mardi 2 juillet 2019

Lectures des textes des Ateliers d'écriture 2018/2019

Les Ateliers d'écriture, animées par Bérénice Marie, se sont terminés le 29 juin par une lecture. Grand moment chaleureux dans la fraicheur de l'auditorium et plein d'émotions. Ci-dessous les textes lus choisis ensemble le mois précédent, et quelques photographies des lecteurs et lectrices. Les absents ont été remplacés ...



 

France


Ecrire, pour moi, c'est.... poser des mots sur la neige et la regarder fondre. Ecouter ce qui germait dessous, comme ces bulbes qu'on enfouit à l'automne. Se laisser doucement renaître dans la contemplation des fleurs, toujours nouvelles, toujours uniques en leur façon d'être au monde. Ecrire, c'est aller à la rencontre du vivant qui sommeille.

Pascale B.


Linda

Humidité, grisaille…
Chez moi, en bas,  tout en bas,  c' est soleil, tramontane, ciel bleu  et le petit café  du samedi sous les platanes.
Allez, j'arrête !! 

Le sud, chez moi





Douceur

Hélène

 Rencontres
Souriante
tu souris
ma petite souris
sans le sou
une bonne soupe
ça soulage
tu t'assoupis

Sourire ou mourir
Dans la froidure
Désinvolture
car c'est trop dur
mets ton armure

Rire aux larmes
ou bien prendre les armes

Rêver de délire
pour ne plus souffrir

Rêver de chanter d'aimer
d'être aimé d'être regardé
d'être soulagé

Rêver et partir dans les nuées
dans de douces fumées
d'un sourire évaporé


Evelyne

Une belle rencontre

L'an dernier, des amis m'ont invité à une soirée barbecue. Ce soir- là, j'ai rencontré une personne qui m'a beaucoup marquée.
Elle s'appelait Célestine. Grande, avec de longs cheveux blonds, de grands yeux bleus énigmatiques et observateurs, elle était belle et attirait les regards. Belle, elle l'était, mais ce n'était pas que sa beauté qui attirait, c'était plus, c'était autre chose, peut être un certain mystère ou simplement sa faculté de communication et de partage... Elle était vêtue simplement avec un Jean, un tee-shirt et des baskets. Elle portait une vieille casquette délavée et élimée.
A la soirée, j'ai vu cette personne que je ne connaissais pas. Elle observait, cherchait le contact avec les gens qu'elle rencontrait. Je me suis mise à discuter avec elle. Quand elle m'a dit qu'elle dormait chez l'habitant, je l'ai invitée à dormir chez moi.
Arrivée à la maison, elle a rangé ses affaires dans la chambre. Puis, nous avons parlé. J'ai appris qu'elle avait un caillou dans sa poche, comme le petit Poucet. Elle était rayonnante et chaleureuse. On se sentait bien près d'elle. Elle expliquait son secret qui était vouloir croire que ce sera mieux demain.
Elle m'a aussi raconté son séjour en Grèce, avec ces maisons blanches sur les collines arides, le soleil généreux. Elle n'en finissait pas de parler, et moi, j'écoutais, médusée. Elle était passionnée par toutes les rencontres qu'elle avait faites. Elle parlait avec fougue de tous ces séjours en Europe. En racontant, elle en avait, parfois, les larmes aux yeux. Ses étapes en Grèce l'avaient beaucoup marquée, car ce pays était si beau. Les habitants y vivaient pauvrement, mais ils étaient tellement prêts à accueillir et à partager. Elle aimait aussi l'aventure de ne pas savoir où elle dormirait le soir.

Cette rencontre m'a bouleversée, m'a changée en ouvrant mon regard sur les gens et sur le monde.

Linda

Mon abri,  il est dans ma tête .
Je m'abrite toute seule. Besoin de rien ni de personne pour ça.
Mais j'aime abriter ceux que j'aime, les garder sous mon aile et me dire que ça durera toujours.
Je suis une abriteuse !
  Oui,  abri est un mot que j'aime...  L'abri,  la brise,  l'abricot,  la bricyclette...  A zut,  là, ça ne marche pas !!! 



 
Sylvie P  

Se soucier du présent pour les jours à venir
Où vivre le présent sans se soucier de l'avenir


C'est ce que l'on a fait jusqu'à présent
Ça dépend de l'âge qu'on a, vous me direz


Les jeunes sont inquiétés sur des sujets
Qui préoccupent... Les politiques


- Démerdez-vous, vous avez fait des études.
Mais, laissez-nous vivre


Têtes d'oeuf !
Un oeuf, ça fait poc !


2 semaines à vivre
3 semaines de galère
Allez, les gilets jaunes, continuez !


- allez, branlez-vous là-dessus les jeunes
Qui veut !


