Sans un mot à dire
Bâtir
Batailler
Construire
Vibrer
Détailler
Contracter
Relâcher
Donner
La chorégraphie d'une vie
Tout donner
Faire passer
Par les bras et les mains
Par les jambes et les
pieds
Par le dos et le ventre
Par la tête et le visage
Ouvrir et fermer
Rythmer et offrir
Jouir et souffrir
Quel ballet !
Expression d'une intimité
J’ai adoré
Hélène
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Quand un film de danse contemporaine invite les cinémas des
années 60
J'admire la performance de cette
femme qui danse, sans musique, sur l'écran. Pendant les premières minutes, sa
danse parait légère, puis elle s'intensifie et s'accélère. J'apprécie la
souplesse et le tonus de cette danseuse.
Je me dis qu'elle raconte toute
une histoire et elle me fait penser à Charlot. Mais c'est quand même plus
facile de comprendre un film de Charlot avec tout le décor, toute la mise en scène
et la musique qui va avec, que ce film avec cette femme qui se démène, sans
musique au milieu de nulle part.
Ah! Les films de Charlot, quand
on n'avait pas la télévision et qu'aller au cinéma était rare! Au cinéma, nous
y allions le dimanche après-midi, bien vêtus avec les habits du dimanche, voir
de beaux films qui parlaient, souvent en couleur comme Tarzan. Tarzan! C’était
un joyau avec des couleurs magnifiques et le dépaysement assuré. Et c'était un
film parlant! Parlant...enfin, je ne me souviens plus si le héros parlait
vraiment, mais je me souviens très bien de ses cris et de celui des
animaux. D'ailleurs, toutes ces espèces se confondaient un peu dans un mélange
de paroles, de cris, de couleurs et d'aventures qui nous transportaient loin de
notre quotidien.
Ah! Charlot, c'était autre chose!
Nous allions le voir, en robe légère ou en short, le soir, après le repas,
quand la fraîche commençait à tomber. C'était une projection, en plein air, au
Gravier, vaste étendue arborée qui longeait la Garonne. Nous étions plus ou
moins bien installés sur des bancs, avec toujours une tête devant qui
gênait. Mais tout le monde partageait la douceur du soir et les rires
explosaient de partout. Ce qui créait une fusion au sein de ce groupe de
personnes hétéroclites, venues là, simplement pour se détendre après une
journée de travail et de chaleur torride.
Alors, ce film muet, m'a rappelé
deux univers cinématographiques très différents qui cohabitaient à la même
époque. Et cette projection fut, pour moi, le départ pour un voyage dans le
temps.
Evelyne
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C’est bizarre ! Ça
gesticule ! Apparemment, ça ne ressemble à rien. Pourtant il y a une suite
dans tous ces mouvements, ces gestes, ces déplacements saccadés. Qu’exprime
cette personne ? Je n’y comprends rien. Non pas que je suis hermétique à
ce genre de manifestation mais là, sans sons, sans musique, il est difficile
d’y entrer… Elle sourit, exprime même une joie partagée par les personnes qui
regardent. Sa danse à l’air assez instinctive, pourtant je pense qu’elle a du
s’entrainer et répéter beaucoup comme pour tout spectacle de danse qui demande
une maitrise du corps, une souplesse, une connaissance approfondie des rythmes
et des pas ! Mais moi, ça ne me parle pas.
Michèle
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En visionnant cette
vidéo, Urban Danse Camp, je ressens de la liberté, la liberté de pouvoir bouger
son corps à l’infini. Cette jeune femme vêtue de noir et blanc se sent à l’aise
dans ses baskets et nous présente sa chorégraphie. Elle dégage du tonus, du
dynamisme, de la joie de vivre. Sa tête et son corps s’accordent en parfaite
harmonie. Je la vois libre, libre comme l’air.
Cathy
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Souvenirs !
Etre, exister, se libérer
sous le regard d’autrui.
Entrer dans un rôle,
créer, exiger davantage de son corps, de sa voix, improviser un spectacle donné
en cadeau à la bienveillante attention du groupe.
Aller chercher au très
fond de soi, le meilleur, l’intime, le différent.
Oser, se grandir sous les
yeux de l’Autre.
C’est moi cela ?
Oui, c’est toi aussi !
A qui maintenant ?
Dominique
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Du noir et blanc à la
couleur
Mais le silence restera
silence
Quel dommage, j’adore
l’énergie de cette danseuse et souhaiterais entendre le fond musical.
