jeudi 30 décembre 2010

Bibliothèque communautaire

Il y a quelques mois, Laurent nous a parlé de la bibliothèque en ligne BABELIO.



Aujourd'hui, je vous présente LIBFLY qui est également un site de partage de lectures mais plus complet que le précédent.
Outre le fait que l'on puisse commenter ses lectures, noter ses coups de coeur, échanger sur le forum, créer et partager sa bibliothèque perso, faire partie des "livrophages" les plus actifs, le site propose d'écouter des auteurs parler de leurs ouvrages (cf. la vidéo avec Chantal Thomas) et d'écouter des extraits de livres lus par des auteurs ou des comédiens (cf. Elie Wiesel ou la journaliste Aurélie Kieffer, présidente de l'association "Lire dans le noir").

Et le petit plus : un annuaire des bibliothèques et des librairies.




mercredi 29 décembre 2010

La liseuse


Baron Charles Guillaume de Steuben (1788 - 1856)
Musée des Beaux Arts de Nantes

mardi 28 décembre 2010

Normandises...

Normandiana ou Anecdotes, traits caractéristiques, bons mots, Réparties ingénieuses et naïves, des habitans de la Normandie ; [suivi du ] Catéchisme des Normands.- Paris : Vauquelin, 1817.- 127 p : front. en coul. ; 11 cm. [Frère II, 343. Amusant frontispice dépliant en couleurs représentant deux Normands prêtant serment au tribunal. - Couv. orange de colportage. NORM BUR]

Un Normand disait pour prière, tous les soirs, en se couchant : "O mon Dieu, ne me donnez pas de bien, mais dites-moi où il y en a, je saurai bien en prendre"

Extrait de la liste des acquisitions patrimoniales de la Médiathèque pour l'année 2010. A retrouver dès le 31 décembre sur la Bibliothèque électronique de Lisieux.

jeudi 23 décembre 2010

Eclipse de lune



Un article pour les curieux et /ou les lève-tôts : mardi 21 décembre, c'était 'jour' d'éclipse lunaire, éclipse que vous avez pu voir depuis votre fenêtre si vous étiez en poste au petit matin.
Une éclipse lunaire n'est pas rare, il s'en produit plusieurs par année mais celle-ci était totale, c'est à dire que toute la lune était éclipsée. De plus elle se passait le jour du solstice d'hiver, un beau symbole.




Petit rappel - très simplifié - sur l'éclipse lunaire :
1. la lune dans sa course autour de la terre se retrouve en alignement avec cette dernière et le soleil
2. la lune en entier traverse la zone de pénombre et d'ombre que projette la Terre
3. la lune se trouve dans sa phase 'pleine'
Alors les conditions sont réunies pour une éclipse lunaire totale et visible depuis n'importe quel point de la moitié de la planète, se trouvant côté nuit.

Quelques explications illustrées ci-dessous sur le site 'planet terre', un site de ressources sur les SVT hébergé par l'ENS de Lyon, remarquable car compréhensible par tous. Clic sur la lune.



Mardi 21, le phénomène a donc eu lieu au petit matin entre 6h28, heure française d'entrée dans la pénombre et 10h06, heure de sortie de cette même pénombre.

Pour les bas-normands comme moi, nous avons assisté au début seulement de cette éclipse avant que la lune ne se couche prestement, un spectacle magnifique et sans danger pour nos pupilles, au contraire de l'éclipse solaire.

La lune a transité du cône de pénombre de la terre, invisible à l'oeil nu jusqu'à la zone d'ombre, où nous pouvons à ce moment là distinguer l'effacement. Puis notre satellite a continué sa course pour ressortir de l'autre côté de la zone de pénombre.

.




Pour découvrir d'autres notions autour de cette éclipse - noeuds ascendants et descendants, échelle de Danjon et autres, vous pouvez aussi vous rendre du côté de Wikipédia, lien sur le schéma.

Enfin, pour le plaisir des yeux, vous pouvez consulter l'excellent documentaire disponible à l'espace adultes de la médiathèque :

Eclipses, les rendez-vous célestes de Serge Brunier et Jean-Pierre Luminet, 2 passionnés du ciel.

