Michel, confiné, non connecté, nous a envoyé des poèmes que voici, bonne lecture
Abysses
Abysses propices à la Mort,
Ils engloutissent les Marins
dans cet espace confiné de sacrifices
près de bulles évaporées,
où des rochers portent des cicatrices,
où des plongeurs égarés dans ces trous noirs marins,
subissent des sévices, en ces précipices aquatiques,
dans la plénitude de ces espaces sillonnés,
par des poissons en enfilade qui s'immiscent,
apeurés par ces marinades, et leurs bateaux-édifices.
Ils s'évadent pour se frotter à des planctons,
où ils s'ébahissent à l'unisson, dans leurs exercices,
dans cette biodiversité, où l'homme est cité,
comme un fossoyeur des bas-fonds,
où des navires renaissent, s'affaissent, puis disparaissent,
dans des trous noirs peuplés par la Nuit,
peuplés de fantômes, de requins fascinants,
d'ogres marins, dans ces cratères marins,
où ils pourchassent des poissons aux habits de lumière,
ridés par des couleurs zébrées, se faufilant comme des étoiles filantes,
dans la pale clarté des bas-fonds qui me hantent,
où cette lumière évanescente, à peine naissante,
disparaissant , puis réapparaissant ,
dans ces caches d'épouvante
L’âme du marinier, pour ses amours pas sages
Mais passagers, fait ressurgir des rendez-vous d’amour, sur le Vieux port,
entre le chagrin de l’adieu et la joie des retrouvailles, les mouchoirs mouillés d’eau iodée,
et les feux de joie des saltimbanques jonglant avec les éclairs de tonnerre retombant sur terre,
en des bouquets de rose que les marins offrent à leurs fiancés promises au rang de marquise,
que les bateliers jettent sur la jetée de ce vieux port ; les pétales de ces fleurs s’étalent sur les quais
balayés par le Vent sur le Port de Honfleur qui les emporte au Bout de la nuit perdu dans
le brouillard où des âmes marines n’ont pas oublié la chanson des golfes clairs
qu’un air entrainant dans les nuits froides de l’été, non moi je ne l’ai pas oubliée cette chanson qu’ils fredonnaient : c’est une chanson qui leur ressemblent eux qui s’aiment mais le voyage sépare ceux qui s’aiment avec le bruit des flots.
Embruns
De ses embruns, la mer me dépasse.
De ses vagues explosant et se fracassant,
Elle me submerge de ses éclats de glace,
Qui implosent mon amertume
Dans la blancheur de ces vagues d’écume
Où des perles océanes diaphanes
Me projettent sur les remparts de la Ville,
Ville maritime où des baisers d’eau salée, parsèment de leur parfum d’iode les alentours des ports,
Où arrivent et repartent sans cesse,
Les bateaux sur les voies de l’import-expert
Où s’arriment et s’embrument les marins du Port
Avec leurs yeux aux couleurs océanes
En disant plus long sur leurs voyages
Que les goélands, compagnons volages,
De ses quais embrumés,
Des milliers d’éclats de signaux scintillent
Impulsés par des sémaphores
Au détour d’un chenal perdu dans les nuages
D’un paradis artificiel où des Dieux marins,
Perdus dans des cieux qui d’ennuagent
Tomains ou Grecs se rencontrent
Au-dessus de ces endroits salins
Où des myriades de couleurs embrumées
Ressuscitent en plein soleil,
Au mileu d’un port, près d’Albacore
Que j’aime encore.
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