Une série de vidéos mises en ligne sur le web permet de comprendre les débuts de la micro-informatique dans les années 70 et 80. Qui a créé le premier micro-ordinateur ? Comment Bill Gates, le fondateur de Microsoft, a construit sa formidable ascension ? Quel fut le rôle d’Apple ? Une histoire riche en innovations, en éclairs de génie, en esprits visionnaires mais aussi en échecs.
Trop techniques, trop précis, contradictoires, voilà comment je définirais les livres ou les sites web consacrés à l’histoire de l’informatique. Bref, rien de bon. Heureusement, j’ai découvert sur cette page un documentaire vidéo. Tout est alors devenu plus clair pour moi. Au bout de 2h30 de visionnage (ça passe très vite), j’ai compris les débuts de la micro-informatique, autrement dit la période où l’ordinateur individuel est entré dans les bureaux et dans les maisons. Je regrette que le site n’indique pas la source de ce film sorti en 1996. Alors rendons à César ce qui revient à César : d’après le générique de fin, le journaliste américain Robert X. Cringely est l’auteur et le présentateur du documentaire. Le site montre la version francophone, renommée « les cinglés de l’informatique ».
Donc faut-il être fou pour faire de l’informatique ? Non bien sûr. Mais les pionniers l’étaient-ils ? On peut se le demander quand on en voit certains raconter avec nostalgie les journées et les nuits passées à écrire des lignes de codes en mangeant des pizzas et buvant du cola. Puis on en a la confirmation quand on en voit d’autres s’amuser sur une vieille machine : elle s’appelle l’ALTAÏR (photo ci-contre). Elle est considérée comme le premier micro-ordinateur commercialisé. C’était en 1975. Elle ne possède pas de souris (bon, ça va), pas de clavier (ça se gâte), pas d’écran (gloups !). Ca me rappelle l’ampèremètre que j’utilisais au lycée en cours de physique. Les heureux propriétaires de la machine nous font une démonstration : il abaisse et monte neuf interrupteurs ; quatre voyants lumineux se mettent à s’allumer. Fierté dans la pièce. La machine vient de calculer devant nos yeux 2+2.
Deux figures reviennent régulièrement dans le documentaire : Bill Gates et Steve Jobs (photo ci-contre, dans ces vertes années). L’un a fondé Microsoft, éditeur de logiciels ; l’autre Apple, fabricant d’ordinateurs. Tous deux sont aujourd’hui milliardaires. Des cinglés eux aussi ? Disons plutôt des visionnaires très habiles. Steve Jobs a compris qu’avec le micro-ordinateur, un nouveau marché émergeait. Son but : rendre le produit populaire pour en vendre des millions. Quant à Bill Gates, il a saisi que l’informatique ne se limitait pas à la production d’ordinateurs. Il fallait également concevoir ce qui les faisait tourner. Il développa donc des programmes.
En suivant le destin des pionniers de l’informatique, on se rend compte que pour réussir, il ne suffit pas de concevoir le meilleur produit ou d’être le plus innovateur. L’histoire de Microsoft et d’Apple prouve même plutôt le contraire. Ces sociétés ont parfois créé des produits médiocres (je pense par exemple aux premières versions de Windows) et ont repris les idées d’autres entreprises ou d’autres bidouilleurs informatiques. Avec son habituel sens de la démesure, le patron d’Apple s’en justifie avec cette citation de Picasso : « les bons artistes imitent ; les génies s’approprient ». A méditer…
Le documentaire vaut pour sa narration dynamique et bien conduite. J’ai également apprécié la présentation didactique sans être infantile et l’autodérision du journaliste. Les non-spécialistes apprécieront l’absence de jargon. Pour mieux vous en rendre compte, regardez la première vidéo : elle ne dure que 10 mn.
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