samedi 7 décembre 2013

telier d'écriture du 7 décembre 2013

L'atelier du 7 décembre a eu lieu à Mosaïc, c'est Laurent Guillot, Animateur chargé des studios d'enregistrement qui nous a reçu. Les textes ci-dessous lui sont dédiés. Annie Bons nous a proposé d'écrire sur l'ambiance des studios et sur un musique rock.
SALLE D’ENREGISTREMENT : 
Ce matin, surprise, un studio d’enregistrement au sous-sol, une salle où l’on est retiré du monde. Personne ne nous entend ! Je crois pouvoir faire de la « bouillie » mais il faut que ce soit « propre » nous a dit l’animateur !
Je ne dérange personne, je peux essayer de faire de la musique. C’est loin de la foule, du bruit, de la ville, je peux rester là, m’exprimer, dire tout ce que je ressens.
J’imagine ces groupes de jeunes, ils sont heureux, ils peuvent jouer des instruments, faire du bruit, créer de nouveaux sons, oser chanter sans être jugé ! Avoir des conseils comme à l’atelier d’écriture.
Si je pouvais chanter au micro et dire tous les mots que je désire, si la musique pouvait couvrir mes paroles, je n’aurais pas assez de temps pour tout exprimer !!!



UNE MUSIQUE ROCK :
            J’ai seize ans, j’entends du rock, une musique folle. Je suis dans une salle avec les copains et les copines, je danse, je tourne, je n’arrête pas, j’adore le rythme, je suis jeune, je suis étourdie, je ne pense pas, je veux simplement profiter du moment, demain c’est loin, hier c’est passé !!!Je n’ai pas de soucis, je veux juste m’amuser ! Mais soudain la musique s’arrête, c’est terminé, fini le temps de l’insouciance !
            Aujourd’hui, le temps a passé, il passe trop vite, je suis vieille et ne veux pas voir demain !!!Le passé est riche, plein de bonheur et je veux le garder. Danser le rock, c’est peut-être un peu dur maintenant pour mes articulations.
Mais je garde toujours cette envie de bouger, de danser, la jeunesse c’est dans la « tête » d’après ce que tout le monde dit.
            Il suffit de quelques minutes, ce matin, pour y croire encore et revenir dans un autre temps !
1.J


Découverte ! Grande première ! Je vais entrer dans un studio d’enregistrement … Bof ! C’est une salle toute simple, décor moche, avec batterie, cymbales, haut-parleurs, fils, micros, table de mixage … Micros ? Y’en a un qui est bizarre. Il est … dans une des caisses de la batterie. Il faut vraiment un micro pour une batterie ? Mouai ! Je suis dubitative. Ca fait déjà tellement de bruit tout seul. Et puis il ya un trou dans la batterie pour pouvoir mettre le micro. ça doit casser le son. Mouai, bizarre. C’est pas mon truc ces instruments. Je serai plutôt violon ou piano. Bon ! mais je me coucherai moins bête. Maintenant je sais ce que c’est qu’un studio d’enregistrement. Ha ! ça semble devenir intéressant. L’animateur vient de dire qu’on pouvait toucher. Je fais partie de celles qi se précipitent. Une cymbale. Ca me tente. Un petit coup d’ongle dessus et ça sonne le début de la prière bouddhiste ! Pendant ce temps une autre effleure les caisses de la batterie. Cette fois on dirait les incantations de la prière bouddhiste. Vraiment space ! Totale discordance entre la vue et l’ouïe. Quel drôle de monde que ce studio d’enregistrement. Ca pourrait être le fun. Puis nouvelle proposition de l’animateur : « Je vous mettrais un micro et vous pourrez tester en lisant vos textes. Et une autre fois, on pourrait vous enregistrer pour que vous entendiez ce que ça donne. » Et là c’est la discordance intérieure : serrée entre l’envie et la crainte. Envie de dire « j’en ai sui » et de prendre mes jambes à mon cou. Heureusement, Annie nous rappelle qu’il faut aller écrire.

Voix grave et chaude. Rythme entrainant. Un rock classique. Et puis changement de rythme. Des petits oiseaux. Bon ! mais c’est long comme morceau. Chaussure qui couine. Quelqu’un doit aimer et bat la mesure. Voix aigues par-dessus la musique. A la fin on s’attend aux bravos de la foule. Mais non, nous sommes dans ce tout petit studio d’enregistrement. Merveille technologique qui nous a fait croire un moment que nous étions en concert live
2.L 


Les yeux fermés, j’écoute un morceau de musique que je connais pas. Ces rythmes et ces sons progressivement m’entrainent sur les places des villes et des villages l’été où on donne des concerts. Il fait bon, on a pris un moment de détente où on oublie tout, où se laisse porter, balancer par la musique. On bouge, on danse, on est cette musique. Et maintenant, lentement, les yeux fermés, je deviens cette musique qui m’emmène encore plus loin, le long des plages de la Méditerranée où je parcours le marché dans la brise du soir. Plusieurs groupes de musiciens de style très différents émaillent le marché d’artisans locaux et de marchands de souvenirs
3.E
Aïe ! La rampe s’arrête…J’ai failli rater la marche… On descend ! Où ? Jusqu’où ? C’est gris…c’est fermé…C’est la cave ! Porte ouverte…Lumière ! On va écrire ? Non, une batterie, des cymbales, un clavier, tous prêts à résonner. Harmonieusement ? Hum ! Mes oreilles réagissent déjà ! La batterie par exemple. Je vois déjà le gars assis derrière, ses deux baguettes en main. J’aime bien le voir s’agiter, se déhancher, imprimer rythme et vie à tous ses instruments inertes devant lui. Ça vivre, ça sonne, ça résonne et l’on est entrainé malgré soi à marquer le temps ! Tout le corps réagit, les yeux passent d’un instrument à l’autre en suivant les mouvements du musicien, même les oreilles s’accoutument aux bings, aux bangs, aux dzings. Et je sors de là un peu étourdie mais ravie. Maintenant, je vais écrire…