- nous, on s'en branle. En vrai.
Mais ces sujets ça passionne les jeunes vieux.


Mais nous, les politiques,
Entre deux coups, on travaille
Entre deux coups, on s'en fout pleins les fouilles
Et puis, on tire des coups
On a le pouvoir, vous comprenez !
Faire du fric, c'est tout ce qui nous convient
Ça reste entre nous
N'est-ce pas ?


- Mais vous, vous êtes Bien !
La tête à queue






 

Discours


Frédéric


Prononcer un discours

Envie de faire court

Ce besoin de discourir

Alors qu’il suffit de rire



Prononcer un discours

Sans espoir de retour

Les mots voguent à l’âme

Sans espoir de repos de l’âme



Prononcer un discours

Sans espoir de parcours

Aux confins de l’âme



Prononcer un discours

Sans espoir de retour

Sur l’onde du vague à l’âme



Michèle




Discours… ?! sur le discours.



Paroles, paroles, paroles, comme chantait Dalida. Que de paroles, on parle bien trop. Et pourtant, sans paroles, pas de communication même si la parole n’est pas que verbale.

J’avoue changer facilement de chaine lorsque j’entends de ces discours qui disent que tout va bien, que tout est fait pour améliorer la vie des gens alors que beaucoup sont dans de grandes difficultés. Oui, certains discours exaspèrent et l’on a bien du mal à croire en la sincérité de celui qui parle.

Des discours, il y en a de toutes sortes.

Les discours lénifiants, édifiants, plein de bons sentiments, qui endorment ou éveillent la méfiance. Les discours d’encouragement, tel celui que j’ai fait l’autre jour, face à une jeune femme du cours de français, qui me regardait d’un œil narquois : « Ecoute, si je viens ce n’est pas pour moi. Tu travailles pour toi, je viens t’aider à apprendre, mais si cela ne t’intéresse pas, cela te concerne, c’est ton affaire. » C’était court, un peu dur, mais c’était tout de même un discours et l’on a continué de façon plus positive.

Et puis quelquefois on parle pour ne rien dire, pour le plaisir de se faire entendre, au risque de « casser les pieds » de ceux qui nous entendent sans vraiment écouter.

Mais il est vrai qu’un beau discours, bien construit et constructif, cela fait du bien, cela réjouit le cœur.

Mais j’arrête là mon discours, je ne voudrais pas vous lasser. Michèle



Anne-Marie




Chaque discours est unique,

Statique derrière un pupitre,

Engagé au milieu d’une manif,

Intéressé pour profiter des naïfs.

Attendu lorsqu’il est officiel,

Entendu si il est ponctuel,

Critiqué si l’orateur n’est pas aimé,

Encensé lorsqu’on se sent concerné.

Chaque discours est unique,

Mais les plus historiques

Restent ceux dont le public attentif

S’est décidé à être actif.



Texte de Bérénice


 

Hélène ou Michel


A la maison, je suis comme un coq en pates, le coq c’est bon. Mais le coq avec des pâtes, ça ne me convient pas, surtout quand cela n’est pas salé. Par contre j’aime les pates quand elles ne me collent pas au palais. Et mon palais n’aime pas le salé.

Surtout que je n’ai pas oublié d’aimer mon palais. Michel




Costumes

Sylvie

Reprendre là où l'on en était resté
La route est longue, parfois tendre, parfois remplie de péripéties
Périlleuse, une pierre fait trébucher
L'élan
Retrouver quelques moments chers à notre existence
En fabriquer de nouveaux, sincères
Et suivre le fleuve de nos jours
Doux et heureux comme l'air printanier
Fleuri et embaumé de fraîches heures parfumées
L'eau silencieuse suit son cours
La mer vaste et solitaire
Ouvre ses bras, l'accueille généreusement
Des falaises abruptes, elle contemple
Les flots de l'eau, cette danse bleue
Sur des vagues roulées en boucle
Elle tournoie et se noie dans le paysage
Fabuleux de notre chère nature

