mercredi 2 février 2011

Le fredon des taiseux


C'était au Tanit Théâtre, c'est trop tard, c'est fini. "Le fredon des taiseux", il faudra attendre un peu pour le voir.

Eugène Durif a été invité par le Tanit Théâtre dans le cadre d'une résidence à Lisieux avec trois autres auteurs: Serge Valletti, Christophe Tostain, Bruno Allain.
Eugène en bon mauvais élève a remis sa copie en dernier : "Le fredon des taiseux"

Arnaud Aubert est metteur en scène. François Xavier Malingre interprète tous les personnages.

Le 21 mars 2009, Eugène Durif et Christophe Tostain participaient à une journée de lecture à la médiathèque dans le cadre du projet Itinérance. Sur la photographie Eugène et... François Xavier( blog http://tanit-itinerances.blogspot.com/ )

Puis Eugène a "résidé" dans le Pays d'auge, et il pleuvait...
-Il pleut! Il pleut? pas qu'un peu qu'il pleut. Oui, il pleut, ah bon! Il pleut à nouveau, on dirait! Il repleut! ça y ressemble! ça sent la pluie! c'est sûr que c'est un temps à pleuvoir! Tiens, on dirait que ça vient! Pas sûr que ça dure! Moi je dirais que! Oh, mais il pleut! Non, une toute petite bruine, on dirait bien de la pluie, c'est un bien grand mot, ça moussinerait pas un rien mucré, aujourd'hui? Qu'allez-vous donc chercher là? C'est que brume et crachin, on dirait bien que c'est de la pluie cette fois!...
Extrait du texte, c'est délicieux, rien qu'à entendre on voit pleuvoir, inutile de regarder dehors.

J'ai ri et j'ai été émue aux larmes pendant le spectacle. ça m'arrive plutôt rarement au théâtre.

Evidemment, reconnaitre les lieux, les gens, n'y est pas pour rien:
- Le café de Courtonne la Meurdrac, si vous n'y êtes jamais allés, n'hésitez pas, la patronne sera contente de vous servir un café peut-être réchauffé et prenez votre temps comme Eugène l'a fait. Ecoutez, partagez.
- Les gens aussi. Ce n'est pas tout à fait eux, mais ça leur ressemble. Eugène est un artiste, un poète. Ces personnages vous empoignent, vous parlent au plus profond de l'âme, l'écriture est sensible.
Il y a de la tristesse, mais aussi une formidable envie de résister, une ode à la vie... "mais j'étais plus forte que le monde qui se rassure à peu de frais dans le crachat qu'il vous lance à la gueule, et je continuais un imperceptible chemin que personne d'autre ne pouvait deviner. Peu de choses m'appartenaient, mais je les gardais bien serrées contre moi et ce n'est pas tout le monde qui peut en dire autant..." , paroles de la bucheronne.

François Xavier avec son crane rasé cabossé tout ce texte à l'intérieur, barbu comme un troll, sorti d'un ventre de barrique à calva, vous emmène dans l'univers de Durif.
Arnaud, qui a appris son métier auprès d'Eric Louviot (directeur du théâtre de Lisieux) est un artisan orfèvre du terroir.

Vous, qui n'avez pas vu le spectacle, soyez vigilant. Personnellement, j'attends avec impatience sa programmation à Courtonne la Meurdrac.

Merci Eugène pour votre fredon des taiseux, et à un de ces jours dans le Pays d'Auge.

2 commentaires:

CVA a dit…

C'est bien vrai...
c'était bien, c'était chaud, c'était humain.
Simplicité et efficacité de la mise en scène,toute une famille, une lignée rurale, représentée par des pommes, et tant de personnages incarnés qu'on a rétrospectivement peine à croire qu'il y ait eu un seul comédien sur scène. Une très belle soirée.
Merci au Tanit et aux humains artistes qui permettent aux humains spectateurs de vivre de tels moments.

Anonyme a dit…
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