A défaut d'y trouver cette éclipse lunaire, vous en découvrirez d'autres et le format de l'ouvrage fait la part belle aux photographies.

mercredi 22 décembre 2010

Us et coutumes des blogs : le point Godwin

Je vous présente Mike Godwin. Il fait partie des personnes qui sont passées à la postérité en donnant leur nom à une loi empirique. Qu'a découvert l'Américain ? « Plus une discussion en ligne dure longtemps, plus la probabilité d'y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler s'approche de 1. ». Autrement dit, quand un débat s’envenime sur un forum, un chat ou un blog, les adversaires vont fatalement faire référence aux nazis ou à Hitler. On dit alors que le point Godwin a été atteint. La France, à cause de la particularité de notre histoire nationale, offre une variante à cette loi : les références invoquées sont plutôt Vichy, les pétainistes et les collabos.

Mais le plus intéressant dans cette notion, c’est que son application déborde le cadre de l’internet. Le terrain médiatique et politique offre maints exemples de dérapages semblables. Il suffit d'un sujet polémique pour que le point Godwin soit atteint. Rappelez-vous les allusions aux années 1940 pour qualifier la politique de l'ancien ministre de l’immigration Eric Besson à l’égard des Roms ou de l’enquête d’un journal, Médiapart, sur une affaire politico-financière qui éclabousse Eric Woerth. Pendant que je rédige cet article, j’apprends que Marine Le Pen flirte avec le point Godwin en comparant la prière extérieure des Musulmans à une occupation, sous-entendue allemande.

Atteindre le point Godwin relève d’un mode d’argumentation sophiste, le déshonneur par association. On ne discute pas du fond mais on discrédite son adversaire en l’associant à un personnage, à des idées ou des méthodes ignobles. Des internautes s'amusent à repérer les personnalités qui atteignent le point Godwin dans leur intervention. Les vainqueurs se voient distribuer des points Godwin. Il y a des points qui ne font pas honneur à leur gagnant.

Article sur Wikipédia
Photo de Mike Godwin sous licence Creative Commons

mardi 21 décembre 2010

Horaires de vacances...

Durant les vacances scolaires de Noël la médiathèque prend ses quartiers d'hiver. Voici donc les jours et horaires d'ouverture des quinze prochains jours.





Le mardi de 13h à 18h.
Le mercredi de 9h30 à 12h et de 13h30 à 17h30.
Le jeudi de 9h30 à 12h et de 13h30 à 17h30.

Retour à la normale prévu le 04 janvier 2011.

Bonnes fêtes de fin d'année à toutes et à tous !

samedi 18 décembre 2010

Aguignettes et croustillons

Aujourd'hui 18 décembre, c'est la fête foraine qui arrive à Lisieux (sous la neige). Comme tous les ans, à la période la plus maussade de l'année pour la fréquenter, elle est d'abord passée par Honfleur et reste en centre ville un long mois, d'autant plus long qu'elle envahit des places de parking précieuses (gratuites).
Si cette installation suscite critiques bougonnes et protestations vaines chez les adultes n'ayant pas ou plus d'enfant à y mener, j'ai remarqué qu'un sujet récurrent fédérait un nombre certain d'entre eux : les croustillons.
A se demander si ce ne sont pas eux les rois de la fête. Et même si c'est trop gras et forcément indigeste, même si ça sent la vieille huile brûlée, les croustillons, c'est bon !

En Normandie, je découvre l'aguignette (dérivation de "au gui l'an neuf !"), petit gâteau en pâte feuilletée traditionnel qui se déguste en décembre.
Je m'aventure dans le Robert en cinq volumes et elle y figure :
"Folklore. Rite social par lequel les enfants, avant le Nouvel An, vont solliciter des cadeaux, de l'argent en chantant des chansons appropriées de porte en porte."
Et gare à ceux qui ne donnent pas ! Ca ne ressemblerait pas un peu à Halloween, par hasard ?