J’écoute…des paroles incompréhensibles pour mon esprit ignorant « les langues ». Mais la musique, scandée, rapide, imprime son rythme à tout ce qui l’entoure. Je la reçois en moi, elle résonne dans ma poitrine, comme si les battements de mon cœur et ma respiration s’accordaient à elle. Les voix se multiplient, se mêlent, chacun module sa partition et l’harmonie se créée soutenant la voix du chanteur. Je ne comprends pas les paroles, pourtant j'adhère ’ ce chant qui entre en moi ; bienfaisant. Soudain, l’instrument s’arrête, il n’y a plus que la voix, calme, apaisée et ma respiration se fait plus profonde, plus lente. C’est extraordinaire ! je n’aurais jamais pris conscience de ce phénomène ; et quand le rythme repart, je le reçois, je l’accompagne intérieurement jusqu’à cette longue vibration qui m’entraine vers l’infini… peut-être
4.M
Feutré, Badaboum ; tu te rappelles, hihihi, café rencontre, Badaboum, c’est bien ce qui me semble, héhéhé, café ramdam, Badaboum, pas encore blasé, oyé, café ou thé, Badadadadaboum, les souris s’emballent, clac, clac, clac sur le plancher, blouson de cuir, lunettes fumées, oyé, Rock and roll, les jupettes volent, les mains rattrapent , ohohoh bidouoh, le samedi à Mosaïc, ça swingue, ouhouh
Ça décoiffe aux ateliers d’écriture du samedi, ça s’emballe, on se fait la malle, derrière nous l’auditorium, devant nous, le boulevard Pasteur et son animateur, odeur de poussière, de tapis de sol, club de danse, goûter organisé, Par ici, s’il vous plait, descente au sous-sol. Bibip-Bibip.Est-ce un métronome ou une machine qui indique les pulsations du cœur de Mosaïc ? Salle d’enregistrement, au secours, je suis claustro, Rock and roll, ça s’envole, ça décolle. A la batterie, Soizic, A la basse, Michel, au piano, Bernard, Les Dominic’s and Co aux guitares- Chorale Céline, Nath, Evelyne, Léonie, Jeanine, Jacqueline, Cathy, Sylvie- Maracas Anne-Marie un-deux-trois, c’est parti. Vas-y Annie. Laurent est ok, ça enregistre.
5.G  
Dieu du vin, Dieu divin


Le tonnerre tonne
Les cloches sonnent
Les portes claquent
La colère éclate.
Le caisson gronde
La basse bourdonne
La voix raisonne.
Le batteur tape
Sur les cymbales
Déballe sa cavale
Bat son tambour
Fait des boum, boum.
Temporise la mesure
Vaporise la démesure
Déferle ses sons
Son rythme, son showroom
Son tempo en accordéon
Le bassiste vibre
Vibes sur sa guitare,
Gratte les cordes,
Assemble les accords
Tape du pied ses idées noires
Accorde les mots des cors.
Le chanteur flippe ses rimes
Ses textes s’affolent, dégringolent
Sortent des tripes.
Il jette, il envoie à sa guise
Dégomme ses paroles
Qu’on se le dise, unanimes
Il harmonise ses vocalises.
Ensemble, ils détonnent
Partent sur un trip symphonique
Entraînent et déchainent leur public
Dans cette salle acoustique
Anonyme et intime
Que la musique est bonne
A entendre, elle tamponne.


Avatar


Je pars sur des malentendus
De la musique défendue.
J’y vois un nouvel horizon
A mes chansons.
Parfois trop bouffon
Mais, un peu coton
Je suis perdu
Je ne sais plus
Me retrouver dans les sons
Me donner mille raisons.
Vaut mieux s’éviter
Frôler les saisons
Mon dieu, c’est un métier
Et c’est mériter.
Ecrire ses chansons
Lire ses mémoires
Au son des guitares
Viens me voir ce soir.
Joues-moi un air
Comme ça, pour voir
Donne le ton
Pour le rythme, c’est béton.
Une brève de comptoir
Très tard
Histoire d’art.
6.S
Souvenir de Moldau à Mosaïc
Dans l’univers de la Mosaïc
La Muse de la Musique
M’enchante d’avance
Mais il y a un hic !!
Je ressens dans ce monde fermé
Une ambiance cadavérique
Cependant, un jour, le monde s’ouvrira
A la couleur des notes
Acidulées, sucrées ou âpres
Dans la forêt des arpèges
Où le torrent que j’ai traversé
Chante un frémissement dans les herbes safranées
Et amplifie son doux chant diaphane
Dans les vertes vallées de ma rivière
Explosant en pleine mer, Tubas et bombardes exubérantes
Devant l’immensité de la Mer
7.M
Ma première impression n'est pas forcément agréable! Les locaux sans fenêtre, la chaleur, les odeurs m'indisposent. Bon, j'arrête de rouspéter: je suis là pour travailler! Je change de vibration, j'essaie de l'élever...après quelques respirations difficiles dans une atmosphère confinée, ça y est, je m'y mets. Laurent, le régisseur, un petit bonhomme qui ne paie pas de mine mais qui, très rapidement, nous montre son caractère passionné, son amour de la musique et de tous ceux qui viennent jouer et chanter m'intéresse. Moi qui n'y connais rien, je commence ) visualiser tout ce matériel qui habite la salle et quelquepart à me l'approprier. a part les cymbales et la batterie, c'est à peu près tout ce que je reconnais! Autant j'aime les spectacles comme le théâtre, les marionnettes, les contes, autant le genre de musique que je soupçonne résonner trop fort dans mes oreilles ne m'attire pas! Bien sûr, il n'y a pas de spectacle sans musique mais pour moi, la musique classique peut s'intégrer à beaucoup de genres de spectacles. Je suis sensible aux mélodies des chansons qui laissent entendre les paroles du chanteur. Mais il est vrai que dans ce domaine, je me sens être de la vieille école!

Revenir dans ce studio ne m'est pas particulièrement agréable! J'étouffe, je ne vois pas d'issue et j'ai envie d'appeler "Au secours". Pourtant, je suis les autres! Annie nous a apporté un CD de Dyonisos- Rock and Roll- Je distingue bien les voix féminines et masculines, elles me percutent. Il y a comme un équilibre qui se crée tout au long du passage du disque. Quel est donc cet équilibre que je ressens? Que signifie-t-il? Nous avons tous une partie féminine et une partie masculine en nous. Je ne sais pas toujours distinguer la partie qui domine en moi, car il y en a une! Eh bien, en entendant ce morceau de musique-chant, j'ai l'impression qu'il me permet, un moment de ressentir l'équilibre masculin-féminin en moi. C'est comme si la musique reliait deux parties de moi-même séparées. Peut-être bien qu'il n'y avait, d'ailleurs, qu'une partie qui existait en moi! J'ai donc vécu un moment où il y avait les deux qui fonctionnaient...drôle d'impression!
8.J

Souvenirs, souvenirs…….

Dans les années soixante-dix Mosaic s’appelait la maison des jeunes.Elle s’est construite et développée en même temps que l’apparition de ce nouveau groupe social : les adolescents.

Les jeunes de cette époque, dans cet espace de liberté pouvaient enfin s’exprimer, en retrouvant les copains et les copines.La liberté d’expression et le développement personnel y trouvaient tout son sens sens, après un mai soixante huit libérateur.

Les studios d’enregistrement, situés au sous sol de cet endroit me font penser aux cellules d’internement d’un service de psychiatrie, avec une impression d’enfermement.Mais ne dit on pas que la création rend fou ?

