Je vous présente Mike Godwin. Il fait partie des personnes qui sont passées à la postérité en donnant leur nom à une loi empirique. Qu'a découvert l'Américain ? « Plus une discussion en ligne dure longtemps, plus la probabilité d'y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler s'approche de 1. ». Autrement dit, quand un débat s’envenime sur un forum, un chat ou un blog, les adversaires vont fatalement faire référence aux nazis ou à Hitler. On dit alors que le point Godwin a été atteint. La France, à cause de la particularité de notre histoire nationale, offre une variante à cette loi : les références invoquées sont plutôt Vichy, les pétainistes et les collabos.
Mais le plus intéressant dans cette notion, c’est que son application déborde le cadre de l’internet. Le terrain médiatique et politique offre maints exemples de dérapages semblables. Il suffit d'un sujet polémique pour que le point Godwin soit atteint. Rappelez-vous les allusions aux années 1940 pour qualifier la politique de l'ancien ministre de l’immigration Eric Besson à l’égard des Roms ou de l’enquête d’un journal, Médiapart, sur une affaire politico-financière qui éclabousse Eric Woerth. Pendant que je rédige cet article, j’apprends que Marine Le Pen flirte avec le point Godwin en comparant la prière extérieure des Musulmans à une occupation, sous-entendue allemande.
Atteindre le point Godwin relève d’un mode d’argumentation sophiste, le déshonneur par association. On ne discute pas du fond mais on discrédite son adversaire en l’associant à un personnage, à des idées ou des méthodes ignobles. Des internautes s'amusent à repérer les personnalités qui atteignent le point Godwin dans leur intervention. Les vainqueurs se voient distribuer des points Godwin. Il y a des points qui ne font pas honneur à leur gagnant.
Article sur Wikipédia
Photo de Mike Godwin sous licence Creative Commons
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire