Il y a, au fil des découvertes littéraires, des livres qu'on aime, qui nous procurent des émotions, du plaisir, nous invitent à la réflexion, et c'est déjà beaucoup. Et puis il y a, plus rarement, les petits bijoux qui ont quelque chose en plus, font entendre une voix un peu différente, découvrir un univers en marge de ce qu'on connaît.
J'ai trouvé cela dans le roman de Jean-Pierre Ostende "La présence".
Jacques Bergman doit passer l'hiver dans un château du XVIIIème dans le but d'y installer un parc de loisirs. La dernière propriétaire du château, une marquise un peu étrange, avait souhaité que sa présence continue d'habiter ce lieu. Voilà donc Bergman, admirateur professionnel ne fréquentant que des lieux où la bonne humeur et la réussite financière sont de rigueur, à la fois fasciné et de plus en plus mal à l'aise dans ce lieu inquiétant qui va lui faire totalement perdre ses repères. Y a-t’il une présence qui hante ce lieu ? Pourquoi les mouches meurent-elles dans la cuisine et dans la salle de bain ? Bergman devient-il fou dans un monde où il est seul et dont il ne détient pas la clé ?
La belle écriture de Jean-Pierre Ostende est en elle-même une présence. Mêlant humour et imparfaits du subjonctif, distance et empathie, toujours à la limite du réel et de quelque chose de mystérieux, elle est pour le lecteur une expérience qui lui fait doucement perdre pied et le prend à son piège !
Martine
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