Les Ateliers d'écriture, animées par Bérénice Marie, se sont terminés le 29 juin par une lecture. Grand moment chaleureux dans la fraicheur de l'auditorium et plein d'émotions. Ci-dessous les textes lus choisis ensemble le mois précédent, et quelques photographies des lecteurs et lectrices. Les absents ont été remplacés ...
France
Ecrire,
pour moi, c'est.... poser des mots sur la neige et la regarder fondre. Ecouter
ce qui germait dessous, comme ces bulbes qu'on enfouit à l'automne. Se laisser
doucement renaître dans la contemplation des fleurs, toujours nouvelles,
toujours uniques en leur façon d'être au monde. Ecrire, c'est aller à la
rencontre du vivant qui sommeille.
Pascale
B.
Linda
Humidité, grisaille…
Chez moi, en bas, tout en bas, c' est soleil, tramontane, ciel bleu et le petit café du samedi sous les platanes.
Allez, j'arrête !!
Chez moi, en bas, tout en bas, c' est soleil, tramontane, ciel bleu et le petit café du samedi sous les platanes.
Allez, j'arrête !!
Le sud, chez moi
Douceur
Hélène
Rencontres
Souriante
tu souris
ma petite souris
sans le sou
une bonne soupe
ça soulage
tu t'assoupis
Sourire ou mourir
Dans la froidure
Désinvolture
car c'est trop dur
mets ton armure
Rire aux larmes
ou bien prendre les armes
Rêver de délire
pour ne plus souffrir
Rêver de chanter d'aimer
d'être aimé d'être regardé
d'être soulagé
Rêver et partir dans les nuées
dans de douces fumées
d'un sourire évaporé
Evelyne
Une belle rencontre
L'an dernier, des amis m'ont invité à une soirée barbecue. Ce soir- là,
j'ai rencontré une personne qui m'a beaucoup marquée.
Elle s'appelait Célestine. Grande, avec de longs cheveux blonds, de grands
yeux bleus énigmatiques et observateurs, elle était belle et attirait les
regards. Belle, elle l'était, mais ce n'était pas que sa beauté qui attirait,
c'était plus, c'était autre chose, peut être un certain mystère ou simplement
sa faculté de communication et de partage... Elle était vêtue simplement avec
un Jean, un tee-shirt et des baskets. Elle portait une vieille casquette
délavée et élimée.
A la soirée, j'ai vu cette personne que je ne connaissais pas. Elle
observait, cherchait le contact avec les gens qu'elle rencontrait. Je me suis
mise à discuter avec elle. Quand elle m'a dit qu'elle dormait chez l'habitant,
je l'ai invitée à dormir chez moi.
Arrivée à la maison, elle a rangé ses affaires dans la chambre. Puis, nous
avons parlé. J'ai appris qu'elle avait un caillou dans sa poche, comme le petit
Poucet. Elle était rayonnante et chaleureuse. On se sentait bien près d'elle.
Elle expliquait son secret qui était vouloir croire que ce sera mieux demain.
Elle m'a aussi raconté son séjour en Grèce, avec ces maisons blanches sur
les collines arides, le soleil généreux. Elle n'en finissait pas de parler, et
moi, j'écoutais, médusée. Elle était passionnée par toutes les rencontres
qu'elle avait faites. Elle parlait avec fougue de tous ces séjours en Europe.
En racontant, elle en avait, parfois, les larmes aux yeux. Ses étapes en Grèce
l'avaient beaucoup marquée, car ce pays était si beau. Les habitants y vivaient
pauvrement, mais ils étaient tellement prêts à accueillir et à partager. Elle
aimait aussi l'aventure de ne pas savoir où elle dormirait le soir.
Cette rencontre m'a bouleversée, m'a changée en ouvrant mon regard sur les
gens et sur le monde.
Linda
Mon abri, il est
dans ma tête .
Je m'abrite toute seule. Besoin de rien ni de personne pour ça.
Mais j'aime abriter ceux que j'aime, les garder sous mon aile et me dire que ça durera toujours.
Je suis une abriteuse !
Oui, abri est un mot que j'aime... L'abri, la brise, l'abricot, la bricyclette... A zut, là, ça ne marche pas !!!
Je m'abrite toute seule. Besoin de rien ni de personne pour ça.
Mais j'aime abriter ceux que j'aime, les garder sous mon aile et me dire que ça durera toujours.
Je suis une abriteuse !
Oui, abri est un mot que j'aime... L'abri, la brise, l'abricot, la bricyclette... A zut, là, ça ne marche pas !!!
Sylvie P
Se soucier du présent pour les jours à venir
Où vivre le présent sans se soucier de l'avenir
C'est ce que l'on a fait jusqu'à présent
Ça dépend de l'âge qu'on a, vous me direz
Les jeunes sont inquiétés sur des sujets
Qui préoccupent... Les politiques
- Démerdez-vous, vous avez fait des études.
Mais, laissez-nous vivre
Têtes d'oeuf !
Un oeuf, ça fait poc !