Aguignettes, c'est le titre gourmand d'un recueil de poésies de René Girardeau, tout juste arrivé dans notre fonds (Norm 1645), dont je vous livre certaines Strophes pour un manège, qui bercent le poème : C'est la fête place Saint-Marc.

C'est la fête place Saint-Marc,
La fête foraine qui tangue.
Les femmes au teint de homard,
Les gosses aux visages exsangues,

La fête foraine qui tangue
Les a prises dans ses remous,
Les gosses aux visages exsangues,
Les grosses femmes aux seins mous ;
...

C'est un manège minuscule
Qui rassemble tous les mignards
Et l'orgue grince, ridicule,
Des vieux airs aux refrains criards.

Qui rassemble tous les mignards,
Ceux de Saint-Maclou qui rigolent
Des vieux airs aux refrains criards
Lorsque les dadas caracolent.

Ceux de Saint-Maclou qui rigolent
En tournoyant pour leurs dix sous
Lorsque les dadas caracolent
"Aïe ! Hue !" on croirait qu'ils sont saouls.

En tournoyant pour leurs dix sous
Les mômes appellent les filles.
"Aïe ! Hue !" on croirait qu'ils sont saouls,
Ils poussent des cris de gorilles.

Les mômes appellent les filles,
Les mots partent, inattendus,
Ils poussent des cris de gorilles
Afin d'être mieux entendus.

Les mots partent, inattendus.
Pas un d'eux qui ne rebondisse !
Afin d'être mieux entendus
Les mots vont narguer la police.
...

Mais il n'est jour qui ne s'achève,
Comme il est de règle, au bistro.
Dans le corps on n'a plus de sève
Alors qu'on n'en a jamais trop.

Comme il est de règle, au bistro !
Faut que le commerce profite
Et comme il n'en a jamais trop
On se rassemble et l'on s'invite.

Faut que le commerce profite !
Avant de se rendre au plumart
On se rassemble et l'on s'invite.
C'est la fête place Saint-Marc.

Un sachet de croustillons offert à celui/celle qui dégottera le nom de la figure de style consistant à reprendre les deuxième et quatrième vers d'un quatrain pour les placer en première et troisième places du suivant !


Illustration : La fête foraine de Jean Montemont - Gouache sur papier. 1946




vendredi 17 décembre 2010

Philosophie Machin Truc : coup de pouce pour jeunes pousses



Ils sont jeunes, ils sont musiciens, ils sont bretons mais ils oeuvrent pour le rapprochement Bretagne-Normandie.
Petit coup de projecteur sur Yann M. et Kevin M., duo très élégant et littéraire de Philosophie Machin Truc - PMT pour les pressés- tout un programme.

De la chanson française, acidulée de pop légère et actuelle, une orchestration diversifiée avec guitare, claviers et même un instant de violoncelle classieux. Pas prise de tête et à l'arrivée un agréable moment de création et de parenthèse (musicale) non dénué d'humour.



Découvrez 'Essais, 1, 2' et ses neuf plages originales sur MySpace ici, pour tous ceux qui n'habitent pas en banlieue de Fougères, en attendant un 'vrai' album CD...
En cadeau, mon morceau préféré : 'sur l'autoroute à contresens' - pardon 'A contresens sur l'autoroute' et sa so british touch.

Alors les garçons, bientôt en live pour de vrai ?

jeudi 16 décembre 2010

Serge Bloch est timbré

Samedi Jeudi – 13h, c'est blogue.

Information pour le moins insolite : Serge Bloch, le célèbre illustrateur de la non moins célèbre série Max et Lili est désormais « disponible en timbre ». Mieux que les portraits de Président de la République et les joueurs de foot de légende, si vous voulez faire sourire et apporter une valeur ajoutée à vos missives... eh bien, c'est ici.

