jeudi 26 juin 2008

Sur une chaise, perché...


A la Médiathèque en espace adulte un samedi après-midi
Un Yo perché sur une chaise interpellant en slamant les lecteurs concentrés
il ne se fait tout de même pas jeter
Ce n’était pas en rêve

Mais en introduction à la scène ouverte du samedi 31 mai 2008 avec tous les slameurs amateurs de Lisieux.
Et Schai
Et Amado Kouyaté
C’était bien, tant pis pour vous si vous avez raté.

Je slame, un peu , beaucoup, passionnément, pas du tout mais ça donne envie je l’avoue
De crier ce que l’on a sur le coeur
Là où la raison rencontre (le cœur) l’émotion (quoi)
Insulter ces politiciens, pleurer cette pauvreté, parler, parler…mais pas saouler
Imagé l’inédit délier l’apostrophé
Atrophié l’interdit slamons le poing levé
Ou bien ouvert, pourquoi pas ?
Cogner, est-ce que ça avance tant que ça ?
Slamons mais pas en rond
Slamons à pleins poumons.

Je vous lance cette bouteille à la mer
Un appel au secours dans ce monde sans issue
Le monde s’est bloqué
Faut ramer, écoper, relancer le bateau
Je vous lance ce signal amer
Je vous signale cette alarme au large
Mais la côte se rapproche et l’addition est salée
Comme l’eau de la mer qui baigne mes pieds
Je cours désespéré, j’attrape cette bouteille et Vlan ! je la fracasse, faut qu’ça passe ou qu’ça casse si on n’veut pas couler.
Décoller jusqu’aux plages abondamment étoilées.

Aujourd’hui, je te regarde droit dans Lisieux…
Les yeux dans les yeux je te suis
Et pour un long voyage c’est parti… Direction Paris
On te suit car de toute façon il n’y a que des adieux
A Dieux, A Dieu va mais que font les Dieux ?
Ils regardent deux à deux pleurer les amoureux
Les amoureux insolites qu’ils ont un hic certes pacifique
A Lisieux, à Lisieux ils se regardent dans les yeux
Dans nos yeux notre dieu va nous dire adieu dans les cieux
Et fini par ces quelques mots je vous dis adieu.

Simbad part en balade en balade au Zimbabwé
Baladé ses enclaves, ces hymnes bafoués,
Que vais-je découvrir. Une vaste forêt ?
Simbad vient d’une famille
De marins très malins
Rintintin, Rintintin
Son chant d’victoire est déjà déclamé
Simbad voyageur est un conquérant
Conquérant de la vie
De la vie au Zimbabwé

Tata et Toto vont chez Tati, mais trop tard
Tonton a raté le thé qu’a pas ôté sa toux
Et tata s’est tapée un mal de tête
Tata a dit à Tatique Toto est partie
Tata et tonton sont repartis à minuit
Tati Tonton Tata Tatillou Tatillon
La tortue, le Tatou…
Tahiti Tombouctou
Stop ! Trop de T ça tape, on tousse en douce il faut donner un peu de sucre au thé
Ensemble allons tripoter l’éternité
Pour donner un goût sucré à notre éternité, profiter avant de crever.


Pour moi, la vie n’est pas un long fleuve tranquille
Elle n’est jamais, voire quasiment rose sans parfum qui nous fait du bien.
Le bien, le mal… on n’est pas toujours responsable de ses mots, de ses gestes, de ses actes, on cherche souvent une excuse.
Et pourtant c’est bien nous, ce «je»
Qui ne veut pas se laisser prendre au jeu
De la vie, du hasard, de l’amour et ses gares.
La vie n’est qu’une fuite futile, ailleurs, ailleurs, ailleurs
Peut-être en moi, réside le sens de tout ça
La vie cascade avec cailloux transparents.
La vie anatomie à cœur ouvert
Rayon de soleil sorti de l’ombre.

Je boxe avec les mots
La vie perd au poing
La mort est fainéante comme une couleuvre…..