Je n’aime pas le rock.Sauf celui des années 1950.1960.Celui qui déménageait et donner envie de danser.La musique rock qui a suivi ne me plait pas.Ses ruptures de rythme me dérangent et bousculent mon confort auditif.Et pourquoi nous fait on croire qu’in n’y a que les anglo saxons qui y excellent ?Moi ce que j’aime c’est la musique techno.Boum boum boum disent certains.Ce qui me fait vibrer justement c’est ce rythme syncopé qui parait il peut rendre fou et vous terrasser d’une crise cardiaque.Ecoutez bien l’Afrique et ses danses tribales ne sont pas loin. « La musique est un cri qui vient de l’intérieur »
 9.AM

J'suis choriste. Choriste dans un groupe de rock. Oh, n'allez pas vous imaginer des choses... J'crois bien qu'avec Josy, ma copine et collègue, on est les seules à chanter juste dans le groupe. Même le batteur (on l'a surnommé Plan-Plan entre nous), eh ben Plan-plan, y a des jours où il est pas vraiment dans le tempo. Et son groove... un groove de limace, oui.

Donc voilà. Avec le groupe, on joue surtout les samedis soirs, dans les salles des fêtes à la campagne. Les mariages, les baptêmes, les quatre-vingts ans de la mamy, c'est notre taff. Et c'est pas la gloire, parole de chanteuse !

Robert, le soliste, not'leader comme on dit dans Rock and folk, il a ptête été bien, mais alors c'était y a longtemps. Y a très longtemps. Maintenant, il est plutôt décrépi, l'idole des jeunes. L'aut'fois, tiens, y t'nait à peine debout tellement qu'il avait picolé avant avec les copains du marié. Heureusement que tout le monde était dans le même état, dans le Foyer Rural de Saint Martin...

Pourtant, j'en avais rêvé, de ce job, quand j'étais p 'tite. Les Claudettes avec leurs longues jambes et leurs soutifs à paillettes, ça me faisait briller les yeux devant « Champs Elysées » à la télé le samedi soir.

Pis l'chant, j'aimais ça. Il me l'avais bien dit, le prof de musique au Collège : « Ma petite Cathy, c'est toi la meilleure de la chorale. » Il m'avait même fait faire un solo à la fête de fin d'année.

Mais les solos, c'est pas pour nous, les choristes. Nous, c'est wap do wap, ouh ouh et compagnie. Pourtant, si on n'était pas là, Robert et Plan-Plan, ils seraient dans la mouise. Et encore, je parle poliment.

J'aurais abandonné depuis longtemps si y avait pas Jimmy. Jimmy, c'est le guitariste du groupe. Je sais pas si il joue bien, c'est pas ça qui compte. De toute façon, on l'entend pas, y a Robert qui beugle devant et Plan-Plan qui couvre le tout avec sa sauce indigeste.

Non, c'qu'y a, c'est qu'il est pas comme les autres, Jimmy. Lui, il est gentil avec nous. Il nous dit toujours un petit mot sympa avant de monter en scène. Il nous fait des clins d’œil quand Plan-Plan s'emballe.

Bon, il est timide, il ose pas. Moi non plus, j'ose pas. Josy, elle, elle se moque de moi mais j'arrive pas à lui dire, à Jimmy, qu'un jour je voudrais partir avec lui, quitter ces campagnes pourries avec leurs mariages miteux du samedi soir et leurs gars saouls dès neuf heures du soir.

Alors on partirait, Jimmy et moi, on irait loin, en Amérique. On ferait un petit duo et je serais sa soliste.

Mais bon, c'est pas fait. En attendant, samedi prochain, direction la salle des fêtes de l'intercom. Soirée belote-concert avec les Anciens. Ça va pulser !

Il était heureux, Jo. Ça y était, il avait enfin atteint son but.
Son but ? Dans sa jeune vie de quinze ans, il en avait passé, disons cinq dans les limbes de la petite enfance, puis cinq encore dans la vénération absolue de son grand frère Tony.
Les cinq dernières années, il s'était entraîné. Il avait peaufiné son personnage, il avait passé des heures devant le miroir de la salle de bains à essayer des tenues, des coiffures, des airs d'Elvis, de Jimmi, de Michael...
Il avait même testé le look Alice Cooper, un vieux de l'autre siècle qui s'habillait en fille avec un avec des pythons vivants autour du cou. L'animalerie du Centre Commercial avait fini par le virer de la boutique : il traumatisait les reptiles...
Costume de motard, maquillages démoniaques, toge grecque, coiffures improbables, tout y était passé.
Et il avait enfin trouvé LA TENUE, celle qui allait faire de lui la rock-star du XXIème siècle.
Mais ce n'était pas ça, son but. Ça, c'était juste le moyen d'y parvenir, une enveloppe externe de tissu, de strass, de paraben et de gel fixateur pour cheveux.
Être une rock-star, c'est penser rock, c'est parler rock, c'est vivre rock.
Alors, il s'était approprié les mots, il avait imité la démarches de ses icônes, leurs tics, leurs perversions aussi.
Et c'est après tous ces efforts que c'était enfin arrivé.
A force de traîner devant le Collège avec son allure de musico, les trois gars l'avaient repéré. Ils l'avaient abordé :
-  « On veut monter un groupe, t'en es ? »
Et comment, qu'il en était ! Les nuits dans les studios enfumés, les filles hurlant devant la scène, les couvertures des journaux people... C'était ça, son but ultime !
C'est dans la petite pièce capitonnée, avec ses trois nouveaux potes, devant les instrus, que tout s'était effondré.
Pourtant, tout avait bien commencé. Il était au rendez-vous (17 heures devant la MJC), il avait l'allure parfaite, celle qu'il avait travaillée toutes ces années.
Tout, il avait tout prévu... sauf ça, ce petit détail qui détruisait tout le reste :
-Mais alors... Jo, vas-y, démarre...
Quoi ? Tu sais pas jouer ? »
10.D
Il manque 5 textes




« Voilà la compagnie que j’espère trouver au paradis. Irréprochable ? Non, mais si ardente à entreprendre ! Le contraires de ces plantes aquatiques immaculées incapables de développer ne serai-ce qu’une tige dans les eaux fangeuses de la résignation »
Winston Churchill (à ses enfants)
B

samedi 16 novembre 2013

Atelier d'écriture du 16 novembre 2013

Jamais mangé ! Pourtant je l’ai reconnu en ayant vu chez le marchand. Surprise ! Un peu d’amertume- mais d’abord, ça crisse un peu sous la dent, avant que la pellicule ne se fende. Et le jus se répand dans la bouche avec une saveur douce, pas très sucrée. Tiens ! Un noyau, ou plutôt un pépin… Combien y en a-t-il dans ce fruit, avec ses dizaines de « sous-fruits » bien séparés les uns des autres ? ça ne pousse pas chez nous…Dans quel pays ? Sous quels soleils ?