Dominique

Elle s’était encore fourvoyée, elle avait encore tout faux.
Les chaussures - les magnifiques chaussures brillantes- lui faisaient mal aux pieds, et l’élégance prévue de sa démarche en prenait un coup.
Déjà que sa robe n’était pas terrible… Elle ne l’avait pas choisie, c’était mieux que ce qu’elle portait d’habitude ; mais bon, elle faisait un peu mauvais genre.
En plus, dans la précipitation de ce début de soirée, elle n’avait pas eu le temps de se coiffer et ses mèches en pétard n’amélioraient pas vraiment son aspect.
Il faut dire que ce n’était pas du tout prévu, cette sortie ; elle devait normalement rester à la maison - il restait du repassage, de la vaisselle, que sais-je encore ?-
Ça avait été la surprise quand Madeleine avait fait irruption dans la cuisine, comme par magie, et lui avait déballé la robe, les chaussures et tout le tintouin.
Bon, elle n’aurait jamais du lui dire qu’elle chaussait du 37 alors qu’elle faisait un gros 39… Encore heureux qu’elle n’avait pas triché sur la taille des vêtements ! Manquerait plus que la robe la boudine.
Cerise sur le gâteau, l’endroit où se déroulait la soirée était encore loin et, forcément, le véhicule fourni par Madeleine n’avait pas tenu longtemps. Elle s’était vite retrouvée à pieds. Il faut dire que c’était un sacré bricolage qu’elle avait fait, Madeleine.
Pourtant, ça partait d’un bon sentiment :
-« Je suis ta marraine, qu’elle avait dit, et j’ai un petit talent de fée. Alors si tu veux vraiment y aller, à cette soirée du Prince Charmant, pas de problème : un petit coup de baguette et hop! »
Et hop… Tu parles ! Finalement, j’aurais peut-être été mieux à repasser devant la télé que sur cette route à me tordre les pieds dans cette robe rose en strass !
Et comment voulez-vous que l’autre Charmant me retrouve, avec des chaussures du 37 ? Il ne me croira jamais si je lui dis que c’est moi qui la portais, cette pantoufle de vair !
Ma pauvre Cendrillon, tu es définitivement une cloche !

Dominique

Anne-Marie

 Rosalie fille et modèle du peintre.

Elle pose d’une manière académique comme il sied à l’époque. Elle n’est pas vraiment jolie avec des traits un peu masculins. En revanche sa belle robe bleue met en valeur son teint d’albâtre, son long cou et ses belles épaules dénudées. Sa coiffure sage et peu seyante donne envie de dénouer ses cheveux dégageant sûrement une fragrance lourde et épicée. Tout semble paisible et aucun bruit ne transparaît durant cette longue séance de pose.
C’est un calvaire pense t’elle en son for intérieur.  Elle ne voit rien devant elle hormis cette prairie verte à perte de vue. Sa bouche est sèche, elle n’a rien bu depuis le repas de ce midi. Qu’est-ce qu’elle ne donnerait pas pour un verre de sirop d’orgeat bien frais ! L’odeur nauséabonde des étangs proches lui soulève le cœur et le pépiement des oiseaux l’agace au plus haut point.
A presque vint trois ans elle rêve d’un autre avenir. Non elle n’envisage pas de servir de modèle à son père toute sa vie. Ce dernier, peintre talentueux mais qui n’a pas encore connu la célébrité la couvre d’invectives : Tiens-toi droite oui mais sans raideur, souris mais avec réserve, enfin donnes une âme à ce portrait nom d’un chien.
Franchement, si sa fille ne l’écoute pas plus, c’est sûr ce pastel sera raté.



 

Virginie


L'abri si petit et si grand à la fois


L'abri

l'abricotier.

L'Abricotier qui me donne le fruit,

Le fruit que je vais croquer, un morceau de vie dans cet abri,

Si petit et si grand à la fois !

Si rikiki, mon intérieur, ma tête,

Mes mots, à l'abri, dans ce qui n'est pas dit, pas encore, ce que je n'ose pas.

Et puis si allons s'y ! Sortons de ce abri tout petit !

Les mots sortent de ma bouche

et cela me soulage, en partage.

Et si grand mon abri : mon abri la Terre la Terre entière. Quelle chance !

Elle m'éblouit, elle, cet abri.

Elle me fait respirer un air à plein poumons, un air cramoisi et me met le nez en l'air pour me faire sortir de mon abri intérieur, tout rikiki.

Merci la terre, mon abri.

Et aujourd'hui j'ai l'occasion de partager ces mots de mon abri tout rikiki, ma tête

Avec des amis-i et des amies-e peut-être.

Quelle belle occasion que de partager ce bel abri.

Abri côtier.

J'entends,

J'entends la mer.

Alors je pars.

Je pars, je change d'abri.

Je pars vers d'autres horizons, pour changer d'abri et rencontrer d'autres gens.

Virginie




Nicole

Le loup noir surgit des bois en hurlant au lapin :
- « C’est la fin de ton chemin, ma faim n’a pas de fin ! 
- Comment ça ta faim n’a pas de fin ? C’est absurde ! Toutes les faims ont une fin ! Si tu crois que ta faim est sans fin, c’est que tu n’es pas très fin…
- Moi ? Pas très fin ! Je suis très fin et j’ai d’ailleurs très faim aussi ! Ma faim n’a pas de …
- Oh ! Stop ! Arrête avec ça ! cria le lapin, caché dans des buissons environnants.
Tu ne me trouveras pas ! Pas de chance, c’est la fin de ton dîner ! » Mathieu

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