Quant aux autres livres de Serge Bloch, si vous ne deviez en lire que quelques uns parmi une production foisonnante, ce serait :


L'ennemi de Serge Bloch et Davide Cali , ed. Sarbacane





Moi, j'attends de Serge Bloch et Davide Cali, ed. Sarbacane


mercredi 15 décembre 2010

Culture sur internet

L'actualité culturelle vue sous un oeil critique

[Jeanroch (2010) de Xavier Veilhan ]





mardi 14 décembre 2010

La dernière enquête de Maigret

J'aime beaucoup ce paragraphe : « On l'avait vu en compagnie d'un certain J.-P. Sartre, au Café de Flore, à l'apéritif. Mais l'interrogatoire de ce Sartre n'avait rien donné. Impossible de comprendre un traître mot à sa déposition. On n'avait pas insisté. »



LA DERNIÈRE ENQUÊTE DE MAIGRET

par

***


- Un gros homme, avait dit le patron de l'hôtel, un type carré l'air grognon.

On l'avait cuisiné. Mais il était abruti par sa manie des petits verres...

- Ah ! monsieur le commissaire, il sentait le tabac.

C'était tout de même un renseignement.

Un homme de lettres assassiné dans un hôtel de Versailles...

Assassiné. Était-ce bien sûr, au reste ? Aucune trace de blessure. Et le médecin légiste se refusait à croire à une mort naturelle...

La victime avait quitté sa propriété du Midi le 20, à six heures du matin. Arrivé à Paris le lendemain à l'aube, l'écrivain avait dû se promener sur les quais...

On l'avait vu en compagnie d'un certain J.-P. Sartre, au Café de Flore, à l'apéritif. Mais l'interrogatoire de ce Sartre n'avait rien donné. Impossible de comprendre un traître mot à sa déposition. On n'avait pas insisté.

Puis on retrouvait la trace de la victime gare Montparnasse. Le romancier avait pris un billet de première pour Versailles.

Et le lendemain, au matin, on le retrouvait mort à sa table, des manuscrits éparpillés autour de lui, une lettre commencée sous la main : « Je suis le Balzac des temps modernes, et moi, S... »

La lettre s'arrêtait là.

Voilà tout ce qu'on savait de l'affaire. Et l'enquête s'enlisait depuis huit jours. Maigret ne décolérait pas.

- Il allumait sa quarante-deuxième pipe de la matinée en grommelant, relevait le col de son pardessus. Une pluie fine noyait le ciel gris, faisait luire le pavé des rues tristes, confondait toutes ces façades silencieuses.

Au passage, Maigret devinait des visages attentifs derrière les rideaux un instant soulevés. Des vieilles filles à ruban autour du cou, qui collent toute leur journée le nez sur la vitre, dans des appartements douillets, surchauffés.

Maigret en prenait des envies de rentrer chez lui par le premier train, de se déchausser et de boire un bon café pendant que sa femme, dans la cuisine, préparerait une tarte aux mirabelles...

Il entrait dans un bistrot. Le poêle ronflait. Le garçon somnolait, la tête sur un jeu de jacquet...

- Un grog !

Il s'enfonçait dans la banquette en moleskine, la moitié du visage dans son col.

- Hep ! garçon...

Pourquoi voulait-il parler à ce garçon minable, à la veste rapiécée, au nœud papillon graisseux ? Mais il posait sa question, presque sans s'en rendre compte :

- Dites donc, il y a un écrivain célèbre qui habite Versailles ?

- Ben... fit l'autre.

Il réfléchissait, il se grattait la tignasse avec des ongles sales.

- Non... Il y a bien les frères Tharaud, juste à côté...

Maigret payait son grog, affrontait de nouveau la pluie, sonnait à une grille.

- Tharaud, s'il vous plaît ?

Dans le salon de faux Louis XV, un bonhomme parfaitement chauve se chauffait les pieds devant le foyer.

Quand Maigret sortit sa carte, il se leva et se présenta d'une voix étrangement grinçante :

- Jérôme et Jean Tharaud.

C'était une impression désagréable. Jamais Maigret n'avait tant regretté de n'être pas resté tranquillement chez lui.

Tout de même, il apprit que la victime était venue ici la veille du crime.

Mais ne s'en doutait-il pas ?

- Il voulait se présenter à l'Académie. Oui, monsieur ! Vous pensez !

Mais Maigret ne pensait pas.

Et la voix grinçait encore :

- Impossible, monsieur. Tout à fait inconcevable ! Oserai-je ajouter qu'en prenant congé cet individu a trouvé le moyen de commettre une faute de syntaxe !...