Qui sont ces heureux humains qui en consomment chaque jour ? Je crois qu’à la première occasion, j’en achèterai, pour une véritable découverte gustative, à défaut de pouvoir me rendre sous ces climats bénis, pour cueillir ce fruit gorgé de soleil : la grenade ! Je l’imagine bien mûre, éclatant et projetant ses dizaines de grains autour d’elle. S’ils donnent tous un nouveau plant, il poussera bientôt une vraie forêt de grenadiers ! Pas une armée…une forêt !!
Poire ! Bon comme une poire !? Je ne suis pas une poire ! Il ne faut pas me prendre pour une poire ! Avoir la tête en forme de poire… ? ça me rappelle quelque chose…ou plutôt, quelqu’un…Ah, oui ! Un roi-caricature. Le pauvre…on a bien dû se payer sa poire ! Pas drôle !
Pourtant, la poire, c’est bon au goût, c’est bon aussi pour la santé. Poire à lavement ! ça dégage ! ça soulage ! Ouf ! Je me sens plus légère ! Compote de poire ? un peu fade, il faut s’y faire. J’aime mieux la pomme. Pomme, poire, pêche, abricot ? Y’en a une de trop. Ah !non, pas la poire !!! Poire blette ? Pouah ! Poire de curé ? Trop dur. Poire au vin ? Hum ! J’en veux. A consommer avec modération.
1.M
Le collège de jeunes filles, avait été bâti dans les années 1800 dans un quartier éloigné du centre-ville, sans commerce hormis une boulangerie qui concentrait toutes nos visites, lieu de satisfaction de notre gourmandise : il y avait le gros quartier de brioche à moins de 1 franc (50 centimes) qui permettait aux moins bien loti en argent de poche de combler un petit creux avec cette mousse aérée et souple qui libérait en bouche le parfum du beurre et des œufs frais : il y avait tant d’amour du travail bien fait et du bon, donné à nos papilles… Et puis, il y avait aussi les bonbons industriels multicolores… Le premier achat d’une sucette revêtue d’un camaïeu de bleus pastels me fit connaitre cet étrange goût que le « sucré-amer » presque un bonbons de farces et attrapes ! Au premier contact de la sucette sur la langue, celle-ci se retrouvait comme happée, une sensation de fusion : arriverais-je à le décoller ? Puis d’amertume qui me faisait grimacer se diffusait avant d’être adoucie par la saveur sucrée. La sucette devenait cristalline et coupante comme du verre dont ma langue porte encore à ce jour les stigmates…
Il avait la banane quand il est entré dans le bar. Quelques courges cuvaient leur vin dans un coin. Ce jour- là, j’avais la pêche car pour une fois je ne travaillais pas pour des prunes… Il sortit son flingue : Quelle guigne ! ce pruneau est-ce pour ma poire ? Je ne ramenais pas ma fraise et préférais tomber dans les pommes. A mon réveil, seul rescapé, une aubergine m’expliqua qu’il préféra « nettoyer les lieux à la grenade » avant de se sauver en grillant un feu à l’orange. Rouge tomate de honte, je me dis que je n’étais qu’un cornichon de l’avoir laissé rentrer !
2.D
Prune Quetche Ça commence par P et Q comme le papier toilette- c’est ce que j’ai récolté cette année-Prune, travailler pour des prunes- c’est le fruit de certaines personnes, négligeant la fragilité du fruit dans sa conservation, après récolte.
Prune, prune- Quand te reverrais-je fruit merveilleux mi-acidulé, mi-sucré- Fruit non traité mais maltraité- Ah quand mettre une prune à la personne qui s’est occupé de mes prunes !! Je vais peut-être appeler les ASVP Agent Sécurité Verbalisation des Prunes. Enfin prune cuite, prune crue, quand te reverrais-je fruit merveilleux
3.M
Décidément, ce goût est vraiment bizarre. Un goût d’amertume se répand dans la bouche et fait faire des grimaces. Ah ! Pouah ! Je voudrais recracher. Heureusement, ce truc étrange rappelle aussi la famille des courges (pastèque, concombre… et tout ce que vous voulez…) Alors cela évoque l’été, les repas entre amis dans le jardin, les diners sur la terrasse dans les régions chaudes où on a élu domicile pour les vacances. Et là, c’est bien agréable, car on pourrait s’accrocher à cette sensation pour suivre le fil d’un souvenir agréable et se transporter loin de la grisaille de ce mois de novembre ou de notre quotidien, dans un endroit reposant, baigné de lumière et de douce chaleur. Mais, maintenant, je suis gêné par ces pépins en morceaux qui restent sur ma langue, sur mes dents. Oh là, il faut que j’arrive à les avaler, à m’en débarrasser rapidement avant que tout cela se coince entre les dents. Des pépins entre les dents et si cela réveillait le mal de dents. Dans ce cas-là, on ne suit plus le fil du souvenir, on préfère son quotidien et on apprécie et on vit pleinement le moment présent, bien assis, au chaud, en train d’écrire dans le cadre agréable de l’atelier d’écriture. C’est comme ça la vie ! Il est rare que tout soit complétement agréable ou complétement désagréable, complétement positif ou complétement négatif. Souvent, c’est notre regard et notre interprétation qui donne la saveur (amère ou douce, agréable ou désagréable) Plus précisément, c’est le choix de s’accrocher à une évocation qui nous angoisse et nous fait souffrir ou qui nous rassure, nous fait rêver et nous apporte du bien-être.
Tu me prends pour une poire. Tu me suces tout mon jus. Tu absorbes ma sève, mon sang. En 5 mots : « TU TE FOUS DE MOI » Mais pour qui tu me prends ? Tu abuses de ma générosité. Tu abuses de la confiance que je te donne. Tu prends tout l meilleur de moi. Et je vois que toi tu ne rends rien. Toi, tu vois ce que je te dois. Et moi, je dois faire mon devoir. Tu ordonnes, je m’exécute. Mais, maintenant, je vois ce que je vois. Je me suis reculé et je me sens vide. Si tu veux encore continuer avec moi. Au lieu de me prendre pour une poire. Je te propose de couper la poire en deux.
4.E