2 semaines à vivre
3 semaines de galère
Allez, les gilets jaunes, continuez !
- allez, branlez-vous là-dessus les jeunes
Qui veut !
- nous, on s'en branle. En vrai.
Mais ces sujets ça passionne les jeunes vieux.
Mais nous, les politiques,
Entre deux coups, on travaille
Entre deux coups, on s'en fout pleins les fouilles
Et puis, on tire des coups
On a le pouvoir, vous comprenez !
Faire du fric, c'est tout ce qui nous convient
Ça reste entre nous
N'est-ce pas ?
- Mais vous, vous êtes Bien !
La tête à queue
Discours
Frédéric
Prononcer un discours
Envie de faire court
Ce besoin de discourir
Alors qu’il suffit de rire
Prononcer un discours
Sans espoir de retour
Les mots voguent à l’âme
Sans espoir de repos de l’âme
Prononcer un discours
Sans espoir de parcours
Aux confins de l’âme
Prononcer un discours
Sans espoir de retour
Sur l’onde du vague à l’âme
Michèle
Discours… ?!
sur le discours.
Paroles,
paroles, paroles, comme chantait Dalida. Que de paroles, on parle bien trop. Et
pourtant, sans paroles, pas de communication même si la parole n’est pas que
verbale.
J’avoue
changer facilement de chaine lorsque j’entends de ces discours qui disent que
tout va bien, que tout est fait pour améliorer la vie des gens alors que
beaucoup sont dans de grandes difficultés. Oui, certains discours exaspèrent et
l’on a bien du mal à croire en la sincérité de celui qui parle.
Des
discours, il y en a de toutes sortes.
Les
discours lénifiants, édifiants, plein de bons sentiments, qui endorment ou
éveillent la méfiance. Les discours d’encouragement, tel celui que j’ai fait
l’autre jour, face à une jeune femme du cours de français, qui me regardait
d’un œil narquois : « Ecoute, si je viens ce n’est pas pour moi. Tu
travailles pour toi, je viens t’aider à apprendre, mais si cela ne t’intéresse
pas, cela te concerne, c’est ton affaire. » C’était court, un peu dur,
mais c’était tout de même un discours et l’on a continué de façon plus
positive.
Et
puis quelquefois on parle pour ne rien dire, pour le plaisir de se faire
entendre, au risque de « casser les pieds » de ceux qui nous
entendent sans vraiment écouter.
Mais
il est vrai qu’un beau discours, bien construit et constructif, cela fait du
bien, cela réjouit le cœur.
Mais
j’arrête là mon discours, je ne voudrais pas vous lasser. Michèle
Anne-Marie
Chaque
discours est unique,
Statique
derrière un pupitre,
Engagé
au milieu d’une manif,
Intéressé
pour profiter des naïfs.
Attendu
lorsqu’il est officiel,
Entendu
si il est ponctuel,
Critiqué
si l’orateur n’est pas aimé,
Encensé
lorsqu’on se sent concerné.
Chaque
discours est unique,
Mais
les plus historiques
Restent
ceux dont le public attentif
S’est
décidé à être actif.
Texte
de Bérénice
Hélène ou Michel
A
la maison, je suis comme un coq en pates, le coq c’est bon. Mais le coq avec
des pâtes, ça ne me convient pas, surtout quand cela n’est pas salé. Par contre
j’aime les pates quand elles ne me collent pas au palais. Et mon palais n’aime
pas le salé.
Surtout
que je n’ai pas oublié d’aimer mon palais. Michel
Costumes
Sylvie
Reprendre là où l'on en était resté
La
route est longue, parfois tendre, parfois remplie de péripéties
Périlleuse,
une pierre fait trébucher
L'élan
Retrouver
quelques moments chers à notre existence
En
fabriquer de nouveaux, sincères
Et
suivre le fleuve de nos jours
Doux
et heureux comme l'air printanier
Fleuri
et embaumé de fraîches heures parfumées
L'eau
silencieuse suit son cours
La
mer vaste et solitaire
Ouvre
ses bras, l'accueille généreusement
Des
falaises abruptes, elle contemple
Les
flots de l'eau, cette danse bleue
Sur
des vagues roulées en boucle
Elle
tournoie et se noie dans le paysage
Fabuleux
de notre chère nature
Dominique
Elle s’était encore fourvoyée, elle avait
encore tout faux.
Les chaussures - les magnifiques
chaussures brillantes- lui faisaient mal aux pieds, et l’élégance prévue de sa
démarche en prenait un coup.
Déjà que sa robe n’était pas terrible…
Elle ne l’avait pas choisie, c’était mieux que ce qu’elle portait d’habitude ;
mais bon, elle faisait un peu mauvais genre.
En plus, dans la précipitation de ce début
de soirée, elle n’avait pas eu le temps de se coiffer et ses mèches en pétard
n’amélioraient pas vraiment son aspect.
