samedi 28 septembre 2019

Atelier d'écriture du 14 septembre






1.Donner l’humeur du jour sous forme de titre d’article de journal.



2.Fait divers : "dans le Var, attaqué par une chèvre sauvage, il se réfugie dans un arbre" ... Ecrire ce qui s'est passé en choisissant un point de vue.







« Après un été chaleureux, elle frissonne de raz-le-bol »



Fait divers : Var : attaqué par une chèvre sauvage, il se réfugie dans un arbre.

De notre correspondant dans le Var : c’est une drôle de mésaventure qui a été vécue dans l’arrière-pays varois cette semaine.
Une chèvre sauvage a coursé un randonneur tranquille. L’homme d’une trentaine d’années, en bonne santé, s’est réfugié dans un chêne-liège. Grâce au n° d’urgence européen, le 112, il a pu appeler les pompiers à l’aide malgré l’absence de réseau. Il a fallu à ces derniers une bonne heure pour atteindre et secourir le randonneur. Plus de peur que de mal.
Nous laissons la parole au témoin principal de ce qui aurait pu être un drame :
« On n’a pas idée de se balader comme ça dans les collines de l’arrière-pays. Moi, ça me met en rogne. Alors, j’ai décidé de passer à l’action. Toutes cornes devant, j’ai voulu intimider l’intrus. En me voyant, il n’a pas demandé son reste et a pris ses jambes à son cou. Il a grimpé vite fait dans un chêne-liège. Ça devait être un gars de la ville qui ne savait pas que les biquettes, ça grimpe aux arbres !!!...
Là, il a fait comme tous les autres, tapoter sur son appareil noir. Il a dérangé les pompiers. Vous y croyez, vous ? Pendant ce temps, ils ne peuvent pas s’occuper des incendies !
J’aurai bien profité de sa descente pour lui faire quelques marques sur l’arrière-train ! Mais j’ai fait profil-bas. Avec les pompiers il y avait la brigade caprine.
Bon, je vous laisse. Je vais essayer de retrouver un autre randonneur.
AVIS aux randonneurs du Var : évitez cette région.

Léonie

Marcel G., 82ans, retraité : Moi ? Non, j’ai rien vu. Rien de rien. Quoi ? Vous pouvez répéter, je suis un peu dur d’oreille à mon âge… Une… chèvre ? sauvage ?
Vous rigolez, en plein centre de Toulon ! Ah non ? Pas à Toulon ? Mais comment voulez-vous que je sois au courant, si ça s’est passé à 45 km d’ici ?
Quoi ? Plus fort, jeune homme ! Vous devez faire … une interview ? rapidement ?
Aaahh vous êtes stagiaire à Var-Matin !
François M., 43 ans, amateur d’ULM : Oui, c’était hier. Je survolais l’Esterel. J’ai vu quelque chose d(étrange au sol. Un point blanc. Un point noir. Le point noir se déplace à toute vitesse, suivi par le point blanc. Il s’approche d’un gros point vert.
Il disparaît. Le point blanc tourne autour du gros point vert. Aucune idée de ce que ça pouvait être.
Liliane S., 54 ans, agricultrice : Vous voulez mon avis ? Eh ben il l’a bien cherché, le Parisien. Qu’est-ce que c’est que ces manies, sous prétexte qu’on vient de la ville, de voir approcher tout ce qui bouge dans la contrée ? Un selfie, qu’il voulait, le Parisien ! Un selfie avec la Blanchette, je vous demande un peu… Il voulait entrer en contact avec la nature, qu’il disait ; eh ben pour du contact, il a été servi, le Parisien !
Lola, 8 ans, écolière : C’était hier, on rentrait de l’école, moi Jules et Lylou.
Maintenant on est grands, on est en CE2 et on a le droit de rentrer de l’école tout seuls sans les parents. Du coup, on fait parfois un petit détour pour donner des croûtons de pain à Blanchette, la biquette de Liliane.
On arrive vers le champ et là, on voit Blanchette qui cogne avec ses petites cornes contre un arbre. Elle avait l’air drôlement énervée, Blanchette. On commence à rigoler, et là, on entend des cris qui viennent de l’arbre :
« Au secours, les enfants, appelez les pompiers, je me suis fait attaquer par cette fichue bestiole ! »
Trop-ma-rrant ! On était morts de rire ! Lola a lancé deux trois cailloux dans l’arbre pour faire crier à nouveau le monsieur, puis, comme c’était plus rigolo, on est partis en courant : on allait rater le goûter.
Le monsieur ? Il doit toujours être dans l’arbre !

