Place du Château
15 mars 2009 - 15 janvier 2010
Le Fine Arts Museum de Boston a accepté de prêter pour une durée exceptionnelle un chef d’oeuvre de Jean François Millet, Le Semeur. Ce tableau, jamais vu en France depuis la rétrospective de 1975, est de ces oeuvres dont la force expressive les hisse au rang d’étendard. Dans la lumière agonisante et atemporelle du crépuscule, la figure monumentale et farouche du semeur dévale les pentes désolées d’une colline normande pour accomplir son geste fécond et sacré. Exposé au Salon, deux après la Révolution de 1848, ce tableau cristallisa les controverses et les passions de cette époque de bouleversements. Dépassant les intentions premières de l’artiste qui voulait célébrer la beauté héroïque du labeur paysan, ses contemporains voulurent y voir le symbole des aspirations politiques et sociales de cette France gagnée par l’industrialisation urbaine, où les travailleurs des campagnes incarnaient le mythe de l’homme primordial vertueux domptant la nature sauvage. Le temps de l’idéalisation romantique était révolu, venait celui de l’authenticité du Réalisme.
Millet - Les saisons par Laurent Manoeuvre.
Jean-François Millet (1814-1875), fils de laboureur, fut profondément marqué par les liens unissant l'homme à la terre. Son Angélus - illustration la plus célèbre-, nous renvoie à la sensibilité du peintre face à l'intimité du monde paysan.
Jean-François Millet (au-delà de l'Angélus)
C'est un beau livre de Lucien Lepoittevin en deux parties : la première retrace la vie de l'homme, la seconde concerne la conception qu'il a de lart à travers sa correspondance et ses voyages et a fait l'objet d'un colloque à Cerisy en 2002.
Quant au troisième, il s'agit de la réédition en 2005 d'un classique datant de 1881 et familièrement appelé "Le Sensier", du nom de son auteur principal :
La Vie et l'Oeuvre de J.F. Millet par Alfred Sensier.
L'auteur, ami proche du peintre, échangea une abondante correspondance avec lui, ce qui lui permit d'en écrire la biographie au-delà de ses oeuvres, de sa technique et de son rapport au monde paysan.
Je voudrais citer le plus intime en dernier
Jean-François Millet chez lui... à Gréville-Hague.
Ecrit par Pierre Leberruyer, il donne à comprendre l'environnement de l'enfance de Millet dans sa maison familiale tout au bord des falaises de Gréville, à travers des photos, des cartes postales d'un autre siècle.
Aujourd'hui, cette maison est devenue musée, dont le site alentour est propice à de superbes balades à tous vents, sur cette pointe de la Hague toujours aussi rugueuse à vivre.
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