Décidément, il n'y avait rien d'autre à en obtenir. Maigret dut brusquer son départ pour éviter une dédicace...

Un moment après, il était revenu au bistrot et il téléphonait, plus grognon encore que de coutume. À l'autre bout du fil, les voix tremblaient. Maigres avait donné la jaunisse à toutes les standardistes de la préfecture.

- Allo ! Lucas ? Oui, il voulait se présenter à l'Académie. Bien sûr... Un certain Jérôme et Jean Tharaud... C'est tout pour l'instant.

- Oui, patron ; bien patron.

On sentait que Lucas souffrait pour Maigret, aurait voulu la clef de l'énigme, comme d'habitude. Mais décidément, le patron pataugeait. Est-ce qu'il baissait vraiment, ainsi qu'on le prétendait avec des mines satisfaites ?

- Écoutez, patron...

Mais il avait déjà raccroché. Il sacrait contre le vent qui l'empêchait d'allumer une autre pipe...

La pluie tombait toujours. On glissait sur les pavés disjoints. L'eau débordait des caniveaux, s'étendait en mares grisâtres où se reflétaient des nuages lourds...

Et le patron de l'hôtel avait pourtant vu l'assassin, cette nuit-là... Un gros homme. Un type carré, l'air bougon. Et qui sentait le tabac...

Et le médecin légiste qui se perdait en conjectures sur les blessures reçues.

Maigret releva la tête, regarda autour de lui. Il était devant le château. Le toit de la chapelle, inondé, accrochait des débris de lumière...

Maigret entra... Pourquoi pas ? Au point où il en était, autant visiter le château...

- On ne fume pas, monsieur !

Il se retint pour ne pas envoyer promener le gardien, d'un coup d'épaule, sur le lit du roi.

Mais les choses allaient si mal !... Il fourra sa pipe tiède dans sa poche.

- La galerie des glaces ?

Quelques visiteurs étaient affalés sur les sièges de velours. Par les fenêtres, on voyait les jardins se dissoudre sous la pluie...

Maigret s'assit. Tout était silencieux. Il y avait une douce chaleur... Quai des Orfèvres, on parlait de lui... Peut-être Lucas ricanait-il avec les collègues ?

Et cet homme de lettres qu'on trouvait à sa table...

« Je suis le Balzac des temps modernes, et moi, S... »

Et l'autre, le type carré, qui se félicitait sans doute d'un si beau crime...

Il dut dormir un moment.

Mais quand il rouvrit les yeux Maigret sursauta.

Pourquoi était-il sûr que « c'était » l'assassin ? Il n'aurait pu l'expliquer. Ou peut-être...

Il « le » tenait sous son regard lourd, presque indifférent, et il enfonçait la main dans sa poche, palpait la crosse de son revolver...

L'autre feignait de somnoler, fouillait aussi dans sa poche...

Il avait un manteau trempé qui dessinait sa carrure imposante. Le col masquait à demi un visage gras, renfrogné...

Maigret se leva comme quelqu'un qui est fatigué, qui a ses habitudes... Un bon rentier qui vient chaque jour ici s'assoupir et part à heure fixe faire sa partie de jacquet avec un garçon de café minable...

Mais l'autre se levait aussi, lançait vers la sortie un regard morne...

Maigret s'approcha de lui, négligemment. L'autre s'approchait aussi.

Et « il le regardait » !


Et il avait l'air de « savoir »

Maigret enfonça brusquement la main dans sa poche...

Les revolvers sortirent en même temps.

Des gens bondissaient de leurs sièges, une femme se mettait à crier...

Il y eut une détonation, et, en même temps, le fracas d'une glace énorme qui éclate.

Mais déjà les gardiens saisissaient Maigret. Et il ne bougeait pas, il se laissait faire ! Il tendait son revolver en haussant les épaules !

Et « l'autre » avait disparu. Et Maigret ne tournait même pas la tête, n'essayait même pas de jeter un coup d'œil vers la sortie !

– Vos papiers ! criait le gardien-chef, un petit vieux tremblant qui gesticulait sur la pointe des pieds.