Dominique


Sirène hurlante
Le camion rouge fonce
Sous le cagnard
Il est 13h
Le pastis sera pour plus tard
Tonio et Marius délirent avec moi :
dans l'arbre
ce n'est pas un chat
ce n'est pas non plus des chèvres
que nous allons sauver
c'est un benêt
dans un amandier
pas si haut cet arbrisseau
une chèvre sauvage
qui fait peur à un pauvre sauvage
de la ville cet imbécile
qui se sauve par en haut
et ne sait plus sauter
tout affolé
Arrêtons de rigoler
je l'aperçois
à califourchon
un trou à son pantalon
la chèvre s'est éloignée
pour rejoindre son bouc
sous un olivier
pas besoin de la grande échelle
ni d'un matelas à nos pieds
Venez Sautez dans nos bras
On va vous consoler
et direction la terrasse du café
sous les platanes
bien ombragés.

Hélène



Attaqué par une chèvre sauvage, il se réfugie dans un arbre...

La chèvre, en mal de liberté, s'est sauvée quelque temps auparavant. Son propriétaire l'a crue perdue dans la vallée par les loups.
Les loups l'avaient recueillie et initiée aux dangers de vivre seule dans la nature. La meute l'a protégée de ces hommes qui croient, de par leur intelligence soi-disant supérieure, dominer l'espèce naturelle, les animaux, les végétaux, sans quoi l'équilibre des choses pourrait s'établir naturellement. Or la main domptée de l'homme et ses artifices ont tout détraqué.
Durant de longues années, la chèvre, pas si bête, a compris que le danger n'était pas de vivre libre mais de vivre sous l'emprise des hommes. Il est bon ton de reconnaître que l'on protège ce que l'on a détruit. Force est de croire que, laisser vivre la nature sans l'intervention de l'homme aurait oxygéné la planète.
Autant dire que la chèvre, après avoir pris un bon bol d'air, est revenue, hier matin, se venger de son ancien propriétaire pour qui, la belle pâture en captivité est la sécurité d'une vie calme et sereine.
La chèvre dont le lait est mis à profit, a préféré le prix de la liberté au prix de son lait décidément trop peu cher payé.

Sylvie



"Je m'appelle Blanchette et je suis la plus petite des chèvres du troupeau.
Je suis aussi celle qui cherche toujours à s'échapper,  et Martin,  le berger du mas,  passe son temps à courir derrière moi.
Je crois qu'il a surtout peur qu' il ne m'arrive malheur,  car il y a très longtemps,  son tonton Antoine Seguin a  pleuré pendant de longs mois sa jolie chèvre que le loup avait dévorée.
Bon, il n'y a plus de loups aux alentours du mas (on les a enfermés dans des parcs...), mais maintenant ce sont les touristes qui se sont appropriés nos montagnes.
Ils ramassent tout ce qui pousse, traversent les prairies en ouvrant les clôtures sans les refermer,  et eux on ne peut pas les piéger !!!
Ce samedi matin,  profitant d'un moment d'étourderie de Martin,  je suis partie gambader,  et là, tout d' un coup, je le vois devant moi.
Le sac à dos bien accroché,  les lunettes de soleil bien en place,  il ramasse allègrement notre précieuse  lavande.
Ah non,  trop c' est trop,  je baisse la tête,  je gratte la terre à coups de sabots furieux,  et...  je fonce !
Il me voit arriver, lâche tout et grimpe dans le vieil olivier au milieu du champ.
Il essaie de me faire peur avec des cris et des grands gestes, puis renonce. Il cherche son téléphone, mais il est resté dans son sac à dos, par terre., et nous restons comme ça, longtemps, très longtemps, à nous regarder, immobiles et muets. Le soleil commence à décliner, et lui aussi sur son arbre.
Puis, tout d'un coup, j'entends des pas précipités, des appels, et Martin arrive en courant, un grand sourire aux lèvres, suivi des compagnons de mon voleur de lavande qui, eux aussi, éclatent de rire.
Ce soir,  à la bergerie,  Martin vient me caresser un peu plus longtemps que d'habitude.
Il me dit que, décidément, depuis celle de son tonton  Seguin,  les petites chèvres blanches des montagnes sont bien les plus têtues et les plus vaillantes. "