Dans ma tête, tes mots raisonnent
dans mon coeur ton amour sonne
dans ma voix, ça déraisonne
dans ma tête, mes mots sonnent et puis résonnent
dans ma tête et dans mon coeur plus de malheur
plus que l'amour que tu me portes
plus que l'amour qui me transporte
dans mon corps, un calibre est mort
dans ma tête, tu ouvres une porte
dans mon coeur, plus de douceur
dans ma vie, ta vie résonne.

Pétrifiée dans l'immobilité
je m'enfonce dans le noir
le vide m'aspire, je tombe,
je tombe, je m'enlise
dans la boue,
mon pied heurte une pierre;
Douleur sur douleur
douleur du corps
douleur du coeur,
sous le pied je sens l'appui, je tape, je crie
j'écris ma colère et prend la pierre.
pierre sur pierre,
ciment des mots,
je gravis l'escalier,
je respire, je vis !

L'amour est comme une fleur,
une fleur sans âme !
L'âme s'épanouit,
et dans tes yeux, je revis
je relis, je relie
avec un s ou avec un e ? tout varie
relire sa lettre ou relier le chemin qui nous sépare
avancer tant et tant qu'on fabrique des remparts
des remparts attaqués par dans jeunes bouseux
qui lâchent et crachent des mots, mais ne savent pas ce que ça signifie
la révolte et la rage quand la fleur est coupée
l'amour et la douceur quand la fleur est levée
Fleur de liberté, fleur de l'enragé,
fleur un jour plantée pour des souvenirs ancrés.

Soc soc socquette sac sec socquette
Roquette requête
Voici une bonne recette pour partir en montagne
Ou à Noisy le Sec manger de la raclette
Soc soc socquette sac sec socquette
Prend ton sac ton soc et tes socquettes
Pars et surtout ne te retourne pas
Mais pense à moi et rejoins –moi
Soc soc socquette sac sec socquette
Roquette ma requête
Voici ma recette pour partir avec toi

Dans un jardin caché
Amis dansez tchachez
Dévoilez sans jamais vraiment vous montrer
Dévoilez ce qu’on a au plus profond de nous
Démaquiller avec un stylo
Mettre à nu, à fleur de peau
A fleur de cœur et cœur de peur
Jeu d’humeur et peine de cœur
Danser, chavirer se presser, s’embrasser
S’embraser dans un instant vivant l’éternité.

Debout à genou de vive voix ou aphone
Moi j’m’en fous je slame je slame
Par écrit en marchant au téléphone
Quand je rame, je slame je slame
Au soleil ou sous la pluie dans la rue à minuit ou à midi je slame
Le zénith m’a conquit m’ouvert au paradis
Et je slame je m’éclate même sans mégaphone
Aujourd’hui j’ai la langue bien pendue et l’esprit mégalo sonne
A la rame d’une lame je fends je garde le cap je slame
Demain même piquée je n’oserai y aller mais après demain c’est certain j’y retournerai
Et pour vous messieurs mesdames
Pour la vie je slamerai je slamerai

Nuit étoilée rêve éveillé
Rêve d’un monde meilleur
Sans tristesse ni pleur ni mal
Jusqu’à ce que se lève le soleil sur ma vie
Eveillé restons éveillé car la nuit est étoilée
Eveillé réveillé pas question de nous endormir avec des blablas
Balbutié éveillé ensoleillé vie étoilée
Pas question de nous berner avec des t’as qu’a
Juste rêver
A plus de trêves
Etoile filante vie déroutante toujours branlante brûlante
Nuit éveillée rêve étoilé

Chocolat suisse chocolat Guadeloupe
C’est comme ci c’est comme ça
Chacun suit le chemin de chacun à la loupe
C’est comme si c’était ça
A bord d’une chaloupe
D’un radeau ou d’un yacht
Univers différents parfois enrichissants
Mais que ça soit chaloupe, radeau ou yacht
L’être humain dirige le tout
Parfois seul à la barre contre vents et marées
chaud chaud chocolat
Au ras de l’eau mon radeau tient le coup et dépasse le yacht