La messe en français, fini le latin, la modernité entre dans les églises. Les prêtres font voler les soutanes. Les voilà habillés tout comme nous, guitare et chansons, cheveux longs et communion. File indienne comme au bon vieux temps, plus de bouche ouverte mais les mains en coupe, le corps d’A… Complétement concentrée dans la prière commune, je n’ai pas regardé l’hostie avant de l’avaler. Explosion en bouche, j’ouvre les yeux. Le curé est hilare, d’ailleurs ce n’est pas un mais une. Est-ce possible ? Une lumière m’éblouit, en bouche un liquide frais m’humecte les papilles, douceur et subtilité. Je vacille, trop d’émotions. Dieu, poserait-il son doigt sur moi ? Mais mes molaires se mettent en action et éclatent une graine, l’amertume me remplit le palais, de petits morceaux durs descendent dans ma gorge et me grattent. Je vais tousser, je vois rouge, c’est diabolique, je me retiens tant bien que mal. Je sue par tous les pores de ma peau. Autour de moi, la cérémonie s’est interrompue et les regards sont tournés vers moi. Je n’en peux plus, mes poumons explosent, mes jambes flageolent, mon cœur flanche. Alléluia ! Je laisse là mon enveloppe charnelle et je décolle. Félicité !!! Voyage vers le paradis… ou l’enfer.
Nous avions osé ramener notre fraise, nous n’étions plus d’accord, après la morosité quotidienne, nous avions la pêche, nous chantions en chœur dans la cour de l’usine « Le temps des cerises » . Solidarité et fraternité autour d’un grand feu allumé. Quand soudain, ça a explosé. L’usine se faisait canarder, des grenades dégoupillées étaient balancées sur notre outil de travail, les sirènes se sont mises à hurler, l’incendie s’est propagé. Quelle était cette nouvelle façon de réprimer un mouvement ouvrier ? Stupéfait, nous réalisions qu’une fois de plus nous allions être marrons. Nos interlocuteurs choisissaient de broyer notre usine plutôt que de négocier, nous n’en croyions pas nos yeux, et tout ça pour pas un radis, c’était la fin des haricots.
5.G
LE GOUT : Bénédiction- Soleil- Bulles- Moelleux- Raide
« Baroukh ata adonaï melekh ha olam asher kidshanou be mitzvotav bore le rimonim”
Premier jour de l’année. Première bénédiction. Première grenade. Première douceur. Quelle découverte que ces fruits inconnus ! Le premier sera le kaki. Puis d’autres dont la grenade. Grosse. Rouge sang. Difficile à ouvrir. Le jus qui coule le long des doigts et des avant-bras. Ca colle. Puis ces centaines de petits grains. Ce jus encore, si sucré sous la langue. Cette explosion de bulles qui rappellent certains de nos bonbons mais en tellement meilleur. Le jus encore qui coule dans la gorge. Et puis mauvaise surprise : ces pépins qui restent dans les dents, qui changent le goût, mais qui font qu’on y revient pour retrouver le délice.
Et puis tout ce que ce fruit appelle : le soleil si fort, l’amitié si sucrée, le partage si doux, la vie qui parfois nous fait grincer des dents.
Je comprends que ce fruit puisse être le symbole de tant de choses :
Celui d’un peuple : tant d’entités qui ne font qu’un.
Celui de l’année : 365 jours différents qui font avancer vers la maturité
Celui de la bénédiction : difficile à atteindre mais tellement multiple.
Comme la nature nous donne de belles choses ! Quelle joie de pouvoir les apprécier !
CHOISIR UN OU PLUSIEURS FRUITS AVEC DEUX SENS ET CONSTRUIRE UN TEXTE :
Une grenade de Grenade rencontre un grenadier. L’homme porte une fraise autour du cou et grande gueule, ramène sa fraise à tout bout de champs. Le dentiste exaspéré le menace de lui couper la langue avec sa fraise. Le grenadier arme une grenade pour se défendre en cas de coup dur et, en même temps, appelle un avocat un peu mou pour assurer sa défense. L’avocat émotif tombe dans les pommes devant la violence de la situation. Pommes d’api ? Pommes d’amour ? L’histoire ne le dit pas. Mais cette histoire ressemble à au mauvais film. Un vrai navet. En attendant, moi, je fais le poireau pour voir le dentiste. Ce dernier ayant fini avec le grenadier discute avec le fromager qui fait gouter ses carottes de fromage. C’est vraiment un pépin ce dentiste qui se moque de son travail. Et puis zut ! Je suis vraiment trop bonne poire ! Je décide d’abandonner. Je remets ma veste orange et kaki, ma charlotte sur la tête. Et je sors le plus dignement possible en lançant à la cantonade : ‘Salut les choux ! »
6.L
J'ai été curieuse de découvrir de nouveaux goûts et surtout à la vue des fruits exotiques...tout en étant méfiante...Ces fruits me font rêver à d'autres horizons, d'autres climats un peu plus chauds qu'ici! D'autres modes de vie aussi! J'imagine un art culinaire différent incluant fruits et épices...mes pensées vagabondent dans un mointain pour moi inaccessible où des images d'enfants, mordant à pleines dents des fruits directement cueillis sur l'arbre, jouent et dansent la nature.  Bananes, grenades, noix de coco, ananas...que de couleurs, que de saveurs et d'odeurs différentes! ... C'est le bonheur vitaminé et coloré! Je sens la chaleur du soleil sur mes épaules...En fait, en ce temps d'hiver, il suffit de se protéger dans ces pays où ça sent le bonheur d'être nu(au propre comme au figuré) et réconforté.
Figue de Barbarie? Quel nom bizarre et je dirais barbare! Qu'est-ce à dire? Il est vrai qu'elle ne se laisse pas tellement approcher la petite avec ses petites épines l'air de rien! Il faut la contourner, lui parler, la détacher avec précaution sans qu'elle souffre sinon, elle vous le rend bien! Sa soeur ou plutôt sa demi-soeur, la figue qui s'offre dans sa belle robre verte ou quand elle veut faire la coquette met celle qu'elle préfère: sa robe violette. Elle est à croquer et bien-sûr elle adore être mangée! Vivre dans le corps d'un autre, elle se sent libre de le sucrer! Mais...sans méchanceté. elle sait qu'il l'en aimera d'avantage.
7.J
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samedi 12 octobre 2013