Linda



Les chèvres sauvages, existent-elles, dans notre beau pays la France où il semble que chaque parcelle de terre soit cultivées, soignées ? Nous en avons eu confirmation, vendredi 13 dernier, « une chèvre dont le poil long était sans doute blanc il y a quelques années, mais sans aucun soin le poil de l’animal est aujourd’hui tout emmêlé à la manière rasta, ont confirmé les gendarmes après leur intervention. Elle avait les cornes très longues et très pointues dont une était ensanglantée. Son regard était noir, dit de braise, ses yeux parés de longs cils Elle dégageait une forte odeur, elle avait sans doute un grand âge, mais elle était encore très véloce » selon M. Seguin qui se promenait ce vendredi dans la garrigue. L’homme est petit, sec, son œil vif malgré son grand âge. Il ressemble typiquement aux papés des histoires de Pagnol, pantalon de velours à côtes, chemise de coton à carreaux, blague à tabac et couteau dans la poche.
« J’ai vu cette chèvre me foncer dessus depuis l’horizon, elle était déterminée. Sans doute voulait-elle me tuer. D’ailleurs à en croire le sang sur ses cornes, sans doute a-t-elle fait d’autres victimes. J’ai juste eu le temps de me hisser sur ce petit chêne au moment où elle a déboulé sur le sentier, puis elle m’a harcelé en fonçant sur l’arbre qui n’était pas bien fort. J’ai eu la peur de ma vie. Mes hurlements ont attiré un chasseur qui a épaulé et l’a tuée.
Vous me croyez si vous voulez mais j’ai cru reconnaitre ma chère Blanquette, celle qui normalement a été mangée par le loup ». Et le journaliste de conclure « Si M. Seguin avait mieux éduqué sa biquette en la préparant à affronter le monde, sans doute n’aurait-elle pas vécu toutes ces années en espérant un jour se venger. D’ailleurs la peau de la biquette sert désormais de descente de lit à M. Seguin qui est encore choqué »

Ghislaine

Var matin
A l’hôpital, je lis ce fait divers
S’étant déroulé l’été dernier.
Le 28 juin exactement, c’était l’année dernière
Cette chèvre sauvage venait d’Angleterre
Bien avant le Brexit, elle s’appelait Aline
Ce qui est pour moi un satisfecit
Je ne savais pas qu’elle était sauvage
Ce qui m’a mis en rage
Elle avait ce jour-là peur de l’orage
J’ai couru dans ce pré, me disant
Que je ne participais pas à l’Amour est dans le pré
J’étais poursuivi comme par un petit taureau
Puis je me suis réfugiée au sommet de cet arbre
Pris de panique derrière cette chèvre satanique
Et j’ai crié, crié, Aline, aux pompiers qu’ils viennent et j’ai pleuré, pleuré, j’avais trop de peine.
Je les ai suppliés avec ce cri : Sauvez-moi
Sauvez-moi, faites quelque chose.
J’avais le cœur en marmelade, la chèvre était sans doute malade, je n’ai pu l’appeler camarade après cette algarade ressemblant à une embuscade.
Après coup, j’ai appris que cet arbre était un olivier. Il était parmi d’autres, soumis au vent du Sud. Je me suis dit alors :
Avec le Vent du Sud, écouter ce vent craqueler leurs écorces torturées par ce soleil exubérant déjà déclinant quand l’ambulance m’emmena vers les Urgences, dans cette région de Provence où des infirmières m’accueillirent avec bienveillance pour s’occuper de moi, un homme de faïence allongé sur ce brancard par un malabar qui me rangea pendant sept heures dans ce couloir des gens perdus, ce couloir noir de patients impatients.
Je vis alors surgir un médecin africain, s’approcher de moi, pour me dire que c’était Bénin.
J’avais eu le temps de fixer cette horloge ronde fixée au mur de ma chambre,
J’étais aux petits soins d’une infirmière que j’avais vu déjà hier dans cet hôpital d’Hières.
J’avais compris qu’elle ne venait pas couper ce cordon ombilical entre la Vie et la Mort.
C’était pas mon heure sonnée, malgré que cette algarade m’avait sonné !!!

