Scènes de Tarots
Carte n° 15
L’air du matin est frais.
Pas un nuage à l’horizon. Ciel bleu, limpide presque transparent.
A côté du sentier il
s’est installé, à l’aise, sur son petit tabouret qui touche d’une patte la pelouse et avec les
autres les cailloux, la terre argileuse.
La palette de couleurs à
la main et sa mallette de peinture à gauche, par terre. Il est déjà concentré
sur son œuvre.
La toile, posée juste
devant sur le trépied, attend d’être
chatouillée par le pinceau provocateur.
A qui appartient cette
respiration profonde qu’il entend
derrière lui ? Presque sur
son épaule droite ?
La gamine, attentive,
regarde sans rien dire depuis un moment. Ses cheveux noirs attachés vers
l’arrière, sa jupe longue protégée par
une blouse orange laissent échapper une idée de son âge : assez
âgée pour se promener toute seule mais pas suffisamment pour aller au bal du
village.
Monsieur l’artiste tient
à peine compte de cette présence enfantine. Chapeau sur la tête, moustache
blanche, tenue plus adaptée à la ville qu’à la campagne.
La concentration de ces
deux êtres est épatante. Ils semblent figés dans une image de carte de Tarot.
Elina
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Carte n°21
A la
veille de la bataille de Waterloo Napoléon B passe ses troupes en revue :
Il s'arrête devant chacun
de ses " gronards" pour les
féliciter d'avoir parcouru un si long périple à travers l'Europe : mal
chaussés, affamés, transis de froid, les rescapés font pourtant bonne figure et
essaient de porter fièrement leur uniforme !
Au
garde à vous devant leur empereur, le
fusil à baïonnette contre leur flanc et coiffé de leur couvre-chef à plumet
!
Napoléon
revêtu de son grand habit de général des armées, se redresse de toute sa petite
taille, chaussé de bottes flambantes neuves, elles, ....
Il
s'adresse à eux comme à des enfants, debouts devant leur père, obéissants et
admiratifs !
Derrière
tout ce beau monde, on aperçoit des toits d'édifices slaves, avec leurs dômes
et leurs flèches !
Tout a
l'air calme et serein, et dans l'air flotte une odeur de victoire!
Or,
dans l'ombre, se dresse une silhouette inquiétante : c'est celle du diable
costumé en polichinelle et qui, les deux mains posées sur les genoux, se
gondole come un fou ! Un fou ? "le
fou du roi" ou de " l 'Empereur" : car en fait, il sait, lui,
que le petit "caporal" et son armée ne sortiront pas vainqueurs, mais
sont à la veille de prendre la plus belle "déculottée" de tous les
temps et qu'à la suite de cet évènement historique il en sera fini du beau rêve
napoléonien !!
Christiane
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Carte n°4
C'était un jour radieux, nappé
d'une brise estivale. Il faisait un temps à jouer dehors et laisser la maison
s'aérer ! Je voyais ma grande sœur, qui s'était assise sur les marches de la
porte d'entrée ; elle portait cette charmante robe d'un rose doux, qui me
faisait ressentir de la tendresse. Ses longs cheveux clairs étaient détachés,
je pouvais les contempler voler au vent. Avec quoi jouait-elle dans ses mains ?
Je ne le sus point. La seule chose importante est qu'elle était heureuse et
s'amusait. Un peu plus à ma gauche, ma maman avait sorti une chaise, sur
laquelle elle venait de s'asseoir. Son haut noir avec le bout des manches blanc
détonnant avec son visage clair et sa longue jupe bleu ciel, mais s'accordait à
la perfection avec ses cheveux d'ébène. Elle tenait sur ses jambes ma plus
petite sœur, qui était vêtue d'une petite robe blanche. Ma mère essayait de la
distraire à l'aide d'un petit moulin à vent qui tournait doucement. Cependant
il était impossible de détourner son regard qui fixait avec attention ma grande
sœur. Elle semblait résolument captivée par ce que mon ainée tenait entre ses
petits doigts.
Micka
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Carte n°3
Chaque dimanche, après le
goûter, ma sœur et moi avons l’habitude d’aller au parc jusqu’à ce que les becs
de gaz ne s’allument !