Amour seait-ce un jeu d’enfant à crier tout le temps ?
Crier toute sa vie tout le temps son amour toujours
Jouer son amour et prendre son temps
Amour mon amour pour un jour
Mon amoureuse me murmure des mots si mûres et déroutants
Que j’en oublie les lieux et puis aussi le temps
Amour Ah Mour AAAAA MMMMM OOOO UUUU RRRR !
A ! Mourir en un instant…
Pour revivre à la vie et vibrer tout le temps !
Mais comment faire pour toujours aimer passionnément ?
Faut-il rester un enfant inconscient ?
Pour que l’amour survive tout le temps ?

C’est un trou de verdure où coule une rivière
C’est un bout de vertu où se saoulent mes frères
C’est Lisieux un samedi sur le marché avec Schai
C’est ses yeux qui me disent combien elle aime le mot slamer
C’est un rire d’enfant au milieu d’une guerre infâme
C’est un soleil brûlant sur un désert de sable
C’est une pièce de pierre de verre où entrent les pélerins
C’est la vie du quotidien
Ce qui la rend monotone
C’est la vie simplement d’hiver en automne

Parle moi de la lune
Opale et pâle dans la nue
Nuée blanche pleine lune
Lune pleine et nuit blanche
Au milieu du silence son âme balance
Un silence plein de sagesse non
Un silence qui en dit long
Tu la vois de ta rue
Elle t’attend toute nue
Au creux d’une nuit sans but
Dont personne ne connaît la chute
Si mystérieuse si poétique
Immaculée et sans éthique
Si généreuse aussi dramatique
Emouvante et si pudique

C'jour-là j'étais en vrac
vrac de chez vrac
et patatrac
pas de crack ni de traque
j'ai glissé dans la flaque
sans anorak.
Suis passée d'vant la fac
y ai croisé les gars d'la Bac
ceux qu'ont pas la fac-ulté d'avoir leur bac,
leurs neurones, (ils) les ont occultés,
les ont troqués contre un colt chromé.
Y a un toqué qu'a clamé :
« Mec, file-moi ton Mac »
Moi, j'ai filé avant qu'y m'calque,
j'ai pris l'bac pour passer l'lac
plus d'crack ni d'traque,
me suis r'trouvée en vrac,
vrac de chez vrac
et patatrac


J’ai longtemps cru en l’amour,
Et comme un aveugle, j’ai avalé trop de beaux discours.
Je me suis retrouvé coincé sans aucune issue de secours
Quand on m’a avoué qu’il me trompait. A cet instant j’aurai aimé être sourd.
Humides sont devenues mes paupières,
Mes larmes se sont transformées en rivière,
J’étais comme ce canadair
Qui voulait éteindre cet incendie, mais le mot supercherie existe bien dans le dictionnaire.
Alors ma passion pour lui est partie en fumée
Jamais je n’aurai pu croire qu’il était aussi rusée
De ses actes j’en suis médusé
Pour le quitter je me transformerais bien en fusée
Comme une décharge
Electrique de son amant je me charge
Et mon chargeur je charge
J’aurai du me transformer en caméra de surveillance
Pour me rendre compte de sa malveillance
Moi c’est en toute sincérité que je lui ai passé l’alliance
Pendant qu’il savait impunément qu’il se moquait de la personne avec qui il se fiance
Comment recoller les morceaux
Y’a de quoi se briser les dorsaux
Quand on t’annonce que ton homme te prend pour une idiote
Une ringarde qui ne sait même pas le faire grimper aux rideaux
Mais est ce cela sa seule excuse
Pour pardonner sa faute, son témoignage comme les jurés mes dires je récuse
Profondément, je dis qu’il abuse
Pour s’extirper de notre couple il aurait pu trouver une autre excuse
Comme une décharge
Electrique de son amant je me charge
Et mon chargeur je charge
Comment dans le creux de l’oreille se dire je t’aime
Quand on est incapable comme une concierge de se contenter de ses étrennes
J’ai cru en ce roi
Mais aujourd’hui envers lui je n’éprouve aucune haine, juste de la peine
Le voir embrasser mes enfants
A embrasé ma révolte de ce père qui ment impunément
Pourtant au jour d’aujourd’hui il dément
De n’avoir recueilli le moindre amant
Beaucoup me diront « qu’il prostitue »
Mais ma fierté aucun ne pourra me la restituer
Alors je deviens une pauvre assistée
Que l’on plaint avec des mots remplis de sincérité
Comme une décharge
Electrique de son amant je me charge
Et mon chargeur je charge
Marah