- Inspecteur Maigret.

Il répondait d'une voix lasse, traînante, dégoûtée...

Et il ajoutait, en bourrant sa pipe :

- Téléphonez à la préfecture. Enquête terminée...

Et il offrait ses gros poignets à des menottes imaginaires...

Les gardiens l'avaient lâché, et ils le regardaient médusés.

Et Maigret disait, en tirant sur sa pipe :

- Messieurs, l'assassin d'un certain Simenon, homme de lettres, c'est moi.



[Ref. : Faux en écriture aux dépens de Jean Paulhan, Alain, Apollinaire, Marcel Aymé, Paul Claudel, Jean Cocteau, Colette, Courteline, Léon Daudet, Tristan Derème, Léon Paul Fargue, Claude Farrère, André Gide, Jean Giraudoux, Sacha Guitry, Gyp, Abel Hermant J. M. de Hérédia, Pierre Louys François Mauriac, Henri Michaux, Charles Péguy, Marcel Proust, C. F. Ramuz, Saint-Simon, J. P. Sartre, Simenon, Henri Troyat, Valéry-Larbaud, Paul Valéry.- Paris : R. Julliard, [1947].- 155 p. ; in-16.]

jeudi 9 décembre 2010

Conférence sur Henry Chéron


Samedi 11 décembre 15h. auditorium

Yves Robert, ancien journaliste, auteur de plusieurs ouvrages sur Lisieux, présente son livre

Henry Chéron, un grand nom de l'histoire normande. Édition Cahiers du temps 2010.

Henry Chéron

1867-1936

Portrait de cet homme politique du Calvados, figure emblématique de la IIIe République, retraçant sa vie, ses idées et ses actions, illustré des nombreuses caricatures dont il fut l'objet dans les journaux d'opinion ou revues satiriques.

Henry Chéron reste une figure marquante de la IIIe République. Né à Lisieux, il fut tour à tour maire de sa ville natale, député de Caen, sénateur et président du Conseil général du Calvados. Il assuma par ailleurs les fonctions de ministre à dix reprises. Il a marqué son passage par de nombreuses réalisations et initiatives en faveur du social, un précurseur en la matière.

Débatteur redoutable, il clouait ses adversaires d'un mot ; habile manœuvrier, la politique était pour lui un territoire rêvé. Il connut des échecs, des humiliations, des souffrances mais le lutteur qu'il était résista longtemps aux attaques, à la calomnie, à la jalousie, aux coups de théâtre de l'Histoire.

Objets appartenant à la médiathèque

mercredi 8 décembre 2010

Rencontre littéraire

Dans le cadre des rencontres 2010 organisées par la Bibliothèque départementale de prêt du Calvados, la bibliothèque de Fervaques reçoit l'écrivaine Agnès Desarthe ce vendredi 10 décembre.



La rencontre est présentée par Frank Lanot avec des lectures de Cendres Delort.
Rendez-vous à 20h30 à la salle des fêtes de Fervaques
(rens. : 02 31 63 68 06)

samedi 4 décembre 2010

Nouveautés (presque) hivernales

En attendant le moment idéal pour chanter à tue-tête "Jingle bells" ou "mon beau sapin", ressourcez-vous dans les pages de notre liste de nouveautés 'Musique'.
Au menu :
- de la soul trustée par les filles, le dernier Linkin Park et Birdpaula, 2 genres bien distincts,
- de la musique de chambre et une imposante compilation classique 'la baguette et la plume',
- la Caravane (qui) passe mais pas sans bruit, Budam, le magicien tout droit venu des Iles Féroé,
ou alors toute la chaleur de la musique du monde ensoleillé.



Pour rester au chaud et profiter d'un bon film, d'un super documentaire ou de toute la saison de votre série préférée, allez à la case nouveautés 'Cinéma' en passant par la case 'il-faut-affronter-le-mauvais-temps-et-même-les-routes-sont-enneigées'.
Pour vous habituer :
- commencez par les bien-nommés 'Nord' le déjanté ou 'les 7 chants de la toundra',
- suivez Christian Binet, le papa des Bidochon dans son intimité,
- tentez d'adoucir vos moeurs avec 'le concert' ou le 'violon rouge',
ou diverses sensations garanties avec 'Weeds' et la saison 2 de 'Six feet under'.