Je ne suis pas inspirée,
je ne sais pas à quoi me raccrocher
Je relis le titre
« Urban Danse Camp » et d’un coup me vient une idée
Est-ce un atelier d’écriture
version danse urbaine ?
On vous branche une
musique et hop, en piste, vous avez 3 minutes pour nous transmettre ce qu’elle
vous évoque
Ou, racontez nous votre
soirée d’hier soir, la petite impression du matin
Je t’aime, j’suis en
retard, on lâche rien
Alors soyez prêt pour le
prochain thème, vous n’avez pas besoin de votre stylo.
Déborah
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Déconcertée. Oui, c’est
ça. Je suis déconcertée par cette vidéo. D’abord, j’ai cru qu’il y avait un bug
: le titre cachait la danseuse. Puis, j’ai pensé que c’était une vieille vidéo
à cause du noir et blanc. Bon la couleur arrive. Mais toujours pas de musique.
La danse proposée, c’est
pas ma tasse de thé. Moi, en danse, ce qui me fait kiffer, ce sont les valses
dans les films de Sissi. Ou la chorégraphie d’un concert du Nouvel An à Vienne.
J’aime aussi un bon rock.
Mais là ! On dirait un
pantin. La danseuse nous présente probablement un exploit technique. Mais bon !
On dirait qu’elle souffre ! Atrocement. Pourtant son visage rit. Oui ! il rit,
pas il sourit, il rit. Alors, elle nous fait une bonne blague ? A moins qu’elle
ne soit une plume baladée par l’air brassé par tous ces ventilateurs qui
tournent ?
Elle arrête sa danse
brutalement dans un éclat de rire. Les ventilateurs tournent toujours. Je ne
saurai jamais. Souffrance ? Plume ? Blague ?...
Léonie
1)
Petite impression du matin
Je me suis levée pas trop
tard, j'ai bien prévu le temps nécessaire pour me préparer. Tout va bien, je
suis contente!
Tout à coup, mon regard
quitte le miroir de ma salle de bain pour se poser sur ma montre. Je hurle
intérieurement "oh! non, ce n'est pas possible! C'est déjà l'heure où je
devrais être dans ma voiture". Déception et stress s'emparent de moi!
Enfin installée dans mon
véhicule, je roule dans la rue quand une voix perfide murmure dans ma tête
"est-ce-que le portail s'est bien refermé?". Alors, doute, angoisse
et énervement m'envahissent! Je tourne à droite et je refais un tour de pâté de
maisons pour vérifier mon portail.
Arrivée rue du général
Leclerc, je me trouve devant un grand dilemme "est-ce- que je me gare,
maintenant, facilement, sur ce parking? Mais je devrai marcher longtemps et ce
sera plus long." ou "est-ce-que je m'approche du centre ville avec la
voiture? Et j'irai beaucoup plus vite, mais je mettrai du temps pour me
garer, et les feux seront-ils verts ou rouges?". Je suis dans le
trouble, l'hésitation et la confusion!
Finalement, je décide de
me garer facilement sur le parking et de marcher plus longtemps et j'arrive à
l'atelier d'écriture, à l'heure et contente d'avoir pris la bonne
option et de retrouver tout le monde.
Evelyne
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Impression d’être en retard. Pourvu que je ne rencontre pas quelqu’un
que je connais car alors là tout est foutu. Je speede un peu, sonne chez Christiane. Pas de réponse. .Cela
confirme mon impression de départ. Je ne suis pas encore réveillée. Je mets en
marche le pilotage automatique.
Anne-Marie
2)
Danse muette
Avez-vous remarqué la pendule là juste au
dessus. Il est exactement
12h40. Pourquoi je vous indique l’heure. Parce que j’ai compris que la
chorégraphie quasi hystérique de la danseuse
était tout simplement le symptôme d’une hypoglycémie. Vous savez ce malaise que l’on ressent
quand le corps est en manque de sucre et vous envoie quelques signaux d’alarme.
On voit bien qu’elle est souffrante cette pauvre fille. Elle se cache le visage, agite la tête,
tape des pieds sur le parquet. A plusieurs reprises elle s’élance puis ploie
sur le sol. Elle est prête
à tomber, frappée d’inanition. Elle soulève son tee shirt avec une frénésie
compulsive, montrant bien son estomac et son abdomen, siège de douleurs intenses et atroces.
Le public est là, quasi
indifférent, goguenard, le sourire aux lèvres. Il ne comprend pas ce qui se
passe et ne voit pas le danger de la situation. Y a t-il un médecin dans la
salle ? Ou un bon secouriste à défaut ? Pour moi son pronostic vital est engagé.
Anne-Marie
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