Le printemps est frais
cette année, nous avons sorti nos capelines, d’autant que le rendez-vous avec
Félicie risque de durer jusqu’à la nuit. A moins que, comme la dernière fois,
sa jupe ne se prenne dans les rayons de son vélo et qu’elle n’arrive pas !
Ce serait dommage, il y a
tant à dire sur les beaux militaires revenus du front, en permission.
Il y a même Paul, là en
uniforme. Quel séducteur ! Nous nous saluons… Ah, si il pouvait quitter
ses amis pour se joindre à nous !
Dominique
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Carte n° 6
Quelle belle pièce bien
éclairée. Dans le fond, on peut, de l’intérieur, apercevoir à l’extérieur
quelques arbres, à travers les rideaux bicolores qui ornent la fenêtre.
Dans un coin, sur un
meuble haut, est posé un vase garni d’un bouquet de fleurs fraichement composé.
Sur une table, couverte d’une nappe en dentelle blanche, se trouve un plateau
de bois avec un service à thé en céramique.
Bien à leur aise, l’une
joliment vautrée dans un beau fauteuil rembourré vert citron, l’autre sur une
chaise, ou plutôt un tabouret bien confortable, posé sur un tapis d’orient.
Noblement habillées dans des costumes d’époque, deux femmes discutent de leurs
affaires ou pourrais-je dire de tout et de rien en buvant du thé.
Chimène
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Carte n° 17
C’est la fenaison. Un homme,
courbé, tenant une grande faux, coupe l’herbe abondante. Au premier plan, trois
femmes, armées de fourches à deux dents, retournent et étalent le foin tout
frais. L’une, à droite de l’image, penchée vers l’avant, tient sa fourche à
deux mains dans un geste précis, rassembleur. Elle est vêtue d’une longue jupe
bleue, d’un corsage noir, , les manches retroussées sur les avant bras, et
porte un large chapeau jaune, de paille peut-être. On distingue à peine sons
visage. Une autre, d’un geste large de sa fourche étale l’herbe fraichement
coupée. Ses mains tiennent l’outil, la gauche en haut du manche, l’autre au
deux tiers, comme pour se donner plus d’appui, plus de force. On sent un
travail long et fatiguant. Sa jupe noire surmontée d’un corsage bleu, mettent
en valeur sa silhouette. Elle porte aussi un chapeau de paille large qui protège
bien le visage du soleil. Une troisième femme, de face, debout, la main droite
sur la hanche, se repose un peu. Elle regarde sa compagne en s’appuyant sur sa
fourche plantée dans l’herbe, dont elle tient le manche appuyé sur son épaule.
Elle est vêtue d’une longue robe rouge très seyante. Son visage, encadré par
une sorte de capeline est paisible. Près d’elle, un panier chargé de
victuailles attend l’heure de la pause.
Au loin on aperçoit le clocher
d’un village et quelques maisons. Des arbres ont l’air de border une route mais
on ne la voit pas.
Tout est calme, le ciel est bleu
d’azur.
Michèle
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Carte n° 20
Six personnages
Au centre le plus jeune,
peut-être espagnol- sabot au pied- pantalon de grosse toile rapiécée au genou
ceinturé avec un tissu à la façon de son pays- chemise blanche retroussée sur
ses bras et ouverte sur son torse- chapeau sur sa tête- cheveux noirs. Il est
concentré en appui sur sa jambe droite, le corps un peu en avant. Le bras droit
le long de son corps, le gauche replié avec dans sa main une boule de bois.
Devant lui une planche. Il fixe un point hors champ. Si l’image s’animait, il
pointerait et lancerait sa boule dans les quilles.
A sa droite, un homme
pied nu- pantalon bleu qui dégage ses chevilles- veste noire- chapeau de
paille. Main derrière le dos- visage en direction du joueur. Pas d’expression-
épaule un peu basse. Il est plus petit que tous les autres.
Derrière l’homme qui
joue, deux hommes attendent leur tour en file indienne. Le premier porte
chaussures- chemise blanche- petit gilet. L’homme derrière lui chuchote à son
oreille. Mêmes vêtements mais rouge avec un feutre sur sa tête. Il a lui aussi
une boule au bras gauche.
Les hommes à droite du
joueur sont debout dans l’herbe verte. Derrière eux le ciel bleu.