Et en prime, le conseil de Vivian, le spécialiste ciné de la médiathèque :

Sin Nombre : Un film qui dénonce la violence faite aux immigrants clandestins (violence policière ou bandes organisés) en Amérique centrale et au Mexique. Traité sobrement sans surenchère inutile de violence. Un beau film.

vendredi 3 décembre 2010

Revue électronique

En attendant le rendez-vous mensuel "café-BD et SF" animé par Vivian demain matin, une petite lecture de la nouvelle revue électronique ANGLE MORT s'impose. Cette toute jeune revue est consacrée à la littérature de science-fiction, au fantastique et au genre fantasy avec des textes rédigés par des auteurs contemporains.





jeudi 2 décembre 2010

Café-BD samedi matin à la médiathèque

Je vous donne rendez vous le samedi 04 décembre à partir de 10h30 dans l'espace adulte pour une présentation de nouveautés en BD et SF.

Un café et des petits gâteaux seront offerts.
Ce sera pour nous l'occasion d'échanger autour de nos lectures.

Je vous attends nombreux ;-)

mercredi 1 décembre 2010

Us et coutumes des blogs : les trolls


On a tous rencontré un troll. Non pas cet être laid et malveillant de la mythologie scandinave et des romans d’heroic fantasy. Mais le type d’internaute qui pollue les blogs ou les forums par ses commentaires inutiles ou polémiques. S’il est parfois niais, le troll est souvent méchant et ne laisse des messages agressifs et provocateurs qu’afin de susciter des réactions. Pour vous donner une image, c’est le type qui, au cours d’un dîner, vous échauffe par sa bêtise, vous agace par ses préjugés, vous énerve par ses remarques cassantes, qui finalement vous donne envie de lui planter votre fourchette dans le dos, ou de lui jeter votre verre de vin à la figure (rouge, le vin, de préférence).

A titre d'illustration, je vais jouer au troll et imaginer les différents commentaires que ces internautes particuliers pourraient laisser à la suite de cet article.

- Espèce de sale fils de [bip] (troll injurieux. Court et direct)

- C’est n’importe quoi cet article, comme d’habitude d’ailleurs sur ce blog (troll provocateur mais un peu paradoxal puisque l’individu s’entête à lire un blog qu’il méprise)

- J’ai pas lu l’article ; c’est trop long mais je suis d’accord avec l’auteur (troll bavard. Aime donner son avis sur toutes les discussions)

- Félicitations pour cet article sur les trolls. Vous dénoncez avec justesse une dérive de notre société. Depuis que l’idéologie trotskyste triomphe dans notre pays, les Français semblent frapper de dégénérescence. Il est temps que notre peuple retrouve les valeurs qui ont fait sa force dans le passé. (troll obsessionnel. Voit dans tous les sujets abordés une illustration de ses opinions politiques et philosophiques)

- Preums (troll sportif. Son challenge est d’être toujours le premier à poster un commentaire)

- kjkdsqj (troll martien. Personne n’arrive à comprendre ce qu’il veut dire. Est-ce l’heureux possesseur d’un clavier braille ?)

- jarive pas a telechargé msn. Pouvé vous m’aidé stp ? (troll bête. Un peu perdu sur la toile, il est capable dans la vraie vie de se rendre dans une jardinerie pour commander une console de jeux. C’est un troll sans le savoir)

L’important à connaître, c’est qu’il ne faut surtout pas répondre à un troll. Ne chargez pas comme un taureau à la vue du chiffon rouge. Non seulement vous perdrez votre temps mais en plus, vous lui faites plaisir car un troll heureux est un troll qui a trouvé un « client » avec lequel il va pouvoir polémiquer. Les Anglais mettent en garde : Don’t feed the troll ("ne nourrissez pas le troll").

Pour un article encyclopédique, voir Wikipedia.
Les deux illustrations, sous licence Creative Commons, en proviennent.