telier d'écriture du 12 octobre 2013

Thème Ecoute d’une musique enlevée avec notes basses et hautes qu’est-ce que cela vous inspire ?
Thème : En travers de la route, pancarte déviation.
Recettes

Ces lavandières
D’avant- guerre brossent la toile d’une mémoire
Que je n’ai pas

Mais celles de mes ancêtres
Ayant reçu peut-être
Cette période de leur être
Où les lavandières vaquaient autour de ce bateau lavoir
Même s’il fallait le partager pour l’avoir
Elles s’empressaient à une vitesse phénoménale
Dans ce film muet noir et blanc
Comme le linge qu’elles plongeaient dans les eaux
De la Mayenne exactement à Laval
D’où elles avaient une vue du vieux château

Déviation
Enervement causé par la déviation
Surtout quand la déviation n’est pas indiquée
Alors, il faut faire appel à GPRS
Groupement pour Recherche Sentier afin d’arriver chez soi sans appuyer sur ce champignon vénéneux, celui-là qu’il faut consommer avec modération en levant le pied.
De temps en temps, celui qui se trouve à droite de la pédale surnommée Pédale de frein, qu’il faut utiliser avec modération, sinon emboutissage par l’arrière garanti.
J’émets un souhait c’est que la Direction Routière Ex : DDE nous empêche de tourner en rond dans certains giratoires.
1.M

Le film muet
Cette pièce musicale tonique et enlevée me fait penser à ces films muets où l’action était ponctuée de notes dont la fréquence et la hauteur donnaient une résonance auditive à l’action suivie visuellement sur l’écran : les poursuites automobiles, les courses étaient accompagnées d’une musique rythmée. Lorsqu’un évènement dramatique se préparait le « suspens » était amplifié par les notes lentes et graves jusqu’à la chute finale où une mélodie sereine annonçant le retour de l’équilibre. Les sous titres brefs et concis donnaient des indications quant à la teneur des échanges entre les acteurs. L’imaginaire, le ressenti étaient plus libres en interprétation.

Déviation
« Surtout ne demande pas ton chemin sinon tu ne pourras pas te perdre »
Suivre la trace jaune.
Chercher la flèche dans le décor
Chasse au trésor…
Qui nous éloignait de l’arrivée
Où est-elle cachée, l’indication désirée ?
Une impression d’abandon,
De trahison me saisissait
Quand larguée dans la campagne,
Nulle information me guidait.
L’humain me manquait…
Quelle joie quand un autochtone apparaissait !
Quelle déception quand il ne connaissait pas un village sensé être à 10km de là…
Demi-tour ! Reprendre en sens inverse le chemin péniblement tracé…
Tiens comme tout semble différent au retour, un arbre admirable, un paysage surprenant, un château, promesse d’une sortie future…
Déviation, dévier, se perdre, se retrouver.
2.D

La légèreté de ces notes de musique me donne envie de courir, de m’envoler, d’attraper des ballons ou des papillons. Je me retrouve dans la campagne, dans une prairie remplie de coquelicots et de fleurs sauvages. J’ai envie de courir, de sauter, de danser, de tourner, tourbillonner.
Alors j’imagine une scène qui se déroulerait dans un cadre fleuri et verdoyant. J’aurais une belle robe longue à volants comme on en portait autrefois et je danserais librement au rythme de cette musique.
Tout mon être serait cette musique.
Parfois je sauterais et m’envolerais avec les papillons. Je resterais en l’air quelques secondes. Que se passerait-il alors pendant ces quelques secondes suspendues ? Comment je les vivrais ? Seraient-elles remplies de peur, d’angoisse ou de joie ou le plaisir de voir le paysage d’en haut ?

C’est aujourd’hui le grand jour, le jour J, voilà 345 jours qu’on l’attendait, le jour du départ en vacances ! Jour rempli de joie, d’excitation, d’espoir, de liberté mais aussi voilé d’anxiété liée aux préparatifs et à la route à faire.
Le voyage se déroule bien, mon horaire est bien respectée, nous serons arrivés bien avant 14jh pour avoir les clefs de notre location. C’est parfait !
Tout à coup, je tombe nez à nez sur le panneau « Déviation ». Cela me contrarie, mais heureusement j’ai prévu un peu d’avance. Je ne sais pas combien je vais me rallonger. Et bien, je n’ai plus qu’à suivre le panneau. Mais nous sommes dans une ville, il doit falloir prendre 4 ou 5 rues plus loin, c’est tout.
Mais voilà, il n’y a plus de pancarte. Est-ce qu’ils auraient oublié un panneau ? Je continue ma route, inquiète. Me voici sur une petite route de campagne vraiment perdue. Ah ! Un autre panneau, je suis bien dans la bonne direction ! Super, me voici rassurée !
Après avoir tourné 2h dans la campagne, dans tous les sens, j’arrive enfin à rejoindre la nationale. Je suis bien loin d’être arrivée. Nous n’aurons pas le temps de déjeuner et n’arriverons jamais à 14h pour prendre les clefs de l’appartement. Je dois téléphoner à l’agence. Mais où ai-je mis les papiers avec le numéro ?
Les vacances commencent bien ! Vive le miracle des Ponts et chaussées pour corser l’aventure et pimenter les vacances !
3.E

Obéissante, elle avait suivi les panneaux de déviation qui lui indiquaient depuis quelques kilomètres le chemin qui, théoriquement, devait lui permettre de rentrer chez elle.
Elle avait donc quitté la Nationale, pris à droite la petite route indiquée par le gros panneau jaune, et roulé lentement entre deux champs de maïs.
Au bout, le frère jumeau du premier panneau : « A droite toute ! » Cette route-là était plus bucolique d’un côté, des grands arbres marquaient la lisière du bois, de l’autre des haies de ronces apportaient la promesse de quelques mûres bien noires.
3 ou 4 kilomètres plus loin, le triplé du premier panneau lui enjoignait joliment, mais fermement, de prendre la première à droite.
Là, elle avait eu un doute. Son sens de l’orientation était loin d’être performant. On pouvait même dire qu’elle se perdait systématiquement, faisant la risée de sa famille et de ses connaissances. Mais là…
Elle s’était arrêtée sur le bas-côté, avait coupé le moteur, puis elle s’était répétée mentalement son parcours » A droite, puis à droite, puis encore à droite… normalement, je retrouve mon point de départ ! »
(une de ses amies lui avait dit un jour qu’elle ne se perdait jamais, se fiant à la direction indiquée par le soleil, la bonne blague ! Elle devait au moins vivre en Saône et Loire !
Ici, dans le Pays d’Auge, il y en avait qui erraient plusieurs mois avant de s’orienter grâce au soleil.)
En l’absence d’étoile polaire, de boussole ou de soleil, elle avait donc, encore une fois, obéi au panneau, dubitative.
Et effectivement, elle était retournée à son point de départ, cette portion de Nationale avec, au bout de quelques centaines de mètres, le panneau de déviation…
Ou plutôt, un panneau presque identique, mais qui lui enjoignait cette fois de tourner à gauche.
La DDE était-elle passée par là entre temps, se rendant compte d’une erreur funeste dans les injonctions de ses panneaux ?
Elle avait donc pris à gauche, le cœur plus léger. Le chemin était presque identique au premier, les champs de maïs l’encadraient.
Elle avait ensuite tourné une deuxième fois à gauche, la route était elle aussi boisée d’un côté.
Mais quand elle était arrivée au bout et qu’elle avait vu, au loin, le gros panneau jaune qui lui imposait de tourner à gauche, elle avait freiné d’un coup sec, était sortie de sa voiture hurlant et courant …
On ne l’avait jamais revue.
4.D