A gauche du personnage
principal, un banc avec deux « anciens ». Derrière eux une haie haute
et verte. L’un a une canne, l’autre un parapluie. Celui de gauche a un uniforme
casquette- pantalon blouse bleu foncé- garde champêtre peut-être facteur- en
appui sur sa canne avec ses deux mains, il regarde la scène. Ses épaules sont
larges. Sur son côté droit, l’autre homme, peut-être instituteur- gilet jaune-
veste sans doute en velours grenat- pantalon rouge- chaussure noire- chapeau de
paille- élégant.
C’est le joli mois de
mai, en pleine période impressionniste, peut-être dans le Beaujolais.
Ghislaine
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Carte n° 11
Cette histoire, c’est l’histoire
de deux personnes voguant sur l’eau.
C’est dimanche sur cette photo
impressionniste.
En fait, ce canoë croise un autre
canoë.
Je le vois bien, la quiétude est
de mise.
Ils se sont mis au vert, comme ce
canoë vert.
L’air est pur et les oiseaux
pépient.
Nous sommes au printemps, ils ont
la pépie
A force de pagayer comme des
malades
Sur ces canaux où il n’y a pas de
guinguette
Car elle a fermé ses volets
depuis longtemps.
Pourtant une bonne orangeade
ferait bien l’affaire
Après cette balade, ainsi que une
bonne douche
Sous cette cascade, entre
camarade,
En évitant une dégringolade en
forêt de fontainebleau
Où elle se dessine au fond de ce
tableau.
Michel
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Carte n° 13
C’est une réunion quelconque
car rien n’indique le lieu et l’objet de ce rassemblement. Une femme au premier
plan tourne le dos. Elle semble seule, un peu à l’écart du reste de
l’assemblée. Grande, mince elle est vêtue d’un ensemble élégant, aux manches
bouffantes qui donnent une ampleur au vêtement. Son chapeau bien visible
laisse apparaître une chevelure épaisse torsadée en chignon. A l’arrière plan
des personnes, assises ou debout, des couples pour la plupart ont l’air très
attentifs. On dirait qu’ils consultent des documents. Les femmes ont revêtu des
robes soyeuses et fluides .Elles sont coiffées de chapeaux aux couleurs en harmonie
avec leurs vêtements. Les hommes portent tous des redingotes et des chapeaux
haut de forme, dans des teintes austères. Ce tableau est figé et même le
mobilier, deux chaises et une table ne donne pas une impression
d’ornement. Malgré le peu de mouvement on sent qu’il va se passer quelque
chose.
Anne-Marie
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Carte n° 5
Soirée de veillée dans une
maison bourgeoise du XIX° s
La mère et ses enfants sont
dans le salon. Un rideau relevé permet d’apercevoir le couloir au papier jaune
orangé. On distingue qu’il est imprimé mais on ne peut pas voir les
motifs.
Le mur du salon est recouvert
dans sa partie supérieure d’un papier vert imprimé de losanges et de fleurs. Le
bas du mur est ornementé de panneaux de bois teinté.
Le parquet est décoré d’un
tapis bleu.
La mère est assise dans un
grand fauteuil couvert de velours rouge foncé. Elle porte la tenue
traditionnelle de la région : un chemisier vert, une robe noire protégée d’un
tablier blanc. Un châle jaune couvre ses épaules et, ses cheveux sont protégés
d’une coiffe en dentelle.
Son fils est accoudé au
fauteuil et pose tendrement sa tête sur le bras de sa mère. Elle lui lit une
histoire dans un livre posé sur ses genoux. Avant de lire le livre elle devait
ravauder quelqu’ouvrage parce qu’elle tient encore un bout de laine dans la
main droite. La pelote est tombée sur le tapis. Elle intéresse beaucoup le chat
noir et blanc de la maison. Sa queue relevée, ses oreilles en pointe et son
regard attentif prouvent que cette pelote de laine ferait un bien joli jouet.
Face à la mère, une toute jeune
fille est assise sur un pouf recouvert de tissu vert foncé avec des franges.
La jeune fille est vêtue
simplement : robe rose protégée d’un tablier bleu comme le tapis. Elle porte un
bonnet de coton. Elle est en train de broder une petite pièce.
La soirée est calme et
paisible. Il fait bon dans cette pièce
Attendent-ils le retour du père
? Ou bien est-ce lui qui a peint cette charmante image ?
Léonie
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