Atelier enfant

Aujourd’hui je te regarde dans Lisieux
Mais je suis tout là-haut vers le soleil pour que j’aie plus chaude
Et d’aller à la piscine pour s’éclater
Et je suis allée sur Mars pour me rafraîchir
Mais je préfère quand même le soleil, bref il est chaud
Très chaud mais il y a des fois où il n’y a pas de soleil
Oui c’est vrai mais quand même
Il pleut souvent mais enfin bref

Tata et Toto vont chez Tati, mais trop tard
Tati est parti faire des courses elle rentre et là un accident s’est produit dans la belle maison de Tati. Tata et Toto ont laissé échapper le chat, ils le cherchent et 3 heures plus tard il le trouve blessé.
« Mais ce n’est pas grave, dit Toto, vraiment pas grave du tout ! il a seulement la patte cassé » ils rentrent chez Tati et il joue très longtemps au Légo

Je slame un peu beaucoup passionnément,
pas du tout, à la folie. Je t’aime, je t’aime
Pas du tout, beaucoup, jamais
Pas trop j’aime pas berc
Je déteste complètement quelle horreur
Pas vraiment, du tout
Moi non plus je déteste
Berc Horrible
Mais l’amour c’est la vie

Je boxe avec les mots
Je boxe avec les phrases
Je boxe avec les chiffres
Je boxe avec la tête
Je boxe avec mon corps
Je boxe avec toi
Je boxe avec une femme et en plus c’est ma femme
Mais ce n’est pas grave c’est un jeu vidéo
Mais les jeux vidéo c’est que pour les garçons
Si c’est pour les garçons on ne boxe plus



La Médiathèque, j’y suis déjà. Il y a du vert, des livres, des enfants, étagères, disques, fiches et ateliers. Ce que je préfère ce sont les livres.


Claquette Claquette c’est chouette
Claquette Claquette c’est la fête
Claquette Claquette on fête l’anniversaire de ma belle-mère
Claquette Claquette et il y a des mots qui claquent dans l’air
Claquette Claquette il y a des phrases qui claquent dans le monde
Claquette Claquette le monde claque partout
Claquette Claquette là où ça claque c’est la fête
Claquette Claquette mais on a bien joué la fête est terminée

J’ai pas d’idée
Pour rire fallait écrire
Pour nourrir le délire
Fallait dire
Que tu voulais écrire
Et que tu voulais partir
Partir où ?
A la foire, à la mer.

Mon cheval a brouté de l’herbe
Puis est parti du champ
Chanter patienter sourir aimer
Il faut aimer
Ma mémé est tuée
Y’a pas d’quoi rigoler
Ce n’est pas rigolo

J’ai pas d’idée
Dédé d’idée en tête
Le mètre
On mètre le maître
Alors je mate par la fenêtre
Et je regarde tout et rien
Et puis je m’ennuie
Et là ma mère rentre et je file.

On est à la médiathèque
On prend des livres et on les lit
Et il y a des livres déchirés par moi
Je suis fou et je chiale
File
Il faut prendre du fil
Pour les relier
Tous ces cahiers en train d’ filer

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