Mon papa, petit était très curieux sur ce que les femmes cachaient si bien à l’époque: leur derrière.
Un jour, il a voulu en savoir plus sur la question et il s’est rendu dans les toilettes publiques du village. A l’époque, il s’agissait d’un bâtiment en bois avec une planche trouée pour s’asseoir et satisfaire ses besoins. Les toilettes étant collectives, il y avait la possibilité de s'y installer à plusieurs et si à l’air libre, une cloison séparait les usagers, à l’air « vicié » point de cloison. Pour un petit garçon qui voulait en savoir un peu plus sur « L’origine du monde », (l’histoire se passe en Franche Comté-voir la photographie du tableau de Courbet), la tentation était grande de se pencher et d’observer toutes ses lunes qui s’offraient. Mais sans doute emporté par le besoin d’en savoir un peu plus, le garçon s’est tellement penché qu’il est tombé dans les excréments. Sa mère l’a lavé à grands seaux d’eau, puisés dans la fontaine du village. Les femmes du village ont du, pendant des années, rire de l’aventure. Mon père la racontait avec un grand sourire.
Aujourd’hui, un petit garçon romantique et amoureux clique sur un moteur de recherche : amour. Apparaît alors la définition de l’amour Wikipédia mais aussi d’autres sollicitations : elles couchent -fantasme- rencontre sexy…
Le petit garçon curieux peut cliquer sur une de ces entrées. On le prévient qu’il n’a peut-être pas l’âge pour accéder à ces pages internet. Mais la tentation du pot de confiture caché tout en haut de l’armoire du siècle dernier est trop grande et le petit garçon clique sur l’interdit.
Et là c’est aussi la chute pour le garçon : pornographie à gogo sur internet. Les femmes ne doivent pas rigoler tous les jours, de toute façon elles ne sont plus que tas de chair à défoncer.
Dans la revue professionnel « Lecture jeune décembre 2010 » Marion Deroin éditrice indépendante s’exprime : « Il n’existe actuellement pas d’ouvrage disponible pouvant répondre aux attentes présumés des adolescents en matière de sexualité. L’exemple du dernier documentaire sur le sujet en témoigne : « L’amour « (paru chez Bayard) présente de manière exacerbée un sentiment amoureux désexualisé. La sexualité est abordée de manière anecdotique et intellectualisée ; quant à l’amour physique, il est simplement éludé (…)
Un livre implique d’avoir les moyens financiers de l’acheter, ou la possibilité de se rendre dans une bibliothèque qui propose le titre recherché. C’est pourquoi les éditeurs visent le lectorat adulte, qui est bien souvent l’acheteur du livre (parent ou bibliothécaire). De ce fait, même si la forme a réussi à s’adapter à un public plus âgé que le lectorat habituel du genre documentaire, le thème de la sexualité demeure difficile à traiter via ce support. D’autres formes éditoriales sont peut-être alors à expérimenter, notamment la publication web. L’adolescent pourrait y avoir accès directement sans passer par l’intermédiaire adulte. Epargnés par ce filtre, les contenus pourraient se débarrasser des tabous que l’on retrouve dans les documentaires papier (…)
Il existe par exemple un site auquel les adolescents peuvent s’abonner, proposant des vidéos éducatives : www.educationsensuelle.com/
La version parentale disposant d’une autre adresse Internet : www.educationsexuelle.com »
Dommage que le site ne soit pas gratuit pour les ados.
Les parents inquiets pourront toujours se tourner vers une solution de filtrage des sites web. Les Fournisseurs d’Accès à Internet proposent des systèmes de filtrage permettant de bloquer l'accès aux sites "indésirables", mais là aussi ce n’est pas gratuit.
La médiathèque est équipée d'un de ces filtres, ainsi nos usagers ne peuvent pas accéder aux sites évoqués ci-dessus. Il en sera de même pour vous si vous vous équipez.
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