Michel




Propos recueillis lors d’un échange téléphonique avec le Capitaine Jules PICHON, Chef d’agrégation, présent lors des faits.



Le bip a sonné à 14h00 laconique : malaise à domicile. A 14h05, l’ordre de mission imprimé, on a déjà plus d’infos : homme de 40 ans, coincé dans une chèvre.

On prévient tout de suite les gendarmes. J’enfile mes gants. Je me suis déjà occupé d’une vache qui vêlait, on fait de tout dans ce métier, les gens appellent pour n’importe quoi. Je me dis ça dois pas être bien différent ! La journée s’annonce intéressante.

Finalement, arrivés sur place, force est de constater que l’homme est coincé dans l’arbre, pas dans la chèvre.

On a trouvé le paysan, la chèvre a été mise hors d’état de nuire et sa victime innocentée. Pour sa réputation, il y a rien de moins sûr.

On est repartis d’un côté, les gendarmes de l’autre. Dire qu’il a failli se passer quelque chose.



Mathilde

Attaqué par une chèvre sauvage

Aujourd'hui, nous décidons de nous priver des joies de la plage et de la mer avec ses jeux de ballon , de matelas flottants et de sous-l'eau pour découvrir l'arrière pays et ses montagnes ocre rouge.
Le soleil est bien au rendez-vous, comme tous les jours dans cette merveilleuse région de France. Nous voilà partis de bon matin, pour une magnifique journée de randonnée. Nous humons l'odeur des eucalyptus, découvrons les chênes lièges. Nous sommes enchantés d'être dans ce cadre naturel si odorant et si nouveau pour nous, pauvres Parisiens.
Nous arrivons à un carrefour où la végétation s'éclaircit. Et c'est là, que nous découvrons, émerveillés, une chèvre qui broute un pied de thym! Cela accentue encore notre dépaysement. Mon ami Bernard veut la prendre en photo, alors nous nous rapprochons d'elle. L'idée nous vient de la caresser. Bernard casse une branche d'eucalyptus pour l'apprivoiser, comme on fait avec le pain dans les parcs animaliers. Il s'approche en brandissant sa branche et en parlant à la chèvre.
A ce moment là, l'animal gratte le sol de son sabot et se met à courir très vite, dans notre direction, tête baissée pour nous encorner. Alors tous les deux, nous nous mettons à courir aussi vite que la chèvre, même sûrement encore plus vite. Moi,j'arrive devant une cabane, j'entre et referme précipitamment la porte derrière moi. Je me réfugie, tout tremblant , au fond de la cabane. Je ne sais pas où est mon ami Bernard. Je suis complètement terrorisé et j'attends un bon moment pour me remettre de mes émotions et bien écouter les bruits environnants. J'entrouvre doucement la porte en observant bien les alentours, puis décide de sortir de ma cachette. Alors, j'appelle "Bernard, Bernard, Bernard", je marche, je cherche, je hurle mais, pas de Bernard . Paniqué, je téléphone au secours pour qu'on entreprenne des recherches. Finalement, mon ami est retrouvé, en fin d'après-midi, coincé dans des branches, en haut d'un arbre, complètement déshydraté.

Finalement, la plage et les parcs, c'est quand même plus amusant et les espaces verts dans les villes sont  plus rassurants que la jungle provençale. La prochaine fois , je caresserai une chèvre au salon de l'agriculture.


Evelyne