Il faut dire que ce n’était pas du tout
prévu, cette sortie ; elle devait normalement rester à la maison - il restait
du repassage, de la vaisselle, que sais-je encore ?-
Ça avait été la surprise quand Madeleine
avait fait irruption dans la cuisine, comme par magie, et lui avait déballé la
robe, les chaussures et tout le tintouin.
Bon, elle n’aurait jamais du lui dire
qu’elle chaussait du 37 alors qu’elle faisait un gros 39… Encore heureux
qu’elle n’avait pas triché sur la taille des vêtements ! Manquerait plus que la
robe la boudine.
Cerise sur le gâteau, l’endroit où se
déroulait la soirée était encore loin et, forcément, le véhicule fourni par
Madeleine n’avait pas tenu longtemps. Elle s’était vite retrouvée à pieds. Il
faut dire que c’était un sacré bricolage qu’elle avait fait, Madeleine.
Pourtant, ça partait d’un bon sentiment :
-« Je suis ta marraine, qu’elle avait
dit, et j’ai un petit talent de fée. Alors si tu veux vraiment y aller, à cette
soirée du Prince Charmant, pas de problème : un petit coup de baguette et
hop! »
Et hop… Tu parles ! Finalement, j’aurais
peut-être été mieux à repasser devant la télé que sur cette route à me tordre
les pieds dans cette robe rose en strass !
Et comment voulez-vous que l’autre
Charmant me retrouve, avec des chaussures du 37 ? Il ne me croira jamais si je
lui dis que c’est moi qui la portais, cette pantoufle de vair !
Ma pauvre Cendrillon, tu es définitivement
une cloche !
Dominique
Anne-Marie
Rosalie fille et modèle du peintre.
Elle pose
d’une manière académique comme il sied à l’époque. Elle n’est pas vraiment
jolie avec des traits un peu masculins. En revanche sa belle robe bleue met en
valeur son teint d’albâtre, son long cou et ses belles épaules dénudées. Sa
coiffure sage et peu seyante donne envie de dénouer ses cheveux dégageant
sûrement une fragrance lourde et épicée. Tout semble paisible et aucun bruit ne
transparaît durant cette longue séance de pose.
C’est un
calvaire pense t’elle en son for intérieur.
Elle ne voit rien devant elle hormis cette prairie verte à perte de vue.
Sa bouche est sèche, elle n’a rien bu depuis le repas de ce midi. Qu’est-ce
qu’elle ne donnerait pas pour un verre de sirop d’orgeat bien frais !
L’odeur nauséabonde des étangs proches lui soulève le cœur et le pépiement des
oiseaux l’agace au plus haut point.
A presque
vint trois ans elle rêve d’un autre avenir. Non elle n’envisage pas de servir
de modèle à son père toute sa vie. Ce dernier, peintre talentueux mais qui n’a
pas encore connu la célébrité la couvre d’invectives : Tiens-toi droite
oui mais sans raideur, souris mais avec réserve, enfin donnes une âme à ce
portrait nom d’un chien.
Franchement,
si sa fille ne l’écoute pas plus, c’est sûr ce pastel sera raté.
Virginie
L'abri si petit et si grand à la fois
L'abri
l'abricotier.
L'Abricotier
qui me donne le fruit,
Le
fruit que je vais croquer, un morceau de vie dans cet abri,
Si
petit et si grand à la fois !
Si
rikiki, mon intérieur, ma tête,
Mes
mots, à l'abri, dans ce qui n'est pas dit, pas encore, ce que je n'ose pas.
Et
puis si allons s'y ! Sortons de ce abri tout petit !
Les
mots sortent de ma bouche
et
cela me soulage, en partage.
Et
si grand mon abri : mon abri la Terre la Terre entière. Quelle
chance !
Elle
m'éblouit, elle, cet abri.
Elle
me fait respirer un air à plein poumons, un air cramoisi et me met le nez en
l'air pour me faire sortir de mon abri intérieur, tout rikiki.
Merci
la terre, mon abri.
Et
aujourd'hui j'ai l'occasion de partager ces mots de mon abri tout rikiki, ma
tête
Avec
des amis-i et des amies-e peut-être.
Quelle
belle occasion que de partager ce bel abri.
Abri
côtier.
J'entends,
J'entends
la mer.
Alors
je pars.
Je
pars, je change d'abri.
Je
pars vers d'autres horizons, pour changer d'abri et rencontrer d'autres gens.
Virginie
Nicole
Le
loup noir surgit des bois en hurlant au lapin :
-
« C’est la fin de ton chemin, ma faim n’a pas de fin !
-
Comment ça ta faim n’a pas de fin ? C’est absurde ! Toutes les faims
ont une fin ! Si tu crois que ta faim est sans fin, c’est que tu n’es pas
très fin…
-
Moi ? Pas très fin ! Je suis très fin et j’ai d’ailleurs très faim
aussi ! Ma faim n’a pas de …
-
Oh ! Stop ! Arrête avec ça ! cria le lapin, caché dans des buissons
environnants.
Tu
ne me trouveras pas ! Pas de chance, c’est la fin de ton
dîner ! » Mathieu
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