Rapidité-Joie-Abondance-
Il y en a partout ! ça tourne, ça vole, ça virevolte- Tous ces oiseaux, petits, si petits que s’il n’y en avait qu’un on le verrait à peine. Ils s’élancent, en grandes envolés, tous dans le même sens, montent haut dans le ciel et d’un coup d’aile redescendent vers le sol sans l’atteindre et repartent en une ronde sans fin- avant de s’envoler tout à coup vers l’horizon et de disparaitre à nos yeux. Nous avions beau scruter le ciel en écarquillant les yeux pour essayer de les apercevoir encore une fois, mais non ils n’étaient plus là. Nous appelions cela un mariage ! Pourquoi ? Est-ce l’harmonie de ce vol ? Est-ce la joie que nous éprouvions en regardant ? Je ne sais. Mais aujourd’hui encore lorsque j’aperçois ces myriades de petits oiseaux, tourbillonnants dans le ciel, j’ai à nouveau cinq ans !

Déviation ! Détour…
Détournement ! On n’est plus libre d’aller où l’on veut ! De choisir sa route !
Contrainte ! Obligation ! Ces mots-là ne devraient pas exister. C’est si bon de vagabonder, de prendre une route, puis une autre sans trop savoir où l’on va. De toute façon, il y aura toujours un poteau indicateur pour vous remettre sur le bon chemin. Mais justement le bon chemin tout à coup est barré et ce panneau « déviation » qui vous emmène ailleurs. Ailleurs oui ! Mais où ? Allons, ce n’est pas sérieux. Tout à l’heure, tu voulais vagabonder, n’en faire qu’à ta guise et maintenant tu râles après ce panneau qui te propose un petit ou long détour dans la campagne. Cela s’appelle contradiction. Non, amour de la liberté !
5.M

Thème Ecoute d’une musique enlevée avec notes basses et hautes qu’est-ce que cela vous inspire ?
Sur la terrasse, une bergeronnette est venue danser à petits pas pressés, hachés et brefs arrêts pour une raison qu’elle seule connait. Après quoi, je partis en ville toute proche pour faire le plein de sensations comme au cirque. De fait à la sortie d’un complexe, un agglomérat de bipèdes plus ou moins échauffés s’agitaient faiblement. Il en émergeait une rumeur syncopée basse et haute. Renseignements pris, il s’agissait d’une conférence incompréhensible pour tout le monde à part ceux qui n’étaient pas d’accord sans savoir pourquoi. Certains pour cause de portugaises ensablées avaient attrapé quelques bruits suffisants pour nourrir une somnolence réparatrice après un …. Cultivé avec soin. Ils criaient le plus fort. Logique

Thème : En travers de la route, pancarte déviation.
Déviation. Enorme. Comme ça, sec. C’est mieux qu’un cheval mort en travers comme au bon vieux temps, mais une de plus, ça fait beaucoup. Déviation, tiens donc, détour. Hé! Hé ! C’est n’importe quoi ça, tout est permis. Hé! Hé ! Arrête de rêver mon gars, c’est pas le moment. Mais sur la lancée. Déviation. Déviance. Hé ! Hé ! Est-il nécessaire de te rappeler que tu es au volant.
Déviation : travaux, ou bien, ça arrive, rien. C’est entendu, l’imprévu c’est le sel de la vie, mais avec un peu de poivre c’est pas mal non plus. Allez, on essaie quand même. Pour voir. On voit. Poussière, fumée sous le regard goguenard des goudronneux. Mais quelle bonne excuse pour un rendez-vous manqué après avoir fait face à la force du destin qui démonotonise une journée d’automne nettement plus moche que dans la chanson.
6.B

Fin d’après-midi le dimanche peut-être début d’hiver, première télévision, noir et blanc, générique du début ti-ta-ti-ti-ta- ta- personnages qui marchent à toute vitesse dans une ville avec gratte-ciel, une héroïne élégante, chapeau cloche, poudre de riz, bouche en cœur- un méchant, cheveux hirsutes, mal rasé, regard fuyant- un héros, plutôt beau gosse, costume cravate, chapeau melon ; des évènements qui s’enchainent vitesse 78 tours ; une échelle qui bascule- des collisions de véhicules en série- des coups de poings qui s’échangent, le tout pour nous faire rire.
La belle séduite dans les bras du héros. Happy End

Ne pas dévier, ne pas faillir, toujours avancer droit, être formaté, génétiquement programmé, faire partie de, du corps expulsé du ventre de la mère au corps incinéré, enterré, avoir envie de bifurquer, sur la droite, la gauche, reculer, faire un pas de côté, mais attention, tout n’est pas permis, presser sur la touche échappe, se beuguer, s’enrayer, se continuer
7.G
 Le mot « Déviation »
C’est l’automne, les arbres sont de toutes les couleurs, une odeur particulière vient du sol. On ramasse des mures et des champignons. Soudain, une déviation ? Mais pourquoi ? Je vais à droite, je vais à gauche, je tourne en rond. Je reviens toujours au même endroit et dans ma tête tout se bouscule, les idées vont dans tous les sens. Je ne sais plus où je vais ! J’ai envie d’être libre ! Je ne pense pas au travail, c’est terminé, je suis en retraite. Je connais le chemin, j’ai du temps libre, je fais ce que je veux. Je continue ma route sans me retourner, ni revenir au point de départ. La vie est devant moi, toute droite et pleine de surprises. Les déviations, je ne les vois plus !!!!!
8.J
 Sur la musique de « Un américain à Paris » de G. Gerschwin.
Joie – danse – drôlerie – jeunesse – s’amuser
Elle est jeune, elle est belle. Elle étrenne sa nouvelle robe style « années folles ». Les perles de la perruque voltigent autour de son visage. Elle ne voit rien autour d’elle. Elle ne voit pas les regards des gens attablés autour de la piste de danse, ni ceux qui sont arrêtés de danser. Elle, elle danse. Elle se déhanche, ses genoux semblent avoir des mouvements incohérents mais, en fait, quelle maitrise. Ses talons claquent sur la piste. Elle s’amuse. La musique est drôle. Elle est pleine de joie, elle danse, elle danse, elle danse … bipbipbip … bipbipbip … Elle se réveille. Il faut aller travailler. Vivement le prochain rêve…


Le panneau « déviation »
M ---- , « Il est où le suivant ? », « On va où maintenant ? »
Déviation, dériver, tourner en rond, perdre du temps, mal indiqué. M----
Et je pense au sketch de Raymond Devos sur le rond-point. On riait bien en l’écoutant. Mais quand il s’agit de le vivre … M----
Et je pense à ces 2h à tourner en rond pour trouver notre route à Jérusalem, « city centre » étant indiqué dans toutes les directions à chaque carrefour, les autochtones interrogés nous répondant « right » right » (à droite, à droite) en étendant de vigoureux bras gauche. M ----
Et je pense à ce jour de canicule où mon père a décidé que le pont sur le Rhône était coupé et nous a trimballés dans une campagne desséchée sans savoir où nous allions. M ----
Et parfois l’envie sadique de bouger un de ces panneaux pour être sure de ne pas être la seule à galérer. Nananère !
Et puis le jeu de l’oie. Retour à la case départ. Avancer. Reculer. 1 case. 3 cases … Mais c’est moins drôle avec le panneau « déviation ».
Non vraiment, c’est pas chouette comme panneau. C’est même carrément moche.
9.L

Sur la musique « d'un américain à Paris » 
Je suis assise enfin. Après toute cette course, me voilà arrivée juste à l'heure.
Et quand je me souviens des instants précédents, cela ressemble à un film muet qu'on regardait le dimanche matin en famille  « histoire sans parole ».
Sur l'intercalaire d'entre deux scènes on lirait « c'est réveillé en retard ». D'une main le café et de l'autre la chaussette à mettre au pied. Pour rattraper le temps perdu, un gros plan sur la montre à gousset pour lire l'heure et voir les aiguilles défilées. Sur le prochain intercalaire on lit « pendant ce temps... »
On n'imagine pas assez ce que font les autres pendant que nous essayons vainement de rattraper le temps. Nous n'avons pas tous la même ligne de départ ! Le nouveau intercalaire dégagerai l'idée d'une possible course mais énoncerait plus une perte des notions du temps, Le tout dans une formule de politesse …
Pour en revenir à mon retard, être assise parmi vous pendant l'audition de l'extrait musical, m'apparait encore comme l'aventure en noir et blanc des films muets.

DEVIATION 
Des petits malins dans la nuit avaient subtilisé des panneaux de signalisations routières pour les positionner aux abords de ma commune. Sur l'axe routièer d'entrée, sur la voie la plus empruntée. Ces panneaux informaient les automobilistes que la route était coupée et que l'on devait suivre un itinéraire conseillé. Malheureusement pour les amateurs de vitesse ou les conducteurs pressés, la déviation devait les emmener par des chemins de traverses, ou le GPS n'émettait plus.
Parmi les explorateurs de la route barrée se sont engouffrés un car de japonais. Leur voyage s'en est vu rallongé. Ils eurent le temps d’admirer le paysage offert sans supplément. Suivi, d'un camion de déchet radioactif celui-ci faisait parti d'un convoi banalisé. On préfèrerait ne rien savoir sur son passage et sur les possibilités de traces laissées. On vit aussi une délégation du futur tracé du tour de France. Garderont- ils cette déviation dans leur prochaine étape ?
10.C

Quand j’étais petite, le petit écran me fascinait. C’était une ouverture sur le monde, dans cette petite ville de province figée et confinée. Lors des ruptures de programme inopinées, causées par des défaillances techniques de l’ORTF, nous avions droit à des petites séquences de remplacements. C’était des petits films muets, souvent des extraits de Charlie Chaplin. Là, sous mes yeux Charlot s’agitait dans tous les sens, pathétique, burlesque, poétique. Dans son monde étrange je pouvais le voir agiter sa canne en tous sens, se déplacer avec cette démarche si particulière. Son petit chien l’accompagnait, virevoltant au son d’une musique rythmée et désuète, loin du hitparade et de « l’école est finie »Pour reprendre une expression à la mode : le spectacle était complètement décalé.

Déviation.
Déviation, détour, sens obligatoire. Mon esprit rebelle est déjà en alerte devant ces panneaux d’interdiction aux couleurs automnales certes mais qui ne ressemblent pas du tout aux colchiques dans les prés.
Aller dans un sens puis dans l’autre, tourner en rond. Mon sens de l’orientation, déjà déficient, est bien malmené devant ces directives qui me contraignent. Je veux appréhender l’espace à ma guise. Sinon je me sens mal, rétive à toute indication quant à la conduite à tenir.
C’est horrible, la rue de la liberté est barrée. Il faut passer par la rue des écoles, ce chemin de croix où l’on doit s’arrêter à chaque station. Cet endroit vous conduit parait-il vers la liberté.
Le petit bonhomme vert, sur un des panneaux marche sur la chaussée, inconscient du danger et se souciant peu des consignes. Je pense qu’il est en train de s’échapper. Il ne veut pas dévier.

11.AM
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Recette J
Salade aux herbes mélangées.
Nettoyer les cervelles polluées.
Couper tous les préjugés.
Les faire cuire avec humanité.
Saler avec des épices variés.
Mixer avec des herbes colorées.
Faire cuire avec beaucoup d’humour.
Ajouter le sourire d’un enfant.
Laisser tous les soupçons et les rancœurs.
Rectifier avec de la poudre exotique.
Remettre de la joie et de la tolérance.
Déguster dans la bonne humeur.

Recette B
Méthode empirique pour atteindre un but, pour réussir dans telle circonstance

Nettoyer bicyclette
Oter la selle
Couper couic
Nettoyer à l’acide sulfurique
Couper ce qui est superflue
Faire cuire avec missionnaire
Saler raisonnablement
Faire cuire à la va-vite- sur place
Mixer si possible
Ajouter une paire de fesse
Laisser reposer
Mélanger les pédales
Ajouter cal-pieds ou riz
Rectifier au plus juste
Remettre au garage

Recette C
RECETTE DE CUISINE
« HAUT LES MAINS C'EST UN HOLD UP » 
« Donne la recette, poupette » 
Pendant que la jeune caissière remettait aux malfrats la monnaie. 
Tel un super héros  un client fronça les sourcils et coupa la parole aux méchants: 
« Lache l'oseille  Joseph» ou « j'te rectifie le portrait. »
Le chef de la bande est sur le point de bouillir mais le client mécontent  
lui sert sa meilleure droite. La sauce monte vite et ça chauffe dans la boutique.  
D'autres clients viennent s'ajouter à la rixe.  
Et dans l'échauffourée, quelques billets s'échappent. 
La facture est salée un nez cassé pour le client  
qui se prenait pour un super héros. 
Mais pas d'épluchure les bandits sont cuits et  
Le panier à salade allait les cueillir, sans bavure. 
la scène était maintenant nettoyée. La caissière  
s'était laissé cuisiner par un client pour aller,  
après son service, au restaurant. On vit quelques  
billets disparus réapparaitre au moment de payer. 

MORALITE  
NE MANGER PAS UN GATEAU SORTI DU FOUR
LAISSER LE REFROIDIR AVANT DE LE GOUTER
VOUS VOUS BRULERIEZ LE PALAIS.